mercredi 27 juin 2012

L Extraordinaire Histoire de la Bijouterie CLERC place de l'Opéra, deuxième énigme résolue


J'ai déjà écrit trois chapitres sur l histoire de cette grande bijouterie place de l'Opéra: Les deux principaux:
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2011/04/letonnante-histoire-de-la-maison-clerc.html
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2011/11/clerc-place-de-lopera-paris-un-partie.html



Petit rappel des faits.

Charles Rémy Clerc occupait un magasin en 1874 rue de la Chaussée d'Antin, puis deux opportunités s'étaient présentées, il s'agrandissait en réunissant deux magasins avec le premier magasin et ainsi il faisait l angle du boulevard des Capucines et de la place de l'Opéra.
Trois magasins pour ses trois fils, mais son fils Jean est tué à la guerre de 1914, son père Mr Charles Rémy Clerc en mourut de chagrin en 1915.

Sa femme reprit les affaires, en trafiquant un peu les dernières volontés du mari et s'installa avec son fils Charles, laissant de coté son fils Paul.

Dans les années 1920, Charles Rémy Clerc  et sa mère devaient faire fabriquer, car je n'ai trouvé aucune trace d 'un poinçon de Maître déposé
Mais mon ami allemand  Frank Stefan Stern qui anime un tres beau site réservé a ses collections de dessins de bijoux, m a adressé les dessins qui suivent et qui viennent de la maison "Clerc"  



Il n'y a plus qu'a admirer , mais si quelqu'un reconnait le dessinateur, Frank Stefan et moi   serons heureux de le connaitre













En 1932 Charles fait faillite, et lèse son frère, mais arrive à vendre à un dénommé Liebman , juif d'origine Ukrainienne . Je n'emploie pas ce mot "Juif" gratuitement, mais pour que mes lecteurs comprennent ce qui va suivre.
Il n'y a plus de membres de la famille "Clerc" dans la société de la place de l Opéra, il n y en aura plus. Seul reste le magasin.



Survient la guerre, et monsieur Liebman disparait en 1940. Pas tout à fait!
Mon blog étant lu partout dans le monde, je reçois un mail il y a une dizaine de jours.

"Bonjour. My apologies for writing in English but I am not a French speaker. I was excited today to discover your blog postings on the history of la Maison Clerc. I am a nephew of Joseph Liebman's second wife Hilda Liebman. Today my sister, who is visiting now in Paris, emailed me to find if I knew the address of the Liebman's home in Neuilly, which we had visited as children. I did not but gave Google a try, where I discovered your very informative page."
I put a preliminary item up about it in my own family history blog, her
http://rubyfamily.blogspot.com/2012/06/31-rue-de-la-saussaye.html
There is so much of interest in your post that it may take a few days for my brother Walter and I to process it. I just wanted to thank you for your magnificent work. I will be sure to post an appreciative comment on your blog in the coming days.
Warm regards,
Dan Ruby

Oakland CA 


Toute la famille a lu mon blog, et les évènements, les questions que nous nous posions trouvent des réponses.
Mais une autre aventure politique cette fois, d'envergure mondiale, vient se greffer comme vous le verrez à la fin de ce Chapitre.

Ou donc était passé Monsieur Liebman?

L'administrateur de l'aryanisation de la bijouterie Clerc avait dit qu'il s'était enfui à New York avec le stock? Ce qui était faux car c'est le même administrateur qui a retrouvé le stock dans une banque de Perpignan quelques semaines plus tard.

 
Cliquer sur toutes les images pour agrandir 

Fuyant face à l'avancée des Allemands, il fera comme le gouvernement Français qui était arrivé à Bordeaux le 15 juin 1940 dans la panique la plus complète, mais alors que gouvernement Français va se diriger vers Vichy, Joseph Liebman arrive à trouver un bateau pour le Portugal.
Beaucoup de juifs suivirent ce parcours d'entraide organisée, il va monter à Bord du Quanza, un bateau qui deviendra une sorte d'Exodus du début de la guerre.(regardez sur internet l histoire de ce bateau)

Que me disent mes correspondants américains?

Qu'ils sont les petits neveux d'Hilda Liebman et leur mère Helga Ringel Ruby qui était la nièce de Hilda Liebman, la femme de Joseph Liebman.
Sur la liste des passagers du Quanza en bas de page on découvre, Joseph Liebman, qui est bien né a Kiev en Russie, il a 49 ans, il parle Français il est joaillier et apatride.
Sa femme Sophie 46 ans née à Anvers et ses deux enfants Helène, étudiante, 23 ans née à Londres mais française, mais surprise le deuxième enfant est né à Bruxelles, mais est apatride , il est étudiant et se nomme Arnow Liebman.
Nous savons qu'Arnaud Liebman va faire son service militaire.
Du moins il s'enrôle le 7 septembre 1945 pour le restant de la guerre, il n'est pas encore naturalisé Américain, mais le sera le 4 mars 1946.


Après guerre Joseph Liebman est retourné à Paris , il a épousé Hilda, ils vivaient à nouveau dans la très belle maison de Neuilly, mais aussi a Monte- Carlo ou il avait une affaire, et à New York ou ils reviennent, de Cherbourg en Janvier 1947 par le paquebot "América" .


