Elle aurait pu être détruite, au mieux vendue pour partir à l'étranger, heureusement après quelques déboires, elle est toujours là. Jusqu'en 1987 elle était la propriété de la Princesse Clotilde Napoléon et grâce à un don de Monsieur Roberto Polo, collectionneur érudit, elle est désormais au Louvre.
Cette belle Couronne avait été commandée en 1853 par Napoléon III, au Joaillier Alexandre Gabriel Lemmonier qui soit dit en passant est né le 14/5/1818 à Rouen. En or jaune diamants , émeraudes.
Elle échappa à la vente désastreuse des bijoux de la Couronne en 1887, car estimée à l'époque à 40597 francs , elle fut remise en 1875 à l'impératrice Eugénie avec 8 grosses émeraudes, en remboursement d'une somme de 100000 francs que la république devait à l'empereur.
Un article de la Tribune de l'art, signée Daniel Alcouffe, nous rappelle cette pauvre vente sous la III° république, des Diamants de la Couronne, et Daniel Alcouffe résume bien le but de cette vente qui ne s'est pas faite"par appât du gain, mais par haine de la Monarchie"
" L’adversaire le plus efficace de ces derniers fut le fils de Raspail, le député Benjamin Raspail. Il déposa à la Chambre en 1878 une motion demandant la vente, qui fut approuvée, en juin 1882 seulement, par 342 voix contre 85. La même année 1882, fut nommée une commission d’experts chargés de préparer la vente ; elle proposa et obtint heureusement d’épargner quelques pierres et perles qui furent attribuées au Louvre (leRégent la Côte-de-Bretagne), au Muséum d’histoire naturelle et à l’Ecole des Mines. Après des discussions au Sénat, la loi d’aliénation, adoptée en décembre 1886, fut publiée au Journal officiel le 11 janvier 1887, « Les diamants, pierreries et joyaux faisant partie de la collection dite des Diamants de la Couronne (…) seront vendus aux enchères publiques. Le produit de cette vente sera converti en rentes sur l’Etat ».
Le trésor amassé par nos Rois, avait déjà été sérieusement mutilé, sous la révolution, mais Napoléon 1er avait reconstitué ce qui était l'une des plus importantes collections d'Europe. Il fallut 11 jours de vacations publiques, du 12 au 23 mai 1887 pour arriver à bout. Plus de 51403 diamants, 2962 perles, dont la "Régente" de plus de 330 grains des saphirs, des turquoises , des rubis,des émeraudes.
Des experts incompétents qui se félicitèrent d'avoir eu la "bonne idée " de démonter des pièces uniques pour mieux vendre les pierres précieuses séparément.
Il n'y eut pas d'acheteurs passionnés, pas de familles nobles étrangères (a part deux personnes, la Comtesse du Bari, et le Baron de Horn) car les salles des ventes n'étaient pas courues comme maintenant par les mondains ou les nouveaux riches.
Il n'y avait que des professionnels, et quelques rares amateurs.
Parmi les joailliers Français et étrangers présents, Tiffany's emporta les plus beaux diamants pour un montant de 2.000.000 de francs de l'époque.
Quelques pierres échappèrent au massacre.
Ci contre portrait de l'Impératrice Eugénie par Wintherhaller, portant le grand diadème de perles et diamants, des bijoux de la couronne de France. Ce diadème a lui aussi été fabriqué par Gabriel Lemonnier 1998 diamants pour 64 carats, 213 perles pour 490 carats. Lemonnier l'avait éxécuté pour l'Impératrice en 1853 , l'année de son mariage. Vendu à cette pauvre vente de 1887 à Monsieur Julius Jacoby , racheté en 1890, SAS le Prince Albert Von Thurn und taxis pour l'Archiduchesse Marguerite , ce diadème est resté dans la famille jusqu'en 1992 ou il a été acquis par la Société des Amis du Louvre
Merci à Messieurs Jules Grévy et Sadi Carnot pour cette vente ratée, pour cette dispersion idiote des biens de la nation, même les communistes Russes ne le firent pas.