mardi 26 mai 2009

Les Bijoux des années 60 à 70

En 1960 Jacqueline Boyer remporte l'Eurovision avec "Tom Pillibi"
La première bombe atomique Française est tirée. J'avais 18 ans!
 Naissance de Maurane et Yannick Noah, c'est l'entrée en vigueur du nouveau franc, les Barricades d'Alger, le lancement du "France" et Krouchthev tape sur son pupitre à l'ONU avec sa chaussure.


Certains roulaient en 2cv merci a idayot.ouvaton.org
N'oubliez pas de cliquer sur les photos pour les agrandir
C'étaient les années 60, années inventives en Bijouterie-Joaillerie , mais un passage au modernisme ambiant, plus doux que d'autres industries en pleine Révolution.
En 59 on enterrait un peu le style de bijoux créés en fil d'or ronds par Mauboussin et Van cleef et Arpels


En bijouterie, rien à voir avec les mobiles de "Calder", les fauteuils de "Knoll" ou les toiles de "Matthieu" .
L'objet le plus "moderne" en joaillerie serait , je pense le collier "Fermeture Eclair" en platine de Van Cleef et Arpels, mais déjà pointait le talent d'un "Jean Vendôme" 

Jean Vendôme

Mais lorsqu'on parle des époques en Bijouterie, ce sont toujours les grands qui sont à l honneur, je préfère vous exposer les années 60 à 70 au travers de ce qui se produisait en Province, (un peu sur Paris) et de ce qui se vendait chez les bijoutiers Joailliers de Province,
Je citerais entres autres, Vaneste à Lille, Jacot à Nancy , Daguzé à Nantes, Richard à Rouen (mes parents), Beaumont Finet à Lyon, Bornand à Marseille, Michelon à Montpellier,Dejouy à Dijon, Daleau à Poitiers, Gonnet à Angers, Girolet à Orléans, en dernier avec une pensée spéciale, Peyrot Rudin à Nice. Ces Joailliers avaient eu l'idée de faire une cooperative d achat en 1957, puis en 1959 une société cooperative de fabrication, la Cofajo, ce qui permettait d avoir ses modèles exclusifs a mettre au catalogue commun.
Pourquoi les Joailliers de Province? car à l'époque ils représentaient plus le type d'achats des Français que ceux de la place Vendôme.
En 1959 , les affaires avaient repris, le batiment  allait,... donc tout allait bien, les gens s'équipaient le commerce en général était florissant Il n'y avait pas encore de grandes surfaces, Carrefour a ouvert son premier magasin en 1963. 


Mes Parents avaient créé leur second magasin en 1958, en avance sur les concepts de magasins de Joaillerie

Il était encore possible de mettre des "parures" dans les réceptions bourgeoises et les réceptions, il y en avait. En province il y avait encore des magasins de vêtements qui faisaient leurs achats à Paris pour leurs clients et constituaient sous leurs noms des collections.

  


Bracelet souple sur une maille proche de la polonaise, gourmette massive, des broches, beaucoup de broches, il y avait encore des Manteaux, et des tailleurs avec des tissus épais sur lesquels on pouvait accrocher un Clip .
A gauche un Bracelet drapé qui rappelle les créations de couturiers, broches feux d'artifices, assemblage bague rubis et alliance rubis. 





Deux planches de dessins de cette époque 



En 1961  Les Animaux en broches, les bracelets avec de grandes breloques composées de calcédoines diverses,ou un bracelet avec entourages de pièces.
Très Français, ce goût des pièces, montées en bijoux, et les gourmettes massives traditionnelles.
 


Je crois (personnellement) que les broches offrent plus de possibilités pour s'exprimer, en tous cas à cette époque, car les bagues restaient très géométriques au niveau du "plateau" avec au centre un diamant rond, on faisait une"Marguerite"!
Avec une pierre de couleur ovale , une bague "Pompadour" ou "une marquise".
La clientèle en grande partie bourgeoise de la province continuait a garder une conception très classique de la bague de fiançailles. 