C'est dans cet immeuble que vit Joseph Liebman et sa femme.
La Maison Hampshire (206 appartements et 36 étages est une icône architecturale, modèle de la construction des années. La Maison Hampshire est connu pour son spectaculaire toit de cuivre.

Ce bâtiment de 37 étages a été construit en Janvier 1931 et complété en 1938.
Au départ, c’était un immeuble avec une partie hôtel et des logements loués, il a été converti en appartements en co-propriété, en 1949. Il y a quelques terrasses, une entrée à baldaquin avec une porte tournante, un club de santé, un portier et concierge, et une longue liste d'équipements.La Maison Hampshire est une combinaison brillante entre le charme et l élégance du vieux monde, et les nouveautés et commodités offertes par la technologie moderne. C’est un endroit situé dans l'épicentre de Manhattan, il est proche des magasins et des restaurants et la vue par les fenêtres ou les terrasses est spectaculaire et très belle. Tyrone Power y habitait en 1942
Cela supposait une certaine fortune pour un réfugié comme Liebman, que de vivre dans un endroit pareil.
Je sais que c'est cet immeuble, car la fille de Joseph Liebman qui était en Angleterre revient définitivement aux états unis en 1947.


Depuis leur départ de France, La fille de Joseph Liebman s'est mariée, cette fiche d information est réalisée pour son entrée aux Etats unis pour un passager qui arrive en avion.
Hélène a 30 ans , elle est jolie, les cheveux blonds les yeux bruns ,elle vient de Londres , elle est femme au foyer, elle avait quitté les Etats unis un an auparavant mais désire y retourner apparemment sans son mari qui habiterait rue de la convention à Paris .
Sur ce document elle déclare que sa résidence habituelle est au 645 West end Avenue NY et plus bas 465 Wret en Avenue NY

Helène déclare rentrer à la maison, chez ses parents de manière définitive. Ses parents sont Mr et Mme Liebman qui habitent à Hampshire House , Central Park New York.
C'est certainement le 465 WE Avenue car je retrouve le n° de téléphone de son frere au 465 West end Avenue, les parents ont donc habité à cet endroit à leur arrivée aux états unis et sont allés a Hampshire House sur central park ensuite et Arnaud est resté au 465 West End Avenue ou il se trouve en 1942





IMPORTANT: Vous avez remarqué , je cite le frère d'Hélène, donc le fils de Joseph Liebman, et je vous indique CLERC Arnaud sur les annuaires de téléphone.

Donc Arnow Liebman a changé de nom pour devenir Arnaud Clerc, c'est certainement au vu des évènements de 1940 en France et en Europe , qu'il change de nom, et on le comprend, vu la barbarie Nazie, certains ont eu envie de tirer un trait sur leur judéité trop voyante. L'occasion se présentait, l'idée de reprendre le nom de l'affaire de bijouterie du père l'a certainement guidé. Peut être qu'un jour Gerald Clerc me lira et me donnera des précisions.
Les voyages vers la France se succèdent , les retours aussi. Ainsi en 1948 a bord du SS America.
Joseph a épousé Hilda , il habite bien: 150 central park South.



Ils reviennent à NY sur le paquebot America , un navire qui eut une très belle histoire, qui fut réquisitionné par la Navy pendant la guerre et transporta plus de 350.000 hommes de troupes vers l'Europe.


Arnaud lui aussi va en Europe et en revient en 1955, le 20/09 par un vol sur TWA, ils n'étaient pas nombreux dans les avions de cette époque.
Joseph décède en France, en 1968 , souvenez vous , il avait une très belle affaire de Joaillerie, près du Casino de Monaco


Ce document est précieux Joseph est né à Kiev le 14/11/1891, naturalisé américain a New York le 14/8/1947 il décéde à 76 ans le 3 mars 1968 à l hotel de Paris à Monte Carlo d'un infarctus du Myocarde, il sera enterré au cimetiere de Pantin à Paris, le plus grand cimetière de Paris , très beau cimetière très arboré ou sont enterrés plus d'un million de personnes.Il ne semble pas que sa femme était présente , elle a été prévenue par télégramme et son fils Arnaud de même, qui lui habitait au 37 avenue Victor Hugo à Paris, un très bel immeuble Napoleon III.
Arnaud va se marier cette même année 1968


Arnaud Clerc va rencontrer les grands de ce monde, Dali, etc, et même le Général de Gaulle, il sait soigner son "public relations" et sa publicité, et bientôt...il va participer sans en avoir la mesure, à un évènement historique .




Comment et pourquoi Arnaud Clerc a t il été contacté pour organiser chez lui des rencontres secrètes dans le cadre des négociations pour arrêter la guerre du Vietnam? Est ce parce qu'il connaissait bien, celui qui fut quatre fois premier ministre du Laos? Le prince Souvanaphouma?


Est ce tout bêtement par des relations avec l ambassade Américaine? Une lectrice m'a expliqué qu il avait été membre de l'OSS pendant la guerre.
Toujours est il que la maison d'Arnaud Clerc va servir a cacher des négociations, je dirais des tractations, secrètes entre les Etats Unis et le Vietcong pour arrêter le conflit du Vietnam, c'est sur le boulevard de la Saussaye à Paris que se trouve la maison d'Arnaud, à l'epoque elle a cette allure.

