Auguste BONAZ, fabricant de "peignes" à Oyonnax, a produit des merveilles pendant la période art déco des années 20, et la maison qu' il avait fondé à continué jusqu'en 1982 .Mais l'entreprise a été fondée en 1850 par César Bonaz, chargé par les citoyens d'Oyonnax de fabriquer des peignes en corne pour les offrir à l'impératrice Eugénie à l'occasion de sa visite auprès de l'empereur Napoléon III.
Le père d'Auguste, César Bonaz était né le 17-03-1832 à l'époque de son mariage en 1860 à 28 ans , il était ouvrier en peignes Sa Femme Marie Voiturin née en 1938 était au moment de son mariage, fille de fabricants de peignes et elle même était "Courbeuses" de peignes"

Intéressant peigne en celluloïd signé Auguste Bonaz, Paris. Il est réalisé à la main avec des pointes d'encre, de turquoise et de rubis. Il est de style orientaliste-Art déco . Dimensions : 7,8 x 12 cm.
Les fabrications de BONAZ sont difficiles à dater
Après 1900, cependant, les femmes passaient près de 12 heures par jour, assises devant des tours à commande hydroélectrique. Le mécanicien français Humbert adapta alors la scie à ruban, permettant de découper des peignes en plastique selon des motifs. En 1871, Lyon Vuillermoz inventa une machine permettant à un ouvrier de perforer le motif dans le plastique d'un seul coup de bras.
Le fils de César, Auguste Bonaz, est né le 14 mars 1877 à Oyonnax dans l'Ain, Il fera son service militaire en 1896 et est démobilisé en 1899 il prend la direction de l'entreprise en 1900 ;
en 1910 il fonde une usine modèle à Oyonnax et ouvre des magasins à Paris et Marseille (1910-1913) ; il expose dans différentes foires (Lyon, Bruxelles, Paris), à l'Exposition de la mode et de la coiffure à Bruxelles (1919), au Salon des arts décoratifs de Paris (1922)
La guerre de 1914 arrive, il rejoint son régiment le 3 aout 1914 et sera démobilisé le 15 ami 1919. Il lui reste 3 ans à vivre. Sa veuve Marguerite-Marie Bailly deviendra gérante et sera rejointe plus tard par son petit-fils Théo Bailly, qui dirige l'entreprise jusqu'à sa fermeture en 1982.

Qu'en est-il des premières femmes contemporaines de Lalique, qui ne pouvaient que rêver d'un tel luxe et aspiraient à des parures abordables ? Pour ces femmes, les habitudes d'achat des années 1890 furent bouleversées par la construction des grands magasins. Le Printemps et les Galeries Lafayette, avec leurs escaliers majestueux et leurs verrières, incitaient les jeunes filles de la classe ouvrière à dépenser leur argent derrière l'Opéra de Paris, au style néobaroque. Le Bon Marché, sur la rive gauche de la Seine, fut en partie conçu par Gustave Eiffel, dont la tour fut l'objet de tant de critiques virulentes lors de l'Exposition universelle de 1900. La Samaritaine annonça ses produits par d'immenses enseignes émaillées orange sur sa façade vitrée en 1905. Pour la première fois, les Français pouvaient acheter leurs articles ménagers, leurs vêtements, leurs accessoires et leurs bijoux fantaisie sous un même toit. Vendeuses, coiffeuses et femmes de chambre pouvaient s'habiller à la dernière mode, avec une boucle de ceinture Piel Frères et un ornement de cheveux Bonaz, et aller au théâtre ou au cabaret avec le même chic que les élégantes du Faubourg Saint-Germain. Les commerçants de la classe moyenne se retrouvaient confrontés au défi de rendre leurs boutiques exclusives attrayantes pour une clientèle en voie de disparition. La haute société restait fidèle à ses couturiers et à Cartier, jusqu'à ce que les créations Art Déco deviennent si séduisantes qu'elles aussi succombèrent aux nouvelles créations.

