En 1898 les fils de Paul jules Dusausoy transforment la raison sociale et créent une nouvelle société boulevard des Italiens: D'ailleurs, Justin Marie dans son dossier de légion d'honneur déclare être Joaillier depuis 1898.
D'après les experts de la maison Christie's, ce bijou "Lavallière de Dusausoy" daterait de 1905, diamants et platine.
Son premier magasin était situé au 4 boulevard des Italiens
En 1906 dans le journal Messidor
1907: Sur cette publicité Dusausoy est toujours au 4 Bd des Italiens, et c'est ainsi qu'on découvre un bijoutier qui est vraiment le Roi de la "Réclame " comme on appelait la publicité à cette époque bien qu'autrefois baptisée "réclame" ce n'est que vers 1830 que le terme publicité, « action de rendre public » ou « état de ce qui est public » a pris le sens moderne d'« ensemble des moyens utilisés pour faire connaître au public un produit, une entreprise industrielle ou commerciale »
Cette publicité date de 1910 dans le journal "Fémina"
En effet l'un des secrets de la réussite de Justin Dusausoy, c'est le rachat de vieux bijoux. Acheter pas cher, fondre, démonter, et refaire des bijoux neufs, et au passage garder les plus beaux pour se constituer une belle collection et en faire plus tard, un Musée.
1911 le journal "Le Rire" publiera ce type de publicité et Dusausoy sera longtemps client de ce journal.
Et c'est en 1912 que nous voyons Dusausoy installé pour longtemps au 41 boulevard des Capucines
Peut être s'est il séparé d'avec son frère, en tous cas son poinçon est pris sous son seul nom en 1912
1912 Le journal le "Petit Parisien" relate une escroquerie dont Dusausoy fut victime
Voici l immeuble du 41 boulevard des Capucines à Paris, ou se trouvait le magasin de Dusausoy
En 1913 Dusausoy et Bouchet offrent à l'école de Cluses des mouvements de montres très variés pour servir aux exercices des élèves de l'école, n'oublions pas que depuis des années Dusausoy base ses publicités sur le rachat de vieux bijoux pour l or et les pierres précieuses, il se débarrasse ainsi des vieux mouvements qui ne lui servent pas.
Dans le Journal "Le Cri de Paris" il confirme ses rachats d'occasions
En 1914 une publicité de Dusausoy dans le bulletin Paroissial de Paris
Fémina 1914
Article sur Dusausoy dans ce même numéro de Fémina de 1914, les représentants du commerce de la Ville de Paris lui confient la réalisation d'un signet à l occasion de la visite du couple royal d'Angleterre, petit ruban permettant à un lecteur de retrouver la page d’un livre à laquelle il s’était arrêté, mais il y est ajouté un sceau en or ciselé représentant la rose Angleterre avec le chiffre en diamants du Roi Georges V
Justin Dusausoy mobilisé en 1915, cette photo m'a été confiée par Monsieur Dominique Bertrand descendant de
la belle-soeur CODONI de Justin DUSAUSOY, elle était la tante de Jean, Janine et Pierre DUSAUSOY.
Cette génération fut marquée, de par leurs parents par la guerre de 1870 et plus tard par la guerre de 1914. Engagé volontaire le 9 octobre 1896, il est libéré de ses obligations le 20/09/1899 Mobilisé en 1914 comme caporal, passé sergent après la retraite de Belgique, sa blessure s'aggrave et il est versé dans le service auxiliaire, il est démobilisé en 1919 comme adjudant.
1919 dans la revue le cri de Paris Dusausoy annonce qu'il est démobilisé et va reprendre ses expertises et ses rachats de bijoux et pierres précieuses.
Revue "le Cri de Paris" ou il fit beaucoup de réclame
1920 Dusausoy ajoute aux bijoux de nos grands mères l 'éclat de la beauté
En 1921 publicité avec photos dans le journal "Vogue" , couverture ci dessous
Justin Dusausoy sut parfaitement s'adapter a l art nouveau et à l 'art déco en matière de bijoux.
