dimanche 13 février 2022

Le KOH-I-NOOR , "Montagne de lumière" Légende et réalité

 


Le Koh I Noor

Les temps sont si lointains où les Dieux fréquentaient les hommes, la tradition orale transforme à chaque génération la réalité et nous construit une Légende, c'est ainsi que naquit celle du Koh I Noor.

Un matin la fille d'un cornac jouait sur les rives d'un des sept grands fleuves sacrés de l'Inde, La Yamûna. Cette jeune fille découvre dans les roseaux un nourrisson revêtu d'une armure d'or et dans le bandeau sur son front, une "pierre de lumière"
L'enfant s'appelait Karna et il était le fils de Sûrya, le Dieu soleil, et d'une princesse de la famille des Kaurawa.
Des années après, on révéla qui il était, et Karna fut admis à la cour et élevé avec les fils du Roi.
Les Kaurawa était une famille légendaire de l'épopée de l'hindouisme le Mahabharata1. Elle aurait eu cent fils de Gāndhārī et de Dritarashtra, (un roi aveugle). L'aîné d'entre eux, Duryodhana, par son entêtement, fera éclater la guerre entre Kaurava et Pândavas leurs cousins , ce qui constitue la base de l'histoire de la Mahābhārata, la guerre se nommant bataille du Kurukshetra. La bataille de Kurukshetra (devanagari : कुरुक्षेत्र युद्ध) est la bataille qui, pendant 18 jours, opposa les Kauravas aux Pandavas, et forme une partie essentielle de l'épopée sanskrite de la mythologie hindoue, le Mahābhārata.

Karna croyait que le diamant qui ornait son front le rendait invincible, et voulut provoquer Arjuna le plus courageux des Pândava en combat singulier. Hélas, les Dieux s'en mêlèrent et Krishna en personne prit partie pour les Pandava et Karna fut tué. Le Koh I Noor disparut dans la poussière.
Quelque temps plus tard, une jeune fille découvrit par hasard la pierre et l'emporta pour la remettre au temple de Civa à Thânesar .

Thanesar est une ville historique et un important centre de pèlerinage hindou dans l' État d' Haryana , dans le nord de l' Inde . Il est situé dans le district de Kurukshetra , à environ 160 km au nord-ouest de Delhi . La ville de Thanesar signifie l'ancien nom de la ville de kurukshetra.

Dieu Civa , musée du quai Branly à Paris

Un Brahmane fixa immédiatement la pierre sur la statue du Dieu, à la base du front, à l'emplacement du troisième "oeil" celui de l'illumination.
Il était sous la garde des prêtres Brahmanes , une légende disait qu'un sacrilège s'était introduit dans le temple  pour voler la pierre et qu' au matin , à l ouverture des portes on le retrouva mort.
Les prêtres disaient aussi" Celui qui possèdera ce diamant possèdera le monde. Mais il connaitra les plus grands malheurs car seuls, un dieu ou une femme peuvent le porter impunément
Le décret de Civa était donc à l origine  de la rumeur grandissante comme quoi le Koh I Noor portait malheur.
En réalité le Koh I Noor apparut pour la première fois dans une chronique de 1304 comme appartenant au Rajah de Màlwa. la première mention du diamant se trouve dans le Babur Nama, la chronique de la vie de Bâbur, qui le signale en possession du râja de Mâlvâ en Inde. Certains experts affirment que le sultan ʿAlāʾ-ud-Dīn Khaljī a pris le joyau en 1304 au Raja de Malwa , en Inde, dont la famille en était propriétaire depuis de nombreuses générations
Pendant deux cent ans , plus personne n'entend parler du Koh I Noor


1520 Babur

Le 4 mai 1526, le sultan Babur (Le Tigre), descendant par sa mère de Gengis-Khan (Chingiz Khān) et par son père de Tamerlan (Timūr-Lang), Zahīr ud-dīn Bābur est le fondateur de la dynastie moghole en Inde, s’empare du sultanat de Delhi qui s’étend sur le nord de l’Inde et fonde l’Empire moghol. En 1524, à la demande de Daulat Khān, gouverneur de Lahore, Bābur se met en route pour sa quatrième invasion et sans rencontrer d'opposition sérieuse il traverse le Panjab et après avoir laissé un petit détachement armé à Lahore revient à Kaboul.
À partir de ce moment la conquête de l'Inde septentrionale se déroule en trois étapes. C'est pendant l'hiver de 1525 que Bābur tente un coup décisif. Après avoir réuni une troupe de douze mille hommes, il passe la frontière, remonte l'Indus jusqu'à Sialkot où son fils Humāyūn, âgé de dix-huit ans, le rejoint, il met Daulat Khān en déroute et parvient en avril 1526 dans la plaine de Pānipat pour affronter les seigneurs afghans de la cour d'Ibrāhīm Lodi. Devant un ennemi bien supérieur en nombre, Bābur remporte le 21 avril 1526 une victoire éclatante grâce à son sens tactique et à un armement moderne pour l'époque. Bābur s'empare de Delhi et envoie son fils Humāyūn à Āgra, 
La veuve de Lodi, le souverain vaincu tué par Babur, lui offre le "Montagne de Lumiere"
achevant ainsi la première phase de sa conquête le premier des Grands Moghols baptise la pierre de son nom et la lègue à son successeur, Humayun.


Humayn

Un an après  Humāyūn tombe gravement malade ; Bābur le fait transporter à Āgra. Voyant que tous les remèdes sont impuissants, il demande à Dieu de lui prendre sa propre vie pour que son fils soit sauvé. Tandis que Humāyūn recouvre la santé, Bābur s'affaiblit de plus en plus. Telle est, du moins, la légende que l'on rapporte au sujet de la mort de Bābur, qui survient dans les tout derniers jours de décembre 1530 à Āgra. (Universalis)

Humayun fait présent du diamant de Babur au Shah de Perse, qui lui a offert l’hospitalité après une révolte l’ayant obligé à fuir l’Empire moghol en 1544.On retrouve la trace du diamant dans l’Empire moghol près d’un siècle plus tard, en possession du Shah Jahan (Maître du Monde), qui l’a rebaptisé Grand Moghol.


Le Shah Jahan

Shahab-ud-din Muhammad Khurram, plus connu sous son nom de règne Shâh Jahân (ou Chah Djahan ; Roi du monde), né le 5 janvier 1592 à Lahore (Empire moghol) et mort le 22 janvier 1666 au Fort d'Agra à Agra (Empire moghol), est le cinquième empereur moghol. Son règne s'étend du 19 janvier 1628 au 31 juillet 1658.
Shâh Jahân était généralement considéré comme le plus compétent des quatre fils de l'empereur Jahângîr et après la mort de Jahângîr à la fin de l'année 1627, lorsque la guerre de succession éclata, Shâh Jahân en sortit victorieux. Il met à mort tous ses rivaux pour le trône et est couronné empereur en janvier 1628 à Agra sous le nom de règne "Shâh Jahân" (qui lui a été donné à l'origine comme titre princier).