 
Cliquer sur toutes les images pour agrandir 


Il y a bien deux délégations qui négocient secrètement, mais pour parler d' homme à homme c'est la maison d'Arnaud qui a été choisie.

 

C'est très secret, c'est pour cela que rapidement c'est dans le NY times

C'est un très important passage de l histoire américaine et vietnamienne mais ce n est pas le sujet de cette histoire, voici les deux protagonistes des négociations. nous sommes au début décembre 1972.


À la suite des accords de Paris du 23 janvier 1973, jetant les bases du retrait américain du Viêt Nam, Kissinger et Tho reçoivent le Prix Nobel de la Paix. Le vietnamien Le Duc Tho le décline car selon lui « […] la paix n'a pas réellement été établie ».
Qu'est devenue la Maison, les petits cousins américains sont passés a Paris ces derniers temps et ont été reçus en ayant été sonner à la porte...., ils ont pris une photo avec l autorisation de la propriétaire des lieux depuis vingt ans, j'ai appris par des voisins qu'elle avait été entièrement remaniée il y a une dizaine d'année, nous pouvons dire , superbement remaniée.


Je possède les plans de cette maison, ce sont de grandes et belles pièces à l' intérieur.
Après ce passage retentissant dans une vie , Arnaud à continué en compagnie de sa nouvelle femme à gérer la bijouterie de la place de l Opéra, au gré des mondanités, par exemple ce prix littéraire qui couronnait Michel Clerc, un hasard certainement pour le nom.


Madame Lévié m'a adressé cette photo d'Arnaud Clerc avec sa deuxieme femme, Anita.

Grace aux éditions Jalou et aux archives de "l'Officiel" on peut faire connaissance de la deuxième madame Clerc. Si vous êtes interessés par les guibolles (pas celle de Mistinguet) de madame Clerc et l histoire des descendants de Joe Liebman, rendez vous sur le site de la famille Ruby
 http://rubyfamily.blogspot.fr/2012/06/are-these-clerc-women.html

 
cliquez pour agrandir toutes les photos 

Rien n'a changé, maintenant les opérations organisées par les boites de communication des grands joailliers coûtent beaucoup plus cher, car il en faut pour épater les supers-riches. Ils sont tellement blazés.

Arnaud est mort, la belle maison Clerc a été vendu à Maty, et le fils de Arnaud , Gerald Clerc petit fils de Joseph Liebman a fondé une marque de montres. Les montres "Clerc "
http://www.clercwatches.com/

Sur son site vous retrouverez des photographies proches de celles que j'ai publié, mais elles ne sont pas copiées sur le sien.
Et puis je l'ecris a nouveau, une belle famille....
http://rubyfamily.blogspot.com/2012/06/31-rue-de-la-saussaye.html

lundi 4 juin 2012

Gustave BAUGRAND: Joaillier fournisseur Bréveté de l'Empereur Napoleon III


1867: L'apogée de Gustave Baugrand. Ce paon faisait partie des nombreux bijoux ou objets d'orfèvrerie, qu'il avait présenté à l'exposition universelle de 1867 à Paris. Il était hors concours.
Merci à la maison Bonhams
Cliquez sur la photo et sur toutes les photos et gravures pour les agrandir

C'est à la suite d'une question que m'a posé une étudiante française aux Etats unis, concernant Beaugrand et Baugrand que j'ai décidé de consacrer un article au peu que nous sachions sur Gustave Baugrand , merci Gala d'avoir titillé ma curiosité. Gala (qui connait certainement Dali) avait lu cet article sur mon Blog.
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2011/09/les-bijoux-des-annees-1860-1880-dans-la.html 



Gustave Baugrand est né en 1826, (certains citent 1827)
Son père orthographiait son nom différemment, "Beaugrand" Il était Joaillier et d'après les annuaires de l'époque, en 1842, le Père était installé au 52 rue de Richelieu. Quartier que je connais bien, après école de la rue du Louvre, j'ai démarré apprenti rue de Richelieu avec un patron qui m'a dit au bout de quinze jours "C'est tout ce que tu sais faire ? Eh bien on recommence tout" La Maison Candas, platine exclusivement, des souvenirs !!!!


Gustave avait six ans Lorsque Charles Marret s'installa au 15 rue de la paix et son père Mr Beaugrand travaille avec eux, Charles Marret possède aussi une succursale à New York entre 1848 et 1857.

Gustave fit donc son apprentissage rue de Richelieu, près de la Bibliothèque Nationale et à deux pas des jardins du Palais Royal ou à l'époque étaient installés sous ces belles arcades, le commerce "de luxe".

En 1851, la comtesse de Montijo s’installe avec sa fille Eugénie 12 place Vendôme. Les deux femmes sont régulièrement invitées aux cérémonies officielles données par le Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte. Appréciant particulièrement les bijoux et devant changer de parures au fil des cérémonies, elles se rendent chez les joailliers de la place Vendôme et de la rue de la Paix.

