dimanche 25 octobre 2009

Collier d'Esclavage

"De s'y mettre en ménage, ce n'est qu'un trépas certain....penser à son ouvrage.
Adieu plaisirs, adieu beau temps, je suis dans l'esclavage"
Texte d'une chanson de mariage du Poitou.







Le collier d'esclavage,en or, était au XIX° siècle, le plus beau cadeau qu'un mari puisse faire à sa jeune épouse, sous l'empire ou la Restauration.
Il est généralement composé de plusieurs chaines en feston, reliées généralement a trois médaillons ovales, rectangulaires, émaillés ou pas.
On offrait ce type de Collier à Paris et dans certaines provinces, en Bresse, en Auvergne, et surtout en Normandie ou j'ai eu la chance d'en réparer beaucoup, et de faire comprendre à des gens qu'ils ne fallait pas les fondre, car ils étaient en plus de leur beauté, typiques d'une époque. J'en ai vu certains ou les plaques d'or étaient remplacées par de la Cornaline, il en aurait existé avec des Camées ou des micro-mosaiques.
Celui  ci-contre a été poinçonné en Normandie, son poinçon est une tête de coq à droite , bec fermé, petite garantie, département , situe sa date de fabrication entre 1809 et 1819. 
Il y a également un poinçon Hibou (répété 24 fois) avec différent du bureau de Rouen. Il n'y a qu'une partie du poinçon de maître qui est lisible (losange avec une lettre F  en haut)
Il n'a qu'une seule plaque, histoire de faire mentir ce que j'écrivais plus haut.
Sa plaque est repercée, Deux des chaînes sont émaillées en bleu.
(Signalé dans le livre Naître Vivre et mourir en Normandie au siècle dernier N° 143 Martainville  1991/1992)


Cliquer pour agrandir toutes les images

Certains sont exposés au Musée de Martainville à coté de Rouen et a 120 km de Paris, c'est une occasion que de visiter ce très beau Musée départemental des traditions et arts normands, situé dans un joli château .







Ces colliers étaient très légers, celui ci-contre a droite, pesait huit grammes, de nombreux colliers étaient assemblés avec des chaînes "Jaseron" , la plupart avaient des fermoirs simples comme celui ci. Encore, que j'en ai vu avec de beaux fermoirs cliquets, forme plate ou ronde et souvent tonneaux à pans.

Vu son poinçon , il est postérieur à 1838. Il y en eut de fabriqués avant 1800 puisque Brigitte Bouret nous signale que dans l'inventaire des bijoux de la Comtesse du Barry, un collier d'esclave est noté volé.
Au début, il se fabriquait deux types de colliers, plusieurs chaînes dont le fermoir fantaisie est l'unique décor, ou une plaque centrale retenue par plusieurs chaînes. J'en ai vu qui dissimulaient un fermoir cliquet dans la plaque centrale.
Selon une tradition orale Normande, à chaque  naissance, la mère faisait ajouter une chaîne supplémentaire.
Vers 1866 un lecteur de la Revue intermédiaire des chercheurs et des curieux ( qui existait encore récemment), en réponse a une question, écrivait: "Les paysans des environs de Rouen quand ils étaient accordés et avant mariage ne manquaient jamais d'aller à Joyaux chez quelques uns des orfèvres de la place Notre Dame. La principale pièce acquise pour la mariée avec la grande croix en métal repoussé était un esclavage, c'est a dire une chaîne d'or signe de la condition de l'épouse"
Est ce la raison, est ce que la femme était symboliquement enchaînée, ou tout simplement; d'être enchaînes l'un à l'autre dans un couple comme les esclaves?





Ce texte est dans l encyclopédie de Diderot



Dictionnaire Turc Français de 1837 A l usage des agents diplomatiques. Donc a l'époque l'esclavage se pratiquait en Turquie.





Celui ci provient d'une collection particulière, et a été présenté lors d'une exposition à la Malmaison sur les bijoux des deux Empires. Époque (grâce au poinçon) 1809-1819 or gravé et émaillé)
Paris et la Normandie utilisaient surtout les plaques ovales, les plaques rectangles sont rares.