Le cubisme n'était pas qu'une mode décorative, mais une nouvelle façon de voir et de se représenter le monde. Le monde entrait dans une nouvelle ère, influencée par les images sculpturales des "Machines" Le bijou devint pur et minimaliste, noir et blanc, diamants et platine, domination de l onyx qui permettait aussi de créer des "bijoux de deuil"
En effet les classes les plus aisées de la société respectaient une coutume de restriction en matière d'habillement et de bijoux. Les couleurs "clinquantes" ou pas étaient bannies . Je me souviens qu'après guerre, en Bretagne, nombre de familles étaient toujours entre deux deuils, même mes cousins les plus âgés portaient des rubans noirs à leurs vestons en guise de deuil et ce pratiquement jusqu'aux années 80
Cartier et d'autres maisons ont proposé aux femmes de très beaux bijoux qui respectaient cette tradition, les moins aisés achetaient des bijoux en "fantaisie" d'autres utilisaient l argent, l'émail,la marcassite. Cette mode pour les métaux blancs restera une caractéristique de l Art déco au moins jusque dans les années 30 et perdurera ensuite.
L'onyx pour les classes les plus aisées car a cette époque l onyx n'était pas naturellement noire(de nos jours non plus). Des agates blanches a rayures noires, ou des calcédoine, ou du quartz translucide étaient trempées pendant plusieurs mois dans un colorant noir d encre fabriqué en combinat du sucre et de l acide sulfurique ou teinté en noir par un précipité charbonneux.
1921 dans Renaissance de l'Art
Dusausoy n'était pas un "grand", mais il le devint en suivant au même titre que Cartier, Van Cleef et Arpels, Mauboussin, Boivin, Boucheron, Wolfers...et en concevant des bijoux en noir et blanc.
1921 Journal "la Presse"
1922 Publicité dans le "Monde Illustré
En 1922 Justin Dusausoy participe a l'exposition préparatoire des arts décoratifs en 1922, il obtient un Diplôme d honneur à Bruxelles
1922 dans la revue Renaissance de l'Art, à New York il est hors concours
1923 le Petit Parisien
En 1923 à l'exposition d'Amsterdam et en 1924, Justin obtint le grand prix de l' exposition de Rio de Janeiro, et le grand prix de l exposition de Strasbourg. A New York en 1924 il est hors concours.
1924 journal Vogue
1924 dans la Renaissance de l'art
1925 dans la revue Art et Décoration
1925 revue Art et Décoration
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Cliquer pour agrandir toutes les photographies |
Je n'ai pas la date de cette photographie de Janine Dusausoy, fille de Justin qui m'a gentiment été confiée par Mr Bertrand, ce doit être 1925. Elle a un bandeau car elle jouait au tennis.
En 1925, Dusausoy participa à l’ « exposition des arts décoratifs » à Paris, aux côtés des autres joailliers, comme Fouquet,Van Cleef et Arpels, Aucoc, Chaumet et Marchak.
La créatrice Madeleine Chazel participa à la collection exposée ce qui retint l’attention du Président du comité de l’époque, George Fouquet. Cette collection comprenait le bracelet « Stalactite », pour lequel la Maison Dusausoy reçut le Grand Prix.
Ce n'est pas une broche très importante en volume environ 6 cm , mais je trouve que c'est une oeuvre majeure surtout en 1925, variétés des matières, lignes inspirées du cubisme, diamants, rubis cabochon et baguettes saphirs et émeraudes pour s harmoniser avec l opale!!!!
Sa carte de visite
Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes 1925 carte réclame pour Dusausoy réalisée par Draeger et Pierre Carrel
1925 le Petit parisien
Madame Raulet dans son livre "Bijoux Art Déco" précise qu'à cette époque "certains noms sont ainsi associés aux Maisons dont ils assurent la renommée: Louis Fertey pour Georges Fouquet, Hirtz et Massé pour Boucheron, Madeleine Chazel pour Dusausoy, Pierre-Yves Mauboussin et Maurice Velay pour ... Mauboussin, Belperron pour Boivin, Charles Jacquot et Jeanne Toussaint pour Cartier
Dans le "Petit Parisien"
1925 Renaissance de l'Art page consacrée à Dusausoy
Étude de collier diamant, émeraudes, rubis par Dusausoy
1925 Bracelet Stalactite en bas de cette page : La designer Madeleine Chazel participa à la collection exposée ce qui retint l’attention du Président du comité de l’époque, George Fouquet. Cette collection comprenait le bracelet « Stalactite », pour lequel la Maison Dusausoy reçu le Grand Prix.