Louis Napoléon Bonaparte est proclamé empereur des français, le 2 décembre 1852, sous le nom de Napoléon III. Un an plus tard, il demande en mariage la belle Eugénie. Pour l’occasion « on commença à démonter les anciennes parures [des joyaux de la couronne] pour en faire de nouvelles, plus appropriées aux modes du jour. Ce travail fut confié à plusieurs joailliers, MM. Lemonnier, Kramer, Mellerio, Beaugrand, Ouizille-Lemoine, Viette et Fester, qui exécutèrent la couronne impériale et la couronne de l’impératrice, le diadème, le peigne, la ceinture, les broches, le bouquet, la coiffure et l’éventail

Eugénie de Montijo avec sur la table, cette fameuse couronne
Fabriquée par un ensemble de Joailliers Français 

Pour acte de reconnaissance la commission municipale de Paris alloue une somme de 600 000 francs or pour l’acquisition d’un collier de diamants (le 26 janvier 1853). Louis Désiré Véron (1798-1867), unique propriétaire du Constitutionnel, écrit que l’annonce faite par la ville de Paris provoque un
" Grand émoi parmi les joailliers ; déjà on se mettait en quête des plus grosses pierres, des diamants de première eau."

Cependant, deux jours plus tard, Eugénie décline l’idée d’un tel présent. Elle souhaite que les 600 000 francs soient utilisés pour une œuvre de charité. Il est donc décidé de créer une maison pour l’éducation gratuite de 300 jeunes filles orphelines ou de parents pauvres. L’établissement doit être construit sur le terrain de l’ancien marché à fourrages du Faubourg Saint-Antoine (12e arrondissement). 


Couronne de l'impératrice Eugénie

En hommage au geste de l’impératrice, l’architecte Hittorff, à qui le chantier est confié, donne au bâtiment la forme d’un collier. Terminée l’année de la naissance du jeune prince impérial en 1856[Le Prince impérial naît le 16 mars 1856, et l’inauguration...l’institution prend le nom de « Maison Eugène-Napoléon ». Elle ouvre ses portes le 1er janvier 1857. La direction, la surveillance et l’éducation des jeunes filles pauvres sont confiées à la congrégation des sœurs de la communauté des filles de la charité de Saint-Vincent de Paul, placée sous le haut patronage de l’impératrice Eugénie.
Publié par Cairn info


C’est en 1852 qu’il s’associe avec Paul Marret qui six ans avant, avait repris l'affaire de son oncle au 19 rue de la Paix à Paris. Association importante et bénéfique pour les deux hommes.

 
Photographie de Artfact

C'est probablement a cette époque qu'est fabriquée par eux et Louis François Tronquoy cette "tabatière" C'est une boite rectangulaire, coins arrondis sous les motifs en arabesque la boite est émaillée Initiale "N" pour Napoléon III, or 750/1000°.
Marret meurt subitement en 1853, Gustave Baugrand reprend l'atelier avec la veuve de Paul Marret, jusqu’au remariage de celle-ci quelques temps après.

Il fera de cette Maison l’une des premières de Paris.
Ses qualités sont rapidement reconnues et les grands personnages de la cour deviennent ses clients, sa réputation parvient aux oreilles de Napoléon III qui en fera son Joaillier ainsi que la reine du Portugal


Vendu par Antiquorum Genève et cité dans la cote des montres

Flora de Gustave Baugrand, 19 rue de la Paix, Parisvers 1865. Belle et très rare pièce en or 750/1000°, émaux peints, montre à gousset sans clé faisant partie d'une petite série de montres de gousset présentés à l'exposition internationale de Paris en 1867.



A ces époques étaient organisées tous les ans des expositions universelles, La maison Marret-Beaugrand exposa en 1855




En 1859 La maison Marret-Beaugrand est à nouveau signalée pour ses performances de 1855 (ci-dessous)





Ce merveilleux porte cigarette en or et émaux divers fut estimé entre 800 et 1200€ par Maître De Baeque dont l'étude est installée à Lyon et à Paris rue Rossini, n'oubliez pas de cliquer sur la photographie pour l'agrandir et vous vous rendrez compte qu'il n'était pas étonnant que cet objet ait atteint 20500€.
Regardez la signature de Baugrand je l'ai retrouvée sur un autre objet




Une autre version du Paon, une copie ? Vue dans la vitrine de Vever en 1908 le successeur de Baugrand rue de la paix.

L'annuaire des notables commerçants écrit "Baugrand Gustave", le dit né en 1827 ??? il se trouve 19 rue de la Paix, l 'annuaire nous indique qu'il vend des Diamants et des bijoux riches, et on rappelle qu'il reçut la première médaille d'or à l'exposition universelle de Paris en 1855






Ce boitier en or émaillé et cloisonné de forme rectangulaire créé par Gustave Baugrand, était en vente à la Maison Wartski à Londres.

La base de couleur turquoise est émaillée et décorées avec des oiseaux, des motifs floraux. Le panneau central est décoré d'oiseaux, d'après Wartski, une allégorie des tourtereaux de Vénus en équilibre sur les pousses de bambou dans le goût oriental, le fond du motif central est en émail bleu. La signature stylisée de Baugrand est réalisée dans un fil d'or sur le dessous de l'étui, et aurait été fabriqué en 1870, l'année de sa mort ?

Fondée en Galles du Nord en 1865, Wartski est une entreprise familiale antiquaires spécialisés dans les travaux de Carl Fabergé, Travaux d'art russes, Joaillerie et argenterie.