Taj Mahal et fort d'Agra

Bien qu'il soit un militaire compétent, Shâh Jahân est plus célèbre pour ses réalisations architecturales. La période de son règne est généralement considérée comme l'âge d'or de l'architecture moghole. Shâh Jahân commanda la construction de nombreux monuments, dont le plus connu est le Taj Mahal à Agra, mausolée où il repose à côté de son épouse bien-aimée Mumtaz Mahal.



Shah  Jahan au Victoria & Albert Muséum et le trône du Paon

Le nom vient de la forme du trône, derrière lequel se tiennent les représentations de deux paons debout, parures déployées, le tout orné de saphirs, rubis, émeraudes, perles et autres pierres précieuses de couleurs aptes à symboliser la vie. Le trône avait été créé pour l'empereur moghol (Hindustani) Shah Jahan au XVIIe siècle, et se trouvait dans la halle d'audience publique (le Diwan-i-Am) dans sa capitale impériale, Delhi.
Le voyageur français Jean-Baptiste Tavernier, qui vit Delhi en 1665, explique que « le trône est à peu près de la forme et de la grandeur de nos lits de camps » (le trône est un takht, c'est-à-dire une plate-forme ou un lit), long de 1,80 m et large de 1,20 m, supporté par quatre pieds dorés de 50 à 70 cm de hauteur. Au-dessus des pieds s'élevaient douze colonnes qui supportaient la canopée (le ciel du trône) ; les pieds étaient décorés de croix de rubis et d'émeraudes, ainsi que de diamants et de perles. Il y avait en tout 108 grands rubis sur le trône, et 116 émeraudes, mais beaucoup ont disparu au cours du temps. Les douze colonnes soutenant la canopée étaient décorées de rangées de splendides perles, et Tavernier considérait que c'était là la partie la plus précieuse du trône. En fin négociant, Tavernier évalue ce chef-d'œuvre en or massif, serti de 26 733 pierres précieuses, à 12 millions de livres tournois, ce qui équivaut à la somme dépensée pour la construction du château de Versailles entre 1660 et 16801.


Tavernier

Carte des voyages de Tavernier

En 1738 Muhammad Shah voit son pays envahi par un général  d'origine Turque qui vient de s'emparer  du trône de Perse , Muhammad est vaincu  et s'empare du trône du paon en or de toutes les pierres précieuses


Croquis du Koh I Noor d'après Tavernier


Le Shahanshah Nader Shah envahit l'empire moghol en 1738 et revint en Iran avec le trône du Paon ainsi que d'autres trésors, et en particulier les plus grands diamants du monde Koh-i Nor et Daria-e nour, pris en tant que tribut de l'empereur moghol Muhammad Shâh.
Depuis lors, le terme « trône du Paon » est utilisé pour désigner non seulement le trône, mais aussi la monarchie iranienne elle-même.



Nader Shah ne trouva pas de suite le Khoh I Noor , mais avec la complicité de l'ex femme délaissée de Muhammad qui lui expliqua que ce dernier le cachait dans son turban, et Nader Shah se rappelant une vieille coutume l'invita a un festin et demanda a échanger avec lui son turban et Muhammad, le vaincu ne put s'y opposer  ce qui permit a Nader Shah de ramener le Koh I Noor en perse.

En 1747, les gardes du corps de Nader Shah l'ont assassiné  Le trône du paon a fini par être coupé en morceaux pour son or et ses bijoux. Bien que l'original ait été perdu dans l'histoire, certains experts en antiquités pensent que les jambes du trône Qajar de 1836, également appelé trône du paon, auraient pu être tirées de l'original moghol. La dynastie Pahlavi du XXe siècle en Iran a également appelé leur siège de cérémonie "le trône du paon", poursuivant cette tradition pillée.  (Greelane)
En 1747, après l'assassinat de ce dernier, l'Afghan sardar Ahmad Khan Abdali, le futur Ahmad Shâh Durrani d'Afghanistan, qui a été un de ses lieutenants, va offrir une protection à la veuve de Nâdir Shâh en la raccompagnant jusqu'à destination ; au moment de leur séparation, la reine veuve va offrir le célèbre diamant comme remerciement au prince afghan. Ainsi le Koh-i Nor va-t-il devenir un des joyaux de la cour d'Afghanistan.
Durant les années 1793-1818, l'Afghanistan va connaître une guerre fratricide entre les petits-fils d'Ahmad Shâh Durrani pour le trône d'Afghanistan. En 1800 l'empereur Zaman Shâh Durrani est renversé par son demi-frère Mahmud Shah Durrani qui va l'aveugler et l'emprisonner dans les cachots de la citadelle royale de Kaboul, le Bala-Hissar. Le nouveau souverain n'arrive pas à mettre la main sur le célèbre diamant qui aurait disparu du trésor royal. En 1803, l'autre frère, Shah Shuja Durrani, le renverse et se proclame empereur à son tour. Son premier geste est de libérer son frère aîné, l'ancien empereur Zaman Shâh. Ce dernier va lui révéler la cachette de Koh-i Nor, qui avait été dissimulé dans les murs de son cachot. Le 25 février 1809, un émissaire diplomatique britannique, Mountstuart Elphinstone rend visite à Shah Shuja dans sa cour d'hiver à Peshawar, pour le persuader de contrer les avancées possibles de l'empereur français Napoléon sur l'Inde Britannique à travers la Perse, l'Afghanistan. Il existe une description de ce diamant dans son livre : Account of the Kingdom of Cabul and its Dependencies in Persia and India (1815) : le Koh-i Nor ornait alors le poignet du souverain afghan.

  Rangit Singh

Rangit Singh , le "Lion du Penjab" c'est vers lui que se tourne Shah Shuja .

Le Pendjab (pays aux cinq rivières), aujourd’hui divisé entre l’Inde et le Pakistan, est alors gouverné par  Ranjit Singh. 
Il accueille le Roi d’Afghanistan à Lahore, sa capitale. En échange de fonds pour lever une armée, le Lion du Pendjab demande à Shujâ de lui céder le Koh-i-Noor.  Mais Shuja , lorsque Rangit Singh lui demande à quel prix , lui réponds "Prends cinq hommes vigoureux. Que le premier jette une pierre vers le nord, le second vers l'est, le troisième vers le sud, le quatrième vers l'ouest et le cinquième dans les airs Emplis d'or tout l'espace ainsi défini et tu n'auras pas encore atteint la valeur de la Montagne  de lumière"
.