Par exemple ce pendentif qui se trouve sur la page du catalogue du "Grand négoce" de 1925 était en platine, diamants, corail, jaspe brun et Onyx et le diamant central pesait 36 carats.
Une découverte !!!1912 journal le gaulois le 23-3-1912
Étrange
découverte On sait que les œufs peuvent contenir des corps
étrangers. Un villageois des environs de Romorantin, le sieur Th. a
pourtant été fort surpris en trouvant à son repas, dans un œuf,
un magnifique diamant de deux centimètres. L'histoire ne dit pas si
la trouvaille était placée dans un œuf de poule ou de canard, mais
ce qu'il y a de plus certain c'est que l'heureux propriétaire l'a
vendu, un an après, 22,000 francs à Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens.
Or, un
diamant taille brillant de 2 cm de diamètre fait environ 30 carats,
mais en taille ancienne cela peut faire 36 carats, c'est peut être
le fameux diamant de 36 cts taille ancienne qui est sur ce
pendentif.Il aurait fallu enquêter pour savoir ou la poule avait son
poulailler afin de savoir s'il n'y avait d autres bijoux, car son diamant elle l'a bien picoré quelque part.En tous les
cas, cela montre l importance de la méthode de rachats de bijoux de
Dusausoy, et il a peut être été revendu à une "Poule de Luxe"
Perles et platine
Dusausoy dans Vogue en 1925
Paris fut le centre du mouvement Art Déco et ses bijoutiers ont fabriqué des bijoux selon les conceptions les plus imaginatives de cette période. Alors que certaines entreprises ont montré une
préférence pour la couleur et l'influence de l'exotisme, d'autres
ont cherché à simplifier, parfois jusqu'à l'austérité. Les
formes géométriques sont passées au premier plan, avec une palette de
couleurs «noir et blanc», peut-être influencé par la simple
élégance du noir et blanc pour la robe de soirée.
Dusausoy
était une petite société discrète située sur le boulevard des
Capucines . Les trois créateurs, Jean et Justin
Dusausoy et Madeleine Chazel, ont fabriqués certains des
modèles les plus interessantsde la période Art Déco. Les bijoux
Dusausoy étaient de haute qualité, en mettant l'accent sur des lignes géométriques simples inspirées par le cubisme. Ils ont
également été créés en quantités limitées c'est pourquoi peu de bijoux de cette maison arrivent jusqu'à nous par les enchères "d'après Sotheby's
Dans le Journal "Renaissance de l'Art"
Ce
que le bijou a perdu dans le détail du décor, depuis que la monture
est déchue de son prestige d'antan, il l'a gagné en lisibilité de
dessin, en heureuse pondération des volumes, en construction
rationnelle et en simplicité.
Tout
cela fait grand honneur à la corporation et aux grands artistes que
sont nos bijoutiers de la rue de la Paix, de la place Vendôme, de
l'avenue de l'opéra et de la rue Royale : Boucheron, Cartier, Aucoc,
Vever, Chaumet, Lafontaine-Hazebroucq, Van Cleef, Lacloche, Sandoz,
Dusausoy, sans oublier G. Fouquet, le plus moderne des créateurs et
le plus dévoué des présidents, qui manie, quand il le faut, les
idées et les mots comme il sait assembler les tons chatoyants des
pierres :
«
La joaillerie et la bijouterie, nous dit-il, ont fait un effort
considérable en vue de cette exposition, effort qu'on n'avait jamais
constaté dans aucune manifestation antérieure, tant en France qu'à
l'étranger
1926 Publicité dans Vogue
Dans les archives de la Parisienne de photographie, ce beau portrait de Janine Dusausoy en 1927, elle a vingt ans.
Le secret de la Réussite de Dusausoy, il achete a des particuliers des bijoux d'occasion pour refaire des bijoux neufs
Il est rare de pénétrer dans le bureau de M. Dusausoy sans apercevoir sur sa table un petit amas de bijoux, des bracelets, des bagues, des colliers.. des montres, en tas.
