mardi 3 janvier 2017

Joaillerie dite CHAUMET, des origines à "l'Affaire": 3 eme époque : Les Morel: Morel et Cie: Duponchel

La Maison Chaumet peut-elle s'enorgueillir d'exister depuis 1780? Peut elle affirmer?
"C’est dans cette tradition que se distingue à la fin du XVIIIème siècle le fondateur de Chaumet, Marie-Etienne Nitot."

Non, il n'y a aucun lien entre  Nitot, les Fossin, les Morel et ce n'est que, parce que Joseph Chaumet épouse la fille de son patron qu'il en vient à créer la saga Chaumet en 1875.



Bien que cette réalisation de Jean Valentin Morel date de 1851, j'ouvre la période des Morel avec cette oeuvre magistrale qui nous montre que Jean Valentin était plus orfèvre que Joaillier.

"Mais qui était ce Jean-Valentin Morel ? Difficile de retracer sa vie avec précision. Si l'homme fut plusieurs fois primé - en 1844, lors de l'Exposition Nationale des Produits de l'Industrie et en 1855, à l'Exposition Universelle à Paris, avec une grande médaille d'honneur en bijouterie joaillerie -, son parcours semble une succession de péripéties qui embrouillerait le plus organisé des biographes."

Jean-Valentin Morel (1794-1860), chef d'atelier de Fossin entre 1834 et 1841, se fait notamment remarquer par sa collaboration (avec le sculpteur Klagmann et le ciseleur Wechte, sous la direction de Froment-Meurice) à la confection de l'épée offerte par la Ville de Paris au comte de Paris en 1838.

le comte de Laborde disait de lui « Ce qui le distingue surtout c’est un sentiment d’élégance et une passion pour la perfection qui domine sa nature… ».




Considérée comme un chef-d'oeuvre, j'en ai  rendu compte dans le chapitre précédent




Collier en or ciselé et topazes vers 1830 et Collier en or avec Mosaïques vers 1840 (Revue de la BJO en novembre 1904 écrit par Vever)

Jean-Valentin Morel a eu une carrière longue et pleine de rebondissements plus ou moins heureux, en France et à Londres. Il est né à Paris le 5 avril 1794 et est décédé à Passy en 1860.  
Fils du lapidaire parisien Valentin Morel (1761-1834), qui était d'origine piémontaise, il fut apprenti d'abord chez son père, puis chez Charles Ponsoni et Joseph Fenoti, les deux artisans milanais qui étaient ses maîtres.
Une fois installé en France il continue son apprentissage  chez le célèbre orfèvre, Adrien Vachette (1753-1839). Vachette était l'élève de Dret le Joaillier de Louis XV et avec de pareils Maîtres, Jean Valentin Morel tint à faire mieux que ceux ci, ce fut le souci constant de sa vie.

Sa mère venait d une famille d'orfèvres. Marie-Jeanne Bouriau (de la famille Mauzie des orfèvres parisiens)
Il s'installe à son compte vers 1818. En raison de difficultés financières, il est obligé de renoncer aux matériaux coûteux de l’orfèvrerie au profit de techniques d’incrustations mêlant l’écaille, la nacre, le burgau (céphalopode ayant un manteau en nacre)… La qualité de son travail est telle que ses oeuvres sont vendues pour des pièces du siècle précédent.

Il fait enregistrer son poinçon en 1827. 
En raison de sa santé fragile, Jean-Valentin Morel est obligé d’interrompre son travail durant une année. En 1828, il s’installe à Château-Thierry pour un nouveau départ. Il crée alors un atelier de lapidairerie et se perfectionne en mosaïque de pierre dure. Il est devenu indépendant en 1828, après un bref partenariat avec Augustin Veyrat en 1834. Il revient à Paris en 1833 puis, de 1834 à 1840, est nommé chef d'atelier de la maison Fossin.

Vever nous fait savoir dans son ouvrage : Morel avait été établi antérieurement, puisque nous le trouvons ainsi désigné, dans l' Azur de 1833 : « Morel fils, orfèvre, joaillier, bijoutier, rue de la Vieille-Draperie, n° 5, près le Palais de Justice (élève de Vachette). Pour la tabatière d'or, la monture des pièces antiques et des peintures précieuses; bijoutier, lapidaire, mosaïste; exécute incrustations, mosaïques en coupes, vases, objets d'art en jaspe, lapis, agate, etc., ainsi que leur monture en or et en argent, pour les bijoux et les cabinets (sic). »




D'après Sotheby's ce serait un support de bureau en argent ,de Jean-Valentin Morel, Paris, vers 1830, Sur quatre pieds deux poignées sur le côté ex-propriété de la Reine Juliana des Pays Bas.

Jusqu'en 1840, il fut l'un des artisans de premier plan dans l'atelier de Jules Fossin, Il déclara à cette époque:

"Je mise résolument sur la restauration pour  la profession de lapidaire l'importance qu'elle avait acquise dans les mains des maîtres anciens"
En voici un bel exemple ci-dessous ou il  va associer  le travail du Lapidaire et celui de l'orfèvre.




Magnifique coupe en agate fabriquée par Jean Valentin Morel après 1838 de par les poinçons
Une coupe en agate importante et couvrir avec pierreries et montures en vermeil et or émaillé, Jean-Valentin Morel, Paris, 1836-40 environ.
Dès 1836, Morel avait exécuté pour Anthony de Rothschild de Londres une coupe en agate rose, supportée par des tortues, avec des sirènes aux anses, copiée sur un modèle du XVI° siècle ; la monture, en or repoussé, selon un procédé restauré par Morel, avait probablement été émaillée par Lefournier.




D'après madame Anne Dion Tennenbaum dans sa thèse : " La renaissance de l'émail sous la monarchie de juillet" précise qu'Isabelle Lucas (Itinéraire d’un orfèvre d’exception, Valentin Morel, dans L’Estampille l’objet d’art, septembre 2000, no 330, p. 97), identifie cette coupe avec un objet passé en vente chez Sotheby’s, le 14 juin 1999 (catalogue, no 29).
Elle ajoute " En effet Wiese, dans sa notice nécrologique de Lefournier , mentionne une coupe, pourvue d’une « monture avec des sirènes, des tortues et de riches ornements et mascarons », exécutée pour Antony de Rothschild, quoiqu’il la date de 1842.