Les broches permettaient de traiter des sujets végétaux ou animaux.

  
Il reste un peu des années 50 dans ce clip or jaune Rubis et diamants, les fils d'or ronds ont été remplacés par des fils torsadés et des motifs massifs perlés, le bijou réalisé est sur la page de droite .


La guerre et l'après guerre avaient vu l'or rose faire son entrée en force, cela tenait aussi du fait qu'il fallait réemployer le métal des clients car on ne trouvait pas d'or.
Dans les années soixante, les fontes d'or gris ayant progressé, les prix de façon diminuaient. L'or jaune supplantait largement le rose.
En revanche une bague dont je me souviens bien c'est cette marguerite sur la gauche, au milieu de la photographie avec entre les diamants ronds comme des fausses baguettes.
Il nous fallait faire du fil rectangle que nous creusions sur la face supérieur avec une lime demi ronde pour que cela lui donne de l'éclat une fois polie, et la tête , après une mise en cire du chaton central, des fausses baguettes et des chatons de l'entourage, était recouverte de plâtre à modeler et soudée avec des petits ponts par en dessous.

 
En 62 c'est Isabelle Aubret qui gagne l'Eurovision avec "un premier Amour" 
Une page de Montres en 1962, nous en sommes encore aux petits calibres avec des portes montres en or, les montres de marque "Jaeger le Coultre" ou "Omega" deviennent de plus en plus plate, sauf pour la montre placée en bas au centre sur la photographie, la "Mémovox" de Jaeger le Coultre montre réveil en or .
C'était une montre dont le premier modèle remontait à 1950.
Cette montre portée au bras, ne sonne que doucement , et posée elle produit une sonnerie qui suffit à reveiller grâce au fond du boitier qui vibre librement.
La partie centrale du cadran permettait de règler le réveil, trotteuse date, elle devint automatique en 1951, mais cette version sur la page ci-dessus datait de 1962.

 
 

Ligne Diamant et broche "brin de muguet" fidèle au dessin.


Beau collier et beau bracelet en polonaise écrasée, de la maison Lenfant, à l'époque deux maisons par la qualité de leur fabrication, leur idées techniques en particulier pour les fermoirs, supplantaient les autres. Lenfant et De perçin, je crois que Gaétan de Perçin sortait de chez Lenfant .
Une idée de valeur en francs à l'époque (les prix étaient d'ailleurs écrits en NF, nouveaux francs).
Le Bracelet "Empire" valait 2640 NF, le collier 2690 NF La bague 2 boules en or 580 NF la broche Chardon or et émail 4000NF, et la broche Anémone or émail et brillants 2300NF la broche or satiné diamants et émail noir 1250 NF 
 

C'est une époque ou un petit groupe de Joailliers Français, pouvaient concevoir un catalogue annuel pour envoyer aux clients. Ici couverture du deuxième catalogue ( le premier était préfacé par Jean De La Varende)


Mais aussi de grands personnages qu'il était possible d'approcher, physiquement et financièrement. Ci dessus texte de Jean Cocteau qui une foisson texte imprimé sortit un (Gif-mine quatre couleurs et dessina cette sirène en haut du parchemin.



Louise de Vilmorin qui avait dessiné une pensée, avec son texte écrit autour.

C'était la couverture du catalogue





Les clients attendaient ce catalogue, arrivant fin novembre. Je me souviens de la reflexion d une cliente "Je n'ai pas eu de catalogue cette année, pourquoi, c'est parce que je n ai rien acheté cette année?"



Couverture de Van Dongen


L un des derniers,  "Chapelain Midi" en 1971, mais il y eut Touchagues, Giono, Maurice Genevoix, Vasarely, André Maurois, Yves Brayer, Jean Breant, Roland Dorgeles.


