L’histoire commence en Inde, au XVIIᵉ siècle, dans la légendaire mine de Golconde, près d’Hyderabad source des plus beaux diamants du monde.
En 1668, le marchand français Jean-Baptiste Tavernier acquiert en Inde une pierre extraordinaire : un diamant bleu en forme de cœur d’environ 112 carats, qu’il nomme le « Diamant bleu de Tavernier ». Il le rapporte en France avec d’autres gemmes précieuses, et la pierre attire rapidement l’attention de Louis XIV.
Planche des vingt diamants que Tavernier vendit à Louis XIV en 1669
Le roi achète le diamant en 1669 pour 900 000 livres et le fait retailler par son joaillier Jean Pitau. La gemme devient alors le célèbre « Bleu de France », de 67,1 carats, montée sur un ruban que le monarque porte lors de grandes cérémonies. Elle possède une couleur bleu-saphir admirable.
La rumeur veut déjà qu’elle ait porté malheur à Tavernier : son commerce l’avait enrichi, mais peu après son retour, il perdit sa fortune. Âgé, il repartit en Perse en 1687 en voulant emprunter pour la première fois la route du nord, puis la Russie. On raconta, souvent à tort,qu’il fut dévoré par des bêtes sauvages. En réalité, il mourut en 1689, emporté par une fièvre près de Moscou, où il fut enterré dans un cimetière protestant. C’est de là que commence la légende du diamant qui porte malheur.
Louis XIV ne conserva pas toujours le joyau pour lui : il l’offrit un temps à Madame de Montespan. Peu après, celle-ci perdit les faveurs du roi. Le souverain fit ensuite remonter la pierre dans un chaton qu’il portait au-dessus de son jabot.
Sous Louis XV, en 1749, le diamant orne l’insigne de la Toison d’Or. Le roi le porte durant son règne, sans que l’on rapporte de véritables drames liés à sa possession. Sous Louis XVI et Marie-Antoinette, il demeure dans le Trésor de la Couronne.
La reine finit néanmoins par le faire détacher du Trésor, pour le porter elle-même. La princesse de Lamballe, grande amie de Marie-Antoinette, le lui emprunte parfois à son tour. Toutes deux périssent tragiquement pendant la Révolution. la Reine sur l’échafaud, la princesse massacrée par la foule.
On arracha tout, et robe, et chemise, et nue, elle fut étalée au coin d’une borne, à l’entrée de la rue Saint-Antoine.
Selon diverses sources, le diamant bleu est transporté d’abord à Rouen, puis jusqu’à Londres. Certains auteurs, notamment le joaillier anglais E. W. Streeter, avancent qu’il aurait été retaillé en trois pierres : un coussin de 44,5 carats (le futur Hope), une poire de 6,5 carats (dite « Brunswick Bleu II ») et une pierre plus petite, dite « Pirie », aujourd’hui disparue. Cette version reste toutefois discutée.
En 1792, l'assemblée décida de vendre les diamants de la couronne de France et les joyaux furent transportés au Garde-Meuble National rue Saint-Florentin
Mais dans la nuit du 16-au 17 septembre, des voleurs pénétrèrent avec des échelles de corde dans la salle du premier étage ou les joyaux étaient enfermés une fois les armoires fortes crochetées
le “Bleu de France” est volé.
C'est un recéleur nommé Cadet Guillot qui l'emporte à Rouen, puis de Rouen en Angleterre, à Londres. Selon diverses sources, il est transporté d’abord à Rouen, puis jusqu’à Londres.
Certains auteurs, particulièrement le joaillier anglais E. W. Streeter, avancent qu’il aurait été retaillé en trois pierres : un coussin de 44,5 carats (le futur Hope), une poire de 6,5 carats (dite " Brunswick Bleu II " et une pierre plus petite, dite « Pirie », aujourd’hui disparue. Cette version reste cependant discutée.
