mercredi 22 janvier 2020

Les SAVARD qui créèrent la marque FIX : Deux siècles d'Histoire


On ne peut résumer l'histoire de nos bijoutiers joailliers, comme par exemple dans le dictionnaire international du bijou.
10 lignes ne suffisent pas pour comprendre comment une partie de nos métiers sont rentrés dans l'ère industrielle et pour le savoir, je suis comme à mon habitude allé consulter les archives de l'époque.




Ce n'est pas une maison de Joaillerie, mais une maison très importante de 190 ans d'âge, qui par sa technique de "l'or doublé" de qualité a démocratisé la bijouterie.

"Mr Savard fait partie de cette vaillante pléiade de jeunes hommes de 1830 qui tous, écrivains, soldats, diplomates, avocats, industriels sont devenus l'honneur de notre siècle" écrit un journaliste en 1862. 
Pourquoi écrivit-il ceci ? C'est parce que François Savard né en 1804 est de la génération qui avait 25 ans en 1829, il va prendre le train a vapeur en marche au travers de la révolution de Juillet qui est la deuxième révolution française après celle de 1789. 
Elle porte sur le trône un nouveau roi, Louis-Philippe Ier, à la tête d'un nouveau régime, la monarchie de Juillet, qui succède à la Seconde Restauration. Cette révolution se déroule sur trois journées, les 27, 28 et 29 juillet 1830, dites  
"Les Trois Glorieuses ». Si c'est le peuple qui déclencha les émeutes, ce fut la "bourgeoisie" qui récupéra la révolution. 

Auguste François Savard est fils de percepteur aux Contributions de l’Aube, lorsqu’il quitta le collège, il avait obtenu de son père le droit d’entrer comme apprenti chez un bijoutier de Provins dont il aimait le travail minutieux.

C'est en 1830, (une autre source m'indique 1829) au village de Ferreux (Aube), que M. Savard fonda son établissement. Il n'avait alors qu'un jeune apprenti pour l'aider dans sa besogne, et la seule forge qu'il possédât pour fondre son or était celle du maréchal-ferrant de l'endroit.
Rappelons que l'invention du doublé date de 1827.

En 1833, il transféra sa modeste fabrique de bijoux en doublé de Ferreux à Paris, où elle prit un tel développement que, déjà en 1840, elle occupait cent ouvriers.
En 1844 Savard obtint une médaille de Bronze à l'exposition de Paris


Exposition Nationale de Paris en 1844. Extrait des Rapports du Jury :

« Par ses procédés mécaniques M. SAVARD exécute bien, rapidement et à des prix très-modérés. Ce fabricant n'emploie pas moins de 2,500 kilogrammes d'or, d'argent et de chrysocale. Ses  produits sont très beaux et très recherchés. »




En 1849 Auguste François Savard fait breveter son invention, qui si j'ai bien compris fut de substituer l'estampage par la matrice en acier à l'estampage par le poinçon en fer sur le plomb.
C’est aussi en 1849 qu’il acquit le merveilleux hôtel particulier au 22, Rue St Gilles, œuvre de Delisle-Mansard, dans le pittoresque Marais. Pour ne pas détruire l’intérieur de ce formidable bâtiment, les jardins et des terrains alentours seront utilisés pour édifiés les premiers ateliers, avec plus de 100 ouvriers.




1850

En 1851 il reçoit la "Prize Medal" à la grande exposition de Londres


Exposition Universelle de Londres 1851. Extrait des Rapports du Jury anglais :

« Cet exposant cultive une branche de fabrication particulière : celle du plaqué de l'or sur du cuivre « rouge. Afin de l'obtenir à bon marché, les plaques « subissent un estampage très correct dans des « matrices d'acier qui sont gravées très-exactement « et elles deviennent si parfaites qu'on n'a plus « besoin que de les joindre, ce que M. SAVARD fait « avec, une grande habileté. Il expose des cadres en miniature, des bracelets, broches dont les ornements sont des plus délicats. Le Jury lui a accordé la médaille (unique). »


Il réalisa ainsi des économies sur la main d oeuvre et obtint une meilleure qualité des produits


Puis en 1855 Première Médaille à l'exposition de Paris.
L'Exposition universelle de Paris 1855. Extrait des Rapports du Jury, sur la maison Savard. « Très bonne fabrication ; Bracelets, Broches, Montres, Modèles très-variés, beau poli, bon goût. « Cette Industrie est destinée à soutenir avec avantage par la supériorité de son goût et de ses dessins, la lutte que peuvent faire à la fabrication Française les diverses nations qui ont la faculté de travailler l'or à bas titre. »
En sept ans, la maison Savard était devenue la plus importante de son genre dans la capitale.—De 1845 à 1850 M. Savard, toujours en quête de progrès pour son industrie, appliqua, à grands frais à la vérité, dans ses ateliers un nouveau système d'outillage qui lui fournit tout à la fois, le moyen de fabriquer les bijoux avec un perfectionnement inconnu jusqu'alors, et le moyen d'économiser les cinq sixièmes de la main-d'oeuvre, — cet outillage nouveau, généralement adopté aujourd'hui, est l'estampage par la matrice d'acier, substitué à l'estampage au poinçon.
Il est une chose pour laquelle nous félicitons sincèrement M. Savard ; cette chose, c'est que dans ses ateliers, où s'occupent deux cents ouvriers, un tiers au moins est composé de femmes. C'est un exemple de moralité et d'équilibre sociaux que nous désirons vivement voir suivre par les directeurs
d'industries' importantes.
(Livre le Grand album des célébrités industrielles 1862)

La bijouterie en doublé, tient le milieu entre la bijouterie en or et la bijouterie de cuivre, et n'a aucun rapport avec ce qu'on appelle le doré.