 

Beau collier et beau bracelet en polonaise écrasée, de la maison Lenfant, à l'époque trois maisons par la qualité de leur fabrication, leur idées techniques en particulier pour les fermoirs, supplantaient les autres. Lenfant et De Perçin, je crois que Gaétan de Perçin sortait de chez Lenfant  et puis Gay frères (j'espère ne vexer personne)
Une idée de valeur en francs à l'époque (les prix étaient d'ailleurs écrits en NF, nouveaux francs).
Le Bracelet "Empire" valait 2640 NF, le collier 2690 NF La bague 2 boules en or 580 NF la broche Chardon or et émail 4000NF, et la broche Anémone or émail et brillants 2300NF la broche or satiné diamants et émail noir 1250 NF

Une belle médaille d'amour , Une idée de Mr Peyrot Rudin de Nice, un collier citrine turquoise qui modernise le genre et une broche résolument moderne.




Broche or gris platine et diamants Année 1963 

 

Sur la photo ci contre à gauche une broche or jaune , rubis et turquoise

Pour mon père c'était une "chevelure de tahitienne" Il faut juste vous dire qu'en 1936, il avait fait le tour du monde sur le croiseur "Jeanne d'Arc" et que Tahiti..... 
La broche a été réalisée dans l atelier de Henri Moncièro, à Nice, chez qui j'ai fait des stages avant et après mon service militaire.



C'était mieux qu'a Paris car le midi par exemple.....on faisait un saut à la plage (en gris avec des lunettes)


 
Très beau collier Bijouterie "Jacquot" à Nancy 

Dans les "sixties" la mode féminine bouscula les habitudes
1960 fait sa mode

La période 1960: Swinging sixties... Les années '60, c'était la période de Yves Saint-Laurent, André Courrèges, Paco Rabanne, Emanuel Ungaro et Sonia Rykiel. Sexe, drogue et rock & roll… les années 60 auront taillé un sacré short -ou plutôt une mini jupe - au conservatisme et à la haute couture.

Certains ont du mal à avaler la pilule (Balenciaga cesse son activité affligé par la médiocrité du prêt-à-porter naissant). Beatles, Rolling Stones et guitares électriques de Woodstock cassent les oreilles de papa-maman dont l'autorité est franchement bafouée. Françoise Hardy, Marianne Faithfull, Joan Baez et Twiggy deviennent de beaux exemples pour la jeunesse féminine ! Partout, c'est la rupture. La mode n'est plus le reflet du statut social mais synonyme de liberté. Même le prêt à porter est rejeté avec la déferlante hippie au profit de l'artisanat et du fait main. Désormais la mode vient de la rue et s'achète à Prisunic ! Cardin, Saint Laurent et d'autres sauront tirer leur épingle du jeu en développant des lignes parallèles. Guy Laroche, Daniel Hechter, Cacharel, Sonia Rykiel, Jil Sander, Dorothée Bis, suivront… Leurs noms deviendront les empires du luxe…
Un excellent lien vers un article du journal "Elle"
http://www.elle.fr/elle/mode/histoire/mode-annees-60


Broche Noeud marin, un classique éternel 

 
Bague Saphir , Alliance triple en diamants, Bague diamants et baguettes saphirs, le retour de l'or gris en 1965 .


Du dessin à la réalisation 

1965

 

Broche "Grappe de raisins" en perle de culture japonaise blanche et perles de culture japonaise teintée en noir, or gris rubis et diamants

En 1965 il n'y avait pas de perles de Chine et de Tahiti.

 

Classique extrème pour les bagues, on voit pourtant apparaitre les mélanges diamants et navettes de couleur, qui feront fureur en 1970 


Les années 60 , c'est aussi la mini,
A partir de 1964 elle gagne le Rallye de Monte Carlo, et 3 autres minis terminent!
En 65 Timo Makinen gagne a nouveau, en 66 aussi 3 minis, mais une obsure question de phares les disqualifient, l'année suivante 67 Aaltonen gagne et 5 autres minis sont à l'arrivée, elles se payent les gros V8 américains avec de plus une tenue de route extraordinaire. Les femmes s'emparent du phénomène, les jeunes aussi évidemment. A cette époque j'avais une MG 1300 GT, le pied au plancher, pour etre sûr de sortir d'un virage il fallait viser le talus au bord de la route!!!!!
Photo aimablement prêtée par :
http://acces.inrp.fr/evolution/Members/federici/morris-mini-cooper-s-1964-front.jpg