Le Roi du Penjab  fait monter le diamant sur un bracelet émaillé, en or, avec deux autres diamants.
Taillé avec une ancienne taille indienne , il pesait 186 carats, il demeura dans le trésor de Lahore jusqu'en 1849, quand les anglais  après une révolte de Sikhs occupèrent le Panjab
Malheureusement, les successeurs de Ranjit Singh n’arrivent pas à la cheville de leur illustre aïeul. Petit à petit, l’Angleterre grignote les territoires indiens et, le 29 mars 1849, annexe le Penjab et contraint son chef à signer un traité aux conditions particulièrement dures : le maharajah régnant renonce pour lui et ses successeurs à la souveraineté du Penjab et tous les biens sont confisqués au profit de la Compagnie des Indes Orientales.



Le marquis de Dalhousie, gouverneur général des Indes, souhaite offrir le Koh-i-Noor à la Reine Victoria, contre l’avis même de la Compagnie des Indes. La Compagnie des Indes qualifie cette décision « d’inconstitutionnelle et irrégulière » puisque l’administration des Indes lui a été confiée à elle seule.
Le marquis n’a que faire de ces considérations juridiques et le diamant quitte l’Inde dans le plus grand secret, à bord du Médée, le 6 avril 1850. Le diamant, qui semble poursuivre les hommes d’une malédiction, fait à nouveau des ravages. L’équipage, victime d’une attaque de choléra, est presque décimé lorsque le navire accoste à Portsmouth le 29 juin.
Le diamant fut délivré à la Reine lors d’une audience privée par le président et le vice-président de la Compagnie des Indes orientales qui prirent bien soin de spécifier que le Koh-I-Noor avait été remis et non offert.
Le diamant, que le prince Albert juge sans éclat et que la Reine Victoria estime moins remarquable que les magnifiques perles pillées dans le trésor de Penjab, rejoint pourtant les collections royales britanniques.






En 1851, lors de  l'exposition Universelle de Londres, le diamant fut exposé au Crystal Palace, mais les visiteurs furent désappointés car ce diamant de par sa taille indienne n'avait que peu d'éclat, alors de plus avec ce nom de "Montagne de Lumière" ces visiteurs trouvaient que ce diamant ne méritait pas cette appellation.


Alors la Reine fit venir d'Amsterdam, le tailleur Voorsanger , célèbre tailleur de la maison Coster.
Le Koh I Noor vit alors son poids ramené de 186 carats à 108 carats 93
La Reine était superstitieuse  et n'écoutant que toutes les légendes indiennes qui racontait qu'il portait malheur aux hommes et non aux femmes spécifia dans son testament que seule l 'épouse du futur Roi pouvait le porter.
Victoria le porte ensuite maintes fois en broche ou en diadème, comme au bal donné par Napoléon III en 1855 à Versailles, avant que ce dernier ne soit incrusté en couronne.



1861 dans les archives Hulton (Getty images)



1875 dans le journal républicain "Le Midi"


1896  journal Le Tell


1899 dans le Moniteur du Dessin
D'autres objets furent fabriqués avec son nom


En 1910 on déposa même une  marque


1902 dans le journal "L Oued Sahel" le Roi d Angleterre choisit des modèles de Couronne pour y inclure le Koh I Noor
George V, petit-fils de la Reine Victoria, devient Roi en 1910. Il se rend à Delhi l’année suivante avec sa famille pour recevoir l’hommage de ses sujets. En présence des plus éminents rajahs de l’Empire, la Reine Mary est parée d’une couronne au sommet de laquelle brille  le Koh-i-Noor. 



C'est en 1937  que le diamant fut serti sur la couronne  de la Reine Elisabeth épouse du Roi Georges VI.


Lors du couronnement de Georges VI on le voit sur la couronne de la Reine et près de son bras gauche, la future Reine Elisaeth II


Le Koh I Noor ne sortait  jamais de la tour de Londres, sauf pour les couronnements  mais en 1938, il accompagna les souverains d 'Angleterre pour leur visite officielle à Paris 
Après la visite le journal l'Oeuvre rapporte qu' il fut ramené dans la Tour de Londres escorté par huit policiers de Scotland Yard armés 


Le Roi Georges VI et la Reine à Paris


Depuis il y a régulièrement des demandes de restitution de tous les objets précieux qui avaient été "pris" par les Anglais Le diamant a été nominalement donné à la reine Victoria par le jeune Maharajah Duleep Singh, dernier dirigeant de l'empire sikh  mais les circonstances entourant le don ont toujours été un peu floues  ,cet article de journal date de 1947. 
Par la suite, des nationalistes hindous demandent à plusieurs reprises le retour du diamant en Inde, notamment en 1953, le jour du couronnement d’Elizabeth II. Nehru refuse alors, arguant avec intelligence du principe que l’Inde démocratique n’a plus besoin de joyaux impériaux.
Le Pakistan à son tour réclame le joyau en 1976, doublé par l’Iran qui revendique aussi le précieux diamant. Le Premier ministre anglais se tire d’affaire en assurant les deux pays rivaux que le diamant ne sera rendu à aucun…
En 2002, pour les funérailles de la Reine mère, le Koh-I-Noor réalise sa dernière sortie officielle. Toujours enchâssé dans la couronne ayant servi au couronnement de la mère d’Elizabeth II, il est posé au centre du cercueil de sa dernière dépositaire.( Plume d histoire)
Le diamant est aujourd’hui exposé à la Tour de Londres avec les autres joyaux de la Couronne.


mardi 1 février 2022

Les Bissinger, Bissinger et Boucheron, Levinger, Levinger et Bissinger

Sujet difficile, car peu d'informations, des confusions de date, de personnes, je tente donc de reprendre chronologiquement leur histoire car je n'ai pas trouvé (comme certains l'indiquent) de lien familial entre Georges Bissinger et Karl Bissinger



Ce travail merveilleux est celui de Jean Georg Bissinger (Georges Bissinger) Il est né le 6 août 1836 à Hanau, Hesse, Allemagne et décédé le 5 octobre 1912 à Carrières sur Seine, dans les Yvelines, à l'âge de 76 ans, il fut un artiste graveur. Sculpteur et Négociant à Paris.

 

Pendentif | Giuliano, Carlo | Bissinger, Georges |. Ce bijou se trouve au V&A Muséum à Londres
Carlo Giuliano en est le fabricant et  Georges Bissinger est le sculpteur du camée - Un pendentif Renaissance Revival en or, émail et pierres précieuses, vers 1865. Pendentif, or émaillé serti de rubis, saphirs et perles, et avec un portrait camée en onyx de Marie de Médicis. Le camée signé : G. Bissinger, et numéroté. Ajustement médaillon à l'arrière ; goutte avec deux perles. La monture porte la première marque de Carlo Giuliano. 

