dimanche 10 avril 2022

Maison Boucheron: premier épisode Frederic Boucheron, détails de son histoire

L oeuvre des Boucheron est tellement importante  que je propose un aperçu par époques


C'est un bijou merveilleux de Frédéric Boucheron et l'idée maitresse tient dans un seul trait  de crayon, ce trait prend la forme d'un point d'interrogation

Frédéric Boucheron est né le 17 décembre 1830 et décédé le 20 août 1902  à  Paris dans le 16 ème arrondissement  à l'âge de 71 ans. Une carrière exemplaire.

Son père  Louis Boucheron  né en 1787 à Paris et décédé en 1862,  au moment de la naissance de Frédéric, était marchand de soierie en gros . Louis avait épousé  en 1816 Melle Laure Aurore Voizot  ils eurent 4 enfants , Frédéric était le dernier.

Il est peut être utile de signaler que sa sœur ainée Louise Ernestine Boucheron née en 1817 s'était  mariée le 5 décembre 1840, à Paris avec Jean Michel Radius né en 1811, ils eurent un fils né le 25 octobre 1841 à Paris, Louis Georges Radius qui sera joaillier-bijoutier à Paris, rue de Valois, puis Place Vendôme, et associé de Frédéric Boucheron.

A 14 ans Frédéric Boucheron devient apprenti chez l un des meilleurs fabricants joailliers de Paris : Jules Chaise.

Henri Vever a écrit: Une des personnalités les plus considérables de la corporation fut, sans contredit, Frédéric Boucheron (1830-1902). A quatorze ans, il fut mis en apprentissage chez Jules Chaise, l'excellent bijoutier dont nous avons parlé précédemment  et avec lequel son père, marchand drapier, était en relations suivies. Ils étaient d'ailleurs cousins. Boucheron conserva toute sa vie un souvenir très vivace de son séjour dans cet atelier réputé. Il y apprit son métier à fond, car Chaise dessinait bien, avait des connaissances professionnelles très complètes et, de plus, était un homme de goût.

Le petit apprenti, qui devait franchir tous les échelons de la fortune et des honneurs à force de travail, de loyauté, d'intelligence et de goût, rappelait souvent, avec une bonhomie sous laquelle perçait une nuance d'orgueil, ses débuts à l'atelier, les courses et les achats qu'il faisait alors pour les ouvriers (deux sous de pommes de terre frites ou un peu de charcuterie !). Il s'y prêtait d'ailleurs de la meilleure grâce du monde, tout en travaillant avec ardeur. Mais ses aptitudes le portaient vers une autre direction. A vingt-trois ans. Boucheron quitta la cheville 

D'après la revue de la Bijouterie Joaillerie, l article évoquant les  obsèques de Frédéric Boucheron signalait  que Mr L.Aucoc indiquait l'âge de 15 ans et non 14 pour l'entrée en apprentissage de Frédéric Boucheron.

A 23 ans, donc,  il entre comme commis vendeur chez Tixier Deschamps installé au Palais Royal galerie Montpensier. Frédéric Boucheron d'après Vever, dont la nature ardente et active s’était beaucoup dépensée dans cette maison depuis cinq ans, déçu peut-être dans le secret espoir qu’il avait nourri de voir son patron la lui céder, résolut de s’établir. Mais il lui manquait pour cela une chose essentielle : l’argent. S’en étant ouvert à sa famille et à quelques amis, il plaida si éloquemment sa cause, qu’il parvint à réunir la somme de cent mille francs. C'était peu ; néanmoins, c’est avec ce capital relativement restreint, qu’en 1858 il fonda, galerie de Valois, la maison qu'il devait illustrer plus tard, réfutant par ses actes le pronostic pessimiste de M. Deschamps son patron, qui avait dit : 

« M. Frédéric est un excellent commis, mais il n'a pas l’étoffe nécessaire pour faire un patron. » En effet  Frédéric avait de quoi être déçu. Son patron, Deschamps  apparemment  fatigué, abandonne le métier et ne vend pas son affaire à Frédéric Boucheron.


Rare photo de Frédéric Boucheron, elle m a été confiée par Bruno Margelidon  qui m'a demandé:

 Ces deux photos sont issues d’un album en ma possession provenant de mon arrière-grand-père Georges Radius, neveu et collaborateur associé de Frédéric Boucheron. Vous pouvez les utiliser pour votre magnifique blog que j’ai d’ailleurs indiqué en lien sur la page de Frédéric Boucheron. Je vous demande juste, comme déjà fait avec d’autres personnes, dont Madame Sablier de la maison Boucheron, de faire figurer la mention “collection Radius et Margelidon” avec chaque photo. Bien cordialement. Bruno Margelidon


Frederic Boucheron ouvre sa première boutique en 1858 dans la Galerie de Valois, au Palais Royal, à cette époque le lieu à la mode pour le luxe.  Il s’était rendu compte qu'avec les fonds prêtés par sa famille, il ne pouvait songer à avoir un assortiment de pierres de grande valeur, qui absorberait immédiatement ses ressources avec peu de pièces; il se limita, au contraire, dans un assortiment judicieux d'objets de haute fantaisie, puis, comme il était plein de confiance dans l'avenir, il se mit courageusement à l’œuvre et se lança, tête baissée, dans la lutte pour la vie. (Henri Vever)
 
Henri Vever disait: "peut-être dans le secret espoir qu'il avait nourri de voir son patron la lui céder, il résolut de s'établir. Mais il lui manquait pour cela une chose essentielle : l'argent. S'en étant ouvert à sa famille et à quelques amis, il plaida si éloquemment sa cause, qu'il parvint à réunir la somme de cent mille francs.
C'était peu ; néanmoins, c'est avec ce capital relativement restreint, qu'en 1858 il fonda, galerie de Valois, la maison qu'il devait illustrer plus tard, réfutant par ses actes le pronostic pessimiste de M. Deschamps son patron, qui avait dit : « M. Frédéric est un excellent commis, mais il n'a pas l'étoffe nécessaire pour faire un patron. ».

Une étude intéressante de nos métiers a été menée par Madame Jacqueline Viruega  et dans cette étude elle nous indique que la maison de la Veuve Nattan a été un fournisseur important de Frédéric Boucheron.
La société en commandite et en nom collectif Vve Hippolyte Nattan et Cie, créée le 4 mars 1861, succède à l'ancienne société Hyppolyte Nattan et Cie, dissoute par le décès d'Hippolyte Nattan, un mois auparavant, le 9 février 1861. Son objet est, très logiquement, «l'acquisition de la fabrique de bijouterie de l'autre société, l'exploitation de cette fabrique, 9 rue de la Jussienne, la fabrication et le commerce de la bijouterie et de la joaillerie. » Colombe Mardochée, veuve Nattan, est seule gérante, responsable de toutes les opérations courantes et propriétaire de la moitié du capital (un million de francs). Cette situation s'explique par la qualité de fournisseur attitré de Frédéric Boucheron que Mme Nattan exerce depuis 1858 donc avant son veuvage. Le fondateur de la célèbre maison de joaillerie faisait fabriquer au dehors ce qu'il vendait à ses débuts, dans sa boutique du Palais-Royal, 152 et 153 galerie de Valois.
Pendant des années, raconte Henri Vever, « l'atelier de Mme Nattan, fort de plus de 100 ouvriers, a exécuté toutes les commandes qu'il plaisait à Boucheron ». Les marchandises livrées sont décrites dans l'Annuaire professionnel Azur de 1862, qui présente Boucheron comme spécialiste « de hautes fantaisies riches, orfèvrerie riche et objets d'art. » Vever écrit que les marchands bijoutiers venaient en masse acheter des objets chez lui. Après la création en 1866 de son propre atelier, qui a pris en charge une part de la fabrication, Boucheron a continué à se fournir dans d'autres ateliers, parmi les quels figurait sans doute celui de Colombe Nattan.

 En 1865, il s'adjoint son neveu Georges Radius comme associé, qui restera dans la maison jusqu'en 1919. 
Il faut savoir que Mme Radius était la soeur de Frédéric B. Comme Geoges Radius devait parler anglais puisqu’il avait séjourné en Angleterre, je pense que FB a compris l’utilité d’un associé bilingue. (précision de C.P historienne amateur)

Quelques années plus tard, en 1866 il ouvre un atelier et en confie la direction à Jules Debut,  le premier poinçon de Boucheron est déposé en 1866 .Après avoir successivement occupé deux, trois, quatre arcades au Palais-Royal, son magasin attira l'élite de la société. Sa renommée grandit sans arrêt et son premier succès s'affirma éclatant, lors de l'Exposition universelle de 1867 .