Cette photo d'Auguste Savard par Pierre Petit date de 1860


A cinquante-sept ans, Auguste François Savard a un fils Auguste Gabriel né le 7 février 1861 avec Antoinette Claudine Ronzier qui a 25 ans.
En 1861 François Savard et Claudine Savard habitent au 22 rue Saint Gilles dans le 3 Eme arrondissement.
François Savard avait eu une fille avec Claudine Ronzier  en 1855, Hélène Savard : Claudine Ronzier avait 19 ans.



1861 Annuaire des notables commerçants 



1861 recueil administratif

Extrait des Rapports du Jury de l'Exposition universelle de Londres 1862.
« Dans la Bijouterie de Doublé d'or, les efforts « faits par M. SAVARD, de Paris, pour donner à « son Industrie les développements dont elle est « susceptible, sont assurément dignes de mes éloges. « L'application de l'estampage sur matrice d'acier « introduit par ce fabricant, a contribué à donner « une grande extension à la fabrication du Doublé. « Ce nouveau système a complété le travail de main « d'oeuvre, et rendu le prix de faire cinq ou six foi8 ' « moindre. Dès lors, au lieu de s'appliquer seulement « aux Bijoux communs, tels que les Croix, les « Épingles et les Bagues pour l'usage des Campagnes, il put s'étendre aux Bijoux les plus importants, et bientôt le goût et la richesse du dessin « leur donnèrent la plus belle apparence. Les Échantillons qui figurent dans la vitrine de M. SAVARD « sont d'une perfection de main-d'oeuvre qui résume tous les mérites de cette Industrie. »



1862

La maison de Francois Savard au 22 rue Saint Gilles à Paris. Derrière un grand porche qui donne sur la Rue, donne une première cour, au centre la maison d'habitation et sur les côtés des magasins.

La maison qu'habite M. AUGUSTE SAVARD, et dans laquelle il a établi ses magasins et ses ateliers présente un aspect seigneurial. On comprend, en la visitant, qu'avant d'être appropriée à l'industrie, elle dût avoir une destination non plus élevée, mais plus aristocratique. Cela se voit, de reste, au dessin de la façade, à la coupe des appartements, aux peintures murales de l'intérieur et à l'élévation des plafonds. Quand nous aurons ajouté qu'elle fut bâtie, vers la fin du 17e siècle, parle le célèbre Mansard, nous aurons suffisamment provoqué l'attention de nos lecteurs sur son histoire. Malheureusement, et cela doit-être un effet de 93, le propriétaire actuel ne possède pas de titres antérieurs à 1778. A cette époque, la maison de M. Savard était l'hôtel de messire Louis-Jules du Vaucel, marquis de Castelnau, grand maître des Eaux et Forêts du royaume. On sait pourtant, qu'en 1789, l'hôtel appartenait à une dame de Morangis, qui l'avait reçu en héritage de Mme de Guénégaud, sa mère. Cette maison, dont nous donnons le dessin ci-contre fut sans doute construite pour une famille d'épée ; car, au-dessus de là porte d'entrée, on remarque un faisceau d'armes, noué par un ruban de Saint-Louis, Voilà pour le passé.




Sur ce dessin (qui figurait sur les factures) si nous regardons la cour, c'est très surdimensionné , alors quelle était la taille réelle ?

En tous cas il semblerait qu'en 1914 l'hôtel particulier fut transformé en local commercial


On peut lire SAVARD FILS, BIJOUX FIX



Grâce à Google Earth, j'ai pu retrouver la maison qui existe toujours à la même adresse, l'usine a disparu, une opération immobilière l'a remplacée.


Ce fut "l'Hôtel Delisle-Mansart" Sous la Régence, Mme de Morangis habita pour sur cette maison, qui lui venait de sa mère, Mme de Guénégaud. Soixante années plus tard, le grand-maître des eaux et forêts Jules du Vaucel, marquis de Castelnau, en avait fait ses petits appartements. Un salon rond, dont les boiseries dorées sont illustrées de peintures de Watteau, y précède une salle de billard, que d'autres dessus de portes et des sculptures décorent. Une double porte, dont la menuiserie est aussi un travail d'artiste, sépare le billard d'un boudoir, la miniature d'un salon. Le jardin a été plus vaste à proportion que l'hôtel ; M. Savard, a pris une portion de ce qui en restait pour en faire des ateliers où se fabriquait sur une vaste échelle la bijouterie en or doublé.  Les bâtiments ont été classés au titre des Monuments Historiques en 1925. Une société privée en est le propriétaire depuis 1992.
Nous verrons plus loin la fin du bel intérieur vendu en 1914