1838  Vever dans son histoire de la Bijouterie Joaillerie , produit ce dessin de Jean Valentin Morel


Jean Valentin Morel 1839 d'après Vever




Une luxueuse bouteille de parfum de Jean Valentin  Morel vers 1840 à Paris d'après Sotheby's




Détails de cette bouteille de parfum, le corps en verre est à facettes cintrées le haut de ce flacon est agrémenté de poignées de dragons et de petits chiffres la fermeture avec bouchon est ornée de même manière dans un écrin de JV Morel  14 cm de haut en argent et or



Dans le Vever, ce canif de bureau  est de JV morel



Maitre Fraysse à Paris a vendu récemment ce crémier en vermeil posant sur un piédouche gravé de grecques. Le corps est composé de huit pans gravés de fleurs différentes et dans la partie centrale d'armoiries d'alliances surmontées d'une couronne de marquis. L'anse en ivoire imitant une tige. Orfèvre Jean Valentin Morel insculpation 1827. Paris vers 1840. Poids brut: 298,8 g




Bracelet romantique en or d'après Vever




1841 cité par Vever comme étant de Jean Valentin Morel, c'est une "cassolette " C était un vase ou une boite dans laquelle on faisait brûler ou évaporer des parfums. Le couvercle était ordinairement percé d'ouvertures par lesquelles s'échappaient la fumée ou la vapeur.


Rare Flacon à Parfums « Les bulles de savon » en cristal taillé à monture d'argent et vermeil. Le corps orne de deux larges cartouches et rinceaux ou deux chérubins tendent les bras vers un troisième assis sur le bouchon une paille à la bouche soufflant une bulle de savon composé d'une perle. Bouchon pivotant partiellement émaillé de fleurs. Écrin en forme. Ht 12 cm Époque Louis Philippe Par Morel et Duponchel.

Henri Vever dans son ouvrage « La Bijouterie français au XIX° siècle » reproduit le dessin de ce flacon Charles Edmond Duponchel, architecte de la famille Rothschild, dessina l'hôtel de la baronne James de Rothschild au 17 de la rue Lafitte, ainsi qu'une partie du mobilier du rez-de-chaussée. C'est lors d'un dîner chez les Rothschild de Londres, nous dit-on, que piqué au vif par des commentaires sur la défaillance des arts décoratifs français qu'il s'engagea sur le champ de réaliser une commande d'orfèvrerie. Il demanda alors à la maison Odiot de réaliser cette commande sur des dessins du sculpteur Jules Klagmann. Cette dernière ne donnant pas satisfaction il se tourna alors vers un des meilleurs ouvriers de l'époque Jean Valentin Morel.
En 1833, il revient à Paris où il devient, de 1834 à 1840, le chef d’atelier de la maison Fossin. Il remet au goût du jour le procédé du repoussé sur or qu’il applique, pour la première fois dans la confection d’une coupe en pierre dure de grandes dimensions (probablement celle qui a figuré dans la vente Sotheby’s New York le 14 juin 1999, lot 29) et qui présente deux des motifs favoris de l’orfèvre : les frises de feuillages et les masques de grotesques. Ces décors sont ciselés et émaillés. Il est probable que le travail d’émaillage soit dû à l’émailleur Lefournier, fidèle collaborateur de l’orfèvre. Mais sa réalisation la plus prestigieuse fut bien sûr l’épée offerte par la Ville au comte de Paris (aujourd’hui conservée au Musée Carnavalet). C’est la première reconnaissance publique accordée à l’orfèvre.

Vers 1840, tout en demeurant le fournisseur de Fossin, Jean Valentin Morel, capable de maîtriser toutes les difficultés techniques, reprend son indépendance. Après deux années passées à son compte, il s’associe en 1842 avec Henri Duponchel (1794-1868), architecte et homme de théâtre, sous le nom Morel et Cie. Ils s’installent 39 rue Neuve Saint Augustin où ils proposent une production très diversifiée dans les formes : vases d’ornement, orfèvrerie de table, luminaires, aiguières et bassins de toilette, parures de joaillerie, accessoires de bal, … mais aussi dans les styles : services à café et à thé chinois, turc ou mauresque, de style Louis XIV, Louis XV… Du fait d’une grande quantité d’ornements associés de façon fantaisiste, la maison évite ainsi de tomber dans la production de série. Morel obtient une renommée internationale. Il réalise ainsi la reliure du missel du pape Grégoire XVI, un grand service de table en argent de style rocaille pour le roi de Sardaigne, un vase et une toilette pour le futur Guillaume III des Pays-Bas. En France, de nombreuses oeuvres sont acquises par le duc de Luynes, grand amateur d’art et mécène.

En 1846, les affaires s’amenuisant, un conflit naît entre les deux associés. Un procès est intenté à l’issue duquel Jean-Valentin Morel se voit interdire l’exercice de son métier à Paris. Avec le soutien de Fossin, l’orfèvre part s’installer à Londres. Il ouvre un atelier 7 New Burlington Street, non loin de Piccadilly. Il est alors soutenu financièrement par Edmond Joly de Bammeville (1817-1893), héritier d’une fortune issue de l’industrie textile et grand amateur d’art de l'antiquité et du début de la Renaissance.



Un lointain lecteur m'adresse du Canada, une preuve en images de l installation de Jean Valentin  Morel à Londres

Bonjour monsieur Richard
I enjoyed reading your online article of Jean Valentin Morel (1794–1860)
I thought you might like to see a piece we have in inventory:
Regards
John Shearer GG




micro-mosaic brooch, 1850s
Centring on a rectangular plaque depicting a micro-mosaic of a spaniel, within a gold entwined branch frame, original red leather fitted case and satin liner stamped:
2.5 x 2 in. weight 58.8 grams.



Photo de l'intérieur de l'écrin, merci encore à John Shearer , un homme qui partage.


Les problèmes ne manquent pas. L’entreprise Morel est voisine de maisons concurrentes comme Storr and Mortimer, Garrard ou Howell and James. L’orfèvrerie française se heurte aux préjugés anglais selon lesquels, comme le note Diana Scarisbrick dans Chaumet Joaillier depuis 1780, 1995, p. 112,  l’orfèvrerie française serait d’esprit trop léger et pas assez sérieux.