Poinçon de Boucheron le symbole est une bouteille de Bordeaux cachetée à la cire

Attention!!! sur le site des poinçons du ministère de la culture, figure un poinçon avec une grosse erreur


J ai beau le signaler, c'est comme si ..........dans un violon

Si l’on ne présente plus Frédéric Boucheron (1830-1902), Georges Le Saché (1849- vers 1920) semble être demeuré un peu dans l’ombre. Ce joaillier issu d’une famille de graveurs, dessinateur de 1872 à 1877 pour Lucien Falize, laisse pourtant des objets d’une remarquable finesse, en or, émail et ivoire, exécutés notamment pour Boucheron, Vever ou Tiffany. Le 24 mai 1877 il épouse Louise Baucheron, la fille de son associé. Ce flacon en or, saphirs et diamants (6,30 cm, 29,9 g), à décor de masque féminin, est orné d’un sceau en lapis-lazuli chiffré «L.B.» en intaille. Un cadeau de mariage de Georges Le Saché à Louise Baucheron.




La chance pour Frédéric Boucheron , c'est Napoléon III et l'Impératrice Eugénie. En effet Napoleon III devait asseoir son régime, il voulut épater le bourgeois et se donna les armes par la pourpre et l'or, l' impératrice se prend pour Marie-Antoinette  elle lance aussi les modes, et on peut voir que Boucheron s'inspira à ses débuts des bijoux de style Marie Antoinette, mais il ne va pas imiter certains confrères qui fabriquent du "creux", il ne cherche pas à faire riche et ses nœuds, ses rubans, ses boucles vont plaire à une clientèle  qui est désireuse de nouveautés de qualité qu'elle va acheter à Boucheron, lui permettant une ascension rapide.

1867

Jules Debut va présenter a l 'Exposition universelle de 1867  des oeuvres importantes qui amèneront La Maison Boucheron à recevoir une médaille d'Or.


C'est une châtelaine de style Louis XVI de Boucheron dessinée par Jules Debut en 1867 pour 
l 'exposition


1867 Miroir


Miroir à main ovale, à bord biseauté facetté et encadrement or et émail, serti de viroles en rubis taillé plat festonné. La bordure extérieure est formée de saillies de chèvrefeuille émaillées rouges et vertes avec des perles serties dans des coupelles d'acanthe en diamant rose, avec des perles entre elles, avec une fleur de lys en diamant. La poignée ajourée en or et volutes est sertie de rubis, de diamants et de perles, avec des boucliers en forme de cœur en émail peint et des barres d'émail.

Ce miroir a été émaillé par Armand-Désir Riffault (1832-1872), un joaillier et émailleur qui a travaillé pour Boucheron, créant des objets brillants pour l'exposition de Paris de 1867. En 1864, Riffault avait déposé avec succès un brevet, protégeant son propre nouveau, type d'émaillage unique. Après avoir travaillé pour une entreprise sans succès, le travail de Riffault a attiré l'attention de Frédéric Boucheron. Ce miroir, émaillé par Riffault pour l'exposition de 1867 dans le style Renaissance, a remporté les éloges des officiels et de la presse et Riffault, avec Boucheron, s'est vu décerner une « Médaille de bronze ». William Ward, comte de Dudley, président de la classe de joaillerie de l'exposition, acheta ce miroir et en 1878, six ans après la mort de Riffault,
Provenance
Présenté à George V et à la reine Mary, prince et princesse de Galles, par l'Aga Khan. Exposé à l'exposition de Paris de 1867 et acheté par le comte de Dudley.
Site des collections Royales d'Angleterre: https://www.rct.uk/



1867 ce très beau vide poches en vermeil

Vide-poches en vermeil et émail dans le goût du Japonisme , Frédéric Boucheron, Paris, vers 1867
 argent, émail dessiné par Paul Legrand, en forme de karako agenouillé sur une base émaillée lobée, supportant une coupe ovale en argent vermeil ornée d'un masque de Nô et d'un sujet mare aux carpes et fleurs fleuries, le dessous en argent vermeil et gravé : Fic . Boucheron / Paris, poinçon de maître vraisemblablement Crosville & Glachant, garantie tête de sanglier post 1838
Remarque de la maison Sotheby's
La maison Boucheron aujourd'hui la plus célèbre pour sa joaillerie, mais des  joailliers parisiens du XIXe siècle, comme Cartier, Falize ou Frédéric Boucheron (1830-1902), useront également de ses talents pour créer de ravissants objets de vertu comme ce vide-poche . 
Paul Legrand (1840-1910) rejoint définitivement l'entreprise en 1871 en tant que dessinateur en chef et chef d'atelier jusqu'à sa retraite en 1892. Frédéric Boucheron dit de lui lors de l' Exposition de Paris de 1878 :
 "C'est un coloriste né et il aime l'inventivité - il a toujours travaillé à obtenir des effets de lumière, des patines différentes ou des dorures dans ses créations, l'utilisation de l'ajourage, de l'émaillage et du cristal de roche ; et ils ont toujours conféré un succès considérable à ma maison... Tout mon travail d'orfèvre à la japonaise est de lui » (Gilles Néret, Boucheron : Quatre générations d'un joaillier de renommée mondiale , 1989, p. 47).



Actuellement propriété de Gilles Zalulyan en son magasin de Hong-Kong: info@palaisroyalhongkong.com


Intérieur de la coupe de ce vide poche.

Boucheron présenta dès 1867 à l'Exposition universelle de Paris des œuvres exquises japonisantes , dont une version de ce vide-poche qui accompagnait un ensemble de tabac élaboré. La seule différence est que le garçon n'a qu'un genou au lieu de deux comme dans le présent exemple. La collection Boucheron possède une version en vermeil de ce modèle antérieur illustré dans Japonisme : De Falize à Fabergé, l'orfèvre et le Japon , Wartski, Londres, exh. cat., 2011, p. 29, non. 47.
La clé du succès de Boucheron était naturellement la haute qualité des objets présentés, souvent sous-traités à l'orfèvrerie de fabrication parisienne Crossville & Glachant qui entra en marque de maître en 1861 depuis le 11 place Dauphine. La marque est identique à la marque du présent exemplaire, montrant un gland suspendu à un crochet, avec l'ajout d'une esperluette au-dessus, manquant ici et dans d'autres exemples de leur travail (Arminjon/Beaupuis/Bilimoff, Dictionnaire des poinçons de fabricants d 'ouvrages d'or et d'argent, 1798-1838, Paris, 1991, n° 0921). L'entreprise ferma en mai 1867, ce qui laisse supposer que la pièce actuelle a été réalisée pour ou à l'occasion de l'Exposition universelle, peut-être comme une alternative au garçon sur un genou.

1867 Plume en brillants qui obtint la médaille d'or pour l'ensemble des oeuvres présentées a cette exposition


1867  Ce collier , cette broche, ces boucles d'oreilles avec des camées en style louis XVI sont dessinés par Massin pour Boucheron.



1867


1868  L un des plus beaux diadèmes en rubis et diamants créé par Frédéric Boucheron pour Gaston de GALARD de BRASSAC de BÉARN, comte de Brassac (10e), comte de Marsan et de La Rochebeaucourt, prince de Béarn,  Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Compte rendu de l'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867
M. Bordinckx d'Anvers expose aussi une briolette perforée et un diamant gravé d'un N surmonté de la couronne impériale.
Quant aux diamants montés, la France nous semble avoir, pour cette industrie, une supériorité incontestable comme goût et comme élégance d'exécution. A côté de la branche de lilas blanc toute en brillants, véritable chef-d'œuvre de M. Rouvenat, les vitrines de MM. Massin, Mellerio, Beaugrand, Bapst, Boucheron, sont pleines de parures admirables avec lesquelles peuvent à peine lutter, et encore grâce à la richesse des pierres, la grosse rivière de Goldschmidt de Vienne, la belle broche d' Hancock de Londres et le splendide écrin de lady Dudley. Il y a dans ce dernier, des diamants de l'Inde « à rendre fou un joaillier, » nous disait un des membres du jury français songeant aux merveilles que nos artistes pourraient faire avec cette masse de brillants si lourdement montés. Nous conseillons aux personnes qui croient posséder des diamants d'aller prendre devant les parures de lady Dudley une leçon d'humilité. En résumé, il nous a paru qu'il y avait au Champ de Mars bien peu de diamants, surtout lorsque nous eûmes appris que, depuis 1859 jusqu'à 1867, il était arrivé en Europe 1,431,326 carats, soit, près de 300 kilogrammes.


Un autre grand dessinateur pour Frédéric Boucheron : Crouzet  Chaines or, poires onyx, saphirs, rubis diamants.



1870


1870 Bracelet or avec en pendant un médaillon en or rouge, poli et repercé



Coiffure diamants et perles dessin au crayon et gouache (archives Boucheron)

Des les années 1870 Frédéric Boucheron va travailler pour l'étranger et en particulier pour Tiffany et à qui il vendra toutes sortes d'objets précieux pour les Américains fortunés et Tiffany continuera régulièrement à se fournir chez Boucheron. C'est son neveu et associé Georges Radius qui va aller à la conquête du marché américain. La maison sera l'une des rares à représenter l'industrie du luxe à l' Exposition de Philadelphie en 1876.