Au 19ème siècle, de nombreux designers ont utilisé des styles historiques. Cette pièce revient sur les pendentifs élaborés de la Renaissance avec leurs cadres en or émaillé coloré et leurs portraits centraux en camée. Carlo Giuliano, qui a réalisé la monture du pendentif vers 1865, s'est inspiré des dessins des XVIe et XVIIe siècles. Son entreprise de joaillerie fabriquait de délicates pièces émaillées qui restèrent populaires au XXe siècle.



Catalogue Giuliano


L'Exposition universelle de 1867, également appelée Exposition universelle d'art et d'industrie, est chronologiquement la septième Exposition universelle et la deuxième se déroulant à Paris après celle de 1855. Elle s'est tenue du 1ᵉʳ avril au 3 novembre 1867 sur le Champ-de-Mars, à Paris. 41 pays étaient représentés. Georges Bissinger eut une médaille d'argent.



Erik Schoonhoven
qui est l'historien spécialiste de Oscar Massin, lecteur fidèle de mes articles, me fait parvenir ce merveilleux dessin d'un collier dessiné et réalisé pour Boucheron à l'occasion de l'exposition universelle de 1867. Y avait-il de la couleur ? à visionner sur un ordinateur .....


Mais dans un livre les Merveilles de l'exposition universelle de 1867, on retrouve ce magnifique collier,
Cette parure Louis XVI par Boucheron qui obtint pour cet ensemble une médaille d'or.
Or dans ce livre il est écrit à son propos

"La riche parure de camées que représente notre gravure est montée avec brillants et perles dans le style Louis XVI. Les pierres sont de toute beauté ; les camées, gravés par Bissinger, sont de véritables œuvres d’art ; le dessin général se recommande suffisamment à première vue pour que nous n’ayons pas à y insister ; mais ce qui est parfait, ce sont les petits trophées composés de carquois, arc et flèches qui pendent entre les camées du collier, et qui sont heureusement rappelés au sommet de la broche qui est magnifique. "


C'est de ce livre qu'est tirée la planche du dessin du Collier de Boucheron-Massin-Bissinger.


Henri Vever dans son Histoire de la BJO écrivit en 1906-1908 à propos de Georges Bissinger
Pour Boucheron, la première aigrette plumes et brillants, des bijoux Louis XVI, avec ou sans camées, lesquels étaient gravés par l'excellent artiste Bissinger

Georges Bissinger a donc bien travaillé pour Boucheron , Frédéric Boucheron employa tous les talents de son époque, j'avais déjà écrit sur Bordincks, formidable graveur et perceur de diamants.


Tel ce collier avec douze intailles taillées par Bissinger pour Boucheron agates entourage diamants monture argent sur or vers 1867 (document Christie's cité dans le livre BOUCHERON de Gilles Neret



1868   Exposition des Beaux-Arts , Salon de 1868


Le Salon de 1868 Médaille d'Honneur





En tant que joaillier professionnel, je trouve le travail de ces lapidaires sculpteurs, merveilleux.
Arriver en, 1 ou 2 m/m d'épaisseur à donner l'impression d'un tel relief est prodigieux.


Cette broche camée en agate, émail et pierres précieuses, sculptée du profil d'une jeune fille classique et signée au verso pour Georges Bissinger s'est vendue 4200 £ chez Mallams à Oxford.
Le graveur de pierres précieuses d'origine allemande travaillant à Paris pendant la seconde moitié du XIXe siècle a remporté de nombreuses médailles lors d'expositions internationales. Il a produit des sculptures de pierres précieuses pour plusieurs bijoutiers travaillant dans le style néo-Renaissance, dont Carlo Giuliano, John Brogden et Boucheron.
La broche, datant d'environ 1870, figurait parmi les lots les plus disputés lors de la vente de bijoux Mallams (24 % de prime d'achat) à Oxford le 22 août, lorsqu'elle a coûté 4 200 £ (estimation : 500-700 £).https://www.mallams.co.uk/


Signature au dos du camée : G Bissinger




Il ressemble beaucoup au camée cité ci-dessus mais ce n'est pas le même comme de petits détails le montrent. Ou celui-ci aurait été cassé ????

1870 env revendue par Sotheby's 
JOHAN GEORG (GEORGES) BISSINGER (1836-1912) FRANÇAIS, PARIS, VERS 1870
CAMÉE AVEC LE PROFIL D'UNE FEMME ROMAINE, PEUT-ÊTRE UNE PRINCESSE PTOLÉMAÏQUE
agate, dans une broche en or partiellement émaillée sertie de rubis, de diamants et de perles
signé : G Bissinger au verso
camée : 2,4 cm, 15/16 po.
hors tout : 4,2 cm, 1⅝in.




La maison Bonhams de Londres a revendu cette broche camée en émail avec une agate baguée taillée par Georges Bissinger vers 1870.
La plaque d'agate rubanée ovale, sculptée en relief pour représenter une jeune fille de la Renaissance de profil, dans un entourage perlé, le cadre en émail polychrome avec des bornes fleur de lys stylisées, soulignées de diamants en forme de coussin, diamants env. 0,50 ct au total, longueur 3,7 cm



Or, diamants taille brillant, agate stratifiée or diamant Agate en couches, Georges Bissinger apposait sa signature gravée au dos de ses oeuvres



Broche-pendentif avec un camée d'une bacchante. France, Paris, vers 1870 ; camée taillé par Georges Bissinger (1836-1912). Or, diamants taille brillant et camée d'agate en couches

1870 : Dans le journal Le Béarnais
M. Bissinger, fabricant de Bijouterie & Pforzheim (Bade), a envoyé, il y a quelque temps, au comte de Bismark, pour signer la paix avec la France, une magnifique plume d’or. — Le chancelier fédéral l’a remercié par la lettre suivante : « Honoré monsieur, Le premier ministre de Bade, Mr Joly, m'a remis le riche et artistique cadeau que tous avez eu la bonté de m'envoyer. J’éprouve un certain embarras à tous exprimer mon remerciement. Dans un temps où l'épée de la nation allemande a accompli des faits si glorieux, je dirai presque que tous honorent trop la plume en la faisant si magnifique. Je ne puis qu’espérer que l’usage auquel tous avez destiné cette plume pour le service de la patrie assurera à celle-ci une prospérité durable dans une heureuse paix : et ce que je peux promettre, avec l’aide de Dieu, c’est que, dans ma main, cette plume ne signera rien qui ne soit digne du sentiment allemand et de l’épée allemande. » Recevez, etc. De Bismark. » 





Cette broche appartient au V&AM (Victoria et Albert Muséum de Londres) d’agate superposée habilement sculptée par l’artiste franco-allemand Jean Georges Bissinger montre le beau-père de Bissinger, Carl Rudolf Brunnarius, éditeur et marchand qui a meublé des intérieurs princiers. La broche est une pièce commémorative réalisée après sa mort en 1872, probablement pour sa fille, Berthe, épouse du graveur, ou pour sa mère. Il est habillé de manière conventionnelle et est lui-même représenté portant une broche avec un caméo d’un homme épinglé sous son col de chemise, peut-être un fait pour lui par son gendre.