1863 L'annuaire du cercle du commerce



1867 Annuaire des notables commerçants de Paris

Extrait des Rapports du Jury de l'Exposition universelle de 1867 à Paris.
« Ce fabricant qui depuis nombre d'années rend des services signalés par l'extension qu'il a donné à ses moyens de fabrication, a eu l'idée de profiter de la précision des Machines qu'il emploie, pour épargner à la fabrication du Bijoux d'Or, une foule de frais, pertes de temps, déchets et main-d'oeuvre; diminuer ainsi la façon et arriver à une légèreté de matière difficile à obtenir dans le travail manuel. Nous avons examiné avec un très-grand soin les produits de cette intéressante fabrique ; les résultats qu'elle a obtenus nous ont paru très-dignes d'attention. Cette fabrique est vaste et très-complète On y pratique depuis nombre d'années Les grands principes d'ordre, d'économie, l'éducation morale et de prévoyance pour l'avenir des ouvriers qui font le plus grand honneur à l'industrie moderne. Les grands établissements de ce genre sont si rares en France dans la bijouterie que nous devons les signaler.
La maison SAVARD, occupe environ 700 ouvriers et ouvrières, dont 300 femmes et 60 apprentis.
Depuis 30 ans, M. SAVARD avait établi chez lui, 'pour ses apprentis une classe du soir, où deux professeurs leur enseignaient l'arithmétique, la tenue des livres et le dessin.
L'avenir des ouvriers de cette maison est assuré par des dépôts mensuels faits à la Caisse des Retraites pour la vieillesse : Ils ont actuellement 121,681 francs répartis en 760 livrets.


En 1868 Auguste François Savard préside avec son confrère Gruson un groupe de travail en négociation avec les syndicats ouvriers


C'est un télégramme des SAVARD adressé à la famille en province qui demande des nouvelles de Gabriel qui a 9 ans et demi.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, alors que les Français sont en déroute devant les Prussiens et que Paris est assiégée, le 4 septembre 1870, les Parisiens envahissent le palais Bourbon, permettant aux députés républicains (Gambetta, Jules Favre, Jules Ferry…) de proclamer la République et la fin du second Empire. Ces derniers créent un gouvernement provisoire, le gouvernement de la Défense nationale qui décide de rester à Paris menacée d'encerclement. Une Délégation du Gouvernement est néanmoins installée à Tours pour coordonner les opérations militaires en province.

.Le 6 septembre, le préfet français du département du Nord, Achille Testelin, sur conseil de M. Hassebroucq, président du tribunal de commerce de Roubaix, décide d’envoyer à Paris, avant que les lignes de chemin de fer ne soient coupées, des pigeons qui pourraient rapporter des nouvelles de la capitale. Mille cinq-cents pigeons sont réunis à Roubaix et Tourcoing, accompagnés de deux colombophiles (J. François de Tourcoing, H. Leman de Roubaix).
Trois jours plus tard, les pigeons sont à Paris où ils seront nourris et soignés au bois de Boulogne pour une partie et sous les charpentes du Jardin d'acclimatation pour les autres. Roubaix et Tourcoing pourront ainsi recevoir des nouvelles de Paris. Inversement, durant le siège de Paris, ce seront 64 ballons qui exporteront des pigeons parisiens, afin qu’ils y rapportent ensuite des nouvelles du gouvernement, puis à partir du 4 novembre des correspondances privées à destination des assiégés.
Du fait qu'un important chargement de pigeons n'a pu quitter Paris par le dernier train, il a fallu expédier les pigeons vers la province par ballon, accompagnant les voyageurs et le courrier. On estime à 381 le nombre de pigeons ainsi transportés par ballon. Certains seront capturés par l'occupant, d'autres reviendront sans message, beaucoup se perdront (les pigeons sont désorientés par la neige et le brouillard). Seuls une cinquantaine parvinrent à rapporter du courrier. Ce sera la seule voie efficace de transport d'informations de la province vers Paris durant le siège.
Le 17 novembre 1870 le pigeon voyageur Gambetta apporte, à Paris, la nouvelle de la victoire de Coulommiers. Des pigeons envoyés de Perpignan en décembre 1870 permettent de communiquer avec Bruxelles en à peine dix heures.



1872 Une date importante, car si le patronat est tout puissant, des prémices de l'inspection du travail commencent à entrer en action (ci-dessous) et même si ce passage est un peu long, il peut être intéressant de voir cette évolution des lois du travail