1875 Email plique à jour


Frédéric Boucheron au cours d'une fête, photo que j' ai colorisée


En 1873 Frédéric Prudent Boucheron se marie avec Gabrielle Bonin, il a 43 ans et elle en a  27 ans



BOUCHERON. UNE MONTRE-PENDENTIF À CYLINDRE SANS CLÉ OUVERTE EN DORE, OR ET ÉMAIL EN FORME DE CARTEL SIGNÉE BOUCHERON, FABRIQUÉE EN 1873
Mouvement à levier bijou fini doré, cuvette en or et émail inscrite en émail or Exécuté pour Monsieur Merton par Fredéric Boucheron Paris . 1873. Honoré Sculpt , cadran émaillé, chiffres romains bleus, centre émaillé bleu, petit boîtier circulaire, revers à fond ajouré avec tête de Sartyre au milieu de volutes, serti dans un boîtier doré avec masque féminin classique au-dessus, figure féminine ailée de chaque côté, mouvement signé


Des 1860 la Tsarine Maria Alexandrovna , la fille de Nicolas 1er devenait cliente de la maison Boucheron, son fils le Tsarévitch futur Alexandre III acquiert en 1876 pour son épouse, cette chatelaine en or sertie de roses diamants avec le chiffre M pour Maria Feodorovna



1874-77 Vever à propos de la Païva (surnom : qui paye y va !) 
Personne n'ignore le rôle joué vers la fin de l'Empire par cette Juive polonaise qui, partie de rien, mais douée d'un esprit d'intrigue remarquable, d'une volonté tenace et d'une ambition sans bornes, comme aussi sans scrupules, devint successivement la reine des femmes entretenues de Paris, puis Marquise de Païva, enfin Comtesse Henckel de Donnersmarck et cousine du Prince de Bismarck !
Elle, dont la jeunesse s'était passée dans la misère, fut invitée aux Tuileries et reçut dans l'intimité la fleur de la brillante société d'alors.
Les notabilités des lettres, des sciences, des arts, de la finance et du monde diplomatique se retrouvaient dans le somptueux hôtel qu'elle s'était fait construire aux Champs - Élysées par Mauguin et Lefuel, et que Baudry décora de peintures célèbres. Les attaches de la Païva avec l'ambassade d'Allemagne et avec le Prince de Hohenlohe ne sont un secret pour personne ; certains ne se gênaient même pas pour l'appeler « l'espionne ». Le Comte Henckel de Donnersmark fut, en 1870 — nous nous le rappelons trop bien, — le premier gouverneur allemand de Metz, après la capitulation. Ce poste et le titre de Prince qu'il reçut par la suite récompensèrent les services, plus importants que glorieux, rendus à l'Allemagne par le couple funeste, pendant son long séjour à Paris.

On prétend que la Païva, qui avait cherché à circonvenir Gambetta après la guerre, fut invitée par le Gouvernement français à quitter le territoire.
N'y a-t-il pas une sorte de fatalité tragique dans les vicissitudes de ce collier qui, après avoir rayonné sûr de sa splendeur, vint parer — trophée insolent — la femme qui avait été l'un des principaux instruments de sa déchéance et de notre perte !
La Comtesse de Donnersmarck mourut quelques années plus tard en Allemagne. Son mari, malgré les souvenirs qui pouvaient s'attacher à un pareil joyau, le vendit, en 1889, à Kramer qui, nous l'avons dit, avait été joaillier de l'Impératrice, bien que sujet prussien ; ce dernier le revendit immédiatement 5oo.ooo francs à Boucheron, qui dispersa cette collection de perles en différents colliers.
Naturellement, dans l'état d'esprit général où chacun se trouvait au sortir de la guerre, il n'était pas question, pour les bijoutiers, de s'ingénier à découvrir quelque formule d'art inédite. Toutes leurs tentatives de nouveauté, nombreuses d'ailleurs, furent à ce moment inspirées beaucoup plus par le sentiment patriotique que par une préoccupation décorative. On créa beaucoup de bijoux où figuraient des éclats d'obus, des débris d'armes, des attributs militaires, ou encore, se mêlant au lierre, au myosotis, à des emblèmes.



Je ne suis pas sûr de la date, 1867 d'après Gilles Néret, ou 1875 d'après la RMN je pense quand même que c'est  1875. Cet ensemble est de Riffault.

Dans la revue le LE JOAILLIER  en 1874:
L'éclat et la dureté sont les conditions les plus recherchées des pierres précieuses et leur donnent la valeur.
Dans les émaux, si l'éclat peut être obtenu, il n'en est pas de même de la dureté.
L'émail n'a donc sa raison d'être, dans un bijou, que lorsqu'il représente une valeur artistique.
Un bijou composé de pierres fines et d'émaux est, pour nous, complet; il représente la combinaison variée des richesses de la matière unie à une valeur artistique sans laquelle il ne peut mériter ce nom.
Les bijoux qu'expose M. Boucheron sont bien exécutés, les modèles nouveaux sont purs de ligne et jolis de forme, garnis de brillants, ils sont d'une grande richesse.
Un encadrement semblable eût été nuisible à toute peinture, mais s'harmonise à merveille avec les émaux genre limousin, parce que l'émail, traité de la sorte, a beaucoup d'analogie d'aspect avec la pierre fine.
Les peintures sur émail sont d'une grande difficulté, parce qu'il faut joindre au talent de l'artiste des connaissances chimiques et physiques indispensables pour mener à bonne fin le travail. Le feu, dans de certaines conditions, peut altérer les objets. Les peintures que nous avons signalées dans la vitrine de M. Boucheron, et dont nous avons aussi rencontré des spécimens dans celle de M. Froment-Meurice, sont, nous dit-on, de M. Alfred Meyer. Nous disons peinture, mais nous croyons que ces oeuvres sont un mélange de sculpture et de peinture. Il y a des effets, dans ces objets, qui tiennent plutôt du bas-relief que de la peinture proprement dite.


Ce bracelet se trouve au Victoria et Albert Muséum . Mme Harriet Bolckow la donatrice au VAM, a acheté ce  bracelet à Frédéric Boucheron (1830-1902). Boucheron a réuni autour de lui une équipe de designers et d'artisans raffinés pour exécuter son travail. Charles Riffault renoue avec la technique de l'émail cloisonné translucide ou sans support, qu'il fait breveter, mais accorde le monopole du procédé à Boucheron. A partir de 1864 environ, Riffault réalise ainsi des émaux pour Boucheron qui les expose à l'Exposition internationale de 1867 et 1878.



Émail translucide et plique-à-jour en or ajouré, serti de perles et de diamants taille rose



Gilles Neret dans son merveilleux livre sur les Boucheron, nous indique ce bracelet composé de cinq médaillons en émail translucide à jour cloisonné d'or entouré de petits diamants taillés en roses, séparés par des barrettes composées de rubis. C'est un bijou à transformation qui peut aussi se porter en collier de chien ou en ornement de coiffure-  Travail de Riffault.



L'ALLURE DU JAPON Encrier, 1876. Conçu par Paul Legrand (Français, 1840-1910). Fabriqué par la firme de Frédéric Boucheron Paris. Argent, dorure partielle, champlevé, basse-taille, émaux cloisonnés, 23,4 x 33,6 cm . au Musée des Beaux Arts de Boston Massachusetts.
Des groupements éclectiques de motifs japonais figuraient en grande partie dans les premières manifestations du japonisme. Un extraordinaire encrier fabriqué en 1876 par la firme parisienne , d'après des dessins de Paul Legrand, en est un exemple imaginatif.   Il fourmille de motifs et d'images empruntés aux gravures sur bois, à la laque, aux gardes d'épée et aux pochoirs textiles. Boucheron et Legrand, un créateur connu pour son style distinctif et coloré, auraient eu accès à ces objets à Paris dans les boutiques de curiosités et dans les collections d'amis. On pense que Vever a été membre, avec Bracquemond et Burty, d'une société japonaise secrète avec le faux nom oriental Jing-lang. Le groupe se réunissait régulièrement.


 La maison Zulalyan Hong Kong m'a adressé  cette objet qui abrite aussi une pendulette  qu'il ont en Stock et qui a été fabriquée par Paul Legrand  entre 1878 et 1893


1877




Collier de saphirs et diamants de Marie Louise MacKay en 1877


Nouvelle version du même collier en 1878, plus florale et ci-dessous l' histoire de ce collier



Un autre bracelet de Boucheron créé pour  Marie-Louise Mackay en 1878

En 1878 Boucheron reçoit l' un des trois grand prix et fait important et rare de nos jours, Boucheron va adresser  une note aux jurés pour présenter ses collaborateurs,  ses artistes, ses dessinateurs et aussi ses ouvriers

1878


Boucle d'oreille conservée Réunion des musées nationaux
Création: Frédéric Boucheron , maison, Paris, 1878  en émaux translucides bleus, rouges et verts (début des bijoux translucides), perle imitation Mesures: H. cm : 4,5 - Diam. cm : 2,5
©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance.


