mardi 20 avril 2021

Trente six merveilleux dessins de bijoux de Henri Dubret

Extraordinaire, généreux, rare, Madame Véronique Bamps,  de Monaco, m'adresse des photos de dessins de Henri Dubret qu'elle possède.
Au nom de mes lecteurs, je l' en remercie
Cela vient complèter mon article sur Henri  Dubret



C'est pour mieux voir le dessin que je ne publie pas la feuille  du dessin d'Henri Dubret en entier, mais retrouvons ci dessous ce bijou réalisé en 1905 et revendu par la maison Christie's



PLAQUE DE COU ART NOUVEL AMETHYSTE, GRENATS, EMAIL ET DIAMANTS, PAR HENRI DUBRET de grenats démantoïdes, d'améthyste et de diamants, dans un encadrement réhaussé d'une ligne d'émail bleu marine, vers 1905, poinçon français, poinçon de maître d'Henri Dubret, montée en broche.
Signée Henri Dubret, no. 3326




Donc pour la plupart de ces dessins de Dubret, je n ai pas de commentaires à faire , juste admirer











Le dessin et le Bijou revendu récemment











La technique du dessinateur : à partir d'un premier dessin, le dessinateur, par calque modifie un peu son dessin et en produit un nouveau qui ressemble...mais est différent




Annotation de Dubret: Pendant émail sur fond or, salon de 1905




Notes de Dubret: Centres roses, fleur émail, feuille émail, perles baroques pièce de raccord, chainette et écrin



Note de Dubret: Plaque de cou, Salon des artistes français 1905


Note: Bracelet émail et brillants


Note de Dubret : Bracelet Email.


Apparemment une photographie , annotée : Salon 1905


Bracelet Salon de 1905



 Note de Dubret: Bracelet émail salon de 1905







Bagues


Bracelet Sauterelles avec la photo de l époque



Dans la revue Artistique le bracelet sauterelles




Note de Dubret: Bracelet émail sur or, Salon de 1905


Note de Dubret:  Plaque de cou

Fin du premier article , un second publié bientôt 

 La S.A.R.L Véronique Bamps qui a eu la gentillesse de m'adresser ces dessins réside à Monaco, elle  peut être consultée sur son site:

mardi 13 avril 2021

40 ans de Carrière , la fortune d un joaillier français à sa mort. "Alfred Van Cleef"

 


Quelques mois avant sa mort  Alfred Van Cleef s'était rendu à New York.

Alfred était parti du Havre le 9-10-1937 vers New York en passant par Southampton, arrivée à New York le 14/10/1937, belle traversée en classe cabine c'est à dire "les premières classes" 572 personnes...

607 en classe touriste et 391 en 3 ème classe.

Pour ce voyage , parmi les passagers :
- L'Archiduc et l'Archiduchesse François-Joseph de Habsbourg-Lothringen
- La Princesse de Caraman Chimay
- Le Gouverneur Général Marcel Olivier, Président de la Cie Générale Transatlantique
Louis Jacques Ottensooser , futur héros de la France libre sous le nom de Capitaine Charles.
Pierre Patout grand architecte de l'entre deux guerres qui en 1946 entreprit la reconstruction de la ville de Tours
Jacques Prouvost, grand industriel du textile.
Jean Schneider : secrétaire général d'Air France. Tiens il préférait le bateau!
Marcel Schwob- d'Hericourt

Alfred Van Cleef meurt le 11 juin 1938

En 40 ans de vie professionnelle, sans héritage au décès de son père (il n'avait que 11 ans) Alfred Van Cleef avait réussi sa vie, qu'en restait il après sa mort?

Ce n'est pas par curiosité que j ai cherché et trouvé la "liquidation Partage des communautés de la succession Van Cleef-Arpels" mais par souci de vérifier l histoire que j ai écrite en 2010: 

https://www.amazon.fr/LHistoire-Cleef-Arpels-Jacques-Richard/dp/2810611491/ref=cm_cr_arp_d_pl_foot_top?ie=UTF8  et complétée régulièrement   sur mon blog : https://histoiredesvancleefetdesarpels.blogspot.com/




Cela parait simple, mais il fallait trouver qui était le notaire d'Alfred, le notaire Revel, puis l'ayant trouvé, découvrir qu il avait cessé d exercer en 1946, contacter son successeur car il y a toujours un repreneur de l étude d un notaire et cet office Notarial avait été créé le 20 février 1650 sous le règne de Louis XIV, rue Coquillière, dans l’une des cinq paroisses parisiennes qui formaient, à l’époque, le cœur de Paris. Donc le notaire que j avais contacté en 2010
même au téléphone n'était pas enchanté de me répondre.