L’orfèvre-joaillier croit quand même à sa chance et expose ses plus belles pièces. Il va faire grande impression. De plus, il bénéficie du soutien de Français exilés à la suite de la révolution de 1848. Ainsi, la comtesse Duchâtel, épouse d’un ministre de Louis-Philippe le fait connaître à l’aristocratie anglaise et le recommande à la reine Victoria 





Voici la reproduction de ce flacon de Charles Edmond Duponchel, et Jean Valentin Morel dans l ouvrage de Vever « La Bijouterie française au XIX° siècle » 
L'association Morel Duponchel éclate en 1846 à la suite d'un conflit sur les stratégies de vente. Interdit de s'installer dans la Seine, Morel s'expatrie après la révolution de 1848. Il va s'installer à Londres grâce à l'aide de Fossin et Edmond Joly de Bammeville riche amateur d'art,  il entraîne dans son atelier de New Burling Street des artistes comme l'émailleur Fournier et le dessinateur  Fourdinois. Il livre des joyaux au sultan de Constantinople en 1850 et expose à l'Exposition de 1851. 
A la fin de l’année 1852, à la suite d’une dispute avec Joly de Bammeville, Morel perd tout soutien financier et est donc obligé de fermer son entreprise. En raison du jugement lui interdisant de s’installer à Paris, avec le soutien de Fossin et de quelques amateurs, il ouvre un nouvel atelier à Sèvres. Henry Thomas Hope lui commande une coupe en lapis lazuli dont la monture figure Persée et Andromède. La présentation de ce chef-d’oeuvre à l’Exposition universelle de 1855 lui vaut la médaille d’honneur et une rente viagère..de Napoléon III pour compenser la faible réussite de ses affaires.
Léon Brisse, dans l'Album de l'Exposition Universelle de Paris, 1855, Tome III, p. 54, note l'exposition de M. Morel se composait de diverses coupes remarquables par la finesse extrême du travail de bijouterie, et aussi par le mérite de la lapidairerie, qui appartient en propre à M. Morel ; car, fait exceptionnel, il est non seulement le fabricant nominatif, mais l'exécuteur réel des objets exposés par lui. Parmi eux il faut citer une grande coupe en jaspe, Persée délivrant Andromède, qui est l'oeuvre dans laquelle M. Morel s'est montré tout à la fois le plus éminemment lapidaire et bijoutier. Il a retrouvé ou plutôt inventé l'art de tailler la jaspe, malgré sa dureté, et de lui procurer toute la souplesse et tout le fini des matières plus tendres que l'on travaille habituellement. Ce n'est qu'à l'aide de la poussière de diamants mêlée à l'émeri qu'il a obtenu ce résultat, dont quelques ouvrages anciens seuls peuvent donner une idée avant les siens. Cet habile fabricant, usant d'ingénieux procédés, est parvenu à réaliser la mise au point d'une colossale tête de méduse aussi en jaspe, parfaite de moulure et d'ajusté, et d'un relief dont l'exécution par la gravure eût été presque impossible. Comme émailleur, il a surmonté les plus grandes difficultés du modelé pour les figures de ronde-bosse. (cité par Sotheby's en 2003)




Important service à thé et café en argent et vermeil par Jean-Valentin Morel, Paris, vers 1845, dans son écrin au chiffre du roi Louis-Philippe, comprenant une cafetière, une théière, un sucrier couvert, un pot à lait et un grand plateau ovale à eux anses, chaque pièce de forme reposant sur un piédouche mouluré de perles et d'une frise de feuilles de vigne, le corps ciselé de coquilles et frises de perles appliquées de roses et autres fleurs sur des bouquets de feuilles, chaque pièce à l'exception du sucrier estampée MOREL & CIE ORFEVRES PARIS, le plateau à bord fortement mouluré de rinceaux, cartouches et coquilles, les anses en bouquet de roseaux , le centre ciselé de rinceaux, bouquet de fleurs et panneaux de quartefeuilles dorés, le dos du plateau gravé MOREL & CIE ORFEVRES 39 RUE NVE ST AUGUSTIN PARIS, dans son écrin en acajou, le couvercle serti d'une plaque de laiton gravée au chiffre du roi Louis-Philippe gravé Morel & Cie Orfèvres rue Nve St Augustin 39 à Paris


La société de JV Morel fabrique et vend orfèvrerie, bijouterie et joaillerie. Elle devient l'une des entreprises les plus en vue de Paris répondant à l'engouement de l'époque pour les arts du passé et un exotisme de fantaisie. Elle obtient ainsi une médaille d'or à l'exposition des produits de l'industrie de 1844. Directeur artistique de la fabrique, Duponchel supervise la création de nombreux ouvrages mariant or, argent oxydé, pierres dures, émail, pierres précieuses et perles, qui sont exécutées par 80 ouvriers dirigés par Jean-Valentin Morel.



Ensemble comprenant une cafetière, une théière, un sucrier couvert et un pot à lait, chaque pièce reposant sur un piédouche, le corps gravé de cartouches de bouquets de fleurs sur fond finement amati, les deux becs verseurs en têtes de chimères, les cols entourés de guirlandes de perles, les prises de la théière et du sucrier en fruit stylisé sur quatre pieds feuillagés, les intérieurs dorés, les anses en ivoire, dans son coffre en acajou.







Ensemble formé d'une boîte à thé par Jean-Valentin Morel et d'une boîte couverte rectangulaire par Henri Duponchel, Paris, vers 1845
chacune reposant sur quatre petits pieds griffes, le corps ciselé de rinceaux et appliqué de guirlandes de feuilles, la boîte à thé estampée au-dessous MOREL & Cie, l'autre boîte DUPONCHEL & Cie, la boîte rectangulaire avec un bac en  verre.






Service à Café et thé en argent par Jean-Valentin Morel & Cie, Paris, 1842-1846:
comprenant une cafetière, une théière, un sucrier et un pot à lait, chaque pièce reposant sur un piédouche, le corps gravé de motifs de bouquets de fleurs sur fond finement amati, les deux becs verseurs en têtes de chimères, les becs entourés de guirlandes de perles, les poignées de la théière et du sucrier en fruit stylisé sur quatre pieds feuillagés, les intérieurs dorés, les anses en ivoire, dans son coffre en acajou.

Selon la tradition familiale, ce service a été offert par le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe et propriétaire du château de Chantilly, au maréchal comte Harispe, arrière-grand-oncle de l'actuel propriétaire . A signaler que le  Maréchal-comte Harispe vécut de 1768à 1855). Jean-Isidore Harispe est né au pays basque à Saint Etienne de Baigorry. Nommé colonel en 1791, puis général en 1807, il est créé baron en 1808 puis comte en 1813. Sous la Restauration, il se retire au pays basque puis, de 1831 à 1834, est député de Mauléon. Décoré de la Grand-Croix de la Légion d'honneur en 1833, il entre à la chambre des pairs en 1835. Le 11 décembre 1851, le prince-président Louis-Napoléon lui offre le bâton de maréchal de France. IL s'éteint en 1855. Il n'eut pas de descendance directe.(Sotheby's)





Théière de style oriental en argent, manche à double attaches en ivoire. Le corps ciselé de cartouches arabesques remplies de fleurs et feuillages sur fond amati. Paris 1842-1848. Orfèvre: Morel et Cie. Morel  et Duponchel associés de 1842 à 1848. Poids brut: 800 g. Revendu par la maison Aguttes de Paris