 
Pendant de cou
Création: Frédéric Boucheron , maison, Paris, 1878 en émaux translucides bleus, rouges et verts (début des bijoux translucides), perle imitation Mesures:  H. cm : 8,5 - Diam. cm : 4 




Tout au long de sa carrière Frédéric Boucheron fabriquera des objets d'exception, ainsi ce très beau verre à Bière. Boucheron part d'un verre en cristal qu'il fait graver, la base de la monture est en argent, sont ajoutés des émaux translucides cloisonnés par de l'or Le modelé et la ciselure sont de Honoré et les émaux de Tard. 17 cm de haut réalisé en 1878 pour l Exposition.
Note de Cl S, historienne:A l origine le verre était sur un plateau d'argent qui a disparu Le verre a été versé dans la collection Boucheron en 1921 par Louis Boucheron, de même que le petit peintre japonais et d'autres objets d'art et bijoux.



Montre de gousset : Divinités de l'Olympe et les signes du zodiaque  Frédéric Boucheron , maison, Paris, 1878 Joseph Bresighelli , auteur du modèle, Matières et techniques:  acier ciselé niellé d'or, intérieur émaillé. Mesures:  Diam. cm : montre : 5,3 - H. cm : 7,5 .Sujet représenté: dieux de l'Olympe (les), signe du Zodiaque, figure enfantine.

Frédéric Boucheron a fait travailler les meilleurs à l'instar du graveur damasquineur  Tissot, qui réalisera de 1865 à 1880  des bracelets, des médaillons, châtelaines, boutons de manches en acier incrusté d'or inspiré des armuriers. 
Des ornements damasquinés rappellent le brillant de rinceaux métalliques se détachant sur un fond sombre ou miroitant.
On trouve de très beaux objets damasquinés antiques et anciens tels que les armes, les armures, le canons des fusils, les fourreaux ou les gardes d'épée, les boucliers...






1878

Cela peut paraitre un peu rébarbatif comme bijou et j'aurais aimé en voir un porté de nos jours.
Ce collier était composé d'un tour de cou vulgairement appelé "Collier de chien "Au centre une belle rangée de diamants, de chaque côté de laquelle montent et descendent des ornements en pettes pierres. A ce premier tour de cou est rattaché un grand ornement en diamants, formant draperie sur la poitrine et s'épanouissant au milieu





Collier "Hausse Col" créé par Boucheron pour Sarah Bernhardt en 1879, Sarah avait 35 ans à l'époque, et n avait donc pas encore besoin de ce "collier de chien" avec lesquelles les vieilles dames cachaient leurs rides du cou, les plus modestes se contentant d'un simple ruban noir


Un grand collaborateur de Frédéric Boucheron représente un petit peintre japonais peignant sur un écran en émaux transparents,  argent et émaux , base en cristal, dessiné et modelé par Paul Legrand en 1879.
C'est Paul Legrand  qui inventa  aussi ces colliers de joaillerie sans fermoir qu'on appelle "Point d'interrogation" que Boucheron continue à réinventer et produire.


"Point d'interrogation" en émeraude et or gris
Note de Cl S, historienne: Les colliers point d'interrogation étaient transformables. Le tour de cou formé d’un mince tube (triangulaire) dans lequel était glissé un ressort (invention géniale) portait un motif végétal, ou floral. Le lierre, la vigne vierge, les fleurs des champs, une feuille de platane, une grappe de raisin…Lequel motif se portait en broche ou en ornement de tête.




1880 - Broche Chardon
.Note de Cl S, historienne: A l'origine la broche comportait une fleur de chardon à droite. Malheureusement la broche a été partagée en deux (un héritage compliqué sans doute) et la fleur a disparu.

Encrier en or et marbre vert par Michel Menu pour Frédéric Boucheron, Paris, vers 1880
formé de deux faunes tenant le pot à encre en marbre vert monté en or en forme de pot à feu, reposant sur une base ronde en marbre vert, le col gravé BOUCHERON PARIS  Revendu par Sotheby's


1880 Photographie de branches de Capillaires par Octave Loeuillard


Broche '' Papillon'' Fréderic Boucheron, Broche trembleuse en forme de papillon, le corps pavé de diamants, les yeux en rubis et les ailes en émaux plique à jour. Monture en or et argent. Poinçon Vers 1880. Dans son écrin. revendu par la maison Boutemy




Pendant de cou avec 8 gros diamants, quatre plus petits aux angles et 1 grosse perle poire au milieu Dessiné et réalisé par Jules Debut chez Boucheron pour l'Exposition universelle de 1878.


La Païva commanda à Boucheron une copie identique, mais elle avait fourni ses propres pierres



1880 dans le Bottin  adresses et téléphone

1873


Je crois intéressant de signaler qu'autrefois , ici en 1875, on accordait des médailles aux membres du personnel des maisons, indiquant ainsi leur participation au travail de la grande maison: ici, Jules Debut Legrand, Loeuillard pour Boucheron.


1880 des Châtelaines par Boucheron


Bonbonnière ronde en or et pierres précieuses sertie d'un camée de Marie de Médicis en agate, Frédéric Boucheron, Paris, vers 1881 
réalisée par Alfred Menu, pour Boucheron, le camée représentant Marie de Médicis sculpté et signé par Georges Bissinger dans un entourage probablement de diamants taillés en rose et d'émeraudes taillées en triangle, les bordures et la bâte repercées, le dessous gravé Fic Boucheron / Paris, numérotée : 163  


Ci-dessus et dessous une coupe pour bonbons



Ce médaillon scarabée a été sculpté dans un grenat puis monté sur or  par Menu en 1882


Rose épanouie diamants, par Loeuillard pour Boucheron


Etait-ce une commande? ......c'est une parure  style ancien, fabriquée avec des pièces anciennes et  des montures filigranes vers 1880.


Très beau collier  "Plume de Paon" commandé à Boucheron en 1883 par le Grand Duc Alexis



Vers 1880  cet étonnant vase, quatre pans en acier damasquiné et or de différentes couleurs par  Tissot pour Boucheron



Un collier Eugene Richet pour Boucheron




Un collier serpent tout diamant vers l'année 1885, plus tard la "Belle Otéro" s'en vit offrir un.



Un autre collier  rubis et diamant fabriqué par Boucheron pour Marie Louise Mackay en 1888, mais ces quelques bijoux ne  permettent pas de voir quelle importance pouvait avoir à l'époque, une seule cliente car Madame Mackay de 1876 à 1902 a passé commande 102 fois Chez Frédéric .

Bijoutier à l'origine de nombreuses pièces de la collection, Bapst assiste à la vente aux enchères des diamants de la Couronne, soucieux de racheter quelques-unes de ses plus belles créations. Mais il a fait face à un éventail intimidant de concurrents. Des bijoutiers prospères et ambitieux de partout étaient venus enchérir sur ce trésor. L'étoile montante de la joaillerie française, Frédéric Boucheron, a fait une présence remarquée dans le public. Bonynge, représentant la couronne anglaise, était là. Et Tiffany & Co. est venue des États-Unis, prête à dépenser beaucoup d'argent pour apporter les célèbres diamants et joyaux de la couronne de l'Ancien Monde au Nouveau Monde.

En 1887 donc, Frédéric se rend à la vente des joyaux de la couronne impériale française, cette vente avait attiré tous les possibles acheteurs du monde entier , parmi lesquels Tiffany qui disposait de moyens considérables.
Le 23 mai c'était la vente du grand peigne de l'Impératrice Eugénie, le bijou très important fut vendu démonté en 18 lots  et Frédéric put acheter  le beau diamant navette de 6carats 22-32 qu'il désirait pour offrir à sa femme.
 Décrit en 1691 "Un grand diamant épais, donné à la couronne par Monsieur le cardinal Mazarin, appelé le grand Mazarin, taillé en table carrée, de très belle eau un peu vineuse, net, qui manque de pierres en ses quatre coins, pesant 21 cts fort, estimé 75.000 livres." pesant 18, 22/32 cts, n° 46 de la vente, vendu 101.000 francs, acheté par Boucheron.
21 carats forts??? cela complique encore les choses, mais en vérité tous les diamants de la couronne ont été plus ou moins retaillés et l inventaire de 1774 après le décès de Louis XV, comparé a celui de 1691 révèle que le grand Mazarin avait été retaillé en "beau brillant"


Sur cette photo, les diamants achetés par Boucheron sont marqués d'un point rouge.