 

Piaget, le bonheur des dames "d'un âge certain"  Avant Piaget, c'était à qui ferait le plus petit mouvement de montre, tel Jaeger le Coultre, les cadrans devenaient si petits que les dames agées ne lisaient plus l'heure, Piaget sortit des montres, à grande ouverture, extra plate avec de beaux bracelet souples et larges.
Rapprochement!!!! en 1968 à la veille des évènements, j'étais allé à la Foire de Bâle, redescendu par les autoroutes allemande et suisse, pour me rendre à la Côte aux Fées, à l'invitation de monsieur Piaget, qui nous avait reçus, ma femme et moi avec une grande gentillesse et simplicité , fait visiter l'usine , invité au restaurant a Geneve et le lendemain matin, la reception de l'hotel nous dit, vous ne devez rien, Mr Piaget a règlé.......


Une page Joaillerie de 1968

 

 

L'oiseau de Lumière or jaune et émail et ce dessin de clip d'oreille sont de 1968 .


 

Cette broche réalisée dans l'atelier de Monsieur  Monciéro à Nice n'était pas émaillée, nous allions acheter des pots pour les maquettes "Heller" et peignons les fleurs avec.


 



Très belle rose diamants, une bague avec un diamant , un saphir, une émeraude en tailles émeraudes chaque pierre étant un exemple de couleur,, elle appartenait à ma maman, elle a disparu dans la prise d'otage, au domicile de ma mère, les malfrats ont dévalisé la bijouterie et n'ont jamais été retrouvés. 


1970

 


 C'était le temps de "KNOLL" le mobilier était en avance sur la Joaillerie

 

A gauche encore un très beau travail de la maison "Lenfant" un bracelet pallaisson.


A cette époque les messieurs portaient des bijoux, la chevalière était devenu un cadeau classique de mademoiselle à son fiancé, il était bien porté d'avoir une gourmette avec plaque , les chemises étaient fabriquées avec des manchettes et les dames étaient ravies de voir Monsieur , avec une belle paire de boutons de manchettes
Les briquets "Dupont" étaient revisités par les bijoutiers, témoin ce beau travail de vannerie or.

Ceux qui avaient une montre en or avec bracelet cuir se faisaient offrir un porte montre.
Belle époque pour les bijoutiers.
La Marque c'était eux, le nom c'était le leur, ils s'engageaient vis a vis de leurs clients, les choses n'allaient pas tarder à changer, et la bijouterie allait comme d'autres professions être amenée a s'adapter , c'est a dire, rentrer dans des groupements d'achats, des guildes et autres, puis petit a petit devenir le locataire de vitrines à des grandes marques, jusqu'a ce que les grandes marques les supplantent et s'installent partout. Le marketing laissait lui aussi la place à la communication, la com fait dire et acheter.........un jour il sera de bon ton d'acheter des pillules contraceptive de la marque Tatzi, des collants Tatzi, des jupes et chemisiers Tatzi, des bijoux Tatzi, la voiture Tatzi, les boites du chats Tatzi (il n'y a que celle là que mon chat aimeeeeeee....) etc, les gens fumeront des Tatzi (c'est déja fait) et boiront de la Tatzi....

En 1969 Georges Pompidou était apparu à la télévision, l'air grave et sombre, les sourcils plus épais et tombants que d'habitude, il annonça "Mes Chers Compatriotes, l'heure est grave, nous allons atteindre les 300.000 chomeurs", ses successeurs n'osent plus rien annoncer!