Pour la fabrication, la plupart des Bijoutiers Orfèvres de 
l' époque,  achetaient leurs chaînes au mètre chez des fournisseurs Parisiens ( déjà) et ils donnaient le choix à leurs clients, avant de les assembler.
Les motifs étaient la plupart du temps "estampés", c'est à dire l'action de repousser dans une empreinte, ou une matrice gravée ou décorée en creux par frappe ou par compression d'une contrepartie, un métal plus mou sur son envers, pour obtenir à l'endroit, un motif en relief. Généralement la matrice mâle et femelle étaient gravées dans l'acier et  les motifs intégraient le creux qui permettrait d'émailler en fin de travail.






Le vendeur Hollandais de ce collier d'esclavage vend aussi des 
médailles d'amour Augis et il signale bien que les pierres de couleur sont synthétiques, ce  qui a toujours été le cas pour ces médailles d'amour marquées du " +  qu'hier et - que demain" mais beaucoup omettent de l'indiquer
J'en parlais hier avec mon marchand de journaux, aux Angles près d'Avignon, il me répondit du tac au tac "Rosemonde Gérard" Il connaissait le poème de Rosemonde Gérard qu'il avait appris à l'école, il m'a épaté.
Rosemonde était la femme d'Edmond Rostand, je ne vous en dis pas plus, j'ai traité le sujet il y a quelques mois:
http://richardjeanjacques.blogspot.com/2009/02/plus-quhier-et-moins-que-demain.html




Ce dernier collier est aussi un collier d'Esclave , mais j'ajouterais ....un vrai.
C'est encore un site interessant:
http://atlanticportal.hil.unb.ca/ac
va/blackloyalists/fr/

Madame Conrad qui tient une chaire de recherche au Canada en études du canada atlantique  est l'animatrice d'un projet que vous retrouverez sur ce site? Voir la galerie d'images.



Double gourmette en Argent et la plaque gravée  est en Bronze.


Le collier établit que l'esclave qui le porte autour du cou appartient à Abraham DeMill. DeMill est le fils de John DeMill, un Loyaliste de Stamford, au Connecticut, qui arrive au Nouveau-Brunswick avec la flotte du printemps en 1784. John, qui est charpentier, s'établit avec sa famille à Hampton, au Nouveau-Brunswick. Sa famille ne possède pas d'esclave, mais, au début des années 1800, son quatrième fils, Abraham, déménage à Sussex, au Nouveau-Brunswick, avec sa femme. Il est probable que sa belle-famille lui lègue l'esclave. 

vendredi 23 octobre 2009

Qu'est ce qu'un "je ne baise plus"

Il y a quelques temps , je vous avais expliqué ce qu'était une belle ferronnière

http://richardjeanjacques.blogspot.com/2007/10/une-ferronnire.html




Mais qu'est ce qu'un je ne baise plus?
Vous allez penser que l'âge aidant.... ma pensée s'égare!  Non  pas plus que Saint Simon qui disait  que le "je ne baise plus" était réservé aux dames canoniques et aux jeunes Duchesses indisponibles"
Des écrivains comme Jean François Noël, Benoist Rey, Constance Coline, Eric Olivier, Pierre Jean Rémy, en parlent!
Il y avait des codes vestimentaires et le bijou y participe toujours, les bijoux de deuil , de mariage ...les broches de baptème etc.
De nos jours qu'attend-t-on pour créer un "bijou de divorce" , il y en a plus que de mariages!! Créer une sorte d'obligation morale pour Monsieur d'offrir un bijou de séparation pour se quitter en bons termes, et si le snobisme s'en mêle , on entendra dans les soirées chics et snobs
"Tu as vu? il ne s'est pas foutu de moi" et les copines répondront "Comment, montre nous! du Maubier!!!!du Cartoussin!!!!t'en as de la chance!!!"

Donc  un "je ne baise plus" est un ruban  de satin noir porté autour du cou et qui peut soutenir selon les moyens, un pendentif en or ou camée, ou diamants.




Tant qu'a insister sur ce thème un tant soi peu érotique je vous montre un exemple célébre "L'Olympia de Manet"

Elle porte autour du cou  un "je ne baise plus" avec une pierre en pendentif, comme quoi avec deux bijoux je la trouve très habillée.