Des perles se détachent en clartés pales de l'or bruni des montures. Des rubis lancent des flammes vives. Des émeraudes se révèlent par des scintillements frais. Cela représente la dernière opération qu”il vient de réaliser.
Car il professe qu'un expert qui serait incapable d'exécuter une expertise immédiate ne mériterait pas le nom d”expert. Il examine sur-le-champ les objets qui lui sont proposés, les évalue sous les yeux du vendeur et les paie.
L'affaire la plus considérable est ainsi traitée en peu d'instants.
Ce sont des affaires considérables qui se traitent de cette manière chaque jour. I'industrie de la transformation du bijou donne lieu maintenant à un mouvement de transactions d'une telle importance que, malgré les besoins de sa fabrication de jour en jour plus étendus, M. Dusausoy peut s'alimenter exclusivement dans le public.
Des bureaux particuliers accueillent la clientèle vendeuse. Une sélection attentive sépare des achats les pièces plus spécialement curieuses et rares. Elles iront grossir le musée de la maison qui représente assurément une des plus riches et des plus variées collections de bijoux anciens du monde. D'autres, susceptibles, par leur fraîcheur et leur caractère, d'être offertes dans l'état où elles ont été acquises, sont réservées pour être revendues telles quelles.
Le cas échéant, l'atelier de fabrication annexé aux magasins y apporterait la réparation nécessaire. Du surplus, deux parts sont faites. Le métal, brisé, est envoyé à la fonte. Les pierreries reparaîtront bientôt sur des compositions nouvelles. "Interview de Dusausoy à l'Illustration 1927"
A propos de cette broche Dusausoy déclarait dans l illustration de 1927 :
"C'est aussi que le bijou moderne n'est pas forcément extravagant ou excentrique. A l'Exposition de Madrid de cette année où, classé hors concours, il était aussi membre du jury, M. Dusausoy eut l'honneur de recevoir à son stand la visite de la reine d°Espagne.
-- Votre Majesté, lui dit-il, ne va-t-elle pas trouver un peu osés quelques-uns de mes modèles?
-- Certes, répondit la reine, je n' aime vraiment que le classique. Tenez, précisément, voici quelque chose de réellement joli...
La souveraine désignait en même temps une pièce tout à fait moderne. C'est la délicieuse rivière qui figure parmi nos gravures. Quelques gros brillants de grosseurs diverses reliés par des baguettes de brillants et d°onyx.
Ce somptueux et discret pendentif est suspendu à un fil de platine qui devient a peu près invisible sur la peau.
Les pierres ont l'air d'avoir été fixées au petit bonheur, un peu de guingois.
- Un désordre ordonné! définit notre ministre du Commerce, M. Bokanowski, qui accompagnait la reine. Mieux encore que cela. Un petit chef-d°oeuvre d'équilibre harmonieux. "
La maison est remarquée à Madrid en 1927, à Athènes et à Rotterdam en 1928, où elle y présenta ses collections.
A cette date Justin est trésorier de la Chambre syndicale de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie.
Président du conseil d'administration de la "Revue de la chambre syndicale de la BJO".
Membre de la chambre syndicale des négociants en diamants, perles, et pierres précieuses
Vice président de la décoration française contemporaine.
Membre sociétaire de l union centrale des arts décoratifs, de la société d'encouragement à l'art et à l industrie, de la fédération française des artistes, de la société d'encouragement à l enseignement technique de la BJO.
Membre fondateur et membre du conseil d'administration de la maison de retraite des ouvriers de la Bijouterie, membre bienfaiteur de l orphelinat de la BJO.
Président du comité des conseillers du commerce extérieur.
Sa carte de visite en 1928
Mais il est aussi Conseiller municipal de Savignies dans l'oise
Vice président de la société des anciens combattants de Savignies
1928
1929 Hprints.com
1929: Bracelet de Dusausoy photographié par Bonney Mabel
1929 Broche perles de Dusausoy
En 1929, au musée Galliera l’exposition “les arts de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie” du musée Galliera, Dusausoy y présenta cette bague: Une sphère endiamantée reposant sur des gradins circulaires et accotée de deux motifs en escalier qui prolongent l’anneau.