mardi 12 mai 2009

La Broche VCA d' "Evita" Péron


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Suite à mon article sur Van cleef et Arpels, j’ai reçu un courrier important, certains publiables, d’autres (les plus nombreux) à vérifier, ce travail est , car, ou tout le monde sait, ou certains cachent des choses par intérêt.
Mais rien n’empêche de témoigner mon affection pour le travail passé de cette maison pour laquelle toute une profession a de l’admiration.
Connaissez vous Eva Perón : Maria Eva Duarte de Perón née en 1919 en Argentine, elle a été la première dame d’Argentine en épousant en deuxième noce le président Juan Perón. C’était une actrice de série B. Lors d’une vente de charité, elle croise un colonel, Juan Perón, il épouse Eva le 21/10/1945.
Elle était d’origine très modeste, et devint la Madone des Descamisados (les sans chemises). Dès l’élection de son mari, (due en partie à la popularité de sa femme), elle prend sa part du pouvoir et crée des hôpitaux et orphelinats ce qui va assoir sa célébrité, sa popularité, au point de devenir l’objet d’un culte de la personnalité. Elle devient : EVITA.
Je ne sais si c’est elle qui l’avait commandée, ou son mari qui lui avait offerte mais Evita portait une broche fabriquée par Van cleef et Arpels, cette broche représente le drapeau argentin :



Le blanc et le bleu symbolisent le ciel pur et la neige des Andes. Le soleil, ajouté en 1818, est le "Sol de Mayo" (soleil de mai), symbole national. Il commémore l'apparition du soleil sous le ciel nuageux du 25 mai 1810, jour de la première manifestation importante en faveur de l'indépendance.
VCA réalisèrent ce drapeau en serti invisible. Evita décédée! que devint ce drapeau ?
Il réapparut en 1998 chez l’auctionner Christie’s le bijou était estimé par eux entre 80000 et 100000$
Il fut vendu $ 900.000 (992.500 avec les taxes) Erreur d’appréciation ? Non ces gens là ont d’excellents experts.
Evidemment ce fut un succès de curiosité mais aussi de notoriété due à la
 célébrité de l'ancienne propriétaire et très vite il apparut au cours de la vente que Susanna Gimenez,(c'est la panthère sur la photo de gauche) célèbre vedette et présentatrice de la télévision Argentine voulait cette broche, on a parlé aussi du Sultan de Brunei.
Les enchères montaient de 20000 en 20000$, passé 500000$ le public retenait son souffle suivait les gestes et soupirs d’une mystérieuse blonde qui surenchérissait chaque fois qu’une autre personne par téléphone augmentait l’enchère. Et puis cette blonde cède, de colère se lève et s’en va le bijou est adjugé à 900000$ plus les frais, le téléphone à remporté l enchère!
Alors qui a acheté ? Je ne crois pas que ce soient les gens cités, mais il y a de grande chances pour que ce soit Madonna.

Elle avait tourné une comédie musicale Evita deux ans auparavant. Souvenez vous de ce morceau de musique à vous labourer les tympans : Don't Cry for Me, Argentina :
Maintenant, si j’ai fait une erreur et que Madonna m’invite pour me l’expliquer, j’irais avec plaisir a ce rendez vous.

samedi 4 avril 2009

Noir d'Ivoire















La question m'a été posée récemment, la revue "Nos Ancêtres" a consacré un numéro sur les "orfèvres et bijoutiers" Dans un article sur les orfèvres on citait le creuset pour préparer le "noir d'ivoire."

Le "noir d'Ivoire" était tout simplement fabriqué avec de l'ivoire, tendre, très friable et broyé en une poudre fine.
Au 17eme, les orfèvres prenaient des plaques fines ou des morceaux d'ivoire et les calcinaient dans un creuset.

Le noir d'os se faisait avec des os de vaches ou boeufs, brulés, broyés finement.
L'un et l'autre était moulés en petits pains qui étaient vendus aux peintres, mais aussi aux orfèvres bijoutiers qui, avant de sertir les diamants noircissaient le fond des chatons pour leur donner ce qu'ils appelaient le "teint"

Vous ne trouverez pas le "noir d'ivoire sur le site "http://www.pigmentsrecettes.com/" que vous pourrez atteindre directement en cliquant sur le titre de cet article "noir d ivoire".
Mais les recettes de fabrication des peintures et en particulier , celles réalisées avec des gemmes, par ex , la malachite...