La reine Marie de Hanovre possédait un collier de perles d’une conception assez spéciale pour l’époque.
Plus tard, sa fille, la princesse Thyra, duchesse de Cumberland, porta ce collier de perles à son cou. C'est Marret-Baugrand qui l'avait fabriqué, il le présenta à l’exposition universelle de Paris en 1862
De nos jours après plus de 200 ans, ce collier refait surface. Les perles sont censées avoir appartenues à notre Reine Marie Antoinette.
http://www.royal-magazin.de/german/hannover/hannover-koenigin-marie.htm

A l'époque on retrouve sur la droite du dessin anglais ci-dessous, ce fameux collier et d'autres bijoux de Marret-Baugrand et Mellerio








Ce plan concerne Baugrand , à propos du grand secret d'Etretat :

Le grand secret d'Etretat est Baurand dérobé sous la falaise, invisible du haut de celle-ci et inaccessible des autres plages !

On accédait à cet embarcadère grâce à un tunnel creusé dans la falaise. On pouvait ainsi discrètement embarquer vers l'Angleterre ou débarquer en France à l'insu des garde-côtes et de la population.

Qui a creusé ce tunnel ? ; l'histoire ne le dit pas. Mais le "Secret des Rois de France" fut gardé secret pendant de longs siècles. Le 19eme siècle arrivant, et avec lui sa cohorte de nouveaux touristes et son adoration des bains, de nombreuses précautions furent prises pour protéger le secret. Les terrains avoisinants furent achetés par de grandes familles. Un souterrain, qui jadis débouchait dans une vallée fut prolongé jusqu'au Donjon d'Etretat, puis vers la Villa "Le Petit Val" en enfin jusqu'à la Villa des Œillets. Celle-ci appartenait, comme par hasard à M. Baugrand, joaillier de la Reine. De l'autre côté de la rue se situe la Villa des Roches. De cette villa part un autre souterrain la reliant à une autre plage d'Etretat. Aujourd'hui ce secret n'est plus. Oubliés par le temps, les tunnels furent redécouverts par les riverains. La plupart de ces souterrains existent encore. Le principal, qui traverse la falaise sur une épaisseur de 800 mètres, est toujours en très bon état. Il part de la valleuse près de la gare et débouche au pied de la falaise, face à la mer. L'accès en est interdit, bien sûr. L'Embarcadère secret n'existe plus, enlevé par le flux et le reflux des marées et les effondrements de la Falaise. Le souterrain de la villa des roches est muré, on en voit l'accès depuis la plage d'Etretat.


 


En 1862 le Journal "Le Figaro" nous apprend que Marret et Baugrand procédaient à des expertises pour des ventes publiques importantes.
A l'exposition universelle de Londres, les deux associés avaient fait d'immense progrès, aussi leurs oeuvres étaient l'objet de rapports élogieux.
A cette exposition de 1862 on y remarquait un diadème en diamants d'un dessin étrusque, pur de lignes, joli de silhouette, léger d'aspect, sans masquer d'une certaine sévérité qui peut servir au besoin de collier, de bracelets couverts de pierreries et des diamants.

Ces oeuvres renfermaient les qualités pratiques essentielles, conforme aux règles si clairement tracées sur les bijoux grecs et romains, chef d'oeuvre d'art du musée Campana (source Panthéon de la légion d'honneur)



Baugrand, rue de la Paix, 19, Paris, circa 1890.

La maison Antiquorum date cette montre de 1890, ???, Baugrand est décédé des suites des privations et maladies lors du siège de Paris en 1870




1866, Gustave Baugrand était juge suppléant au tribunal de commerce de Paris.




Cette montre "Châtelaine " a été vendue par la maison Christie's, elle est notée de "Marret et Baugrand" donc Gustave. La châtelaine est conçue comme une ceinture de rubis cabochon et un diamant taillé en rose sur la première chaîne une clef en or et sur l'autre chaîne un cachet en héliotrope.

L 'héliotrope est une variété de calcédoine, un beau vert empire parsemé d'intenses taches rouges on l'appelle aussi Jaspe Sanguin ou Bloodstone (pierre de sang) L'origine vient son nom vient du grec "qui se tourne vers le soleil" on raconte que ce sont les gouttes de sang du Christ qui ont donné naissance a cette pierre

Gravure du "Paon" en 1867

En 1867, Baugrand participe à cette fameuse exposition universelle et son Paon est très remarqué.


Châtelaine "Angelots" en or jaune ornée de plaques émaillées à décor d'angelots soufflant des bulles de savon, encadrements sertis de demi-perles fines rehaussées de roses de diamant.
(Poinçon de Maître)Poids total : 79,30 grammes 
Cf. Henri Vever, « La joaillerie française du XIXe siècle », éd. Thames & Hudson p.768 pour une châtelaine quasi similaire


Elle est en vente chez "La Golconde" La Golconde 9, Place de la Madeleine Galerie de la Madeleine
75008 Paris




Ce "Paon" très proche du dessin au-dessus a été vendu par Sotheby's en avril 2013.  Les années précédentes l'ayant récompensé très souvent, il faisait partie de la commission d'organisation de 1867, et exposa Hors Concours.