En 1929 dans L'ÉTAT MODERNE
Fervent
d'une beauté dépouillée, il supprime délibérément ces montures
apparentes qui surchargeaient les bijoux de nos grands mères. Les
pierres s'assemblent sans supports extérieurs, comme les étoiles
condensées d'une nuit estivale où les fleurs d'un bouquet dont on
ne voit que les seules corolles.
Dans
les bijoux d'hier, la pierre semblait prisonnière des longues pattes
d'une araignée avide ; dans ceux d'aujourd'hui, la monture, par un
prodige d'adresse technique, se dissimule discrètement. L'ouvrier
français triomphe dans cet art minutieux. il y a des bijoux partout,
mais on ne sait les mettre en valeur et en prestige qu'à Paris.
Notons
encore l'emploi courant de pierres hier tenues à l'écart,
aujourd'hui réhabilitées : onyx, jade, turquoise, corail, hématite,
agate ; et l'emploi tout récent des laques.
Signalons
enfin ces tailles nouvelles de diamants, comme la taille en baguette,
qui permettent d'obtenir, pour ainsi dire, des colorations dans la
joaillerie blanche, qu'elles animent de leurs ombres et de leurs
moires.......
Dans la semaine à Paris
Suite de l article dans "L état moderne": Une rétrospective du bijou romantique et du bijou du temps de la conquête de l'Algérie réunissait les vitrines aux bracelets, aux bagues, aux colliers redondants de la collection Dusausoy — dont le nom figurait également à la partie moderne — les belles pièces léguées au musée des Arts décoratifs par MM. Henri Vever, les curieux spécimens de l'art marocain et algérien exposés par M. Henri Vever.
Chantournés et massifs, les bijoux romantiques disaient la pesante diligence, la majesté ampoulée, la sentimentalité excessive et voyante. L'or s'y étalait avec complaisance, cet or banni de la bijouterie de tendance moderne. Ce métal arrogant n'a pas su se mettre à la page, se plier au rythme qui nous entraîne. Stagnation regrettable, mais dont se préoccupent certains esprits qui pensent que la torpeur attire les pires mécomptes et que tout lui est préférable, voire la témérité. Et un réveil du bijou d'or, une évolution vers la vie, dans des régions aérées et neuves, ne serait pas pour nous surprendre.
L'orfèvrerie tenait dans cette exposition une place très importante, et par l'ampleur et par la valeur des pièces exposées.
Elle occupait toute la salle principale et accueillait d'abord le visiteur.
La sobriété, l'art précis, strict et tendu y régnaient encore plus souverainement que dans la joaillerie. Et certains maîtres de ce bel art, dont les adeptes avaient jadis le magnifique honneur de figurer en tète des cortèges corporatifs, certains maîtres qui sont à la fois d'admirables novateurs et de prodigieux techniciens, donnent parfois l'impression d'atteindre la frontière de la sévérité.
Pendentif Dusausoy 1929
1929: Une importante exposition chez Galliera, annoncée comme un prolongement de l exposition de 1925, a laquelle participait Mauboussin, Van Cleef et Arpels, Boucheron, Chaumet, Lacloche, Georges et Jean Fouquet et Dusausoy
Mannequin
de femme portant des bijoux: pendentif de Justin Dusausoy (1876-1960) Photo de Thérèse Bonney
Dans la revue du vrai et du beau
1929 dans la revue "Mobilier et Décoration", le collier et le pendentif qu'on retrouve plus haut: Ce pendentif est en platine, diamants et onyx, et puis ce très beau collier cravate en diamants, c'est un dessin, sa réalisation est deux photos ci-dessous.
En 1929, Justin Dusausoy est membre du jury à l’Exposition française du Caire. Il y présente une parure comprenant un pendentif, un bracelet et une bague dont la composition associe lignes courbes et droites, de larges aplats de platine et des disques d’onyx.
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1929: Avec le Chapeau, Justin Dusausoy entre sa femme née Codoni sur un âne, et sa fille ainée Janine dont nous reparlerons plus loin. Aimablement confiée par Dominique Bertrand
En dépit de la crise de 1929, les années 1930 et 1931 semblent être les plus fructueuses pour la maison Dusausoy. Remarquables d’inventivité et d’ingéniosité, les modèles créés alors sont à la pointe du modernisme.