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EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL de l'Inspecteur du travail des enfants. Il est déplorable de voir, dans la bijouterie du doublé d'or, des industriels de l'importance de M. Savard, opposer à l'exécution de la loi une résistance obstinée, sous prétexte que cette loi- contrarie leur manière de voir. M. Savard aurait dû se souvenir du premier procès-verbal que nous lui avons fait le 6 septembre 1871, moins pour nous le reprocher comme il ne cesse de le faire, que pour se mettre en règle définitivement. Il est impossible de lui faire comprendre qu'une loi n'est pas faite pour être discutée et qu'elle doit être exécutée partout de la même manière. Mais pour mieux faire apprécier l'esprit de polémique de cet honorable industriel, il convient de rapporter aussi brièvement que possible notre visite de ce jour.
Après avoir examiné au préalable le registre d'inscription de M. Savard, qui était très-mal tenu et après y avoir fait nous-même les rectifications indispensables, nous avons pris le parti, pour nous soustraire aux objections incessantes de M. Savard, de faire une tournée dans les ateliers et de procéder, comme du reste nous le faisons partout, à l'inspection individuelle de chaque enfant.
 Dans les ateliers d'hommes comme dans ceux de femmes, nous avons reconnu que les infractions relatées sous les n"5 1, 2, 3 et 4 d'autre part tiennent à ce que les contremaitres et contremaîtresses ne sont nullement mis au courant par M. Savard des conditions auxquelles les enfants sont tenus de satisfaire. Il est vrai que jusqu'ici M. Savard ne les a que fort mal renseignés, puisqu'il veut interpréter la loi à sa manière.
» Dans le but de bien faire comprendre à M. Savard tous les points sur lesquels il est en défaut, nous sommes alors retournés dans son bureau, après avoir quitté les ateliers, et nous lui avons énuméré toutes les infractions que nous avions constatées, en lui déclarant procès-verbal. M. Savard nous a répondu que nous ne nous attaquions qu'aux grands fabricants. Loin de répondre à cette assertion, nous avons alors questionné M. Savard à l'égard d'une jeune fille de 15 ans qui est ouvrière dans cette maison et que déjà des Industriels parisiens nous ont quelquefois fait part de ce qu'ils appelaient embarras pour se conformer, de tous points, aux prescriptions de la loi du 22 mars 1841. Les uns interprétaient d'une manière erronée les dispositions de ce texte spécial les autres étaient arrêtés par les difficultés matérielles du livret, du registre spécial, de l'affichage de la loi, etc.
Aussi croyons-nous devoir présenter le résumé ou plutôt la paraphrase suivante de la loi spéciale, contenant les obligations dont les manufacturiers sont tenus.

RÈGLEMENT POUR LE TRAVAIL DES ENFANTS. AGE.
I. Pour être admis dans l'atelier, il faut avoir au moins 8 ans d'âge.
Nous avions trouvé sans livret et sans certificat, il y trois ans. M. Savard nous a répondu que cette jeune fille étant ouvrière et non apprentie, nous n'avions pas le droit de nous occuper d'elle, que d'ailleurs la loi ne concernait que les apprentis, qu'il vaudrait mieux qu'il n'y eut pas de loi, puisqu'elle ne s'applique pas aux ouvriers, etc., etc. Pour abréger la discussion, nous sommes sortis, prenant poliment congé de M. Savard, sans vouloir écouter de nouvelles raisons qui ne devaient pas valoir mieux que les premières. Cette sortie, qui coupait court aux récriminations, n'arrangeait sans doute pas M. Savard, car nous l'avons entendu derrière nous nous interpeller par, ces mots « C'est bon, M. l'Inspecteur, puisque vous refusez de m'entendre, je signalerai votre conduite. » Or, j'ai si peu refusé d'entendre M. Savard, que je suis resté deux heures et demie dans sa maison. Encore une fois, ces faits sont excessivement déplorables, surtout quand ils proviennent de grands et honorables fabricants, qui devraient montrer l'exemple
Avis de l'Ingénieur en chef des mines de la répression des contraventions dépend tout l'avenir de la loi du 22 mars 1841, dont le Gouvernement est décidé à obtenir enfin l'exécution. Il importe, en effet, que la. Loi produise îles effets moralisateurs et que les industriels de bonne volonté, qui se soumettent, ses prescriptions, puissent soutenir la concurrence de ceux qui, par négligence ou autrement, refusent de s'y conformer.
Or, M. Savard a non-seulement été averti, mais il a déjà été l'objet d'un procès-verbal de contravention en date du G septembre 1871, à la suite duquel il été condamné, le 26 octobre suivant, à 14 Fr. d'amende seulement. Il n'a pas tenu compte de l'indulgence du Tribunal, puisque les instructions nécessaires font encore défaut dans ses ateliers pour l'application de la loi et que de nouvelles contraventions sont constatées. Quelles que soient les objections de M. Savard, elles ne peuvent avoir rien de fondé, parce que ce n'est pas aux industriels à interpréter la loi, mais à l'exécuter, et qu'admettre les raisons de chacun serait nécessairement tomber dans l'inégalité, la confusion et l'injustice. Il y a donc lieu de poursuivre M. Savard, pour les contraventions constatées par le procès-verbal de M. l'Inspecteur, avec cette circonstance aggravante qu'il y a récidive de sa part et qu'en conséquence il y a lieu de renvoyer l'affaire à la Police correctionnelle, »


1875 Gabriel Savard est en quatrième, il a 14 ans, il obtient le 1er accessit de Thème Latin, il sera plus tard Bachelier en Lettres et en Sciences.