Chercher, continuer à chercher, attendre que les archives nationales....peut être que la numérisation...puis trouver aux archives nationales 11 ans après, celles de Robert Revel  et enfin obtenir 35 pages sur cette liquidation partage pour enrichir mon histoire.


Les deux parties prenantes sont Esther Arpels femme de Alfred Van Cleef et sa fille Renée Rachel Van Cleef veuve de Emile Puissant.  Lesquelles par cet acte notarié ont procédé entre elles à la liquidation et au partage de la communauté légale .

Le mariage avait été célébré a la mairie du 9 eme arrondissement de Paris le 25/06/1895 et les époux n'avaient pas fait précéder leur union d'un contrat de mariage donc ils étaient mariés sous la communauté légale de biens.

Pendant le Mariage, madame Van Cleef n'a recueilli aucune succession, ni don, ni legs. En revanche Alfred Van Cleef a hérité de son père  qui est déclaré à sa mort commerçant à Nice au N° 7 rue de la Paix.




Dans ce partage figure en premier des observations des parties, et je découvre que la dot de Renée Rachel de 100.000 frs de 1919, n'était qu une avance d Hoirie. C'est à dire sur l'héritage
La dot traditionnelle incombait intégralement à la famille de la mariée et avait pour vocation de constituer une « mise de départ » pour le patrimoine du couple. Elle visait à aider le couple à démarrer sa vie commune. Elle se limitait généralement au trousseau de mariage pour les plus modestes mais incluait également, pour les plus aisés, un apport en numéraire qui pouvait être important selon le niveau social de la famille.
Mais selon l article 912 du code civil: La donation en avance d’hoirie est dite «  rapportable » au jour de l’ouverture de la succession et réintégrée au patrimoine du défunt.

Il est fait état du mobilier qui compose l appartement d'Alfred et Esther au 11 rue Villaret de Joyeuse et du mobilier du Château de la Minaudière à Flins sur Seine

Puis les bijoux  assurés à la compagnie le Lloyd de Londres et les tableaux de l'appartement de Villaret de Joyeuse, et si la succession n' indique pas de détail on peut en avoir une petite idée. En effet j ai pu trouver les 715 pages du deuxième volume du catalogue de restitution des principales catégories de biens spoliés à la France par l'Allemagne.

Y figurent des oeuvres volées par les nazis a Esther Arpels dont:

Une sanguine du peintre du 18 eme , Drouet.



Valentin le désossé de Toulouse Lautrec
La porteuse de Pain de Toulouse Lautrec du même:  une lithographie originale représentant "les Folies Bergeres", le "Bar"  signature en timbre rouge de Toulouse Lautrec

Les "fleurs" de Crixham
la "bouquetière" de Theophile Steinlen et aussi "la Marchande de Violettes" de Steinlen




Un "paysage méditérannéen"  de Maximilien Luce et un autre tableau de Luce, "Bord de Mer dans les Pins"
Le "Port de Marseille" et "deux bateaux ciel bleu "  de Maurice Marquet



le "Port de Rouen" par Charles Lebourg la "fenêtre aux géraniums "de Pierre Laprade  ainsi que trois tapisseries du XVIII eme siècle
(les tableaux ci dessus ne sont donnés qu'a titre indicatif du talent de ces peintres puisque les oeuvres spoliées n' ont apparemment pas été restituées)

Monsieur Van Cleef était titulaires de comptes courants 
A l' agence  A.F du crédit Lyonnais à Paris
A l' agence E.L. ..........................................
A la Westminster foreign  bank  16 place Vendôme à Paris
A la Banque de Paris et des Pays Bas à Paris
A la société Van Cleef et Arpels 22 place Vendôme  Paris

Il y a aussi un chapitre sur les "deniers comptants"


Que vaut cette somme de 1937?

Les immeubles acquis pendant le mariage.



11 rue Villaret de Joyeuse

Tout d'abord, une surprise (du moins pour moi) leur logement de la rue Villaret de Joyeuse, ne leur appartenait pas, Emile Puissant après son mariage avec Renée Rachel Van Cleef avait aussi un appartement dans le même immeuble, j en déduis que lui aussi était en location.

Pendant son mariage Monsieur Van Cleef  a acquis  pour le compte de la communauté: 




Cet appartement au cinquième étage, au 1 Square Maurice Barrès à Neuilly,   l'entrée se faisait par derrière dans le petit square à gauche de la rue mais la vue donnait directement sur le jardin d'acclimatation, il est   composé d'un hall d'entrée d'un petit salon, grand salon, salle à manger, dégagement, trois chambres.