Cette belle tabatière a été certainement conçue par Baugrand et a été adjugée par la maison TAJAN.
Car à moins d'une transformation postérieure, elle ne peut être de Marret avec un poinçon fin XVIII, il était décédé.
Elle est émaillée sur trois faces bleu et blanc, le couvercle à charnière est orné d'une miniature représentant la tête coiffée d'un jeune homme bouclé dans l'esprit du Directoire. Elle était placée au centre d'une surface émaillée qui a disparu. À l'intérieur du couvercle présence d'un émail bleu postérieur.
Poinçon de Paris de la fin du XVIIIe siècle,
Signée Marret et Cie 19 rue de la Paix.

Dans le livre : " Les Merveilles de l'Exposition Universelle" par Jules Mesnard, j'ai pu retrouver la vitrine de Gustave Beaugrand, quelques pièces exposées dans cette vitrine existent toujours dont le Paon. C'etait la mode de Egypte, mais quelles pièces d'orfèvrerie extraordinaires.

Pourquoi cette mode de l'Egypte ? Le Directoire français entend casser la puissance de l'Angleterre qui est l'une des puissances qui continue la guerre contre la France Révolutionnaire. Bonaparte a réalisé une campagne d'Italie victorieuse et est choisi pour lancer une expedition militaire afin de conquérir l'Egypte et l'Orient.

Parallèlement est envoyé une expédition scientifique avec historiens, botanistes, dessinateurs etc, Champollion déchiffrera les hiéroglyphes, un véritable engouement pour tout ce qui touche l'Egypte envahit la France et les motifs qui se trouvent sur l 'obélisque vont influencer grandement la bijouterie française ainsi que tous les arts décoratifs.

De plus le percement du canal de Suez de 1859-1869 relance l'influence et Mellerio, Boucheron et Gustave Baugrand vont à l'instar des autres disciplines créer des bijoux et de l'orfèvrerie Égyptienne.

Ci-dessous une gravure représentant la vitrine de Baugrand à l'exposition universelle de 1867





Mais devant la divinité Égyptienne, on distingue nettement la pendule qu'on retrouve de nos jours (photo ci-dessous)



Ci-après plusieurs gravures d'objets d'orfèvrerie ayant été fabriqués par Baugrand pour l'exposition universelle de 1867 et qui témoignent de l'influence Égyptienne


Coupe en Jade, Les porteurs sont émaillés


L' exposition et le pavillon de la bijouterie





Coffret a bijoux argent émaillé, quand on voit la qualité de ce qui nous reste de lui pour des objets émaillés, ce devait être splendide



Expo 1867



Miroir émaillé style Egyptien

Service à Thé émaillé, dans le style Egyptien

Dans un Livre de Arnould Frémy édité en 1864 et titré les "Amants d'aujourd'hui" l'auteur cite Gustave Baugrand , je ne juge pas le texte !!!!

L'amour reste donc plus que jamais une question de chevaux, de bijoux, de meubles, de nombreux domestiques, de gros revenus ; si vous n'êtes pas de ce milieu fringant et doré, fuyez l'amour à tout prix ! Fussiez-vous beau comme l'Antinous, aimable et séduisant comme la Régence tout entière, souvenez-vous bien que vous aurez toujours un rival terrible, écrasant, contre lequel vous ne lutterez pas, quoi que vous fassiez; — ce serpent en émail vert, aux yeux de rubis et à la queue d'opales, qu'elle a vu flamboyer hier à l'étalage de Baugrand ; toujours l'éternel bracelet de notre mère Eve. Quant à ceux qui se figurent que l'amour romanesque et désintéressé peut encore exister dans un coin quelconque de ce pays-ci, avec ses goûts d'argent effrénés et ses préoccupations d'affaires, bénies, soient leurs croyances ! Disons-leur seulement qu'ils se préparent tôt ou tard une bien affreuse liquidation matérielle et morale !



Cette grande coupe qu'on retrouve dans la vitrine de Baugrand avait déclenché à l'époque des critiques car à ses débuts Baugrand étant associé de Marret, était joaillier, mais à l'expo de 1867 certain écrivait "Il a aujourd'hui de vastes ambitions et il a fait voir à l 'exposition dernière que sans cesser d'être Joaillier, il aimerait à inscrire son nom parmi ceux des orfèvres" Oh le jaloux !!!!Cette coupe se compose d'une vasque en cristal de roche, supportée par trois Dauphins reposant sur un pied circulaire. Au bord de la coupe est une figurine couchée : celle d'un adolescent étendu sur les gazons en fleur et qui dans une attitude alanguie, incline la tête et contemple amoureusement son image reflétée au fond de la vasque. C'est Narcisse, le paresseux éphèbe qui au lieu de courir par les bois à la poursuite des nymphes au cœur complaisant, préféra s'étendre au bord de la source et qui épris de sa propre image, l adora jusqu'à en mourir.

Le dessin est de M P. Fauré, dessinateur de chez Beaugrand (quand je le peux, j'aime bien citer les gens qui participent à la gloire des grandes maisons)
La figure de Narcisse a été ciselée par Monsieur Honoré
Baugrand s'intéressa à la participation des ouvriers dans leur entreprise, on en discute encore de nos jours, et pourtant, c'est une bonne idée.













Le Comte de Chambrun dont le descendant épousa la fille de Pierre Laval le ministre de Pétain.