En exergue l'auteur de pigments.com ecrit

" La peinture est faite de poudres huilées que l'on appelle aussi pigments.

Ceux qui les traitent en peintures, trouveront ici un endroit où faire halte."

jeudi 2 avril 2009

Le "Tatez y" de Madame de Montespan



Là, sur le corps de la robe.., le corsage s'ouvre en pointe sur un corps baleiné, il est fermé par une patte sur laquelle est fixé un bijou, c'est le "Tâtez y".
A partir de 1670, nos arrières, arrières, et arrières grands parents employaient des termes suggestifs.

S'il est vrai que les ouvrières ne portaient qu'une chemisette, un caraco, une brassière, d'autres portaient des corsets pour avoir une taille fine à la mode. 

On donnait à ces corsets des noms audacieux, "l'innocente" " la culbute" "les guêpes" "l'effronté", la criarde".


Du corsage à manches courtes, dépassaient des manchettes de dentelles, "les Engageantes".
la jupe était "la" ou "les" robes de dessous et le manteau de la robe, le dessus, garnies de plissés qu'on appelait, "les Prétintailles" ou "Falbalas" "le Faux cul"
Madame De fontange avait mis à la mode un chignon "la Fontange" ce chignon se portait en arrière, des accroches cœurs qu'on appelait "cruches" ou "mousquetaires", et au milieu de tous ces artifices le "boute-en-train" appelé surtout le "tâtez-y"

J'ai vendu des broches, des pendentifs que j'ai quelques fois adaptés à des décolletés vertigineux, j'aurais bien aimé les "tâtez-y"

samedi 28 mars 2009

La MINAUDIERE de Van Cleef & Arpels Joailliers à Paris

Note de l'auteur: ATTENTION cet article comportait des erreurs dues à l'histoire faussement racontée dans les livres et sites internets, j'ai rectifié les erreurs puis piqué au vif par les remarques des lecteurs, j'en ai fait un livre sorti début décembre 2010 En vente sur internet




Une minaudière, d'après notre Larousse, c'est quelqu'un qui a l'habitude de minauder, c'est à dire ...prendre des manières affectées ,pour paraitre plus agréable!

Mais c'est aussi un accessoire en bijouterie!

Il faut remonter dans l'histoire de la maison Van Cleef et Arpels pour comprendre cet objet.

Alfred Van Cleef est le fils de Salomon Van Cleef et (non Charles comme le raconte l'une des histoires officielles) 
marchand de draps qui était né à Gand en Belgique, voyageur de commerce, commerçant de même que son père  (et non artisan lapidaire d'Amsterdam) Il était venu s'installer à Lyon (et non Paris) lorsqu'il était jeune. Il est décédé à Nice en 1883.
 Alfred est né en 1873, il passe par l'apprentissage chez David et Grosgogeat et non "David et Grosgeat" comme l'indiquent deux historiennes . il eut une bonne formation dans la taille de pierres précieuses, mais preferait la vente en bijouterie. 
1896 vit la fondation d'une société entre Alfred Van cleef et Salomon Arpels.( Le Pere d'Esther, et non son frère) C'est a ce moment (voir acte de mariage de Esther et Alfred)que  le père d'Alfred est déclaré bijoutier, mais en réalité , il est mort depuis 12 ans et sur son acte de décés  Nicois, il est indiqué "commerçant"
C'est  en 1895, le 9 juin, qu' Alfred épouse Esther Arpels,(qui ne s'est jamais appelée Estelle ) la fille de Salomon Arpels.


Ses deux frères, Salomon (qui ne s'appelait pas Charles) et Jules Arpels (qui ne s'appelait pas Julien ou Julian)  deviendront plus tard, après la mort de Salomon le père en 1903,les associés d'Alfred dans la Société.
Alfred et son beau père Salomon Arpels se sont installé au 34 rue Drouot.