La maison reçoit la médaille d'or en 1844 pour les gemmes sculptées par Morel. c'est aussi en 1844 que Morel obtient des commandes pour la Russie.
L'épouse de Napoléon III avait instauré un style « Louis XVI-impératrice » qui donnait plus dans le pastiche que la parodie, on le voit bien avec les meubles genre Louis XV peints en noir et dorés, capitonnés surchargés d ornements en reliefs et très ellaborés
Napoleon III voulait une cour fastueuse mais c'est plus sous l influence de l'impératrice Eugenie que les arts décoratifs évolueront.
En matière de bijoux si les fêtes impériales permirent le retour du luxe des pierreries et de l emploi de métaux précieux dans des pièces lourdes et Vetche, Morel, ou Froment Meurice réagirent du mieux qu'ils purent pour freiner l apparition des goûts pastiches de l impératrice en matière de bijoux




Ce bracelet est au Louvre "l'Oiseau défendant son nid" perles fines blanches et or jaune



Il a été créé par Jean Valentin Morel et Henri  Duponchel aux alentours de 1844-45



Henri Duponchel (28 juillet 1794 - 8 avril 1868) est à son tour architecte français, designer d'intérieur, costumier, scénographe, metteur en scène, directeur général de l'Opéra de Paris et orfèvre. Il a souvent été confondu avec Charles-Edmond Duponchel, un contemporain qui a également vécu et travaillé à Paris.




Seau à rafraichir de JV Morel et Henri Duponchel circa 1844, en argent massif, la frise qui se trouve sur de seau représente "Feuchere, rèves dus à l ivresse" il se trouve au musée du Louvre.




En 1844 Morel et Cie avait présenté ces pièces d'Orfèvrerie et avaient reçu une médaille d'or à l'exposition des produits de l'industrie de 1844.


Autres pièces présentées en 1844







Très belle paire de  paniers a motif grappes de raisins datant de 1851 et fabriqués à Londres
Les armoiries sont celles de Henry William Ferdinand Bolckow (1806-1878), originaire de Varchow, Mecklenburg et naturalisé britannique par une loi du Parlement, 1841. 





Vu d'en haut c'est un Bracelet style romantique dans le goût Renaissance en Or, émail et perle avec deux putti en argent ciselé .
Jean Valentin Morel était un des principaux représentants du style néo -romantique.
Voir: Vever Le nouveau cabinet était situé à 39, rue Saint-Augustin, sous la dénomination sociale de Morel et Cie. Ses magnifiques bijoux et sa merveilleuse orfèvrerie ont provoqué un énorme intérêt à l'exposition de 1844. Morel a été personnellement récompensé par une médaille d'or. Il a présenté un grand nombre d'objets remarquables , y compris bracelets ornés de putti et décorées avec des émaux délicats. Le comte de Laborde a dit de Morel: "Sa personnalité, dominée par un flair pour l' élégance et l'aspiration à la perfection, le distingue du reste ... Il est devenu l'orfèvre et bijoutier le plus habile dans l'histoire de la France."


Ce bracelet était en vente à la Gallery Tadéma qui offre un excellent choix de bijoux au 10 Charlton Place, Shoreditch, London N1 8AJ, Royaume-Uni


Un coffret a bijoux en Argent et vermeil Louis Philippe ,1845 environ dans le style Renaissance sur quatre pieds de lionne ailées, les côtés formés comme une arcade avec des panneaux grotesques, représentant des personnages d'enfants représentant Chasse, Vinification, agriculture et Pêche.

 Un groupe d'une mère avec ses deux enfants Avec la marque de fabricant  :MOREL & CIE




Cette coupe en cristal de roche, argent et vermeil est gravée Morel et Cie, donc réalisée avant 1844  à Paris.

Le pied rond en Vermeil avec des masques et des rouleaux ajourés, tenant une coupe en cristal de roche , poignée sirène et triton, la coupe en cristal de roche gravée de rinceaux et soutenu  avec des masques et serti de deux poignées représentant des paons. la base du bol est gravé MOREL & CIE. RUE NVE ST. AUGISTIN 39 





Madame Anne Dion Tennebaum, dans son livre "La renaissance de l'émail sous la Monarchie de Juillet. Bibliothèque de l'école des chartes.
"Coupe, en cristal de roche, est également montée en or et « couverte des émaux les plus brillants » . Le Petit Courrier des dames admire cette dernière coupe, ornée, sur son pied, de « figurines d’argent et monstres marins à croupe d’émail vert, tandis que sur les deux anses ce sont deux paons tout ruisselants d’or, d’azur et d’éblouissants reflets, qui font miroiter leur queue en éventail de pierreries » Ce type de monture émaillé préfigure ce que montrera Morel à l’Exposition universelle de 1851 et à celle de 1855.

Dussieux est très élogieux au sujet de Morel : « Il reprit les traditions de l’émaillerie des XVI Eme et XVII Eme siècles et il parvint à émailler de très grosses pièces repoussées, qu’il eût été impossible de décorer d’émaux si elles eussent été fondues. Il refit de l’orfèvrerie repoussée, émaillée et gemmée, comme aux beaux temps de François Ier et d’Anne d’Autriche » Cependant, à en croire l’orfèvre Wiese, auteur d’une nécrologie de Lefournier, c’est à ce dernier qu’il faut attribuer le mérite d’avoir émaillé ces coupes pour le compte de Morel et Duponchel. Lefournier travaille en effet pour Morel jusqu’en 1851, avant de se brouiller avec cet homme au caractère difficile .




Motif Paon


Bracelet Gothique de Morel et Duponchel


Flacon ciselé de Morel et Duponchel


Couvercle de tabatière par JV Morel

Rappel: L'association Morel Duponchel éclate en 1845 à la suite d'un conflit sur les stratégies de vente.     Suite à un jugement, il est interdit à Morel de s'installer dans la Seine.

   1847 signé Morel sur le fermoir.