Frédéric acheta donc le diamant de 6cts 28
Les deux premieres pampilles de chaque coté de la pampille centrale, une croix de dix diamants, un diamant de 14 carats et un de 18 carats ; "le grand Mazarin" de 18 carats, un autre de 16 carats qui n'était pas le Mazarin annoncé.
Même si Boucheron et d'autres, à la vente aux enchères ont acheté des biens précieux, ils n'ont probablement pas été en mesure d'en acquérir autant qu'ils en avaient l'intention. La firme américaine Tiffany & Co. faisait grimper les prix. Mouton noir de la vente aux enchères, Tiffany a finalement emporté plus d'un tiers de la marchandise. 
Note de Cl S, historienne: le diamant de Gabrielle fait seulement 6 carats 28/32. D’où l’erreur de numérotation sur le peigne de l’impératrice.
Les 2 Mazarins font : respectivement 18 carats 22/32 et 16 carats 9/16 , ils seront vendus à un client Russe.
Boucheron ne sera pas le seul joaillier français à acheter des bijoux lors de cette vente, il ne faut pas oublier Vever, Aucoc et Bapst. Aucune des pierres achetées pas Boucheron n’a été retrouvée. Les successions et les changements de style ont été fatals pour tous ces diamants historiques.


Lorsque Boucheron a remporté le Grand Mazarin à la vente, il était ravi. Le diamant d'environ 18,5 carats était l'un des dix-huit diamants, d'une taille allant de 8 à 54 carats, qui avaient été légués à Louis XIV par le cardinal Mazarin en 1661. Ces diamants formaient le socle de la collection de diamants de la couronne française et pouvaient être retracés à travers les différents règnes des rois et des empereurs comme pierres centrales de leurs joyaux les plus impressionnants.



1888






FRÉDÉRIC BOUCHERON ANNÉES 1888-1889 GRANDE ET RARE BROCHE LILAS
Elle représente une branche de lilas traitée au naturel. Les feuilles pavées de diamants taille brillant (TA). Chacune des fleurettes est également rehaussée de diamants taille brillant.
Monture en or jaune 18K et argent. Poids brut : 72,71 gr. Dimensions : 14,7 x 7,2 cm revendue par la maison Tajan

Cette broche a été fabriquée en 1889 pour une occasion très spéciale. Le roi Ferdinand de Bulgarie l'a offerte à la jeune comtesse Anna de Grenaud Saint Christophe le jour de son mariage avec Dimitri Stancioff, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Royaume. Ses titres sont décrits comme suit, "Gentilhomme de la Maison et Chef du Cabinet Secret de Son Altesse Royale le Prince de Bulgarie". Comme l'a écrit la comtesse dans ses Mémoires, l'annonce du mariage a été publiée lors d'un dîner organisé au Palais-Royal, où elle était la demoiselle d'honneur de la princesse Clémentine, mère de Ferdinand.

Anna de Grenaud Saint Christophe a reçu ce magnifique cadeau en signe d'une profonde amitié. Le sujet des lilas est un souvenir de sa jeunesse et du château où elle a grandi en Haute-Savoie. Monsieur de Bourboulon, secrétaire du roi Ferdinand, a écrit dans ses Mémoires des éloges élogieux de la broche lilas, nous donnant toutes les informations sur ce bijou réalisé par Frédéric Boucheron. Le prince Ferdinand de Bulgarie a généreusement fait don de la dot de mariage de sa future épouse Marie-Louise de Bourbon-Parme. On peut citer le coût de 53 000 francs or pour la couronne seule. De par sa passion pour la joaillerie et les pierres précieuses, le Prince Ferdinand noue une forte amitié avec Frédéric Boucheron.
« Enfin, j'ai déballé et exposé le fameux lilas en diamant réalisé pour Mademoiselle de Grenaud, dont le symbole était cette fleur. Le prince Ferdinand en fut ébloui, le sentant longtemps, le faisant briller en connaisseur et en artiste. Je lui expliquai que Boucheron mettait tout son art dans l'exécution de cette pièce et qu'il copiait une branche de lilas naturel, montant de diamant chaque petite corolle, une à une, afin de composer la pleine fleur. »
Comte Robert de Bourboulon dans "Souvenirs de Bulgarie"



1888


1889 l' Exposition universelle (la dixième) se déroule à Paris, Frédéric Boucheron y participe, il décrochera un grand prix et recevra la croix d'Officier de la Légion d'Honneur


1889 Notons la découverte de diamants en Afrique du Sud



1889  Collier rang de perles et couronnettes


Gilles Néret dans son excellent livre sur les Boucheron décrit ce vase comme étant en cristal de roche fumé avec dragon en or émaillé, réalisé pour l exposition universelle de 1889 mais cette page de la revue des Arts Décoratifs  de l'époque,  nous dit que ce vase est en  Strass (Verre au plomb) avec un dragon en or fin ciselé et émaillé.
Qui a tort ou raison , je ne sais!!!!
Note de Cl S, historienne: Le vase dragon : je confirme qu’il était bien en or , sur le livre de stock il est indiqué qu’il comportait 2,631 kg d’or. Invendu il a été fondu en 1917 par Louis B.




Diadème Ruban 


Branche de Mimosa

1889 grappe de raisins par Gallois pour Boucheron



1889 Composition de Basset pour Boucheron



Pendule en buis  des Carpates , vermeil sculpté et panneaux émaillés or dont le décor symbolise les heures du jour et de la nuit; rossignol, chouette. Le modèle et la sculpture du bois sont de Becker, la monture et la ciselure de Menu 21 cm de haut 



Blotting sculpture de Becker


C'est une boucle de ceinture (c'était quand meme mieux qu'actuellement le H de Hermès) avec deux lionnes en or qui prennent appui sur une tête de lion sculptée dans du jade et entre leurs gueules une boule de cornaline. Modèle de Hirtz, exécutée par Espinasse et Varangoz



En 1889 le fameux collier de Madame M Mackay devint un collier noeud sur un dessin de Paul Legrand et obtint un grand prix et en mai 1890 , ce collier fut encore remonté sur un dessin de Jules Debut avec ce saphir de 159 carats entourés de diamants




1890


Dans la revue des arts décoratifs la supériorité de F.Boucheron  en matière d'émaux sur les Allemands et les Russes.


vers 1890, signé Boucheron, Paris,  Or jaune 18 carats (poinçon français),  Taille/Dimensions : 20,8 cm 
Poids brut : 50,2 grammes boîte Boucheron bleue  revendue par Christie's



1882 dans la revue des arts décoratifs



Mais d'après Gilles Néret  cette crosse d'évêque représentant Saint Michel terrassant le démon daterait de 1884, exécutée par Kuyl, sur un modèle de P.Legrand et sculptée par E.Pascal, elle est en argent doré, fleurs en émaux translucides, cloisonnés d'or avec pierres de couleurs et roses diamants Peut être avait elle été dessinée en 1882 et réalisée en 1884?



La maison Sotheby's le date de la fin du XIX ème  ce collier en argent, or, diamant, pierre de couleur.
Le collier conçu comme une vigne sinueuse avec un fermoir en forme de nœud, supportant un pendentif en forme de vase fleuri surmonté d'un motif de nœud supplémentaire, le vase serti d'un diamant demi-briolette mesurant environ 13,5 sur 8,4 mm, les fleurs rehaussées par des rubis, des saphirs et des émeraudes de tailles diverses, sertis de diamants taillés en rose, longueur 13 pouces, avec dosage français et poinçons de maître. Avec boîte signée et équipée.




Les manches avec l'initiale cyrillique "Yu" pour Yusupov sous une couronne princière, l'initiale découpée sur les fourchettes et les cuillères, comprenant : douze fourchettes de table, six cuillères de table, douze couteaux de table équipés de lames en acier, six fourchettes à condiments, douze dessert Cuillères, douze cuillères à café, une paire de serveurs (une fourchette et une tranche), chaque pièce avec des marques d'importation russes et la norme 91 (une fourchette de table avec la marque de fabricant français non identifiée RL sous la couronne)
Provenance
Prince Felix Yusupov, Paris 
Le présent lot vendu accompagné d'un document de Simon Beilitz (Beliz) confirmant sa vente des couverts aux Barosins en 1938. L'émigré russe né à Riga Simon L'vovich Beilitz (1898-1980) s'installe à Paris au milieu des années vingt, où il a créé une petite mais importante galerie d'art russe dans son appartement. Il a acheté de nombreux trésors impériaux russes à des aristocrates russes pauvres en émigration.


La belle otéro





Boucheron travailla beaucoup pour les "horizontales" celles qui gagnaient autant leur vie de nuit que de jour, et en 1894 la "Belle Otero" de son vrai nom, Augustine Otéro Iglesias, qui aimait qu'on l'appelle "la Comtesse Otéro" apporta un nombre de bijoux très important afin que, démontés ils permettent à Frédéric Boucheron de lui refaire d'autres bijoux avec 13 brillants, 1 rubis non montés. 584 diamants pour 189 carats, 23 rubis, 11 carats, 19 saphirs pour 18 carats, et 128 petits diamants pour en faire un pièce de corsage "Bleu Blanc Rouge"




En 1893, Lucien Hirtz devint premier dessinateur de la maison Boucheron, Frédéric Boucheron, amena à l'excellence nombre de ses apprentis ou de ses ouvriers du temps où on ne considérait pas ses bijoutiers comme des employés, mais comme des compagnons. 