Bissinger expose aux expositions de Paris de 1867 et 1878 et travaille encore en 1904 lorsque la revue Public Opinion admire son travail : « Les camées de M. Georges Bissinger sont généralement petits ; ils sont gravés en particulier dans le style antique et, en tant que tels, connaissent un succès remarquable. À l’exposition de Paris de 1878, il montre une série de 112 pierres précieuses copiées à partir d’exemples du Cabinet des Médailles. Le joaillier Alexis Falize a noté son utilisation d’un tour pour simuler la dentelle dans son rapport sur l’Exposition de Philadelphie en 1876.


Cette broche est un don de l'arrière-petite-fille de Jean Georges Bissinger (né à Hanau, 1836 ; inscrit dans l'acte de famille comme mourant à Croissy-sur-Seine, 1912), qui épousa Berthe Louise Brunnarius (1848-1892), fille de Carl (ou Karl) Rudolph Brunnarius (1816-72), qui est représenté dans le camée.
La fille des Bissinger, Berthe (1876-1973), était la première épouse de Charles Oscar Caesar. Leur fille, Marthe Alice César (1901-1968), épouse Jean Daniel Hoechstetter (1900-1987). Leur fille, Christine Wishart, est la donatrice.



Sotheby's ne donne pas de détails sur ce Camée de Georges Bissinger et le date de 1906, je pense que c'est plus tot.




1876 
Ces références sont dans la liste des exposants de l'exposition  de 1876.
L'Exposition universelle de 1876, en anglais Centennial Exhibition of Arts, Manufactures and Products of the soil and mine ou Centennial International Exhibition (littéralement « Exposition internationale du centenaire »), est la première exposition universelle organisée aux États-Unis. Elle se tient à Philadelphie à l'occasion du centenaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, signée dans cette même ville le 4 juillet 1776. Le nom complet de l'exposition est International Exhibition of Arts, Manufactures and Products of the Soil and Mine, ce qui signifie « Exposition internationale des arts, des manufactures et des produits du sol et de la mine ». L'événement est organisé dans le Fairmount Park, le long de la Schuylkill River, sur une superficie totale de 34 hectares.



1876 dans le Bulletin de l'union centrale des arts décoratifs



Journal des travaux de l'académie des beaux-arts en 1876


1876 dans la chronique des Arts


1878 


Ernest Babelon qui fit l'inventaire des collections de la bibliothèque nationale écrivit au sujet de cette coupe :
A l'Exposition de 1878, on remarquait l'œuvre en glyptique de M. Georges Bissinger qui ne comprenait pas moins de 112 numéros '. La pièce maîtresse était une grande coupe en cristal de roche sur laquelle sont gravées, en style Renaissance, des scènes empruntées à la fable de Neptune et d'Amphitrite (ci-dessus, fig. 55). Il y avait aussi une Naissance de Vénus, camée sur une sardonyx à deux couches taillées en forme de coquille ; une Bacchanale d'après un tableau de Poussin [Pl. XXII, fig. 5] ; un groupe de Laocoon en haut relief sur une calcédoine ; trois camées grillagés représentant l'un Saint Pierre aux liens d'après le tableau de Raphaël [Pl. XXII, fig. 8], l'autre, Mars et Vénus, et le troisième enfin, l'Amour en prison [Pl. XXII, fig. 9]. Le sujet principal de ces trois dernières gemmes est gravé, par un curieux artifice de métier, sur une couche interne de la gemme, tandis que la couche externe ou supérieure, est découpée en treillis détaché du fond, pour figurer les barreaux d'une prison. M. Bissinger a surpassé, dans l'exécution de ces gemmes, la dextérité des artistes japonais ou chinois dans le travail de l'ivoire. Des portraits, des sujets allégoriques, des interprétations d'œuvres célèbres de la sculpture forment les sujets, en relief ou en creux, d'un grand nombre d'autres gemmes dues au touret infatigable du même artiste : par exemple, la Fuite en Egypte [Pl. XXII, fig. 1], la Madone, d'après le tableau de Raphaël de la galerie de Dresde [Pl. XXII, fig. 7], Jupiter foudroyant les Géants [P. XXII, fig. 10].

 La plus étonnante série de ses œuvres, en 1878, était peut-être une suite de copies de camées et d'intailles antiques, de la Renaissance et du XVIe siècle, que M. Bissinger a imitées dans la perfection : têtes d'empereurs romains, sujets de la mythologie grecque, sujets allégoriques et portraits de personnages célèbres.
1. Il en fut publié un petit catalogue spécial, intitulé : Résumé scientifique de la gravure sur pierres fines. Paris, 1878, in-32 de 24 pages.

Intaille
"Mars portant un trophée" en cornaline (taille en intaille, intaille), or (monture)
Mesures : H. 1 cm, l. 0.7 cm
Description: 
Mars nu, marchant à gauche, portant une lance et un trophée. Monture à quatre oreillettes.
Marques et inscriptions: 
Mode d'acquisition :  achat Donateur Bissinger  Date de l'acte d'acquisition :   19/03/1898


 
Intaille : "Jupiter Nicéphore" Matières nicolo  or (monture) Mesures :  H. 1.4 cm, l. 1.2 cm
Description :  Jupiter Nicéphore, assis à droite. Mode d'acquisition :  Donateur(s),Bissinger
Date de l'acte d'acquisition : 19/03/1898 au Cabinet des médailles et antiques de la BNF


Dans son " Histoire de la gravure sur gemmes en France depuis les origines jusqu'à l'époque contemporaine. ".. / Ernest Babelon  (1854-1924). a écrit
Les originaux du Cabinet des Médailles [Pl. XXII, fig. 2, 3, 4 et 6]. La ressemblance est telle pour un grand nombre de ces gemmes, que l'œil le mieux exercé pourrait s'y tromper ', et l'on peut renouveler à l'adresse de M. Bissinger les remarques qu'on a faites souvent sur les aptitudes des meilleurs artistes de la Renaissance ou du XVIII -ème siècle, à imiter les gemmes les plus admirées des maîtres anciens.
I. Comparez, par exemple, le camée qui représente Elisabeth d'Angleterre avec sa copie par M. Bissinger




En 1876 dans le ' Bulletin de l'Union centrale : revue mensuelle des beaux-arts appliqués à l'industrie" 
Montre qu'il n'était pas apprécié de certains

Un graveur sur pierres fines, à qui certaine haute récompense, décernée en 1867, nous interdit d'en accorder une nouvelle.
Les camées, dans ses mains, sont devenus de petits prodiges de patience ; il y aurait de quoi étonner un Chinois ; la roue diamantée du tour façonne des cols de guipure sur des bustes de deux centimètres de haut ; elle épargne les mailles d'une cage pour modeler, au travers des ouvertures, la figure d'un Amour captif ; elle grave un tableau dans une agate grande comme le pouce. C'est la recherche de la difficulté poussée à ses dernières limites. Est-ce là tout ce qu'il faut exiger des camées ? Et n'est-il pas dangereux pour les graveurs de s'acheminer sur cette pente vers le goût bourgeois et les puérilités banales ?