1919
Le contexte économique de l'après-guerre, propice aux revendications ouvrières en raison de la reconstruction du pays, permet le vote enthousiaste de la loi des 8 heures de travail par jour et 48 heures par semaine. Elle est adoptée le 23 avril 1919, non sans quelques péripéties, la Chambre et le Sénat s'opposant sur son principe. Cette loi « contre-feu » intervient à quelques jours des célébrations du premier mai, qui ont fait de la journée de 8 heures un mot d'ordre central.
À Oyonnax, ville française de production d'articles en coquillage et ses succédanés comme le celluloïd, la maison Auguste Bonaz occupe une place de choix.
Il est donc surprenant qu'en si peu d'années, la maison Auguste Bonaz ait pratiquement transformé la très ancienne industrie de la fabrication de peignes et répandu ses produits partout où se trouvent des femmes de goût, ce qui n'est qu'une autre et plus longue façon de nommer le monde.
1920 Dans "La Parfumerie moderne : revue scientifique et de défense professionnelle"
1920-01-01 dans le Journal "les mode"s En effet la réussite est fulgurante, et Auguste va suivre le courant Art Déco et produire des "Peignes Bijoux"
Peigne à cheveux, Auguste Bonaz, Paris, années 1920 Celluloïd noir, coulé et sculpté, l'ornement du peigne est construit circulairement en trois étapes, au milieu un Cabochon violet, à cinq dents, à la manière d'un peigne « mantille ».
Signature Auguste Bonaz. Dimensions : hauteur 18,3 cm, largeur des dents 6 cm, diamètre 14,64 cm.
1920
Auguste Bonaz a abandonné la corne dès 1910 pour les peignes et choisi le celluloïd et la galalithe mais la bakélite, un mélange de phénol et de formaldéhyde, régnait en maître durant cette décennie après son invention par le Dr Leo Baekeland en 1907 Ce matériau synthétique était incroyablement dur et résistant à la chaleur (c'est pourquoi il était utilisé pour les boîtiers de nombreux appareils électriques, tels que les interrupteurs et les sèche-cheveux) et pouvait également être teinté dans une variété de couleurs. Il convenait parfaitement à l'Art déco.
Le celluloïd est le nom donné à une matière composée essentiellement de nitrate de cellulose et de camphre. Il est considéré comme la toute première matière plastique et son origine remonte à 1856. Sa composition a été petit à petit améliorée pour la rendre finalement facile à modeler et à produire.
La galalithe du grec gala-lait et lithos-pierre est un polymère biodégradable élaboré à partir du lait. Ce matériau possède des caractéristiques physiques proches de la plupart des matières plastiques utilisées depuis le XXe siècle. Les bioplastiques comme la galalithe représentent une alternative renouvelable qui permettrait de réduire l’impact environnemental (pollution et utilisation d’énergies fossiles) de l’utilisation des plastiques issus du pétrole.
1921 :Dans la revue : Topics Technology -- Periodicals Publisher Oslo (Chistiania) : Aas & Wahls boktr. Collection university_of_illinois_urbana-champaign; americana.
Thèmes Technologie -- Périodiques Éditeur Oslo (Chrétienté) : Aas & Wahls boktr. [etc.] Collection université_de_l'illinois_urbana-champaign; americana.
Signature gravée de Auguste Bonaz. Sa femme conservera cette signature.
Le 17-aout 1922 décès d'Auguste à 45 ans
Le peigne artistique à travers les âges
Au moment où nous publions cet appel émouvant à l'énergie et au travail, nous avons la tristesse de penser que celui qui le lançait tout récemment n'est plus !... M. Auguste Bonaz venait de terminer cet article, lorsqu'un mal subit l'emportait en moins d'une heure, en pleine jeunesse et pleine activité. M. Auguste Bonaz était passé un maître incontesté dans son art, qu'il aimait passionnément, et auquel il avait consacré toutes ses forces. Nous nous devons de dire ici ce que ses dernières lignes ne révèlent pas : la part unique qu'il avait assumée dans le relèvement de l'industrie d'Oyonnax. A peine la guerre finie, il reprenait seul, de ses propres forces, l'œuvre rénovatrice commencée, lançant nouveautés sur nouveautés, donnant de plus en plus à ses articles un cachet artistique, étudiant à fond les formes et les décors, trouvant, pour chaque coiffure nouvelle, un peigne nouveau. Sous son initiative unique, le dessin dans les journaux spéciaux, la présentation de modèles hardis, font évoluer carrément la mode vers le bon goût et la recherche artistique, délicatement mise au point et constamment renouvelée. C'est grâce à ses innovations, à ses efforts inlassables, qu'Oyonnax et son industrie furent à peine touchés comme chômage en 1919 et 1920.
L'appel suprême de ce vaillant, lancé presque à la veille de sa mort, et qui constitue comme son testament sacré, sera entendu des et qui continuent son œuvre, les collaborateurs très dignes qu'il s'était choisi.