Le diamant réapparaît environ vingt ans plus tard, à Londres, sous une nouvelle forme de 45,52 carats. Il transite ensuite entre plusieurs intermédiaires. On le retrouve alors chez un diamantaire d’Amsterdam, qui l’achète pour le retailler. Ce négociant, nommé Fals a un fils, une crapule, qui vole à son père les plus belles pièces de sa collection et s'enfuit.
Son père Mr Fals meurt de chagrin; et le fils, traqué par la police, va se suicider.
L’un des intermédiaires, Francis Beaulieu, tombe gravement malade avant d’être payé. Comment un certain Beaulieu se retrouva possesseur du diamant ?
En tout cas Beaulieu l'avait vendu à Eliason, Lorsque Eliason alla payer la somme, Beaulieu était mort et l'argent ne changea jamais de mains. Eliason se suicida quelques mois plus tard, mais avant cela, il vendit le diamant (vers 1830) à Thomas Hope de Deepdene , dans le Surrey, membre excentrique d'une importante famille de banquiers qui lui donne son nom, Thomas Hope meurt en 1831
Il semblerait que les joailliers londoniens Eliason et Françillon aient servi de prête-nom pour dissimuler l'origine effective du diamant, et donc qu'il s'agissait d'un recel.
Henry Francis Hope Pelham-Clinton
Le fils aîné de Thomas Hope, Henry Thomas Hope (1807-1862), en hérite : la pierre est exposée à Londres en 1851 durant la Grande Exposition, puis à Paris, durant l'exposition de 1855. En 1861, sa fille adoptive Henrietta, seule héritière, se marie avec un certain Henry Pelham-Clinton (1834-1879) déjà père d'un garçon : mais Henrietta craint que son beau-fils ne dilapide la fortune familiale, aussi, elle forme un « trustee » et transmet la pierre à son propre petit-fils, Henry Francis Hope Pelham-Clinton (1866-1941). Il en hérite en 1887 sous la forme d'une assurance-vie ; il ne peut ainsi se séparer de la pierre qu'avec l'autorisation du tribunal et du board of trustee. Henry Francis vit au-dessus de ses moyens et cause en partie la banqueroute de sa famille en 1897. Sa femme, l'actrice May Yohé, subvient seule à leurs besoins. Le temps que le tribunal l'autorise à vendre la pierre afin de l'aider à régler ses dettes, en 1901, May est partie avec un autre homme pour les États-Unis.
Henry Francis Hope Pelham-Clinton revend la pierre en 1902 au bijoutier londonien Adolphe Weil qui la revend au courtier américain Simon Frankel pour 250 000 dollars.

May Yoké
(le divorce fut prononcé en 1902). Peut-être la maléfique légende date-t-elle de ce moment. May Yoke écrivit souvent à Mrs McLean d'avoir ruiné sa vie, et de lui demander de le jeter afin de faire cesser ces maléfices.
le Hope acquis en 1901 par Simon Franckel, joaillier de New York, pour 141 032 dollars, fut revendu en 1908 pour 400 000 dollars à M. Habib, collectionneur espagnol habitant à Paris,
Paquebot "La Seyne"
Mr Habib part pour un voyage en extrême orient sur le Streamer La SEYNE des messageries maritimes qui fit Naufrage le 14 novembre 1909 à 30 miles de Singapour par abordage avec le vapeur ONDA de la British India. On comptera 101 morts, dont le baron et la baronne Deniczki et le commandant Joseph Couailhac. Sur les 61 rescapés, de nombreux sont gravement blessés par les requins venus attaquer les naufragés et responsables du grand nombre de disparus
M. Habib, marchand et collectionneur turc, fut parmi les victimes et on crut que le diamant fatal avait disparu avec lui. Des recherches furent faites ; on retrouva le coffre-fort du navire, mais il ne contenait pas de pierres fines. La pierre fatale, en effet, était restée en France, lequel dut s'en dessaisir en 1909 près du négociant parisien Roseneau.