En 1878 a lieu a Paris l'exposition universelle, c'est pour cette exposition que la France fit construire le 1er Palais du Trocadéro, que l'on voit a droite sur cette peinture.
Savard fabrique des produits en or, en doré, en doublé, fabriqués mécaniquement et le rapporteur de l'exposition écrira au sujet de la maison Savard :
"Ne pouvant nous attacher ici qu'aux meilleurs procédés de fabrication, nous citerons la maison Savard pour la puissance de son outillage perfectionné dont elle tire deux fabrications également importantes le Doublé d'or et le Bijou d'or"


1878 Rapport de l'Exposition Universelle 

Groupe IV, — JOAILLERIE ET BIJOUTERIE.
Maison fondée en 1830 par M. SAVARD et exploitée par lui jusqu'à sa mort, en 1875. Elle est dirigée aujourd'hui par Madame Antoinette Claudine Ronzier veuve SAVARD.
Cette fabrique qui, par son importance, a pris une place hors ligne dans son industrie, comprend :
1° Un atelier d'apprêts ;
2° Un atelier pour la fabrication de la bijouterie en doublé ;
3° Un atelier pour la fabrication des bijoux en or ;
4* Un atelier à Guéret (Creuse).
La bijouterie en doublé, qui date de 1827, fut, dès sa création, accueillie avec la plus grande défiance par l'administration française ; ce ne fut qu'après plusieurs procès perdus par elle, qu'elle consentit à cette fabrication en se contentant de lui assigner un poinçon particulier où est inscrit le mot doublé. 



Ainsi autorisé et mis à l'abri de toute espèce de fraude, le doublé ne tarda pas a prendre de l'extension ; mais il ne devint une branche importante de l'industrie française que lorsque M. SAVARD eut l'idée de substituer l'estampage par la matrice en acier à l'estampage par le poinçon en fer sur le plomb. Les avantages qui résultèrent de cette nouvelle application furent immense au point de vue de l'économie du travail comme à celui de la qualité des produits obtenus.
Par cette application M. SAVARD parvint à diminuer des cinq sixièmes - au moins (chiffre constaté dans le rapport officiel du Jury de l'Exposition Universelle de Londres, 1862, dont le texte est plus loin,) — les prix de revient tout en apportant une amélioration sérieuse dans le travail.
Les bijoux en doublé qui, jusqu'alors étaient d'une fabrication grossière et faciles à distinguer de ceux en or, sont devenus, grâce à ce mode de travail, tellement identiques à ces derniers, qu'il est souvent difficile même à un fabricant de. les distinguer.
Un autre avantage du système appliqué par M. SAVARD fut celui-ci :
Les modèles, jusqu'alors spéciaux des bijoux en or, n'ont pas tardé à être reproduits dans le doublé, dont l'importance commerciale s'est accrue rapidement et est aujourd'hui si considérable.
Tous les fabricants de doublé, presque tous les élèves de M. SAVARD, ont été contraints d'adopter le système de M. SAVARD sans lequel toute concurrence était devenue impossible.
On peut donc dire que ce procédé de fabrication a opéré une véritable révolution dans la bijouterie en doublé et qu'il a servi de point de départ au développement d'une industrie qui, aujourd'hui, prend place parmi les plus importantes du travail national.
Pour achever de rendre hommage au mérite de M. SAVARD, nous devons ajouter que son innovation ne fut pas sans lui coûter beaucoup de sacrifices.

En effet, rompre avec la routine, remplacer un matériel auquel les ouvriers étaient habitués par un autre qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils pouvaient craindre ne pas devoir être aussi avantageux pour eux, était déjà chose délicate et même difficile parce qu'il fallait créer en même temps un personnel spécial. Mais si l'on songe que ce nouveau matériel nécessitait une, dépense considérable et loin d'être en rapport avec les bénéfices qu'offrait alors ce genre de fabrication, on est obligé de reconnaître que M. SAVARD a eu un mérite exceptionnel en prenant l'initiative d'une application au bout de laquelle, il est vrai, il a trouvé la fortune, mais qui aurait aussi bien pu, les circonstances étant défavorables, le mener à la ruine.





1884 le journal "Le Cri du Peuple" très à gauche et très critique envers Adolphe Thiers. Jules Vallès (nom de plume de Louis Jules Vallez, né au Puy-en-Velay en Haute-Loire, le 10 juin 1832 et mort dans le 5e arrondissement de Paris le 14 février 1885, est un journaliste, écrivain et homme politique français d'extrême gauche, fonda le cri du peuple et le ferma à la suite d'un différend avec Jules Guesde qui lui était marxiste.




1885 Bulletin des lois de la république : Madame Veuve Savard dépose un brevet

1893:  Antique Jewelry Company a écrit ceci :
"Auguste Savard a repris l'entreprise en 1893. Il a enregistré la marque unique FIX auprès des autorités pour identifier ses produits comme une gamme de bijoux abordables de haute qualité. Il a engagé des designers art nouveau de haut niveau pour concevoir des pièces telles qu'Emile Dropsy, Tairac et Becker pour n'en nommer que quelques-unes. Au plus fort de la production, la société Savard FIX employait 300 personnes"




1895 publicités FIX


Merci à Monsieur Riboulet pour cette carte postale de l'une des "usines "de Savard à Nussac