 "En 1847, Morel, accompagné de son fils Prosper, alors âgé de vingt-deux ans, se rendit en Russie pour livrer des oeuvres considérables, dont il avait eu la commande en 1845 et 1846. Il fut reçu par le Tsar, qui complimenta vivement l'artiste français. Morel et Duponchel, maintenant associés, avaient alors, passage Saulnier, un atelier où travaillaient plus de soixante ouvriers de toutes spécialités : ciseleurs, émailleurs, orfèvres, estampeurs, lapidaires, fondeurs, etc." Vever                                



Service à thé  dans le style chinois de Morel et Compagnie aux environs de 1845 comprenant une théière, une grande marmite avec cuisinière et de soutien, un pot à lait, un sucrier avec couvercle, manchon intérieur original et un bol sans marques, sans doute d'une période plus tardive, les poignées et le bec de la théière en forme de bambou, théière avec bouchon à fleur, l'autre portant sur les chiens de Fo, les corps de la théière de lait et un bol avec des réserves avec les personnages dans le temple, et la bouilloire et le corps du bol de sucre avec des réserves fleuri bol et pot à lait avec des têtes de lion appliquées le sucrier avec deux anses en forme de têtes d'éléphants, la bouilloire avec quatre dragons entrelacés, la bouilloire  le sucrier et la théière sont gravés avec double armoiries surmontées d'une couronne marquis, toutes les pièces sauf le bol sont marqués Morel & Cie (ci-dessous)








1842-1848  Bracelet de Morel et Cie (Jean Valentin Morel et Henri Duponchel), Jean Baptiste Klagmann, Milleret. Bronze doré et argenté, perles en verre
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance


Suite à la dissolution de son partenariat avec Duponchel qui a déclenché une affaire judiciaire, il a déménagé à Londres, il ouvre un atelier sur le 7 New Burlington Street en 1849, et commerce comme orfèvre et  bijoutier. Il  entraîne dans son atelier des artistes comme l'émailleur Fournier et le dessinateur Fourdinois.
A travers divers émigrés et anciens clients qui avaient quitté la France à la Révolution de 1848, notamment la reine Louise des Belges, fille aînée du roi Louis-Philippe (1830-1848), il fut introduit dans l'aristocratie anglaise et, En 1849, à la reine Victoria elle-même. En 1852, il obtint le titre de "Goldsmith" de la couronne britannique. Malgré cela et un succès critique considérable à la Grande Exposition de 1851, il rencontra de nouveau des problèmes financiers et fut obligé de dissoudre l'entreprise à l'automne 1852. (D. Scarisbrick , «Jean Valentin Morel, Bijoutier, les fortunes de Chaumet en Angleterre», Apollon, janvier 1966, p. 27). Il revient en France en 1852 et s'installe à Sèvres. Il expose un vase en 1855 et reçoit la grande médaille d'honneur. Il reçoit alors
une pension de Napoléon III pour compenser la faible réussite de ses affaires.




Paire de Chandeliers époque victorienne en vermeil et émail, marqué Jean Valentin Morel et Cie à Londres en 1849.
Style milieu du XVIII eme français, la base en forme de dôme, les buses sont amovibles , entrelacs en émail bleu

Que devient Duponchel une fois séparé de Jean Valentin Morel?
le 15 aout 1849 la gazette des tribunaux nous informe.

D'un acte sous seing privé, fait double à Paris, le 10 août 184 enregistré, entre M. Henri DUPONCHEL, orfèvre-joaillier, demeurant à Paris, rue Drouot, 3, et M. Pierre-Henri LEIRIS, orfèvre joaillier, demeurant à Paris, il appert que la société en nom collectif qui existait de fait entre MM. Duponchel et Leiris susnommés pour l'exploitation d'un fonds d'orfèvrerie .1 joaillerie, sis à Paris, rue Neuve-SaintAuguslin, 47, exploité précédemment sous la raison MOREL et C', par MM. Morel Duponchel et Leiris, a été établie de droit entre les dits Duponchel et Leiris à partir du 1 er juillet dernier pour finir le 3 juin 1859. La raison sociale est Duponchel et Cie La signature sociale appartient aux deux associés, qui ne pourront en faire usage que pour les besoins et affaires de la société. Le siège de ladite société continue à être établi rue Neuve-Saint Augustin, 47, à Paris. La gestion et l'administration seront, comme par le passé, spécialement dévolues à M, Leiris. Paris, ce 10 août 1849 Pour extrait



1849 



Coupe en Vermeil avec doublure interne en verre, de Jean Valentin Morel réalisée a Londres en 1849
© Victoria and Albert Museum, Londres.




Petite coupe en or émaillé (zarf) par JV Morel, Londres, vers 1850, pour le marché ottoman
reposant sur un piédouche hexagonal, le corps serti de six médaillons émaillés représentant des vues du Bosphore, signé sur la bâte du pied Morel & Cie Londres

Le texte de la maison Artcurial dit ceci a propos de ce bracelet
En or jaune 18k (750), forme D'un bandeau orné en mosaïque polychrome de Colombes, d'un cygne, de Roseaux et de fleurs, les encadrements et les deux goupilles à usage de fermoir, ornées de torsades, Arceaux et grènetis Dans son écrin timbré et couronné de la Maison J.Chaumet Successeur de Morel & Cie, Travail français vers 1850, poinçon du joaillier illisible, les écrins ne veulent rien dire, certains commissaires priseurs en achetent ou en gardent d'avance.

Pour ma part, je penserais à un bijou de Falize.

Les poinçons de marque français auraient été utiles, d'autant que le poinçon du joaillier est illisible, 1850 est une date possible pour  Jean Valentin Morel mais ne peut avoir aucun rapport avec Chaumet , Joseph Chaumet qui est né en 1852  ne s'installera place Vendome qu'en 1905. Le bracelet se trouve au moment de la revente par Artcurial dans un écrin "Chaumet successeur de Morel" ce qui ne veut rien dire,  c'est un peu leger,

"Joaillier parisien depuis 1780, Chaumet réalise au cœur de la place Vendôme des diadèmes, des pièces de haute joaillerie et des garde-temps d’exception".(site officiel Chaumet)




Cette coupe est au MET de New York elle serait datée de 1850. En  cristal de roche, vermeil, émail, perles, quand la coupe etait  dans la collection de J. Pierpont Morgan, on s'aperçut qu'elle  avait perdu quelques ornements émaillés; elle donne néanmoins l'élégance typique des meilleurs travaux de Morel.


Ce bracelet reflète le pic du naturalisme des années 1850. Brindilles, des branches, des fleurs et des fruits ont été modélisées en or . Les motifs ont reçu des couleurs réalistes en utilisant de l' émail translucide sur des surfaces gravées. Il est en or émaillé et perles il se trouve au Victoria et Albert Muséum de Londres.© Victoria and Albert Museum, Londres.