Très beau collier de Baugrand, revendu par la maison Christie's. Or et Améthystes

Sur une plaque de cristal de roche ovale bombée, un portrait de Pharaon, le visage et le haut du torse en émail orangé, avec diamants taille rose et émeraudes de diverses tailles, rubis sur la coiffure et le pourtour, , renforcée par des scarabées d'émeraude, perles, montée en or, Signé Gustave Baugrand La maison Christie's qui a négocié cette belle vente, a noté 1897 comme date de fabrication, je ne sais que dire, sinon répéter que Gustave Baugrand est décédé en 1870 et qu'après lui c'est la maison Vever.




Il décède pendant le siège de Paris en 1870 et après lui, ce sera le Joaillier Vever qui quitta rapidement Metz car il voulait rester Français.

Metz a été abandonnée par le général Bazaine et Metz est livrée, avec 173 000 hommes, 56 drapeaux, 1 579 bouches à feu, 200 000 fusils. Le 29 octobre, les troupes allemandes défilent en ville.
Le traité de Francfort de 1871 qui est signé pour l’armistice enlève l’Alsace, 5/6ème de la Moselle, 1/3 de la Meurthe, et autres petites vallées à la France (160 000 habitants), pour l’Allemagne.
Le maire de Metz qui parle de rançon de la paix, meurt de chagrin. Les Français ont le choix : une moitié s’exile en France, l’autre moitié ne bouge pas. Avec le service militaire allemand qui apparaît, les départs sont encore plus nombreux.
On peut recenser au final, environ 200 000 exils (c’est énorme pour l’époque) de Messins en France, et malgré l’arrivée d’allemands dans la ville, la population baisse d’un quart. Et c’est surtout la grande bourgeoisie et une partie des masses populaires que l’on perd.




La guerre de 1870 nous a fait perdre un grand Joaillier, Gustave Baugrand , mais nous a fait gagner un autre grand Joaillier : VEVER:



Dans ce livre écrit sur les dépenses de l'Empereur on peut y retrouver Baugrand.


CASSETTE PARTICULIÈRE DE L'EMPEREUR.

Palais des Tuileries, le avril 1870.

Aperçu du mois d'avril 1870. Marquise Campana, 2° et 3° envoi 20,000
Baron David, somme supplémentaire en mars 10,000— pour avril 5,000
Commandant de Reffye, somme supplémentaire en mars 10,000
 Pour avril 2,000
M. Bachon,4° à-compte sur 72,000 francs Vases antiques pour Saint-Germain, 2° à-compte sur 16,000 francs 4,000 M. de lloucy, à Compiègne,sur 4,000 francs 2,000
Annales de l'empire, - 5°, 6% 7° et 8° à-compte sur 6,000 francs 2,000
Note de Dick, porte-soupes pour la troupe 2,500
Note de Baugrand,joaillier 4,500
École de Saint-Cloud 2,000 Bal du 18° arrondissement de Paris. . .. 1,000
Bal des artistes dramatiques 1,000 Festival de Berlioz 1,000 90,800
Pour pourvoir aux dépenses courantes. . .. 14,200
TOTAL 105,000

Le 1°' mars, reçu de l'Empereur 10,000 Le 3 mars, l'Empereur a remis au commandant Roffye. . 10,000 Le 12 mars, reçu de l'Empereur 10,000
Mandat d'avril 50,000 A ajouter 25,000
SOMMÉ EGALE 105,000 — 75 —

CASSETTE PARTICULIÈRE DE L'EMPEREUR.
Palais des Tuileries,le 18mai1870.

Aperçu du mois de mai 1870.
Marquise Campana,4e envoi 10,000 ' M. Granier de Cassagnac, 2° à-compte sur 160,000 fr. 16,000 M.Bachon, 5° à-comptes ur 72,000 francs 6,000 Baron David, pour mai. 3,000 Commandant de Reffye,pour mai 2,000
Vases antiques pour Saint-Germain, 3° à-compte sur 16,000 francs 4,000
Annales de l'Empire, 9° et 10° à-compte sur 6,000 fr. 1,000 Baron Sibuet 5,000
M.Le Faure, travaux de Vichy 3,000

Deux notes de Lejeune, photographe 3,000,— de — Bapst, joaillier 6,190 de Dumoret, idem 4,500 — de Beaugrand, idem 5,000 — de MauriceMayer, orfèvre 1,600 — de Poussielgue,idem 3,175 — do Lepaute, horloger 1,807 Société anglaise de bienfaisance 1,000 Blessés des armées de terre et de mer 1,000 75,502, Pour pourvoir aux dépenses courantes 14,698
TOTAL 90,000
Mandat de mai 50,000' A ajouter 40,000
SOMMÉ EGALE. 90,000






Pourquoi reste- t- il si peu de bijoux ou pièces de Gustave Baugrand,
Une idée, peut-être un peu personnelle ?

Benjamin Raspail qui était le fils du "savant rouge" titre d'un livre de mon grand-père, François Vincent Raspail, partagea les idées d'extrême gauche de son père et fut rempli de haine pour la monarchie. Député de la Seine pour la Gauche républicaine il fut à l'origine de la loi d'aliénation des diamants de la Couronne qu'il fit voter le 11 janvier 1887 et c'est pourquoi en 1887 on vendit les joyaux de la couronne, l'argent recueilli fut transformé en rente d'état, il n'en reste plus rien (des rentes) et maintenant, il faut les racheter a prix d'or, mais entre-temps, un grand nombre furent démontés dont des bijoux de Baugrand.