1900 pendentif Savard dans Vever



1900 Savard est encore honoré d'un grand prix, à l'exposition universelle. Il reçoit les compliments habituels, il décline toujours ses fabrications en Or, en Argent à petits prix, "prouve que de jolies choses sont possibles même avec de l'estampage"


1900 Savard dans la revue BJO

1901 : Ou l'on peut voir que la marque de la maison est " TITRE FIXE"

La vitrine de la maison Savard occupait dans le salon de la bijouterie un espace considérable. Elle renfermait des bijoux en Or, en Argent et en Doublé.
Dans cette dernière catégorie, elle nous a montré, sous le nom de « Titre fixe », un doublé d'or poli magnifique, d'une fabrication extrêmement soignée, soudé à l'or, en un mot d'un esprit identique aux bijoux à l'or poli. Que ce doublé devienne rapidement populaire, nous n'en serions pas surpris, car il comble une lacune entre le bijou en or, d'un prix relativement élevé, et les imitations de bas prix. Dans les vitrines où étaient exposés les objets d'or et d'argent, nous avons remarqué, à côté des bijoux classiques, toute une série de bijoux s'inspirant de l'art nouveau et patines de différents tons d'un très heureux effet, tels : des broches représentant différentes fleurs, violettes, œillets, tulipes, chrysanthèmes, etc.; tels encore ces mêmes fleurs s'enlaçant autour d'ornements genre ferrure.
Nous avons admiré une série de broches-médailles, dues à la collaboration de sculpteurs de talent, qui ont signé les plus jolies d'entre elles : la Charmeuse, l'Iris, etc. Puis, voici d'heureuses dispositions de pendentifs empruntant leurs sujets au chrysanthème, l'œillet, à la violette ; ces pièces, obtenues uniquement par l'estampage, prouvent qu'on peut produire de belles fantaisies comme galbe et comme ciselure, avec un outillage bien compris.
Enfin, une collection de bagues pour hommes, style Louis XV et.Louis XVI, estampées sans aucune retouche, imitant presque à s'v méprendre les chevalières genre fondu et ciselées à la main.
Puis des chaines-sautoirs remarquables par la beauté de leurs coulants et de leurs entre-deux ; des chaînes d'hommes, dans lesquelles l'opposition de l'or vert ciselé et du poli est d'un effet charmant. Certaines châtelaines sont représentées par une chute harmonieuse de médailles artistiques.
Dans le genre éminemment classique du médaillon pour chaîne d'homme, signalons deux intéressantes innovations. D'abord, l'adaptation de médailles en or de couleur sur fond rond poli ; ensuite, trois modèles constitués par des fleurs de couleur, finement se détachant sur un fond poli, le tout venant d'une seule pièce à l'outillage.
A noter, des glaces-breloques empruntant leurs sujets à des médailles artistiques ; de petites breloques fort amusantes ; la broche porte-médaille dont l'idée est neuve et l'usage très pratique.
Enfin, mentionnons spécialement une belle collection de médailles religieuses qui sont de véritables petites oeuvres d'art. La collection des boutons nous parait hors de pair, soit qu'il s'agisse des boutons classiques unis ou à côtes, soit des boutons patines selon le genre moderne.
En réalité, l'exposition Savard démontre que cette maison se propose de bien faire pour la satisfaction du plus grand nombre et qu'elle y réussit.


Un Lecteur,  V.Thibault m'a adressé ces deux photos d'une épingle de la maison Fix, créée par Becker







1901: Naissance de Jean François Auguste Savard, fils de Auguste Gabriel Savard


1903 Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie


1903 Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie

La maison Savard peut, dans l'occurrence, être citée comme exemple. Elle crée, pour les petites bourses, des bijoux classiques d'or et d'argent, des" bijoux inspirés du style moderne le plus délicat et patines de l'a façon la plus heureuse. Elle prouve qu'avec une habile direction, un outillage bien compris et des collaborateurs de talent, on peut, simplement avec l'estampage, produire les plus jolies choses, des fantaisies absolument désirables. Donner satisfaction au plus grand nombre pourrait vraiment être la devise de la maison Savard.
La reproduction des bijoux que l'on trouvera prouvera la vérité de ce que j'avançais tout à l'heure. On les croirait réellement faits de toutes pièces à la main, ces bijoux, et ils sont d'autant plus
Intéressants que leur légèreté et leur ciselure finement exécutée donnent une illusion parfaite Et cependant, ils sont le résultat d'une fabrication complètement obtenue avec l'aide de la gravure sur acier et le procédé de l'estampage. Donc, tout en admirant le sentiment qui a présidé à la création de ces épingles, broches, bracelets, bagues, boucles, etc., vous apprécierez aussi la façon dont ils ont été exécutés.


1903 Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie


1903 Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie


1903 Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie


1903 Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie


1904 Auguste Gabriel Savard est décoré de la Légion d'honneur




1906 : extraordinaire publicité dans le journal "Le Petit Parisien" mais en effet, comme c'est une couche d'or massive, il est possible après passage aux acides de séparer l'or du substrat.