La Galerie Tadéma de Londres a vu passer entre ses mains cette broche symboliste en forme de tête de guépard couronnée de deux serpents
Diamant émeraude perle d'or, L 3,50 cm  | L 3,80 cm 
Marques Indistinctes: 'M' ou 'W' Etui ajusté à la broche, 10 diamants taille rose 0,10 cts  C'est une Broche dessinée par Lucien Hirtz et réalisée par Boucheron en 1900.

Frédéric Boucheron avait agrandi son magasin de la galerie de Valois à deux reprises en 1869 et 1876, jusqu'à occuper quatre arcades et pour se rapprocher du quartier de la mode qu'était devenue la rue de la Paix il s'installa au 26 place Vendôme en 1893


C'est de la place Vendôme que Frédéric Boucheron va se préparer au choc culturel de l'Exposition Universelle de 1900. Frédéric va exposer à L'exposition de Chicago, il va partager avec Henri Vever  le Pavillon central. C'est là qu'il exposera une grande parure de très importants saphirs du même style que le collier Mackay, de belles perles, des rubis dont un de plus de 20 carats, des pierreries, des colliers, des couronnettes,  des diadèmes, des objets d'art, entre autres des pièces en ivoire, des bonbonnières, des boites à timbres-poste, des encriers, des boites à poudre….


Frédéric Boucheron fit beaucoup pour la profession en particulier la création d'une école de dessin rue de Jussienne à Paris


Vase en cristal de roche fumé monté sur du vermeil avec un décor de chrysanthème Le cristal fut réalisé par Berquin-Varengoz, la monture de R.Dinée en 1894 Ce vase est conservé au Musée des Arts décoratifs


1895 Georges Radius obtient la Légion d'Honneur



Legion d' Honneur de 1895




UNE BOUCLE DE CEINTURE ANCIENNE MULTI-GEMME ET OR, PAR BOUCHERON
Conçue comme deux dauphins baroques en or sculpté opposés, avec des yeux de cabochon en grenat démantoïde, rehaussés d'un zircon brun taille ovale entre leurs queues et d'un zircon brun taille coussin entre leurs bouches, vers 1900, 3 7/8 ins., avec poinçons français pour l'or 18 carats
Signé Boucheron, Paris, no. P364 revendue par Christie's



1895 Large bol avec trois portraits d'après Lucien Lévy-Dhurmer
Création en argent forgé et émaillé de Lucien Hirtz, pour Frédéric Boucheron, 1895 Collection privée


J'ai pris cette photo moi-même du portrait de Frédéric Boucheron peint par Aimé Morot: en 1895 en arrière-plan , la place Vendôme.


Frédéric Boucheron


J'ai pu photographier aussi ce magnifique petit salon chinois avec des murs en laque, le magasin de la place Vendôme a subi d'importants travaux mais François-Henri Pinault, Président-Directeur général de Kering, a conservé ce merveilleux salon.


Gilles Zalulyan m'a adressé une photo de cette pendule qu'ils vendent à Hong Kong



1895 C'est un arrosoir en Vermeil, décoré de poissons jaillissants des vagues par Lucien Hirtz ciselure de Richard, orfèvrerie par Mangin 185m/m de haut 

Boucheron était un fin observateur de la nature et a apporté quelque chose de plus que réaliste à la traduction de plantes vivantes en bijoux. Ses bijoux symbolisaient tout ce que le millionnaire voyageur américain recherchait dans l'Europe de la fin du XIXe siècle. C'était audacieux, original, chic et d'une superbe qualité. L'entreprise s'installe place Vendôme en 1893. La succursale est ouverte à Moscou en 1902, mais Frédéric n'a pas vécu pour voir l'entreprise établie à Londres et à New York l'année suivante. C'est son fils Louis qui développera ces succursales

En 1897 Frédéric Boucheron au vu du grand nombre de clients Russes qui achètent à Paris, ouvre sa première succursale étrangère à Moscou . Frédéric avait conservé tout le décor de son ancien magasin galerie de Valois au Palais Royal et il le réinstalle à Moscou au Pont des Maréchaux. C'est à dire les boiseries  au complet, les vitrines, les meubles et jusqu'aux lustres
Malheureusement son fils devra fermer cette maison de Moscou en 1911 


Frédéric Boucheron a choisi le thème de la nature en contraste avec toute cette « parure » de pâte. Il a lancé une nouvelle tendance avec des dessins mettant en vedette des têtes de chardon, des feuilles de platane et des bouquets de fleurs rustiques, qui ont été épinglés sur le devant des corsages ou transformés en colliers et châtelaines. Il lance également des dessins en émaux translucides, alors revenus à la mode, qui s'inspirent des écrits de Benvenuto Cellini à François Ier. Frédéric s'intéresse vivement aux idées nouvelles et aux inventions. Grand spécialiste de la gravure au diamant et de l'incrustation d'or sur acier bleui, il combine des matériaux simples de manière totalement originale ; le cristal de roche et le bois, par exemple, étaient assortis aux pierres précieuses les plus rares. (
les Maitres Joailliers 1900)



1898 Magasin de Boucheron place Vendôme, le premier étage est toujours occupé par Léontine

Willaz Silverman dans ses traductions des cahiers de Vever nous permet de voir un menu de repas en 1898 auquel participait Frédéric Boucheron:

C’est cet excellent Félix Despres qui a organisé cette petite fête en l’honneur de ma décoration. On me fait un accueil trés cordial et tous me témoignent beaucoup de sympathie. Je suis a la droite de Aucoc, qui préside — puis à ma droite Boucheron Boin Labouriau etc. Paul est à la gauche du Président, puis Massin Radius etc. En face, au centre Hénin le plus ancien Vice-President ; à sa droite, Mascuraud, Soufflot — à sa gauche Chaveton, Langoulant, etc.

Excellent diner : Huitres de Zélande — Potage Bisque et oxtail, Hors—d'oeuvre, Crevette beurre harengs Russes — sole maréchale ~ Rables de chevreuil Grand Veneur — Poulardes truffées Rossini ~ Sorbets fine champagne — Bécasses et perdreaux — Salade — Pâté de foie gras de Strasbourg — Asperges sauces crème — Glace sucrée — Gaufres — fromages, fruits, dessert — Vins : Chablis Moutonne 1884 — Médoc en Carafes — Château Morin 1885 ~ Beaune Hospice Bourgogne 1881 — Champagne Moët Café — Liqueurs — Cigares — Au champagne, Aucoc se lève et porte un toast,

1898 Vever dans ses cahiers, rédige une note un peu acide sur Boucheron et nous apprend que lui, Vever  pesait 76kgs6
 Ensuite, à la Chambre Syndicale, avec Marest pour les fiches de la Bibliothèque. J'examine par la
Même occasion les albums de photos de Boucheron. Sa joaillerie a bien vieilli, et même les pièces qui ont fait sensation à l'Exposition de 89, telles que la grappe de raisins, le cyclamen, le lilas, le chardon,
etc, ne sont plus dans le mouvement. Son album de pièces d'art et d'orfèvrerie est intéressant en ce sens qu'il montre quelle grande production on a produit dans cette maison. Mais ce ne sont pas des objets raffinés, ni même de bon goût. Allons ! On a fait des progrès depuis, tant mieux ! L'après-midi, vu André Bouilhet à qui je propose de faire des articles sur l'orfèvrerie pour l'Art et Décoration ; j'avais parlé de lui à Lévy qui m'a prié de le pressentir à ce sujet.
Je commence la préparation de l'inventaire par l'entrée fastidieuse des marchandises !... Au Hamman, je pèse 76k600 après massage.


UN ETUI A POUDRE EN IVOIRE, EMAIL ET OR DE LA FIN DU XIXEME SIECLE, PAR BOUCHERON revendu par Christie's
L'étui circulaire feuillagé en ivoire sculpté, décoré de tulipes en émail multicolore et de motifs floraux, le dessus centré d'un rubis cabochon dans un entourage en émail bleu, s'ouvrant pour révéler un compartiment contenant une plume houppette à manche feuillagé en ivoire sculpté, 1899, 5,5 cm, avec poinçons français pour l'or
Signé FIC Boucheron Paris pour Frédéric Boucheron


Encrier de Le Saché pour Boucheron


Flacon de Le Saché pour Boucheron

Georges Le Saché travailla pour Boucheron comme joaillier entre 1887 et 1920, créant des objets tels que des encriers, des bouteilles, des montres et des boîtes. Son nom faisait partie du groupe sélect de joailliers choisis par Frédéric Boucheron pour figurer à l'Exposition universelle de Paris en 1900.