1923 dans la Revue "l'Art et la mode"

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1er mars 1923 dans le journal de Bône
1924 dans la revue "Vogue"
"Il est peu de mode qui ait obtenu un succès aussi vif et aussi durable que la mode des cheveux courts. C'est une véritable folie, presque toutes les femmes ont fait couper leurs beaux cheveux, sans penser qu'elles se privaient ainsi d'une de leurs plus jolies parures. « Ce doit être si pratique, pensait l'une. — J'aurais l'air par trop démodée si je gardais mes cheveux longs, disait l'autre. »
Bref, on peut maintenant compter les femmes dont la nuque n'est pas rasée, ou dont les cheveux ne dépassent pas les épaules. Faut il le regretter ? Je ne sais. Une mode en vaut une autre ! L'inconvénient de celle-ci est que du jour au lendemain, des cheveux extrêmement courts ne pourront se prêter à faire un chignon. Il faudra recourir à de savants subterfuges pour faire tenir les cheveux dans la ligne voulue, car le chignon ou le petit rouleauté semblent vouloir enfin revivre. L'ingéniosité d'Auguste Bonaz nous propose quantité de petits peignes charmants, de toutes formes, de tous les coloris bruns ou de couleurs vives - ornés de perles de jais, ou de minces filets d'or ; ces peignes destinés à tenir les mèches courtes, les jours de vents ou d'humidité. Les tout petits peignes carrés ou arrondis à dents très fines faits surtout pour aplatir les cheveux sur les tempes. Enfin le large peigne formant auréole tout autour de la tête, Véritable coiffure dit soir pouvant s'harmoniser avec les broderies de la robe ou avec un détail de la toilette et former un ensemble amusant."

La Galerie Tadema de Londres a su reconnaitre le talent de la maison et a considéré que ces bijoux pouvaient figurer aux cotés des merveilles en métaux précieux et pierres précieuses. llustrated in their book: Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery London Jewellery from the 1860s to 1960s,
Livre que je recommande de lire car il n'est basé que sur des bijoux vendus par Sonia Newell Smith et son mari (décédé), avec d'excellentes descriptions
Collier en galalithe Bonaz revendu par la Maison de ventes Doyle
présenté aux enchères Couture et accessoires de Doyle. France, vers 1925. Galalithe noire et ivoire travaillée à la main, longueur 56 cm, non signée. Voir Cera, Amazing Gems, p. 76 et Moro G., European Designer Jewelry, 1995, p. 30.
Exposition de 1925 La maison Auguste Bonaz obtient un Grand Prix
Juillet 1925 dans la revue "l'Art & La Mode"
1925 dans la "Dépèche Algerienne"
1927 en vente chez 1Stdibs
Apres la mort de son mari sa femme continue à produire des peignes, mais crée aussi d’autres bijoux en galalithe notamment des colliers, boucles d’oreilles, broches, bracelets, ainsi que de nombreuses boîtes en tabletterie. Elle décède en 1927 son petit-fils Théo Bailly, va lui succéder dirige l'entreprise jusqu'à sa fermeture en 1982.
Le peigne ornement classique, devait être à l’honneur. Il resplendit, s’exalte par les délicieuses têtes coiffées avec un art si pur et couronnées de ravissants peignes d’ Auguste Bonaz. Il y a douze mannequins d’une grâce inimitable ornés avec une science qui tient du génie. La Presse spéciale est largement représentée — et point n’est besoin de signaler à nos lectrices la précieuse documentation, l’abondance, la présentation artistique hors de pair de la Coiffure de Paris et de son supplément la Coiffure et les Modes Le stand de l'Ecole technique des Arts de la Coiffure a été particulièrement entouré... On connaît les parfaits résultats obtenus par cet enseignement suivi avec un zèle si fervent et qui forme ces parfaits artistes, ces coiffeurs-posticheurs experts dans ces œuvres subtiles : ondulation, coupe, mise en plis, postiches, teintures, massage et man- cure. Certes les coiffeurs sont des poètes et les parfumeurs des artistes. On le savait... Mais ceci est une délicieuse idée que de les réunir, de les grouper, d’associer l’art à la science, le poème à la musique, la couleur au dessin, l’intelligence à la beauté... Pierre de Trevières. en 1927