Coupe (vers 1851-1855) en agate montée en vermeil, or et émail par Jean-Valentin Morel 



Depuis 2005, les musées du palais de Compiègne et le musée franco-américain de Blérancourt ont acquis de nombreuses œuvres, complémentaires à leurs collections, comme la Coupe en agate montée en vermeil, or et émail, attribuée à Jean-Valentin Morel du musée du Second Empire, qui vient rejoindre le bel ensemble d'orfèvrerie de table d'apparat en métal argenté,




 le grand surtout de table avec candélabres, seaux à glaces, etc., représentant une chasse au sanglier au XIII eme siècle dans une forêt de la Lithuanie, commandé par le Prince Léon Radziwill
C'est un magnifique "Surtout" de table, argent massif et bronze doré , façonné par le célèbre orfèvre Jean-Valentin Morel qui commença le travail en 1842 pour le finir trois  ans  plus tard et qui l'exposera en 1851 pour la Grande Exposition des œuvres de l' industrie de toutes les nations à Londres qui avait lieu au Crystal Palace. Un surtout de table est une décoration que l'on place au centre d'une table. C'était une décoration , mais aussi plus ou moins agrémenté  par des récipients dans lesquels il était possible de disposer des aliments

"On sait l'histoire de ce grand travail. M. le  prince de Radziwil  curieux de posséder un splendide surtout d'orfèvrerie, et se défiant un peu.des artistes français, en avait confié les dessins~et l'exécution au célèbre orfévre de Londres, Mortimer. La commande était faite. Déjà Mortimer préparait ses modèles, lorsque Morel, informé par le prince lui-même de la résolution qu'il avait prise, lui demanda pour l'honneur de la France, la permission de lui soumettre un contre-projet,s'engageant d'ailleurs à l'exécuter pour une somme bien moins considérable que celle qui avait été promise à l'artiste anglais. En effet Mortimer avait demandé 150.000frs or Morel, par ses nouveaux procédés de repoussage, pouvait d'ailleurs exécuter le service 40,000 fr. moins cher que n'avait demandé son compétiteur. Aussitôt, Morel et son fils, aidés de MM. Constant Sevin, Schoenewerk et Jacquemard, se mirent à l'oeuvre, et, après avoir travaillé sans repos ni trêve pendant quatre jours et quatre nuits, ils attendirent
la visite du prince. Celui-ci, survenant quelques heures après, trouva les maquettes achevées, et, se laissant convaincre par l'évidence, accepta le nouveau projet. 
Mortimer reçut une indemnité. On paya 1000 écus à l'orfèvre de Londres pour ses dessins et Morel fut chargé del'exécution de ce grand travail, qui comprenait un milieu de table d'un mètre de haut, deux candélabres, quatre seaux à rafraîchir et huit salières, le tout en argent.
Les curieux retrouveront dans 1'illustration de 1845 la gravure du surtout du prince de Radziwill. Sans en donner ici une description nouvelle, il suffit de rappeler que le sujet des diverses pièces qui le composent est tiré de l'histoire dé la famille du prince. La pièce principale, oeuvre de sculpture autant que d'orfèvrerie, représente Jean Radziwill sauvant la vie au grand-duc de Lithuanie, qui a été renversé de son cheval dans une chasse an sanglier, et va périr sous les coups de la bête furieuse.
Chacun des candélabres est formé d'un sapin au pied duquel sont le grand-duc et Jean Radziwill sonnant du cor. Les seaux à rafraîchir imitent des rochers et des blocs de glace oit l'on voit courir des figurines de chasseurs poursuivant des ours.
Tout cela sans doute est un peu compliqué, et rappelle par trop ces luxueuses orfèvreries que les Anglais fabriquent encore, et ou ils entassent des animaux, des chaumières, des montagnes et des arbres. Morel, appelé à lutter avec Mortimer, semble avoir voulu le battre sur son terrain.
Il paraît, toutefois, que le surtout du prince de Radziwill était d'une exécution heureuse et savante; il fit le plus grand honneur à Morel, qui alla porter lui-même son oeuvre à Saint-Pétersbourg, et qui, depuis lors, a beaucoup travaillé, non-seulement pour la Russie, mais pour l'Europe"  La gazette des beaux arts




A l exposition internationale de 1851, parure Rubis, diamants, et or de Jean 
Valentin Morel

Morel a fait pendant son séjour en Angleterre, un grand nombre de pièces importantes, desquelles vingt-six ont été vues à Londres, en 1851, à l'exposition universelle, où leur auteur obtint une récompense extraordinaire et spéciale. Voici quelques détails sur ces ouvrages:

Une coupe en agate orientale, de la plus belle espèce et de la plus grande dimension ; le balustre et le pied sont aussi en agate orientale.
La garniture en or se compose pour les anses, d'ornements enlacés les uns dans les autres, enrichis d'émaux opaques et transparents ; sur chacune d'elles repose un oiseau tout d'or. Le balustre est accompagné de chimères et d'ornements émaillés en relief, au milieu desquels se placent les armes émaillées de S. A. I. la grande duchesse héritière de Russie (régnante en 1855). Des arabesques répandues sur le pied d'agate et sur les moulures, également émaillées en relief, terminent cette monture. Cette coupe appartient à S. M. l'impératrice de Russie.
Douze zarfs, en or émaillé, ornés chacun de trois vues de Constantinople entourées de diamants. Ces douze pièces ont été faites pour l'ambassadeur  de Turquie à Londres, qui les a offertes en présent au
Sultan.                                                                        
Un vase en argent doré et oxydé, entouré d'un bas-relief en repoussé, représentant une chasse du moyen âge au sanglier. Le couvercle de ce vase est surmonté d'un groupe qui représente un
chasseur frappant un sanglier. Cette pièce appartient à M. Braine, en Angleterre.
Un sucrier en vermeil, d'un beau travail d'ornementation et de ciselure, sont interrompus par des ornements ciselés, et porte à ses extrémités deux vases pour des fleurs, et, dans sa partie la plus large, des montants composés d'ornements qui s'élèvent et que relient des guirlandes de vigne pour supporter une corbeille qui porte aussi des fleurs. Ces ornements forment une espèce de dais sous lequel s'abrite un groupe d'enfants enlacés de pampres et jouant avec une panthère; ils sont sur un rocher qu'entoure une partie d'eau. Les lumières aussi sont portées par des enfants.
Cette pièce est gravée dans l'Illustration anglaise et est restée en Angleterre.
Un coffre, de style byzantin, pour renfermer un manuscrit précieux.Pour l'exécution de cette fort belle pièce, on a suivi le plan indiqué par son propriétaire, M. Libri.
Une aiguière en cristal de roche et son plateau. — Un plateau — Un vase en cristal de roche. — Une buire en cristal de roche. — Un zarf en or émaillé et orné de six vues de Constantinople.
— Deux serre-papier en argent avec une cigogne et un marabout. — Deux étagères en argent doré. — Une glace de toilette en argent, style Louis XV. — Un riche service à thé en argent doré, style Louis XIV. — Trois services en argent, de style turc, chinois et Louis XV. — Deux bouts de table, pour salières, en repoussé, représentant chacun une figure conduisant un âne portant des paniers.
— Quatre figures en vermeil pour salières, portant aussi des paniers, style Louis XV ; elles appartiennent au major Martins. Toutes ces pièces sont restées en Angleterre.