Deux salles de bains, une troisième salle de bains réunie à une pièce à usage de lingerie, cuisine, office,.Waters.
Mais aussi trois chambres de domestiques avec Water de domestiques au même étage, indépendantes de l'appartement auquel elles se trouvent réunies par un passage et par l escalier de service., plus trois caves  le tout au prix de 480.000francs, combien de nos jours?

Quand cet appartement avait il été acheté ? je n'ai pas la réponse.



"La Pépinière" ou "le Bois Bodin" puis "La Minaudière"

Le 19/avril/ 1924, Alfred et Esther achètent cette "propriété bourgeoise" qui appartenait à un épicier en gros d'Ivry sur Seine.
J avais en 2013 fait un article  sur le Château d'Alfred, où il est décédé d'ailleurs: 

La demeure est à cheval entre la commune de Flins, en majeure partie, et Aubergenville 

Maison élevée sur caves et sous sol, rez de chaussée, premier étage carré, deuxième étage lambrissé  et toit en ardoises, un pavillon formait une aile en retour et dans la cour un corps de bâtiment composé au rez de chaussée d'un logement de jardinier avec deux chambres, 
une autre cour, un jardin d'agrément, un potager, parc, pelouses, bassin et pièce d'eau, sur une superficie de quatre hectares. ce fut une "affaire" car l'épicier en gros avait des dettes .




Le notaire ne nous écrit pas dans son acte la couleur, mais ...




Il nous indique que Alfred et Esther, possédaient une voiture (Cristler , une petite faute) Chrysler conduite intérieure, une airflow,  de 1935 estimée d occasion a 6.000 francs
Belle bagnole.




La 1935 se reconnait facilement, elle a encore  la roue de secours à l arrière



Alors que la Chrysler Air Stream de 1936 avait la roue de secours sur le coté avant gauche.

Nous apprenons aussi que les tableaux  qui se trouvaient dans l appartement de la rue Villaret de Joyeuse étaient retenus pour une valeur de 218.000 frs .
En revanche  les bijoux étaient assurés par le Lloyd de Londres  pour 1.525.020 francs ce qui me parait un montant faible à convertir, de même que pour les tableaux et   si apparemment  Alfred Arpels n aimait pas trop l'immobilier, il possédait plus de 20 millions de francs en actions. Ont elles été négociées avant la Guerre? car après, ce devait être un désastre.

Le reste concerne le passif, les frais de médecin pour Alfred , les salaires, les obsèques etc , et le calcul du partage  pour chacune.



Renée Rachel Van Cleef quelques semaines avant sa mort
Sous copyright car je suis seul a  posséder ce Cliché

Renée Rachel Van Cleef meurt bien avant sa  mère le 12/12/1942 dans des conditions imprécises, son corps restera a Vichy, c'est la guerre.

Sa mère restera en France, cachée,  la plupart des Arpels ont gagné les Etats Unis, Lea Arpels se terre, Jacques Arpels et Lucie Hessel sa femme , finiront par passer en Suisse


..."Il n’apparait pas que Renée Puissant ait fait un nouveau testament, olographe ou pas, avant sa mort, c’est donc le dernier testament existant qui est produit chez le notaire, que dit-il ? "

Ceci est mon testament

Pour prévoir l’éventualité de mon décès avant ma mère Mme Van Cleef, je la nomme comme ma légataire universelle en toute propriété.
Pour prévoir l’éventualité que je lui survive, j’institue comme légataires universels en pleine propriété, conjointement, Messieurs Charles Salomon Arpels, Jules Arpels, et Louis Arpels, mes oncles.
Dans le cas où l’un ou plusieurs d’entre eux décèdent avant, laissant question, la question de l’un ou de ceux qui décèdent avant tient lieu et place de leur père.
Dans le cas du décès de l’un ou plusieurs d’entre eux sans laisser de descendance, la part de l’un ou de ceux décédé avant ira à mon ou mes légataires universels survivants conjointement, la part de chacun de mes oncles étant, bien entendu, seulement de la part de leur père.
J’ai rédigé en étant saine de corps et d’esprit, et entièrement écrit par ma main.
Paris le trente et unième jour d’octobre 1938.
Signé, Renée Puissant Van Cleef


Le dit testament porte ces notes :

Signé par moi, Molinier, juge, pour le Président du Tribunal civil de la Seine.
Paris, le vingt-sixième jour de décembre 1944
Signé Molinier

Le Juge Molinier a donc validé le Testament le 26 décembre 1944, rien ne s’oppose à l’exhumation du corps de Renée Rachel Puissant, qui se trouve au « dépositoire de Vichy », pour que Renée Rachel soit enterrée dans le caveau familial au Cimetière du Vieux Château à Nice.