Ce négociant le céda presque immédiatement à Pierre Cartier, lequel le vendit en 1911 pour 900 000 francs-or à la riche héritière américaine Mrs Evelyn Walsh McLean qui le porta jusqu'à sa mort en 1947. Elle disait que ce diamant ne lui faisait pas ressentir de malédiction, mais préférait "que ses amis et ses enfants ne le touchent pas".

Pierre Cartier
Evelyn MacLean le porte souvent — même pour promener son chien ! Mais sa vie est marquée par de nombreux drames : la mort de son fils, puis de son mari.
le fils des McLean se donne la mort dans un accident de voiture et la sœur décède des suites d’une overdose de drogue. Quant au couple, la femme, Evalyn, décède à l’âge de 60 ans d’une raison qu’on ignore encore tandis que son mari, Ned, termine ses jours dans un asile où il meurt en 1947.
Harry Winston
Il fut vendu pour payer ses dettes avec tous ses joyaux , pour un million de dollars en avril 1949 au joaillier américain Harry Winston, de New York, qui l'offrit en 1958 à la Smithsonian Institution de Washington, l’expédiant par la poste dans une simple enveloppe assurée.
Depuis lors, le Hope est exposé au Musée national d’histoire naturelle, où il attire des millions de visiteurs chaque année. Il est aujourd’hui estimé à plus de 200 millions de dollars.
Les scientifiques ont établi que sa couleur bleue provient de traces de bore dans sa structure cristalline. Exposé aux ultraviolets, il émet une phosphorescence rouge orangé, phénomène inhabituel qui contribue encore à son mystère.
Abdul Hamid II
D'autres faits ont été rapportés telle l'abdication forcée du sultan turc Abdul Hamid II qui aurait tué divers membres de sa cour pour la pierre Même les bijoutiers qui auraient manipulé le diamant Hope n'ont pas été épargnés par sa malveillance présumée : la folie et le suicide de Jacques Colot, qui l'aurait acheté à Eliason, et la ruine financière du bijoutier Simon Frankel, qui l'aurait acheté à la famille Hope, étaient liés à la pierre. Mais bien qu'il soit documenté comme un diamantaire français de la bonne époque, Colot n'a aucun lien enregistré avec la pierre, et les malheurs de Frankel se sont produits au milieu de difficultés économiques qui ont également ruiné beaucoup de ses pairs.
La légende inclut François Beaulieu, qui reçut la pierre d'Hendrik mais mourut de faim après l'avoir vendue à Eliason.
Un prince russe nommé Kanitowski, qui la prêta à l'actrice française Lorens Ladue et la tua aussitôt sur scène, et fut lui-même poignardé à mort par des révolutionnaires ; Simon Montharides, précipité dans un précipice avec sa famille. Cependant, l'existence de seulement quelques-uns de ces personnages a été vérifiée historiquement, ce qui conduit les chercheurs à conclure que la plupart de ces personnes sont fictive.

Aujourd’hui, le diamant bleu Hope est bien plus qu’un joyau : c’est un symbole.
Celui d’un monde où la beauté et la fatalité se confondent, où la lumière la plus pure naît souvent de la part la plus obscure du destin.
De l’Inde des maharajas aux vitrines du musée de Washington, il a connu les rois, les révolutions et les ruines, sans jamais perdre son éclat.
Le Hope fascine toujours parce qu’il raconte l’éternelle histoire du pouvoir et du mystère.
Celle d’un diamant qui, au-delà de toutes les superstitions, semble vouloir nous rappeler une seule vérité. :
rien n’éclaire davantage le monde que ce qui a traversé l’ombre.
En réalité, beaucoup de ces récits sont inventés par la presse et les bijoutiers (notamment Pierre Cartier, qui sut habilement entretenir la légende pour mieux le vendre !).
Caractéristiques
Poids actuel : 45,52 carats
Couleur : bleu gris profond (Fancy Deep Blue)
Pureté : VS1
Origine : Inde (mine de Kollur, Golconde)
Particularité : phosphorescence rouge orangé après exposition à la lumière ultraviolette — un phénomène rare qui contribue à son mystère.
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