Vitrine de J.V. Morel à l'exposition de Londres en 1851



Revenu en France en 1852, Morel a surtout travaillé pour les amateurs étrangers, qui se disputaient ses oeuvres.
Tout le monde a vu à Paris, pendant l'exposition universelle (1855), la magnifique coupe en jaspe oriental faite pour M. Ilope de Londres. Le pied de cette coupe, haute de plus d'un demi-mètre, est en argent doré recouvert de riches ornements émaillés et de style Renaissance, représentant des arabesques et des mascarons émaillés sur or fin. Le balustre de la coupe, en jaspe, est un rocher sur lequel est enchainée Androméde; 
au pied du rocher sont les Néréides qui s'ébattent au milieu de plantes marines en insultant à 'infortune d'Andromède. Toutes ces figures et les plantes sont en or repoussé et émaillé, à la façon du XVI° siècle. La coupe est tirée d'un bloc de jaspe qui pesait quatre vingt livres ; c'est la plus grosse pièce de jaspe oriental que l'on connaisse ; sa taille a demandé trois ans de travail et l'invention de
nombreux procédés. La coupe est décorée d'enroulements en saillie.

L'anse de la coupe représente Persée combattant le dragon ; ces figures, aux riches couleurs, sont en or repoussé et émaillé. Il est permis de louer sans restriction les tons bleus des ailes du dragon et le rouge qui recouvre le corps de ce monstre. Sur le bord de la coupe est la figure d'un génie qui porte les armes de M. Hope, l'heureux propriétaire de ce chef-d'oeuvre.

Une coupe en agate orientale, supportée par un balustre, qui se compose d'une figure de femme sur un Triton, dont les pieds chimériques foulent des herbes marines et reposent sur un fond de sable;
le pied se termine par des moulures ornées d'arabesques émaillées en relief. Une ligure de femme assise sur un dauphin, tient une écharpe flottante qui forme l'anse de cette coupe, dont les extrémités sont tenues par des Amours ailés qui portent des guirlandes de fleurs. Cette magnifique pièce, dont j'ai pu admirer le dessin chez M. Morel, a été achetée 5000 francs par l'école de dessin
de Londres. "Les artiste Français à l étranger par Dussieux 1876"





Un aiguière de cristal de roche sculpté fatimide. Égypte, dernier quart 10ème ou premier quart 11ème siècle, monté par Jean-Valentin Morel, Sèvres, début 1854 ad. Photo: Courtesy Christie's
Le corps de forme conique légèrement arrondie sur un petit pied central, chaque côté sculpté en relief avec un guépard assis tenu sur une chaîne de maillons, flanquant ensemble un panneau central d'arabesques entrelacées avec des terminaisons palmette, une bande sinueuse de vigne feuillue formant une bordure.




Merveilleuse coupe fabriquée par Jean Valentin Morel en 1854 
Sotheby's apporte des précisions en marge de sa vente de 2003 
J.J. Arnoux,  Le Travail Industriel, Revue Complète des Oeuvres de l'Art et de l'Industrie exposées à Paris en 1855, Paris, 1856, tome II, p. 191, note une coupe de forme circulaire en jaspe sanguin dont les anses se composent de deux sirènes émaillées aux ailes vertes, rouges et bleues, et dont la vasque est incrustée de deux camées antiques entourés de guirlandes de petites fleurs de vif émail.
Dans l'une des deux lettres adressées par l'orfèvre au duc et reproduites ici, JV Morel  écrit le 24 juin 1854 qu'il accuse réception d'un bon de six mille francs comme avance et acomptes des travaux concernant la coupe en jaspe que vous m'avez commandé, que je dois tailler et garnir en or émaillé, en observant avec soin toutes les indications qui me sont fournies par le dessin, travail pour lequel vous avez bien voulu m'accorder la somme de douze mille francs comme maximum à ne pas dépasser, et que je m'engage à avoir achevé pour l'exposition de 1855.... Les hommages qui vous sont adressés, comme un protecteur des arts le plus généreux, ne sont qu'un faible tribut qu'on paye à votre noble caractère.
Dans celle du 18 septembre 1854, l'orfèvre poursuit l'éloge de son mécène: On ne peut vraiment comprendre comment l'esprit d'une personne aussi élevée que vous, Monsieur le Duc, dont la vie est entièrement consacrée aux sciences et à la protection la plus éclairée des arts, ainsi que la fortune, a pu pénétrer dans ce labyrinthe de détails aussi compliqué, dont une partie devait lui être si étrangère, en surmonter les difficultés en les enseignant avec tant de clarté et d'exactitude ...Je profite de ce courrier pour vous mettre au courant, Monsieur le Duc, des travaux que vous m'avez confié; la grande coupe est en bon chemin, il y a déjà bien du travail de fait que j'aurai l'honneur de vous soumettre à la première occasion. J'ai besoin maintenant des camées pour aller plus loin, pour faire les cartouches et les ajuster avec les guirlandes déjà très avancées, qui doivent les accompagner.






En 1854, Le Duc de Luynes  commande à JV Morel cette coupe en Jaspe Sanguin montée sur or , le Duc avait donné a monter les deux camées qui y figurent ,ils étaient incrustés dans des guirlandes de petites fleurs multicolores, émaillées, pour compléter l'ornementation.
Les poignées en forme de deux sirènes avec les deux ailes émaillées de  vert, rouge et bleu. Cet objet, d'une qualité rare, était conservé  parmi les descendants du duc de Luynes jusqu'a ces derniers temps.




Cette coupe est en Héliotrope, Le Bloodstone "classique" est en jaspe vert (calcédoine) avec des inclusions rouges d'hématite. Les motifs sont en or, émail et perles:
Commandé en 1854 par Honoré-Théodoric-Paul-Joseph d'Albert, duc de Luynes (1802-1867); vendue aux enchères chez Sotheby, Paris en 2003; (SJ Philips Ltd., Londres); acheté par l'Indianapolis Museum of Art en 2004



D'après la maison Christie's , cette Tasse  émaillée avec des  pierres fines est en or  Marque de Jean-Valentin Morel, Paris, circa 1855
La coupe en forme de coquille de pierre dure à pied ovale avec bordure florale émaillée, surmontée d'un feuillage, le piétement modélisé avec les personnage d'un satyre et d'une femme , finement émaillé dans des teintes chair, avec poignée en boucle conçue comme une draperie ondoyante tenue par un personnage féminin à cheval sur un dauphin, brillamment émaillé de couleurs et serti de perles, gravée MOREL & Sevres sur le pied. (20,4 cm.) De haut.