Toujours dans le ' Bulletin de l'Union centrale : revue mensuelle des beaux-arts appliqués à l'industrie" 
Je n'aime pas ces têtes de reine engoncées dans leurs collerettes de dentelles, ou je voudrais du moins qu'elles fussent copiées d'après les belles médailles du dix-septième siècle. Je critique ces profils, qui sont aussi loin du type grec que des coquetteries Louis XV, et ce qui me chagrine, c'est de voir un homme de valeur comme M. Bissinger sacrifier à la mode et gaspiller un talent digne d'être mieux employé. S'il y trouve profit, cela ne me regarde pas ; mais ce qu'il m'appartient de dire, c'est que le bijoutier doit avoir dans la pierre gravée, dans le camée, dans l'intaille, d'utiles prétextes à pendants, à broches et à colliers ; qu'il ne saurait faire un cadre de prix pour un tableau médiocre, et qu'il doit se montrer difficile sur le choix de la matière, l'heureuse disposition des couches de l'onyx, mais surtout sur le style, le dessin et le modelé des figures (1).
Les camées antiques valaient par la science de ce modelé et par la beauté de la matière, les camées du seizième siècle par l'entente de la composition, ceux du dix-huitième siècle par la grâce de l'expression. Cet art, bien dégénéré après le premier empire, a fait depuis quinze ou vingt ans des progrès à noter, surtout au point de vue de l'adresse des graveurs. C'est encore par le dessin qu'on épurera ce que la mode tend à gâter.
Voyons enfin les bijoux, cette délicate parure de la femme, variable comme ses caprices, et qui, dans tous les temps, servit d'assaisonnement à sa beauté.
Cela explique ce que doit être le bijou dans son acception générale, moins une œuvre complète en elle-même qu'un appoint à l'ensemble de la toilette, la tache harmonieuse, le point brillant, la note riche que veut un peintre dans un portrait.
C'est pourquoi certains artistes préfèrent accrocher à l'oreille de leur modèle la grande boucle si décorative des Transtévérines, ou fixer l'étoffe tombante par une agrafe circassienne, passer un anneau d'or au bras ou enrouler au cou des perles, des sequins ou des rangs de corail.
Par état et aussi par conviction, nous ne nous bornerons pas à aimer ce qu'aiment les peintres, et tout en exigeant des bijoux ce côté décoratif, nous leur demanderons en plus le fini précieux du travail, l'invention dans la forme, l'esprit dans la composition et un peu de cette joie qu'ils donnent aux curieux quand, détachés du bras ou du corsage, ils passent de main en main.
D'abord, nous excluons les bijoux bêtes, et il y en a beaucoup. Ce sont ceux
(1) Les membres du Jury avaient reconnu dans la vitrine de M. Bissinger le camée exposé au dernier Salon, sous le n° 3657. Par M. Davau, élève de Burdy, et représentant le groupe de la Danse de Carpeaux. Mais M. Bissinger nous a depuis donné le nom de cet artiste et nous tenons à le constater ici en les félicitant tous deux.



1878 dans l "histoire de la gravure sur gemmes" d'Ernest Babelon



1880 dans le journal: La Petite Presse

Il a produit des sculptures de pierres précieuses pour plusieurs bijoutiers travaillant dans le style néo-Renaissance, dont Carlo Giuliano, John Brogden et Boucheron.



Pour BOUCHERON, cette petite boîte octogonale en vermeil à décor de guirlandes de laurier, le couvercle orné d'un camée sur agate représentant un amour sur son char. Signée et numérotée.
Le camée signé au dos G. Bissinger.  Epoque XIXe. Poids brut : 61,5 g


1880 dans la revue des Arts décoratifs, Bissinger est hors concours


Paire de boucles d'oreilles, appartenant au V&AM  de Londres, chacune avec une tête en camée d'agate stratifiée montée en or versicolore, entourée d'éclats de diamants et surmontée d'une perle, France, vers 1880-1900 de Georges Bissinger

DESCRIPTION PHYSIQUE
Paire de boucles d'oreilles, chacune avec une tête en camée d'agate en couches montée sur or de plusieurs couleurs entourées d'éclats de diamants serties sur argent et surmontées d'une perle. Les têtes féminines sont classiques et de profil : l'une est Omphale portant la peau de lion d'Hercule

 
La maison Sotheby's a revendu cette bonbonnière ronde en or et pierres précieuses sertie d'un camée de Marie de Médicis en agate, Frédéric Boucheron, Paris, vers 1881 réalisée par Alfred Menu, pour Boucheron. 
Le camée représentant Marie de Médicis sculpté et signé par Georges Bissinger dans un entourage probablement de diamants taillés en rose et d'émeraudes taillées en triangle, les bordures et la bâte repercées, le dessous gravé Fic Boucheron / Paris, numéroté : 163: circulaire. 

Les livres de stock de la maison Boucheron indiquent en 1881 une bonbonnière or rouge ornée d'un camée Elisabeth, entourage émeraudes (auteur Menu pour Boucheron), monture en or repercé. Il est fort possible que le sujet du camée ait été confondu. (Nous remercions sincèrement Madame Claudine Sablier Paquet du Patrimoine Boucheron pour ces informations. ( cité par Maison Sotheby's)

Georges Bissinger s'était fait connaître pour la première fois à l'Exposition internationale de Paris de 1867 en remportant une médaille d'argent pour sa sculpture en camée, suivie d'une médaille d'or à l'Exposition de Vienne de 1873. Il s'est spécialisé dans le goût à la mode de la Renaissance montrant une coupe en cristal de roche sculptée de Neptune et d'Amphitrite ainsi qu'une série de 112 joyaux à l'Exposition Universelle de 1878, un certain nombre de copies d'originaux du Cabinet des Médailles à Paris. Bissinger a travaillé pour bon nombre des meilleurs joailliers de son époque : un autre camée de Marie de Médicis signé par Bissinger, monté par Carlo Giuliano, se trouve au Victoria and Albert Museum (numéro d'accession 165-1900). Un camée signé de la reine Elizabeth I, dans un sertissage d'émeraudes et de diamants par Mme Philip Newman pour Brogden, a été vendu, Sotheby's Genève, 11-13 novembre 1981, lot 933. Que Bissinger a travaillé pour Boucheron est enregistré par Oscar Massin qui a rappelé qu' il a produit de nombreux modèles de bijoux révolutionnaires pour le commerce dans les années qui ont précédé l'exposition de 1867, notamment : ' pour Boucheron, la première aigrette plumes et brillants, des bijoux Louis XVI, avec ou sans camées, qui étaient gravés par l'excellent artiste Bissinger'(Henri Vever, La bijouterie française au XIXe siècle, Paris, 1906, vol.II pp.306/7).
Alfred Menu (né en 1828) était un bijoutier prolifique et un excellent artisan qui avait été apprenti chez Louis Benoist en 1840 avant de passer huit ans chez Marret & Jarry. En 1862, il ouvrit son propre commerce rue du Chaume travaillant à son compte et pour d'autres bijoutiers - ' Boucheron l'employait constamment'  (Vever, op.cit., vol.3, pp. 454/6).