1907 mêmes arguments



1907



1909:  Encore une publicité FIX qui précise bien " Vérifiez la marque "FIX " sur chaque bijou

Jacqueline Viruega dans son livre "La bijouterie parisienne de 1860 à 1914" nous signale que la réussite de la maison Savard est encore attestée par les comptes de la société et le train de vie de son principal dirigeant, Auguste Gabriel qui est encore associé avec sa mère.




1909 
Sept ans plus tard, Desfarges convainc Viviani de se représenter en Creuse, dans l’arrondissement de Bourganeuf. Viviani s’introduit alors rapidement dans la vie politique locale, « d’abord par le biais de la rumeur, celle de la candidature à la députation puis par une présence physique officielle lors du banquet annuel de l’immigration creusoise, qu’il préside (novembre1909), puis de l’inauguration du jardin public, du musée et des bains-douches de Guéret (19 décembre 1909). • Au cours de cette journée, Viviani souligne également son implication dans les questions sociales et ouvrières en se rendant à la bijouterie Savard, où travaillent alors 350 ouvriers et ouvrières.




1909 Le ministre Viviani


1909

Il semble qu'en 1910 , Auguste François Savard ait atteint une certaine notoriété professionnelle qui le dotât d'une grande aisance financière
En effet il acheta par exemple le Chateau de la Treyne dans le Lot.



Photo d'Alexandre Poisson

Jean-Jacques-Joseph-Frédéric, Marquis de Cardaillac, arrière-petit-fils de Joseph de Cardaillac, qui avait épousé Anne de Lamberterie, vendit le château et le domaine de La Trayne pour la somme de 175.000 francs , le 20 septembre 1910, à M. Auguste-Gabriel Savard, industriel, inventeur du « Bijou Fix ».
Ce dernier entreprit, aussitôt, d'importantes réparations et de vastes transformations.
C'est ainsi qu'un Parc à la française, tracé par Ed. André, grand paysagiste de l'époque, fut créé devant le château, et qu'à l'abri de barrières blanches apparurent des jardins fleuris et des parterres de gazon ; que des arbustes et des arbres de toutes espèces, furent plantés à profusion, et qu'une forêt de sapins remplaça des lieux désertiques.
Les rochers, eux-mêmes, furent transformés, et ce nouvel ensemble franchement harmonieux fut obtenu sans changer, ni modifier, ni altérer les lignes générales de cette demeure séculaire.
Après avoir transformé l'architecture de la porte d'entrée, l'intérieur reçut un confort des plus modernes.
Le domaine de La Trayne ne devait rester que 12 ans propriété de M. Savard, puisque, en août 1922, il était acheté 490.000 francs par Mme Haouchet, qui, à son tour, après 4 mois de possession devait le revendre 525.000 francs à M. Fontana, Espagnol d'origine et directeur d'usines de produits chimiques en Argentine.




Publicité dans le "Journal Technique



1911 dans le Gaulois Littéraire


1911: Décès de Madame Rouzier , veuve Savard

1912 Ouverture de son testament :
Legs veuve Savard.
Aux termes de son testament olographe, en date du 22 janvier 1909, déposé en l'étude de Me Blanchet, notaire à Paris, Mme Claudine-Antoinette Ronzier, veuve de M. Auguste-François Savard, en son vivant demeurant à Paris, 22, rue Saint-Gilles, où elle est décédée le 1er décembre 1911, a fait notamment des dispositions dont la teneur littérale suit :
« à Monsieur l'abbé curé de ma paroisse ou à son successeur dix mille francs à charge par lui de les employer ainsi :
« Deux mille fr.....
« Deux mille francs pour être distribués aux pauvres de ma paroisse. »



1912


1912 dans l'Illustration

Pour les jeunes qui n'auraient pas fait de service militaire, le sens de cette publicité

Fixe ! À vos rangs, fixe !

Commandements énoncés lors de l'entrée d'un officier, d'un officier supérieur dans un local et imposant la position du garde-à-vous sur place. Il fallait entendre les talons claquer à l'unisson.




1912: dans le Grand Echo du Nord, ce bijoutier est dépositaire des Bijoux Fix de la maison Savard et les vend au prix minimum



1912



1913 Lettre à Mr De Montardy  pour remercier ce chatelain un peu fauché




La Bijouterie Pignard à Saint Lô en 1913 vendait des Montres Omega et des Bijoux Fix


Dans ce document réalisé pour la légion d'honneur de Auguste Gabriel Savard on voit qu'il a quitté la rue Saint Gilles pour venir dans un magnifique immeuble au 41 avenue du Bois de Boulogne, qui s'appellera bientôt l'avenue Foch





L'immeuble du 41 avenue du bois de Boulogne , devenu le 41 avenue Foch, où habitait la famille Savard




1914: journal officiel nomination de Auguste Gabriel Savard au titre d'officier de la légion d'honneur 


1914 Journal "La Liberté"



1914  Auguste François Savard, demande que ce soit Louis Aucoc installé a cette époque Place Vendôme qui lui remette sa Légion d'Honneur.



1915 l'Usine Savard de Montignac


1917 dans le journal "L Echo d'Alger"


1920 Dépliant "FIX" d'un bijoutier de Lourdes


1921 Archives "Savard" les enfants qui travaillent dans l'entreprise Savard à Guéret


1921 dans la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie



1922 dans "Le Journal"


1922: Revue générale de l'administration publiée



1922


"L'Avenir" de Souk-Ahras



1924: dans l'"Humanité"



1925:  dans l'Echo Annamite" Fix et Lip".