Grande coupe couverte en argent in the Style Allemand du XVIIe Siècle, pair Morel, Paris, vers 1860 marquée à l'intérieur du couvercle Morel & Cie

Son fils Prosper Morel est appelé en 1862 par Jules Fossin comme gérant et futur successeur dans la maison Fossin qu'il a héritée de son père. Prosper Morel, qui acquiert la maison en quinze ans, la dirige de 1854 jusqu'en 1884.
Il donnera son nom à la maison Fossin en 1863 il s'est installé au 62 rue Richelieu derriere la Bibliothèque Nationale


C'est une broche rare, elle est en argent et or jaune, représentant une branche d'églantine en fleurs sertie de diamants taille ancienne. Elle est poinçonnée par le maïtre joaillier Jean Prosper Morel.
Jean Prosper avait fait insculper son poinçon en 1862 et cette broche daterait des années 1870 environ. revendue par la maison Artcurial.


Photographie de Jean Prosper Morel qui m'a été adressée par un de ses descendants

C'est a partir de l époque ou Prosper Morel va s'installer, que les choses vont devenir difficiles à suivre.
On trouve tres peu d'oeuvres de bijouterie joaillerie recensées a son nom et pourtant il a travaillé pendant près de 30 années. Le grand Vever écrit très peu de choses sur lui, cela tient-il a cette extraordinaire succession de Jules Jean François Fossin?
Madame Jacqueline Viruega dans son ouvrage "Du second Empire à la Guerre de 1914" nous l explique parfaitement.

"Enfin, l'organisation d'une succession motive parfois une création. Celle de Morel et Ce (28", le 14 avril 1862, met en scène des noms réputés et revêt une grande importance dans l'histoire de la bijouterie parisienne. Jules Jean-François Fossin, bijoutier, chevalier de la légion d'honneur, organise la succession en quinze ans d'une affaire qu'il a héritée. Son père Jean-Baptiste Fossin a racheté au début de la Restauration la maison de joaillerie-bijouterie de Marie-Etienne Nitot, fournisseur de Napoléon Iet, et l'a transportée 62 rue de Richelieu. Les Fossin sont liés aux Morel depuis que Jean-Valentin Morel fut le chef d'atelier de Jean-Baptiste Fossin. Jules Jean-François Fossin fait de Jean-Prosper Morel, fils de Jean Valentin, son successeur sous le Second Empire. Il commandite pour 300 000 francs la nouvelle société, Jean-Prosper Morel la gère, apportant, avec son épouse Anne-Blanche Morel, « son industrie à l'affaire ». Les conditions sont très strictes : la fabrication ne peut être changée, le nom de Fossin ne figure nulle part officiellement, nul autre créancier que Fossin ne peut intervenir, les Morel ne font aucune affaire tant que compte et commandite ne sont pas soldés, sous peine de dissolution. Ils perçoivent un traitement mensuel de 1200 francs et les quatre cinquièmes des bénéfices, Fossin 4000 francs et un cinquième du bénéfice. Le fonds de commerce appartiendra aux Morel à la fin du ter me et la commandite payée, avant terme s'ils ont remboursé plus vite. Sinon, le fonds sera vendu pour rembourser Fossin. Prosper Morel, devenu propriétaire de l'affaire, marie sa fille à Joseph Chaumet (, qui lui succède en 1889."

La Joaillerie Chaumet désire faire remonter son histoire jusqu'a Etienne Nitot, avec lequel il n'y a aucun lien de parenté, ni aucun lien professionnel, cette affaire a été cédée a un autre joaillier qui lui meme l'a recédée, tous les successeurs ont été établis à des adresses différentes .
Il est tout à l honneur de Joseph Chaumet d'avoir créé une aussi belle maison, pourquoi vouloir se fabriquer plus de deux cent ans d histoire?
Par exemple

En Mai 1923 un article sur Joseph Chaumet dans la "Renaissance de l art et des industries de luxe" cette parure de l'Impératrice Joséphine est attribuée au beau père de Joseph Chaumet.
L impératrice est décédée le 29/05/1814 au Chateau de Malmaison et Jean Prosper Morel est né le 24/06/1825 à Paris!!!!!!



Ainsi que je l'écrivais plus haut, il existe peu de bijoux de Jean Prosper Morel que ce soit les Musées, les ventes publiques, les collections,  cette collerette est postérieure à 1885 car sur l'écrin de "Morel et Cie" il est noté "J.Chaumet Directeur" il fut nommé directeur en 1885.
En argent et or jaune 18k (750/1000°), formée d'une ligne souple de chatons carrés, dans sa partie frontale coupée de dix-neuf culots feuillagés en chute, l'ensemble serti de diamants taillés en rose, ces derniers retiennent en pampille des diamants taillés à l'ancienne plus importants (manque le système qui permettait de le porter en diadème) Poids de la pierre centrale : env. 3,50 ct
Dans son écrin timbré de la maison Morel & Cie J.Chaumet 62 rue de Richelieu Il n'y a aucun poinçon.

Même collerette



COLLIER articulé en or composé de seize motifs sertis de diamants de taille ancienne en chute, reliés par des lignes de diamants taillés en roses. Il supporte, au centre, deux pampilles ornées de diamants taillés en rose retenant chacune aux extrémités un diamant de taille ancienne sous deux diamants poires. Certains motifs amovibles. (manque quelques diamants taillés en rose).
Poids total environ 30 carats : sept diamants d'environ 25 à 26 carats et dix diamants d'environ 4,40 à 5 carats. XIXème siècle. Poids brut : 30 g.
Dans un écrin en forme monogrammé " W.B. " et chiffré MOREL et Cie - CHAUMET successeur, renfermant deux peignes en écaille, épingles et éléments de broche adaptables aux motifs. donc postérieur a 1885






XIXe siècle. Broche en or et argent sertie de diamants taille ancienne et taillés en rose, retenant en pampille une perle fine grise de forme poire, LFG : eau de mer, 13 x 20,7 mm,  De qui est ce bijou revendu par Beaussant - Lefèvre SVV. ? les experts n'ont pas pris note de poinçon de maitre au prétexte que cette broche se trouvait dans un écrin à la forme de la maison Morel & Cie,

La fille de Prosper Morel épouse alors Joseph Chaumet en 1875. Joseph a 23 ans , a t il fait un apprentissage dans nos métiers? Il semble que personne ne le sache!

10 ans plus tard en 1885, il a 33 ans, il devient directeur de la Maison Morel et Compagnie, c'est en 1905 (certains disent 1907), qu'il va devenir le patron et donner son nom à la maison qu'il installe au 12 place Vendôme, il a 53 ans

Vos remarques sont les bienvenues en commentaires ci-dessous ou par mail richard.jeanjacques@gmail.com


TOURRETTE Etienne , le plus grand émailleur de son époque

  Peut être le plus grand émailleur de son époque, il est peu connu, et peu de ses oeuvres sont connues, pourtant, avec sa participation imp...