En juillet 1882, malgré son succès il fait faillite (Journal le Pays)







Mais on lui accorde un concordat et il est cautionné par son gendre Jacques Christian Caesar, de sa famille, qui était né le 11 juin 1838 - Idar Oberstein, principauté de Birckenfeld, Rhénanie Palatinat, Allemagne. Décédé le 4 mai 1918 - Paris, à l'âge de 79 ans Inhumé - Le Vézinet, Yvelines, il était
Marchand de pierres fines à Paris. Négociant à Paris

Avril 2022, je m'empresse de corriger cette phrase grâce à  l'envoi d'un mail de la famille.

Bonjour Monsieur Richard,
J’ai survolé avec beaucoup de curiosité votre blog car Jean Georg Bissinger est mon arrière arrière grand-père. Très intéressant. Je me permets juste de vous communiquer une information : 

Vous indiquez "il est cautionné par son gendre Jacques Christian Caesar, de sa famille, qui était né le 11 juin 1838 "
Si j’en crois mes informations, il s’agit de son beau-frère et non de son gendre. En effet, Jacques Christian Caesar avait épousé la soeur (Hermine Brunnarius) de l'épouse (Berthe Louise Brunnarius) de Jean Georg Bissinger.



Camée Elisabeth 1er par Georges Bissinger  daté en 1890, je pense que c'était plus tôt



La société des frères Bissinger 63 rue de Provence a Paris est dissoute le 3 septembre 1892



Son fils Charles fait faillite en 1897



Georges Albert et Armin, fils de Georges Bissinger se réinstallent au 59 rue de Châteaudun à Paris, on voir dans cette annonce Arpels 34 rue Drouot, il s'agit de Salomon Arpels père de Esther Arpels qui pourtant est associé avec Alfred Van Cleef son gendre, depuis 1895.

En revanche, un autre Bissinger va se faire connaitre dans le monde de la Bijouterie, mais il n'est pas de la famille de Georges Bissinger le sculpteur de Camées qui travailla pour Boucheron.

Mais il nous faut remonter a Heinrich Levinger dont Karl Bissinger sera l associé à Partir de 1903
En 1881, Heinrich Levinger est inscrit pour la première fois dans le carnet d'adresses de Pforzheim en tant que détaillant de bijoux. En 1893, il dirigeait une usine d'orfèvrerie dans la ville, dans laquelle, entre autres, des articles de fantaisie étaient fabriqués.  Outre le fabricant de bijoux Theodor Fahrner , Levinger & Bissinger était l'un des fabricants de bijoux les plus connus de Pforzheim.

En 1899, après la mort du fondateur de l'entreprise, l'entreprise a été poursuivie par Emil Levinger et à partir de 1901, il a produit des bijoux en argent modernes. En 1903, le designer Karl Bissinger  rejoint l'entreprise en tant que partenaire égal et artistique, qui est alors rebaptisée Levinger & Bissinger . À ce stade, Bissinger avait déjà participé à plusieurs concours de bijoux et remporté des prix. Par exemple, au concours FW Müller ou en 1902 pour le 25e anniversaire de la Kunstgewerbe-Verein Pforzheim  le prix du jubilé CA Schmitz . Après l'entrée de Bissinger dans l'entreprise, certains bijoux sont marqués de trois poinçons différents : un HL ligaturé, un H et un L ou plus rarement un LB ligaturé également.



Marque relevée par Vivienne Becker dans son livre Art Nouveau, l un des meilleurs livres (il y en a peu) que devrait posséder tout spécialiste de la joaillerie sur l'Art Nouveau


H  Karl Friedrich BISSINGER né Ie 12 septembre 1839 - Dietlingen - Keltern, 75210, Karlsruhe, Baden-Württemberg, Deutschland 
Décédé en 1920, peut-être à l'âge de 81 ans
Orfèvre (Goldarbeiter)  Merci à Jean Luc KORALEWSKI qui m'a permis de vérifier sa généalogie





Levinger & Bissinger, Pforzheim, broche, ch. 1900, 3.1x3.9.

Broche Chrysoprase 1900 poinçon Français modèle déposé
Broche Art Nouveau par Levinger & Bissinger, Pforzheim, vers 1900. Au centre, deux cabochons en chrysoprase sertis clos, entourés de champs en émail vert à noyau de couleur différente. Verre fissuré au "début des ailes". Fabrication vers 1900, argent poinçonné 900, lettrage Déposé et poinçon de maître ligaturé HL. Fermeture à épingle au dos.  - argent 900/- - environ 21 x 27 mm - Poids environ 4,08 g.



Marque de Levinger Bissinger



1900 Broche Chrysoprase

Pierre Bergé a revendu cette  suite de quatre boutons d'habit, en argent (900°/°°) de forme circulaire à décor ajouré émaillé mauve formant des motifs géométriques. Travail des années 1900.
Poinçon de maître. Dans leur écrin.
Diamètre : 2,7 cm environ. Poids brut : 19,3 g 



Revendu par la galerie Tadema de Londres,  cette Jugendstil Pendant/Broche, 1900
Support: Silver, plique-à-jour enamel & pearl Taille: 4,8 x 3,9 cm. (1.9 x 1.5 in.) Marquages :  'G Gesc HL 800'
Publications:
Schmuck in Deutschland und Osterreich. 1895-1914, Ulrike von Hase, 1977, p. 229 & 328, cat no 731 & 732. cf. Jugendstil-Schmuck // Art Nouveau Jewellery from Pforzheim, Fritz Falk, 2009, p.209-243.Schmuck in Deutschland und Osterreich. 1895-1914, Ulrike von Hase, 1977, p. 229 & 328, cat no 731 & 732.