1926: "Le Journal de l'Église" de Reims.



1929 dans l'Expansion économique



1929: "Madagascar Industriel Commercial et Agricole"



1931: La visite de l'exposition Coloniale le ministre des colonies Paul Reynaud, devant le stand des Bijoux FIX en compagnie de Jean Savard.




1932 Dans l'Annuaire des Châteaux



1934 dans le journal "L'Echo"



1937 dans "L'Auto Vélo"



1941 L'entreprise, comme la plupart des entreprises non juives membres de la chambre syndicale de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie, participe au culte du Maréchal Pétain


Voici cette médaille


Chevalière et Médaille de la maison Savard à l'effigie de Pétain



1943  Journal "Le Matin"


1945 dans le quotidien "Ce Soir"



1946 dans le journal "Elle"



1947 Journal Officiel:
:


1950 Organe de la fédération de Basket Ball


1955 ce buvard date de cette année là, et c'est toute ma jeunesse

Le papier buvard (ou plus simplement le buvard, du verbe « boire ») est un papier poreux capable d'absorber par capillarité une petite quantité de liquide. Il servait principalement à sécher l'encre lorsqu'on écrivait ou qu'on dessinait avec une plume ou un stylo plume : Cela pouvait "Baver" ou faire des "taches" qu'il fallait absorber et sécher. Le buvard au début du XXe siècle et même après la guerre 39-45 a constitué un support publicitaire de choix et les buvards sont devenus des objets de collection.

Je me souviens vers les années 50 -52 Les fournisseurs de mon père ou des représentants de commerce qui, lors de leur visite au magasin de mes parents m'offraient des buvards que je pouvais échanger en partie contre d'autres avec les copains du lycée. 
Le plus grand nombre que je recevais, à chaque visite, venait du représentant de la marque de montres "LOV" Monsieur Goulet dont le frère tenait la fameuse auberge "Saint Siméon" à Honfleur, Lorsque j'avais 16-17ans, c'était un des lieux préférés de Roger Vadim.
Mon père écoutant les recommandations de son ami des montres LOV se décida un jour à se rendre à la ferme Saint Siméon.
Nous habitions à Rouen, et quand nous sommes arrivés à la Ferme, la DS de Papa faisait un peu tache au milieu des bagnoles américaines à rallonge, mais nous entrâmes....
Un monsieur (Mr Goulet frère du représentant de  Lov) vint à la rencontre de mon père qui lui dit: 
"Bonjour Monsieur, il parait que chez vous c'est le coup de barre ?"   "Pardon Monsieur, mais qui vous a dit ça"…"votre frère"   Mais pas du tout, entrez, vous pouvez faire un très bon déjeuner pour un prix raisonnable" et il nous plaça. Mon père parcourait la carte et Monsieur Goulet le conseillait, allant même avec beaucoup de gentillesse jusqu'à lui dire "Non pas ça", non ne prenez pas ça non plus". C'était impressionnant comme ambiance. Je me souviens de la merveilleuse Annette Stroyberg.




Annette et sa soeur en 1959 à Pampelonne plage de Ramatuelle autre endroit que j adore.

Roger Vadim adorait cette "auberge" Il était à une table voisine et s'impatientait pour passer la commande afin de déjeuner et il le fit, il devait avoir terminé son entrée (de repas) lorsque, enfin, Annette apparut, au bas d'un petit escalier qui venait des chambres. Très Starlette, qui faisait comme si personne ne la regardait, elle se dirigea vers la table de Roger Vadim, le patron lui-même arriva pour lui demander ce qu'elle désirait, elle regarda vaguement la carte et je vous jure que c'est vrai,. dit assez fortement pour que tous l 'entendent "Une demie baguette avec du beurre"
A l'époque dans chaque chambre était accrochée une toile de Maître et on ne disait pas la chambre 15, mais la chambre Eugene Boudin, ou la chambre Claude Monet etc
En 1973, le groupe FIX (P.D.G. Jean Savard, petit-fils du fondateur) installe une filiale à Saint Amand-Montrond (Cher).
Aujourd’hui la société Carmafix spécialisée dans les revêtements par procédés électrolytiques dans divers domaines, a repris la marque Fix en 1993, avec également l’ancienne marque de Léon Martin fondée en 1900. Le siège social se trouve au 16, Rue St Gilles à Paris, et leur usine à Guéret dans la Creuse, elle emploie 9 personnes, selon mes sources, sous réserve.
Un commentaire peut être écrit ci-dessous ou être m adressé à: richard.jeanjacques@gmail.com


Moins d un quart d'heure après la publication de mon article, j'ai reçu la photo de la bijouterie Lignon a Sète, avec sa vitrine Fix, c'était le grand père d'un de mes lecteurs, qui est installé a Montpellier, son Facebook.

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  Charles Marcellin Varangoz , d'après son acte de déçès  avait 69 ans le 26-10-1899, il serait donc né en 1830 à Salins les bains  dans...