Ce tableau avait été refusé au salon annuel et à l'époque , on marquait le tableau d'un grand "R"  (refusé au salon)ce qui le rendait invendable
Quand Manet mourut tous ses tableaux furent mis en vente, et l'"Olympia" ne trouva pas preneur.
La veuve le garda et le remit en vente six ans après, et ce fut Monet qui lança une souscription pour l'acheter et l'offrir a l'état.
Le Louvre le refusa , on le mit au palais du Luxembourg.  Les souscripteurs n'étant pas contents du tout, ce fut encore Monet qui insista auprès de Clémenceau pour qu'il intervienne et que le tableau rentre au Louvre.
Les mauvaises langues y voient pleins de signes , tels que la queue du chat en l'air, la main posée fermement sur le sexe comme si Olympia se refusait ..... et encore d'autres choses .
Je précise que c'est une prostituée qui servit de modèle .



samedi 10 octobre 2009

Van Cleef & Arpels , des réponses!

Une précision et une rectification
Internet nous offre des possibilités par sa rapidité, le fait aussi de pouvoir toucher des gens que nous n'aurions jamais connu qui nous offrent leurs connaissances, leurs archives

Pour ce qui est de la maison ou Alfred Van Cleef a fait son apprentissage de diamantaire, c'est bien la maison David et Grosgogeat.
Ci-dessous une partie de la liste des adhérents de la Chambre Syndicale de la rue du Louvre ayant participé au banquet du cinquantenaire en 1927, vous observerez que les Grosgogeats étaient trois Jules Felix et Georges. Cliquez pour agrandir l'image



Sur cette liste que de noms connus, et que de Maisons encore existantes!

J'avais, dans mon article sur le Château de la Minaudière fait appel, à une personne qui pourrait avoir des documents sur ce Château.
Le président d'une association travaillant sur le passé de Flins sur Seine a bien voulu nous faire un cadeau, en nous adressant provisoirement un petit historique du Château de la Pépinière à Flins et des copies de sa collection de cartes postales
Je publie son mail:

-->
Bonjour,
En attendant d'aller aux archives communales, je vous envoie des fichiers photos d'une partie de ma collection de cartes postales de Flins. Il s'agit de CPA du début du siècle dernier, donc des vues du château, antérieures au château de La Minaudière, propriété des Van Cleef et Arpels (sauf 2 vues nommées La Minaudière).

Ce même château a eu des appellations différentes au gré des propriétaires successifs; château de La Pépinière, de La Musardière, De La Minaudière puis château du Bois Bodin et aujourd'hui, morcelé en plusieurs appartements dans le château et ses communs restaurés, "Résidence du château de La Pépinière".
L'aspect extérieur de la propriété a conservé son cachet d'antan, je vous enverrai une photo récente.
Dès que j'ai de nouvelles informations, je vous les transmets.
Bien cordialement, Jean-Louis LAZE



 

Château de la Pépiniere


Ce même château appelé Bois Bodin

Donc la carte postale que j'avais trouvé n'était que les Communs du Château , ici au temps du Château de  la Pépiniere .



Ci dessous voici donc le Château de la Minaudiere de Monsieur Van Cleef:





J'avais donc fait une erreur, elle est réparée, j'attends les études des archives communales pour compléter cet article

En dernier, une carte postale colorisée de l'autre façade du Château de la Pépinière/Minaudière

N'oubliez pas de cliquer sur les photos pour agrandir

Qu'est devenu le Château d'Alfred, d''Esther et de Rachel ? il n'a pas eu la chance du Château qui appartenait  au Comte Yves de la Motte Montgoubert et à la Vicomtesse Franciane (épouse de René de Vançay) qui en héritèrent en 1932,Le ville de Flins l'acheta en 1983 le rénova entièrement et en fit le siège de la Mairie.
Le Château de la Minaudière eut beaucoup d'avatars ( nous en parlerons bientôt) et fut transformé en appartements. Sur la photographie ci-dessous due à Google Earth, vous le distinguez à droite en bas dans l'axe du rond point, au dessus à gauche c'est le parking du magasin Carrefour.



La Saga Varangoz, Berquin Varangoz, Aristide Fourrier, Daniel Mousseaux: La ménagerie de CARTIER, mais aussi des travaux pour FALIZE, BOUCHERON ou FABERGÉ

  Charles Marcellin Varangoz , d'après son acte de déçès  avait 69 ans le 26-10-1899, il serait donc né en 1830 à Salins les bains  dans...