Collier cravate de 1929 en diamants photo Bonney Mabel
Le dessin fut publié dans "Mobilier et Décoration en 1930
1929 , très beau pendentif or et diamants de Justin Dusausoy, typique des années 1930 (base mémoire du ministère de la culture)
1929 Dessin de Marcel Dubois
Bague de Dusausoy en vente chez Vicmart
1929: Jean et Janine. Publié dans "Le Journal"
1930 Broche en platine et diamants de Dusausoy
Durant les années 1930, un nouveau type de bijou voit le jour: le clip, mot dérivé de l'anglais désignant un système d'attache sur un vêtement grâce à un ressort. Louis Cartier en a eu l’idée en regardant une épingle à linge. L’invention du clip engendre le développement du bijou à transformation: les clips les plus courants, doubles, sont portés réunis pour former une broche ou séparément sur le revers de la veste de tailleur.
La façon d'utiliser les clips est infinie, comme le montre le coffret de la maison Dusausoy avec ses quatre clips en or gris, platine et diamant, pouvant former 28 combinaisons, et dont Andy Warhol s’était porté acquéreur. Figurant dans sa collection dispersée dans les années 1980 par Sotheby's, le coffret avec ses montures avait été vendu séparément de ses clips. Un marchand anglais (Barnett) a fini par rassembler le tout.
Dusausoy reste dans l'histoire avec un bijou « à combinaisons et à transformations » en platine et brillants, pouvant se porter de 27 manières différentes.
1930: vente de Beaussant Lefevre Drouot récemment
BROCHE
double clip en platine et or gris à décor géométrique,
partiellement sertie de diamants ronds dont quatre plus importants de
taille ancienne et diamants baguettes. Travail français réalisé
vers 1930. Avec son écrin. Poids brut : 33 g. Longueur : 63 mm.
D'après la tradition, cette broche fut dessinée et réalisée par
Justin DUSAUSOY, père de Jean DUSAUSOY, joaillier parisien renommé.
Autre bijou à transformation, ces deux clips en diamants peuvent être réunis en broche donnés par Sotheby's comme ayant été fabriqué en 1930
Ce beau bracelet onyx et diamants date de 1930 et était dans un article consacré a Dusausoy dans le journal L'officiel Dessin de Jean et Janine
Je n'ai pas de datation pour ce dessin, mais je pense que ce doit être des années 30 (JD collection particulière)
Texte concernant ces bijoux de Jean et Janine dans l Officiel
Dessin attribué à Jean et Janine Dusausoy dans le Journal l'officiel
Dessin attribué à Jean et Janine Dusausoy dans le Journal l'Officiel
Ce beau bracelet semi-rigide est en or rose et platine. Il est composé d'une triple volute disposée en dégradé. Les décors sont pavés de brillants. Suite à l'entretien que Tajan a eu avec la conservatrice du Musée des Arts Décoratifs, madame Evelyne Possémé, la Maison "TAJAN" rapproche cette magnifique réalisation avec le travail de la maison "DUSAUSOY". En effet, cette maison a créé des bracelets similaires formés par des demi-cercles emboîtés les uns dans les autres. (Voir la reproduction page 147 du livre "Bijoux Art Déco et Avant-Garde"). Travail français vers 1930. Poids: 52 g.
Ce pendentif années 1930 a été vendu par la maison Tajan, il est de forme rectangulaire ajouré et orné
au centre de trois diamants taille ancienne et taille moderne en serti clos sur un pavage de
petits diamants taille ancienne en sertis à grains. Bélière sertie de petits
diamants, tour de cou chaîne forçat. Monture en platine et or gris.
Poids brut : 21,8 gr. Dimensions : 6,7 x 2,6 cm Dans un écrin de
DUSAUSOY.
Broche en Platine,
saphirs et diamants , Dusausoy, France
Broche en forme de V-stylisé, au centre une ligne graduée de saphirs
calibrés Diamants pesant environ
10,00 carats, signé
Dusausoy, numérotée 34641, poinçon français circa 1930. Avec
l'écrin marqué.