On aurait dû le décorer de l'ordre des crétins nationaux, mais je lui consens un tout petit pardon, car c'est lui qui le 21 mai 1880 déposa la loi faisant du 14 juillet la fête nationale annuelle, or je suis né le 14 juillet…1942.

Et pourtant, en 2013, la maison Sotheby's vient de vendre un "Paon" 86500 €  marvellous!!!




A propos des nombreux bijoux de Baugrand avec le thème du Paon, celui-ci vendu par "Dix Noonan Web"  www.dnw.co.uk
Un bijou en or et gemmes Indien de la fin du 19 -ème siècle Aigrette ou ornement de ruban adapté plus tard à une broche/pendentif, fabriqué pour le marché occidental, modélisé comme un paon avec des ailes déployées et une queue en éventail, avec une guirlande en dessous, serti tout au long d'un dégradé demi-perles de rocaille et rehaussées de rubis et d'émeraudes de taille mixte, avec tête et cou en émail polychrome, montés en or jaune, le revers avec détail de plumes gravées et appliqué avec un réceptacle pour contenir une seule plume ou un groupe de plumes formant un panache (kalgi ), avec une plaque appliquée estampillée '18ct', à un ensemble de balles de perles de rocaille évasées ajoutées plus tard et raccord de broche, longueur 67mm.

L'association de la Grande-Bretagne avec l'Inde est bien antérieure à l'âge de la reine Victoria. Depuis le début du XVIIe siècle et la création de la Compagnie des Indes orientales et l'établissement ultérieur de territoires britanniques dans les années 1750, la fascination pour l'Inde s'est manifestée dans les arts occidentaux. À la suite de la mutinerie indienne de 1857 et du transfert d'autorité à la Couronne britannique, la reine Victoria devint impératrice des Indes, l'intérêt étant encore renforcé par la visite du prince de Galles en Inde en 1875-1876. La grande exposition de 1851 a d'abord attiré l'attention d'un public international sur les bijoux indiens, les expositions ultérieures s'ajoutant à sa popularité croissante. Les bijoux fabriqués pour l'exportation sont devenus une part importante du commerce de bijoux entre la Grande-Bretagne et l'Inde, incorporant des bijoux de fabrication traditionnelle et ceux adaptés au goût occidental. De nombreuses maisons de joaillerie britanniques s'installent dans les grandes villes indiennes telles que Calcutta, Madras et Bombay, stockant des bijoux importés d'Europe ainsi que des bijoux régionaux indiens qui reviennent à leur tour en Europe via des expositions, des agents ou la vente par correspondance. Le paon, un oiseau indigène de l'Inde, longtemps associé aux cultures de l'Inde et de l'Extrême-Orient, symbolisait la royauté et le pouvoir. Une série de broches réalisées par Baugrand pour l'Exposition de Paris de 1867 a probablement été inspirée par les ornements autoportants en or et émail de Jaipur (dont un exemple peut être vu au British Museum) et le sujet est devenu de plus en plus populaire. Cet exemple a peut-être été conçu pour le marché occidental, suivant une mode adoptée par les bijoutiers européens imitant les ornements de turban indiens « sarpech/jigha », le terme français d'« aigrette » décrivant un accessoire de cheveux ou de turban à la mode pour les tenues de soirée, souvent incorporant de vraies plumes. Voir Oppi Untracht : Bijoux traditionnels de l'Inde : Thames & Hudson page 387 : « Les aigrettes étaient utilisées comme accessoire pour les tenues de soirée uniquement car elles étaient considérées comme trop voyantes pour être exposées pendant la journée. L'utilisation d'une plume dans la conception de l'aigrette d'une femme n'a jamais été abandonnée. Cependant, de nombreux autres sujets ont été développés, parmi lesquels le brin ou le bouquet de fleurs naturalistes, certains habités par des papillons et d'autres insectes ; des oiseaux avec des queues s'étendant vers le haut, une gerbe de tiges de blé, etc. Un pic de popularité a commencé vers 1860 et s'est poursuivi dans les années 1890, et jusqu'à l'ère édouardienne, avant la Première Guerre mondiale, devenant le plus favorisé de tous Ornements de tête de femmes européennes. Voir : Jewellery in the Age of Queen Victoria par Charlotte Gere et Judy Rudoe : The British Museum Press, 2010. 



Un ami du net m'envoie ces photos le 17-10-2020 d'une pendule de voyage de Beaugrand


Pendule miniature de style japonais de Gustave Baugrand, émaux d'Antoine Tard en argent, émail cloisonné Paris, ca. 1870

Hauteur: 6,1 cm.



https://www.dekkerantiquairs.nl/






La Saga Varangoz, Berquin Varangoz, Aristide Fourrier, Daniel Mousseaux: La ménagerie de CARTIER, mais aussi des travaux pour FALIZE, BOUCHERON ou FABERGÉ

  Charles Marcellin Varangoz , d'après son acte de déçès  avait 69 ans le 26-10-1899, il serait donc né en 1830 à Salins les bains  dans...