1900

Le célèbre Hugo, maître d'hôtel chez Maxim's, rapporte dans ses mémoires une anecdote qui illustre admirablement ce contraste. Un jour La Belle Otéro dînait au restaurant. Frédérique Boucheron avait autrefois créé pour elle une sorte de corsage entièrement fait de diamants, et à cette occasion elle était '''couverte de la tête aux pieds de bijoux étincelants. La table réservée à sa rivale, Liane de Pougy, était toujours inoccupée. Enfin cette dernière fit son entrée majestueuse. Elle était vêtue d'une robe de velours noir simple et sans fioritures ; le compagnon de sa dame a suivi dans son sillage. Les convives furent étonnés, puis absolument stupéfaits lorsque Madame Liane enleva le chapeau et le manteau portés par sa servante pour révéler la jeune fille, couverte de tous ses bijoux inestimables. Au milieu d'applaudissements sauvages, Madame Liane et son escorte, le comte de T., prirent place. Madame Otéro se leva avec colère et quitta le restaurant, jurant furieusement en espagnol en passant devant la table de Liane.(Livre les Maîtres joailliers)

Paul Legrand dessinateur de Boucheron, eut l'idée de mettre des rondelles facettées en diamants entre les perles qui avaient été taillées par C.Bordincks

Le rêve de tous les lapidaires était d'arriver à graver des diamants. Bordincks  originaire d'Anvers mais fixé à Paris avait même réussi à tailler une bague entière dans du diamants, cette bague dont le diamant  a été gravé par Bordincks avec un chiffre "FB." sur monture or vers 1900

Cette broche papillon  avec 4 ailes en diamants gravés  le corps est un rubis coussin plus un diamant briolette en forme de poire, monture "en tremblant" vers 1894

Voir mon article  sur les diamants gravés de Boucheron : https://www.richardjeanjacques.com/2015/02/les-diamants-graves-de-boucheron-et.html


1900-au mois de Mai dans le journal "La Mode et le bijou" 
La FRATERNELLE

Ce fut une grande fête cette Assemblée générale qui le 20 mars rendit bien étroit le vaste amphithéâtre des Arts et Métiers. Fête rendue solennelle par la présence, du Président de la Chambre des Députés.

M. Deschanel avait, en effet, accepté la Présidence d'honneur de cette réunion où, fondateurs, collaborateurs et bénéficiaires célébraient le 25e anniversaire de « La Fraternelle ». Dans le langage élevé et attachant qui le caractérise, M. Deschanel a traité avec une remarquable ampleur de vue les questions de mutualité, bases fondamentales de cette Société.

Le grand bienfaiteur de « La Fraternelle » celui qui depuis 25 années la dirige et l'a rendue si belle et si forte, tant par son action personnelle que par les dévouements qu'il a su joindre au sien. M. Frédéric. Boucheron, a été chaleureusement félicité à l'occasion du 25e anniversaire de sa présidence.

De nombreux personnages politiques, parmi lesquels je citerai MM. Mesureur, vice-président de la Chambre des Députés ; Léon Bourgeois, ancien Président du Conseil des Ministres ; Lourdes, sénateur, ancien Ministre du Commerce, avaient tenu à unir la manifestation de leur haute estime aux témoignages de la profonde et unanime reconnaissance qui entourait M. F. Boucheron.

Un livre d'or revêtu de signatures par centaines rappellera à M. Boucheron ce bel anniversaire, ineffaçable souvenir pour tous ceux qui, de près ou de loin, saluent les hommes de valeur qui « fraternellement » se sont attachés à cette oeuvre et à plusieurs autres, aussi humanitaires.

La joie de tous a été complète puisqu'une médaille de bronze et deux médailles d'argent furent décernées à des membres du Conseil de la « Fraternelle », puisque. M. René Huot, le vaillant et distingué secrétaire de la Société a reçu les palmes académiques, puisqu'enfin la Croix de chevalier de la Légion d'honneur a été attachée à la poitrine de M. Georges Richard, membre du Conseil d'administration de la « Fraternelle ».M. Aucoc, le sympathique président, de la Chambre Syndicale de la Bijouterie a présidé le banquet qui, le soir, réunissait en une intimité familiale tous les membres de la « Fraternelle « et clôturait dignement cette belle journée. 


UNE PAIRE DE BOUGEOIRS ''FLAMBEAUX'', VERS 1900
Argent vermeil ciselé, ivoire ciselé et émail translucide. Signé F. Boucheron et Emile Guillaume , avec poinçons d'orfèvre et Minerve. 32,5 cm. haut



HORLOGE EN CRISTAL DE ROCHE, ÉMAIL ET PERLES, BOUCHERON
Cristal de roche givré, émail, perles de rocaille, pâte, argent et or, vers 1900 et après, 12,3x8,9x4,2 cm, cadran signé Boucheron, boîtier Boucheron équipé rouge

Anciennement dans la collection de Mme Flora Sassoon (1859-1936) revendu par Sotheby's
Collier en forme de V en perles naturelles, perles et diamants, attribué à Boucheron, vers 1900
Conçue comme une vigne, les feuilles serties de diamants taille coussin et taille rose, le fruit composé de perles naturelles et de perles, non signé, seulement trois perles testées.



1900


1900:Cette verseuse de style oriental, est décorée sur la panse de plumes de Paon, elle est en argent repoussé et ciselé, en partie doré, incrustée d'améthystes cabochon Elle fut dessinée par Lucien Hirtz puis exécutée par Mangin pour Boucheron la hauteur est de 150 m/m et le diamètre de la panse est de 91 m/m Elle fait partie de la collection Boucheron et se trouve en photo dans l'excellent livre de Gilles Néret "Boucheron Histoire d'une dynastie de joailliers"
C'est un excellent livre , un vrai livre d'Histoire sur la maison Boucheron aux éditions "Pont Royal"



1900


1900Christie's a revendu cette pièce, une garniture de bureau en argent doré et émaux qui vers 1900 avait été exécutée pour le Vice-Roi d'Egypte.


Idem 1900



Photo de 1900 parue dans la revue de la bijouterie en 1901.  Broche Junon en Jade, émaux, saphirs jaunes et diamants et c'est extraordinaire de retrouver ce bijou plus de 100 ans après au catalogue d'une maison de vente.



Voici la broche Junon de nos jours, dans une vente Christie's, ce bijou a été conçu et fabriqué par Boucheron. Elle a été exposée à l'Exposition universelle de Paris en 1900 et c'est l'un des joyaux, témoins de l'Art Nouveau. Junon est sculpté en jade blanc. Dans la mythologie Romaine, Junon, en latin Juno, est la reine des dieux et protectrice du mariage. Fille de Rhéa et de Saturne, elle est à la fois sœur et épouse de Jupiter. Ses attributs sont le paon que l' on retrouve sur ce bijou un sceptre surmonté d'un coucou et une grenade, symbole de l'amour conjugal, le lys et la vache.
Protectrice des femmes, elle symbolise le mariage lorsqu'elle est représentée recouverte de voiles, et elle est associée à la fécondité lorsqu'elle en tient l'emblème : la pomme de grenade.



1900 Ornement de corsage par Boucheron Revue de la Bijouterie Joaillerie



1900 Collier émeraude, rubis et diamants Revue de la Bijouterie Joaillerie


1901

La Maison Moderne vendait des bijoux dans le plus pur goût Art nouveau de Paul Follot, Maurice Dufrène et Manuel Orazi. Des entreprises plus traditionnelles comme celle fondée par Frédéric Boucheron en 1858 fait certaines concessions aux modes de 1900 comme en témoignent par exemple les dessins de L. Hirtz pour Boucheron, publiés dans l'hiver 1901 Studio numéro spécial sur les bijoux et les éventails.(Encyclopédie Phaidon des arts décoratifs, 1890-1940)



Note de Cl S, historienne:Le diadème nid d’abeille a été légué par Lady Greville à la reine d’Angleterre qui , très snob , souhaitait que ses bijoux soient porté par une reine. La queen Mum et maintenant l’épouse de Charles le portent lors de cérémonies officielles.


Etonnant, mais !!!! je n'ai jamais vu cette pendulette c'est donc une petite pendule en or et émail, elle est de Hirtz et a été réalisée par Boucheron, son nom : Le jour et la nuit.