Nouvelle société en 1928
1929 Peignés conservés au musée d'Oyonnax
Superbe collier en Galatithe dans le Livre "Faux fabuleux ": une passion pour le vintage et les bijoux fantaisie Par Carole Tanenbaum.
1929 dans le journal "EVE"
Pendentif en celluloïd et strass avec pompon en soie noire. Signé : Auguste Bonaz (vers 1925). Collection Umberto Accenti (Milan).
Tres bel ensemble, je n'ai pas trouvé la date (entre 1925 et 1930)
1929 Journal EVE
AUGUSTE BONAZ
Sac du soir époque Art Déco en galalite noire et verte L 22 x H 13 cm» revendu par Maïtre LE BRECH
En 1930 Un journal de mode américain remarque l'innovation des Bijoux Fantaisies de Chanel, il indique que toutes les actrices américaines sont séduites par les bijoux de Gabrielle Chanel, pourtant c'est sa rivale Elsa Schiapparelli qui a fait connaitre le "Bijou non précieux" sur le marché international et celle ci a engagé des créateurs comme Schlumberger, Etienne de Beaumont, Francis Winter, Hubert de Givenchy (avant qu'il ne devienne couturier) Giacometti, Dali, Cocteau, et Elsa les fait travailler sur du bijou mode contemporain alors que Gabrielle tire son inspiration des bijoux anciens.
« la chute de la demande de bijoux authentiques a obligé les bijoutiers et les artisans à réorienter leurs talents vers le secteur de la bijouterie fantaisie, qui, bien que dans un état critique, était plus viable commercialement, en partie grâce aux anciens bijoutiers et artisans spécialisés qui ont élevé la qualité des ornements non précieux à des niveaux extrêmement élevés et inédits. » Coco Chanel, avec Paul Poiret, Madeleine Vionnet et Elsa Schiaparelli, mais aussi grâce à Auguste Bonaz et les créations en bakélite de Henkel & Grosse, débarrassèrent la bijouterie fantaisie de son association avec le bijou d'imitation. « Rien ne ressemble autant à un faux bijou qu'un beau bijou », affirmait Coco avec force. « Pourquoi s'attacher à une pierre précieuse ? C'est comme porter un chèque autour du cou. Le bijou a une valeur colorée, mystique et ornementale. Il contient toutes les valeurs, sauf celles exprimées en carats.
Mars 1930 journal EVE
1930Auguste Bonaz, necklace. Galalith. French.
1935
Colliers et bracelets Bonaz étaient achetés, souvent en grande quantité (lorsque disponibles), par des collectionneurs et des marchands d'art, parmi lesquels Ilyana Sonnabend et Andy Warhol.Aujourd’hui, ces pièces sont devenues presque introuvables, mais continuent d’attirer l’attention pour leur design révolutionnaire.

L'entreprise phare d'Oyonnax dans ce secteur était la Maison Auguste Bonaz (du nom de son propriétaire et fondateur), qui débuta ses activités vers 1910 et reçut une mention spéciale à l'Exposition universelle de Paris de 1925. Auguste Bonaz, doté d'un sens artistique inné, avait parfaitement saisi les exigences complexes des consommatrices de l'époque. Le peigne devait s'harmoniser non seulement avec la couleur des cheveux et des coiffures, mais aussi avec les vêtements, le moment de la journée et l'occasion pour laquelle il était utilisé. Bonaz diversifia ainsi considérablement sa production, non seulement dans la gamme des matériaux et des couleurs, mais aussi dans la variété des styles et des formes ; tous les étuis, cependant, se distinguaient par une simplicité particulière. Cette vaste sélection était largement distribuée dans les parfumeries et les salons de coiffure pour dames, ainsi que dans les grandes marques.
Tiré de : Jewels of fantasy : costume jewelry of the 20th century Publication date 1992
Tres beau bracelet de Bonaz
1937
Collier rare vintage Art déco en galalithe verte et noire signé de l'époque Bonaz
1937
Bracelet revendu par Barbara Anne
1937 dans la revue EVE
Très beau collier Art Déco en vente
1943
Bracelet Galatithe de Bonaz revendu chez 1Stdibs
1945
Maison Bonaz revendu par Bag of Jewels
1947
Quel bijou que ce beau peigne en Galatithe