La
maison de joaillerie parisienne de Dusausoy était une petite société
discrète avec un salon sur le boulevard des Capucines. Jean et
Justin Dusausoy, avec Madeleine Chazel, ont exposés des bijoux
remarquables à l'exposition des Arts Décoratifs à Paris en 1925 et
de nouveau à l'exposition Coloniale en 1931 et l'exposition
universelle de New York en 1939. Dusausoy a créé des
bijoux art déco de qualité exceptionnelle et d un design élégant, avec
des lignes géométriques inspirées par le cubisme,
mais produits en quantités limitées qui fait que leurs bijoux sont rarement en salle des ventes: Christie's
Bien que l écrin ne soit plus en très bon état , voici la photo prise par Christie's qui permet de voir ce beau volume
Clip Onyx et diamant, Dusausoy, vers 1930
De
conception géométrique, la plaque d'onyx rectangulaire avec au centre un diamant rond taille ancienne, avec des diamants en forme de poire, de rose et ronds, sertis et monté en
platine,
Poinçon français et de fabricant, la marque du
même fabricant se trouve sur une paire de clips signé Dusausoy,
présenté à New York de Sotheby 's le 13 Avril
Collier Art déco avec émeraudes vendu par Christie's Composé d'une suite d'émeraudes carrées et rectangulaires à pans coupés retenant une suite d'émeraudes carrées et cabochons dans un décor géométrique sertis de diamants ronds en platine
1930
Les enfants de Justin Dusausoy, Jean et Janine vont maintenant avoir un rôle dans l'influence artistique sur les collections de bijoux.
Paire
de clips de diamants, Dusausoy, circa 1930
Conception géométrique, à plusieurs niveaux sertie de
deux diamants taille ancienne pesant environ 1,70 carats,
128 diamants
pesant environ 5,00 carats et 4 diamants baguette pesant environ 0,50
carats, monté sur platine, signé
Dusausoy .
Sous ce titre "Les éditeurs contemporains", se sont réunis quelques-uns des plus distingués et des plus sérieux parmi les créateurs de l'art décoratif moderne. Autour d'Eric Bagge, l'ensemblier et le décorateur justement réputé, se sont groupés Barbedienne, le grand éditeur de sculptures, Bouix, qui a réalisé des tissus d'ameublement d'un modernisme si personnel, Model, dont les cristaux, les verres taillés sont si raffinés, Verdier qui préside aux destinées de la Maison Fauvêty d'où sortent des objets de cuir d'un goût parfait, Robj dont nous avons souvent signalé ici les bibelots emplis de fantaisie et d'esprit si français, Dusausoy, qu'il suffit de nommer, et enfin Lapparra, de qui les pièces d'orfèvrerie brillent au premier rang dans cette branche de l'art appliqué.
1930 Renaissance de l'Art
Publicité étonnante ou Dusausoy propose de correspondre en Espéranto, mais j'ai appris par un de ses descendants qu' il avait été président des espérantistes de France.
-
L'espéranto est une
langue internationale créée
pour faciliter la communication entre les peuples du monde entier.
Après un siècle d'usage pratique, l'espéranto se révèle être
une langue vivante, capable d'exprimer toutes les nuances de la pensée. L'espéranto n'appartient à aucun pays ni à aucun peuple
et ne véhicule donc aucune culture dominante ou susceptible de
supplanter les autres. L'espéranto appartient à tous ceux qui le
parlent, et il crée un lien entre les cultures.NDLR
1930 Dessin de Janine Dusausoy
Le 18 janvier 1931, Justin est nommé conseiller du commerce extérieur, il devint Président du comité des fêtes du comité des conseillers du commerce extérieur français.
C'est le Stand de Dusausoy, pendant l'exposition coloniale à Paris en 1931.
Vue aérienne de l'Exposition coloniale internationale de 1931 se tenant à la Porte Dorée et au bois de Vincennes.
1932 en vente chez Skinnerinc
Exposition à laquelle participait Janine Dusausoy et ou elle obtint le 2 ème prix
Ce dessin et les 3 qui suivent proviennent d une collection particulière qui m'a autorisé à les publier, mais je n'ai pas de datation.