Il faudra du temps…ce sera fait le 4 juin 1946."...



Esther Van Cleef née Arpels  surnommée "KIKI " en 1954. 


Esther est décédée le 24/12/1960, elle n'a pas été enterrée avec son mari et sa fille au cimetière Israélite du vieux chateau à Nice.

Elle fut inhumée avec ses frères dans le caveau des Arpels au carré Israélite du cimetière  Montparnasse.
A sa mort en 1960, Esther transmettra ces mêmes parts a ses trois neveux, Claude Arpels, Jacques Arpels et Pierre Arpels,
Dans son testament, ils sont en effet désignés comme légataires universels de ses biens pour un tiers chacun.



A propos des tableaux d'Esther Van Cleef 

J ai reçu un mail en 2013 d une grande journaliste et écrivain américaine.
 

Je suis journaliste au Wall Street Journal de New York, qui a essayé de trouver Richard Jean-Jacques, l'auteur et l'autorité de la famille Van Cleef & Arpels. J'ai travaillé sur une histoire de page 1 qui touche à la famille et j'ai parlé à John Claude Arpels dont vous avez parlé dans un de vos blogs ...

Mais -

J'aimerais essayer de tendre la main à vous car vous semblez être incroyablement bien informé sur la famille.

Je me demande s'il serait possible pour nous de discuter - je devrais être joignable au (212) 410-0459 ou (212) 416-3727 - ou je peux vous essayer si vous m'envoyez vos coordonnées.


Elle fit un tres long article dans le Wall Street Journal

22 décembre 2013 22h30 ET
Wesley Fisher est dévoré depuis 25 ans par une question apparemment impossible: que sont devenus les nombreux trésors culturels volés aux Juifs pendant l'Holocauste?
Puis le mois dernier, alors qu'il se penchait sur des images d'art qui faisaient la une des journaux saisies par les autorités dans un appartement de Munich, il a eu un moment «Ah-ha». Une estampe Toulouse-Lautrec, d'un couple de danseurs, semblait étrangement familière.
M. Fisher est le directeur de recherche de la Conférence sur les revendications matérielles juives contre l'Allemagne, l'organisation basée à New York chargée d'indemniser les victimes de l'Holocauste pour la persécution nazie. Pendant des années, il a tenté de faire la chronique du pillage du régime hitlérien à travers l'Europe et l'ex-Union soviétique. En particulier, il s'est battu pour créer une base de données qui rassemblerait des archives très volumineuses sur des œuvres prises par les nazis à des juifs français.
«J'essayais de pousser l'idée que le vol de propriété faisait partie intégrante du génocide contre les juifs», explique M. Fisher, 69 ans. "Mais notre société s'est concentrée sur les meurtres, les meurtres."
Désormais, l'obscure base de données pourrait contribuer à identifier certains propriétaires des quelque 1 400 œuvres saisies le mois dernier dans l'appartement munichois de Cornelius Gurlitt, fils d'un important marchand d'art nazi.
Moins d'une heure après avoir repéré l'estampe Toulouse-Lautrec, M. Fisher a consulté la base de données et a trouvé une correspondance possible - une lithographie de la même taille approximative et portant le même titre, «La Goulue Dansant avec Valentin Le Désossé», que la nouvelle imprimer.
L'œuvre animée, selon les archives nazies de la base de données, avait appartenu à Esther Van Cleef, matriarche juive de l'illustre dynastie de joaillerie Van Cleef & Arpels, et confisquée pendant la guerre. Finalement, les Allemands l'ont apporté au musée du Jeu de Paume à Paris, l'un des principaux centres de traitement de l'art volé au début des années 1940. Les nazis, méthodiques dans leur travail, avaient même pris une photographie de l'estampe. 

 L article est très, très, long.  Pour autant, parmi les tableaux trouvés à Munich dans l'appartement de Cornelius Gurlitt, figureraient des œuvres spoliées par les nazis en France en 1940 et 1941 mais en gros Gurlitt  expliquait qu il avait acheté tous ses tableaux  et de très bonne source , or dans sa collection se trouve  le même que Esther Van Cleef , donc?????




Un commentaire , m'écrire a richard.jeanjacques@gmail.com

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