Une petite anecdote au passage: au 34 rue Drouot de nos jours et depuis 1946 , il y a une maison très connue des grands professionnels de la Joaillerie, la Maison Grospiron. Le grand père René était venu du Jura en 1931 à Paris, il était lapidaire en pierres précieuses, son frère Jean était resté dans le Jura et Jean est le grand père d 'Edgar Grospiron le grand médaillé olympique.
Mais ce qui est intéressant c'est que les Grospiron, travaillent et fournissent toujours la Maison Van Cleef et Arpels et, il y a peu de temps avant de prendre ma retraite, c'était la dernière fois que je passais à leur bureau, non sans émotion quand on a fréquenté cette famille pendant plus de quarante ans et mon père avant moi. J'allais partir et arrive Claude Grospiron qui m'interpelle.
"Monsieur Richard, venez voir ce travail pour Van Cleef" et il me montre une monture de bague sur laquelle ils avaient réalisé un ajustage de calibrés saphirs pour un serti invisible. Pour ceux qui ne connaissent pas le serti invisible, regardez la photo sur le coté d'un élément de broche. Les pierres doivent être selectionnées, de grande qualité, de couleur semblable, (dur) puis des encoches sont faites sous les pierres , elles doivent glisser comme sur des rails, puis calibrées en rectifiant la taille pour venir se caler les unes à coté des autres pour réaliser une mosaïque sans une seule trace de monture ou de griffes. Seul le rang extérieur va être rabattu par le sertisseur pour tenir le tout. Il faut souvent plusieurs mois pour réaliser ces travaux , mais le résultat est époustouflant.


Louis Arpels le troisième frère les rejoint en 1912, la famille s'est installée au 22 place Vendome ou ils sont toujours, Salomon (qui n'est pas Charles) est un excellent vendeur, Jules (Julien ) aussi, Alfred en plus d' etre un excellent praticien de l'art Lapidaire est un administrateur avisé .
C'est cette équipe qui va transformer la maison en "grande Maison"

La guerre de 14 avait modifié le comportement des femmes et celles ci avaient beaucoup changé, Le couturier Poiret en 1920 avait libéré leur silhouette , et des Etats Unis nous étaient parvenus les "Vanity Case" ou les femmes rangeaient leur nécessaire à maquillage, des petits sacs qui, pour les plus riches étaient transformés en pendentif.
Aux environs de 1930, selon la légende,Salomon ou Louis Arpels avait remarqué que la femme du milliardaire Américain qui avait fait fortune dans les chemins de fer , Florence Jay Gould utilisait une boite en métal pour ranger ses produits et accessoires de beauté. C'était une longue boite de Lucky Strike en métal blanc, un peu comme sur la photo de Gauche
(Photo MPA collections) La couleur Blanche et le célèbre Logo n'apparaissent qu'en 1940, créés par un Français Raymond Loewy.
C'est en pensant qu'il était indigne d'une femme de qualité comme madame Gould de ranger ainsi ses accessoires qu'isl eurent l'idée de créer "la Minaudiere"
Il baptisèrent (parait- il) ce nouvel accessoire en l'honneur de la femme du fondateur Alfred Van Cleef "Esther Arpels" qui prenait des attitudes de minauderie pour se rendre plus séduisante ou mystérieuse.

C'était une boite en or à complications, sans aucunes charnières visibles, avec des fermoirs à déclic cachés, des petits compartiments pour recevoir un briquet, un poudrier, une glace, un face à main, un baton de rouge à lèvres, un petit peigne, ou tout autre accessoire féminin.
Les matières employées étaient nouvelles, telles que la laque, des incrustations de pierres et perles, des éléments qui pouvaient se détacher pour être portés en bijoux.
Chaque "Minaudière" était une pièce unique, sauf....sauf....
Une commande pour un émir de trente minaudières richement empierrées, mais rigoureusement semblables, pour que ses femmes ne soient pas jalouses l'une de l'autre


EDYAD, puis EDY: la famille Pochiet ,

Une maison mystérieuse, importante vu le nombre et la qualité de ses clients bijoutiers. Il y a les "grands" joailliers , mais s&#...