Celui ci me parait antérieur a la période 25-1930 J.D. Collection particulière
Cette Manchette doit être de 1930 dessin J.D. collection particulière
Quel Modernisme! collection particulière
1932, publicité dans le journal de "l action Française"
1932 Janine Dusausoy obtint le deuxième prix
1934 Fiançailles de Janine Dusausoy
1934
Publicité de 1935
Vers 1930, le style des bijoux a changé, le dessin était plus architecturé mais plus trapu, plus lourd, plus massif.
1935 Journal Coemedia
En 1936-1937 la période art déco se termina, mais là encore, Justin Dusausoy et ses enfants surent évoluer et créer de nouveaux bijoux avec de l or jaune, des citrines, des améthystes, des aigues marine.
1936 dans le Journal "Le Populaire"
En 1935
N'oublions pas que Dusausoy avait une activité importante de rachat de bijoux, avec lesquels il a certainement constitué son Musée
Que sont devenues ses collections de bijoux avec lesquelles il avait constitué son Musée? Par exemple ces merveilleuses broches trembleuses
En voici une par exemple, vendue par la Maison d'enchères Millon à Drouot.Elle forme un branchage stylisant des fleurs d'églantine. L'ensemble est entièrement pavé de diamants de taille ancienne et de roses. Un système de ressort permet la mobilité des fleurs.Ces trois motifs floraux étaient en mouvements en permanence, Très rare de nos jours, il en a été tellement démonté, ces bijoux étaient en argent sur une base or rose, et étaient assez sombres en raison de l oxydation de l'argent. Mais que c'est beau!
La filleule de Janine Dusausoy Marie Claire Bertrand, m'a écrit ce 11/05/2015 que: "pour la
petite histoire, j'étais demoiselle d'honneur au mariage de Jean
Dusausoy et Jacqueline Duperrey, j'étais toute petite mais je m'en
souviens".
Le Père de la mariée, Maurice Duperrey est propriétaire
d'entreprises de produits chimiques et d'entreprises de fabrication
d'abrasifs à Paris, France. Il est président et administrateur de
plusieurs hôtels de Paris.
M. Duperrey est devenu un membre du Rotary Club de Paris en 1926 et est un ancien président de ce Club. Il a
été aussi président du Rotary International (en 1937-38) et je crois le seul français qui ait accédé a ce niveau!
Au congres international du Rotary en 1937 ou Mr Duperrey fut élu président, au premier rang vers nous, Jean Dusausoy et sa femme née Duperrey
Broche à transformations de Jean et Janine Dusausoy
Journal "Le Populaire" de 1937
Gilles était très intelligent et brillant, prêt, à 18 ans à intégrer le Polytecnikon de Zurich. Il est décédé le 15 Septembre 1956 dans un accident de voiture, où sa cousine Marie Claire était également impliquée, les deux bras cassés et traumatisme crânien. Ils se rendaient à une soirée pour fêter la fin des vacances scolaires, en Picardie. La fille qui les emmenaient, qu'ils ne connaissaient pas a raté un virage à gauche à grande vitesse, avec des pneus usés, et s'est écrasée sur un poteau en ciment! Gilles et sa cousine Gilles, a été tué sur le coup, éjecté, Marie Claire a dû mettre les bras en avant, elle s'est réveillée sur un tas de paille, son cousin sur ses genoux! Un souvenir qui la marque encore.
Le Populaire 1937
L'inauguration du Pavillon de la Joaillerie, qui a eu lieu hier, sous la présidence du ministre du Commerce, a été un véritable succès pour la Joaillerie Française, et particulièrement pour notre grand Joaillier Parisien DUSAUSOY.
Des bijoux où l'art le plus raffiné s'allie à la richesse des pierres. Des joyaux à transformations multiples ! marquant bien une époque.
Remarqué notamment parmi les dernières créations de Jean et Janine DUSAUSOY une broche brillants permettant d'obtenir cinquante transformations. Des bagues splendides de formes inédites pouvant se porter en pinces, ornements de corsages ou de chevelure.
On peut dire que l'Exposition DUSAUSOY est le triomphe du goût français et de l'esprit novateur.
1939
Extrait de mon livre "l histoire des Van Cleef et des Arpels
Dusausoy fut en effet commissaire gérant pour 'Aryanisation de Van Cleef et Arpels, mais il n'est pas resté longtemps, même pas un mois.