L'Exposition universelle de 1900 et toute sa carrière firent qu il fût élevé au grade de Commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur. Fait rare pour un joaillier






1902



BROCHE ART NOUVEAU ÉMAIL, SAPHIRS ET DIAMANTS PAR BOUCHERON, 1902
Figurant une cigale, les ailes en trembleuse en émail à-jour bleu et vert ornées de saphirs calibrés, l'abdomen et la tête sertis de diamants taille ancienne et diamants taillés en roses et de saphirs, les yeux ponctués de cabochons de chrysobéryl, monture en argent (800) et or 18K (750), poinçon français, système de broche détachable. Hauteur: 9,8 cm. (3 ½ in.) ; Largeur: 4,3 cm. (1 ½ in.)
Non signée accompagnée d'un certificat de la maison Boucheron , porte un poinçon FB, Poids: 33.25 g




Dans la revue de la Bijouterie Joaillerie, Orfèvrerie:

Le char funèbre disparaissait sous les fleurs. Les principales sociétés de la corporation, la Chambre syndicale, la Fraternelle, la Maison de Retraite, la Société d'Encouragement, l'Orphelinat de la Bijouterie, étaient représentées par des délégations, et avaient envoyé, ainsi que la Chambre syndicale des négociants en diamants et la Société des ouvriers joailliers, d'immenses et magnifiques couronnes. La Fraternelle avait, de plus, déposé sur le char une superbe palme ciselée et dorée. Le Conseil d'administration de cette société tout entier accompagnait à sa dernière demeure son regretté président.
Au cimetière Montmartre, où avait lieu l'inhumation, M. L. Aucoc, président de la Chambre syndicale, a résumé la vie du défunt dans le discours suivant :
Lorsque, tout dernièrement, j'appris que M. Boucheron était rentré malade à Paris, j'avais espéré que sa robuste constitution aurait eu raison de la crise. Il n'en a pas été malheureusement ainsi, et malgré les soins de tout instant que lui ont prodigués sa noble femme et son fils chéri, il a rendu dans la nuit de mardi le dernier soupir. Dès que la nouvelle de sa mort a été connue, elle a plongé dans une profonde tristesse non seulement sa famille et ses amis, mais encore la Corporation tout entière. Quel vide immense va laisser derrière elle cette existence si-bien et si utilement remplie ? Mon coeur déborde d'émotion, aussi je crains de n'être pas à la hauteur de la tâche qui m'incombe !
Boucheron a commencé son apprentissage à quinze ans. Après avoir été ouvrier jusqu'à l'âge de vingt-trois ans, il entra comme commis dans la maison Tixier-Deschamps, au Palais-Royal. En 1858, il ouvrit un magasin, galerie de Valois. Ses débuts furent des plus modestes, mais grâce à son activité et à son goût exquis, sa maison se développa rapidement. Après avoir successivement occupé deux, trois, quatre arcades au Palais-Royal, son magasin attira l'élite de la société. Sa renommée grandit sans arrêt et son premier succès s'affirma éclatant, lors de l'Exposition universelle de 1867. Encouragé par ses premiers débuts, Boucheron étendit le cercle de ses affaires en prenant part, à l'étranger, à toutes les Expositions universelles, et à la suite de l'Exposition de Philadelphie, en 1876, il reçut la croix de chevalier de la Légion d'honneur. C'était la légitime récompense de ses efforts. A l'Exposition universelle de 1878, il obtint un grand prix, que lui décerna, à l'unanimité, le jury international. Au point où Boucheron en était arrivé, il eût été difficile pour un autre que lui de s'y maintenir. Tous les jours recherchant ce qui était beau et nouveau, il continua néanmoins, en progressant encore ; à l'Exposition universelle de 1889, il obtenait un grand prix pour l'excellence de sa production et recevait la rosette d'officier de la Légion d'honneur. Dès lors, sa réputation devient universelle, et il est classé comme l'un des premiers joailliers du monde entier.

Un éloge Funèbre rappela le coté social de Frédéric Boucheron à une époque où il n'y avait pas de sécurité sociale et autres organes de protection:


En effet, dès 1866, Boucheron avait fait partie de la Chambre syndicale, et, en 1873, il en était déjà le vice-président. Nommé président en 1887, il ne quitta ce poste qu'en 1890 et fut nommé à l'unanimité président honoraire. Nous avons tous présents à la mémoire les travaux qui ont été accomplis à la Chambre syndicale pendant sa présidence. Grâce à son tact et à sa bienveillance, plusieurs difficultés graves ont été aplanies, et si notre Syndicat jouit aujourd'hui d'une réputation à l'abri de toute critique, c'est en grande partie grâce à l'impulsion généreuse que lui avait donnée Boucheron.

Mais, à côté des brillantes qualités d'homme d'affaires qu'il possédait à l'excès, Boucheron avait en lui une bienveillance et une bonté dont tous nous avons pu apprécier le caractère exquis et dont nous garderons le plus précieux souvenir. Désireux de faire profiter les humbles de son succès, il a donné à plusieurs reprises des preuves à la fois discrètes et éclatantes de sa générosité. Dès 1874, il aidait à la fondation de la Société d'Encouragement de la Bijouterie, et plus tard, en 1890, il fondait un prix de 400 francs, destiné à être remis chaque année, comme bourse de voyage, à un jeune ouvrier désirant se perfectionner à l'Etranger.  Je suis l'interprète de cette Société, en l'absence de son président, M.Froment-Meurice, pour remercier une dernière fois le généreux donateur.

En 1875, il contribuait à l'organisation de la caisse des retraites de la Fraternelle. Les ouvriers n'oublieront pas ce qu'ils doivent de reconnaissance à celui qui, pendant plus de vingt-cinq ans, a présidé aux travaux de cette société. Je laisse au vice-président de la Fraternelle le soin de retracer cette belle page de la vie de Boucheron.

L'orphelinat de la Bijouterie était aussi l'objet de sa sollicitude et son nom reste à jamais inscrit dans les annales de cette Société. Après avoir pensé aux orphelins et aux ouvriers, Boucheron s'est associé d'une façon grandiose à l'idée, que plusieurs de nos confrères avaient émise, de fonder une maison de retraite. Depuis longtemps, nous nous préoccupions du sort de nos vieux ouvriers; à plusieurs reprises, j'avais eu avec Boucheron des conférences sur le moyen pratique d'atteindre notre but, quant, à la date du 12 décembre 1899, je reçus une lettre touchante, comme il savait en écrire, dans laquelle il m'annonçait qu'il mettait à la disposition de l'œuvre projetée une somme de 100.000 francs. Malgré toute notre diligence, nous n'avons pu acquérir encore l'immeuble souhaité. Je n'oublierai pas la dernière conversation que j'ai eue avec lui à ce sujet, il y a un mois environ. Je tenais à le mettre au courant de ce que nous avions fait ; il était, du reste, le président d'honneur de cette association, et, tout en regrettant que nous n'ayons pu encore employer une partie de ce capital, il approuvait notre manière de procéder en hospitalisant provisoirement dans une maison existante les vieillards qui nous avaient été recommandés.

La Chambre syndicale a tenu à témoigner sa profonde gratitude envers son ancien président, en lui remettant, le 3 avril dernier, une plaquette d'honneur. C'est le dernier hommage qui lui fut fait, et je sais qu'il y avait été particulièrement sensible. Cette plaquette restera pour sa famille le souvenir vivant de sa belle carrière, hélas ! trop tôt interrompue. Avant de mourir, Boucheron nous a encore donné un salutaire exemple, en recevant, sur sa demande, les secours de la religion.

Repose donc en paix, mon cher président. Puissent les paroles que je viens de prononcer du fond du coeur apporter un léger adoucissement à la douleur de ta généreuse femme et de ton fils si affectueux. C'est au nom de la Corporation tout entière, qui te pleure et qui gardera à jamais le souvenir de tes bienfaits, que je te dis un suprême et dernier adieu.

M. Henri Vever, en sa qualité de vice-président de la Fraternelle, a prononcé en ces termes le suprême adieu :

Au nom de la Fraternelle, je viens dire un dernier adieu à son regretté président, M. Boucheron, qui a montré dans notre Société, plus encore qu'ailleurs, tout ce que pouvait son grand coeur et sa philanthropie.

Lors de la fondation de la caisse de retraites, en 1875, M. Boucheron, bien que n'étant pas encore parvenu à l'âge où l'on songe d'ordinaire à la vieillesse, était déjà préoccupé du sort souvent pénible des ouvriers et des employés de nos industries, lorsque l'âge les atteint.

Il a compris qu'il y avait là de quoi développer son zèle et prodiguer ses actes généreux.

Personne n'ignore les immenses services qu'il nous a rendus. Ils sont tels, que je puis dire ici que la Fraternelle lui doit sa prospérité tout entière.

Lorsque, il y a vingt-sept ans, M. Boucheron a accepté la présidence, il a senti tout le bien qu'il pouvait faire aux ouvriers, qu'il aimait tout particulièrement ; ceux-ci le lui rendaient bien, et nous pouvons rappeler, en ce moment douloureux, devant sa famille si profondément affligée, les manifestations de sympathie, de respectueuse estime et d'affection véritable, qui lui furent adressées en maintes circonstances par tous les sociétaires.




Etait-ce une décision de Frédéric, ou de Louis, mais le magasin de Londres est installé a cet endroit en 1903

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