LEVINGER & BISSINGER revendu par Tadema Londres.
Collier Jugendstil néo-égyptien Argent, émail plique-à-jour, turquoise H  6,60 cm (2,60 po)
Origine Allemagne, env 1900 
illustré dans notre livre :
Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery London Jewellery from the 1860s to 1960s, Arnoldsche Art Publishers, Stuttgart 2021, p. 270
Fritz Falk, Jugendstil-Schmuck // Art Nouveau Jewellery from Pforzheim, 2009, p.215 cat no LB19 pour un collier similaire



Une belle plaque de cou "Oiseau bleu" attribuée à Levinger & Bissinger Made in Pforzheim, pour le marché français, c. 1900 revendue par Tadema.


Publicité dans la presse


Posé sur un hausse col.


LEVINGER & BISSINGER revendu par Tadéma Londres
Plaque de cou florale Argent, émail plique-à-jour, perle H  4,60 cm (1,81 po) |  L  6,40 cm (2,52 pouces)
Origine Allemagne, vers 1900    poinçon français



Posé sur un Hausse col



Broche Jugendstil de Levinger et Bissinger: Argent doré, émail, perles. Origine Allemagne vers 1900
Des marques Monogramme 'HL' '900' & 'Depose' 
Illustrée dans le livre :
Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery London Jewellery from the 1860s to 1960s, Arnoldsche Art Publishers, Stuttgart 2021, p. 288
cf. Jugendstil-Schmuck // Bijoux Art nouveau de Pforzheim, Fritz Falk, 2009, illustré p. 234 chat non LB76



LEVINGER & BISSINGER revendu par Tadéma Londres
Pendentif Jugendstil attribué à Otto Prutscher Argent vermeil, émail, perles H  3,90 cm (1,54 po) |  L  2,70 cm (1,06 po) Origine Allemande vers 1900 Des marques Monogramme 'HL', '900' & 'Depose'
Illustrée dans le livre :
Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery London Jewlery from the 1860s to 1960s, Arnoldsche Art Publishers, Stuttgart 2021, p. 293
Fritz Falk, Jugendstil-Schmuck // Art Nouveau Jewlery from Pforzheim, 2009, illustré p. 235 chat non LB82


LEVINGER & BISSINGER Broche Jugendstil  : Argent, émail, perle, Origine Allemande, vers 1900
Des marques Monogramme ''HL', '900' & 'Depose'
Illustrée dans le livre :
Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery



LEVINGER & BISSINGER Pendentif Jugendstil
Argent, émail plique-à-jour, perle, pâte Origine Allemand, ch. 1900
Illustrée dans les livres :
Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery London Jewlery from the 1860s to 1960s, Arnoldsche Art Publishers, Stuttgart 2021, p. 301
cf. Fritz Falk, Jugendstil-Schmuck // Art Nouveau Jewlery from Pforzheim, 2009, p.226-229 pour des bijoux similaires.
Volume 127, Pendants de Cou, XXe Siècle, Pays Divers , AZ et Orient, numéro 5 (Bibliothèque du Musée des arts décoratifs, Paris). Henri, P. Massin : Bijoux artistiques argent et email translucide pour A La Pensée - illustré p.33. Fabriqué pour le marché français.



Un étui à cigarettes continental en argent et émail, Marque de commanditaire de Heinrich Levinger avec marques d'importation anglaise de Birmingham 1901
Couverture émaillée avec une jeune fille préraphaélite de profil, avec des cheveux blonds fluides, sa robe rouge tirée vers le bas pour exposer ses seins, sur un fond vert, intérieur doré, avec une inscription cyrillique postérieure datée de 1978 au dos en argent uni de 3 po (8 cm) de haut. 
Revendu par la maison Christie's




UNE BOÎTE À CHARNIÈRE EN ARGENT ÉMAILLÉ ART NOUVEAU
Marques estampées pour Londres, 1901 et marques d'importation pour Heinrich Levinger
Guillochées à l'extérieur et recouvertes d'émaux polychromes peints à la main ; la couverture représentant une jeune femme coiffée d'une coiffure ample à la manière d'Alphonse Mucha et rehaussée de dorures ; l'extérieur de la boite en émail mauve translucide, intérieur en argent doré revendue par la maison Bonhams



Epingle à chapeau, en argent et émail plique à jour, Heinrich Levinger de Levinger & Bissinger Pforzheim debut XX Eme siècle.
le terminal en forme de gui stylisé avec émail translucide vert et six "perles fendues", broche en acier, avec capuchon doré 12,5 cm, 5 pouces. long, revendue par Christie's


LEVINGER & BISSINGER - (Heinrich Levinger) Broche en argent (800‰) et émail bleu à décor de guirlandes et de géométries.  Monogrammée.  Epoque Jugendstil.
Poids brut: 6.7 g. Haut: 2.7 cm



Broche en argent doré, sertie d’un doublet surmonté de grenat (simulant le péridot), de perles d’eau douce et d’émail.


Même Broche exposée au V&AM Broche en argent doré, sertie d’un doublet surmonté de grenat (simulant le péridot), de perles d’eau douce et d’émail, réalisée par Heinrich Levinger, Pforzheim, vers 1902.


Broche en argent dessinant deux ombelles stylisées émaillées plique-à-jour, les fleurs en nacre.
Monogrammée. Travail du début du XXe siècle. Longueur : 3,3 cm environ. Poids brut: 4,6 g. 



1903  Faillite Bissinger Fils



LEVINGER & BISSINGER Revendu par Maître Couteau Bégarie.
Plaque de collier de chien en argent doré, à décor de graine de sycomore en émail plique à jours orné de perles.  Non signée. Travail allemand vers 1900. Poinçon d'importation autrichien.
H 4.7 cm, L 7.2 cm. Poids brut : 21,20 g
Fritz Falk, Jugendstil-Schmuck// Art Nouveau Jewellery from Pforzheim, 2009, illustrated p.230 cat no LB65




Levinger & Bissinger, une épingle à chapeau en argent Jugendstil, cabochon en améthyste et émail plique-a-jour, marques portées, estampillée "déposé" au verso, longueur de la tête 6,7cm, poids total 8,8g
Revendue par David Pregun à l'adresse suivante david@kinghamandorme.com




Broche Art Nouveau, Levinger & Bissinger, Pforzheim vers 1904/08, argent 800, poinçonné, déposé, conception par MJ GRADL, célèbre peintre, dessinateur et dessinateur souvent à l'entreprise FAHRNER. 



Je me suis posé la question sur ces bijoux Art Nouveau produits essentiellement en argent, la réponse est peut-être dans cet article sur  L'industrie de la bijouterie de Pforzheim dans le Journal des arts et métiers: organe associatif des associations des arts et métiers à Berlin, Dresde, Düsseldorf, Elberfeld, Francfort a. M., Hambourg, Hanovre, Karlsruhe IB, Königsberg i. Prusse, Leipzig, Magdebourg, Pforzheim et Stuttgart . en 1909

Il y a quelque temps, la Reichsbank de Berlin se creusait la tête pour savoir où disparaîtraient (disparaissaient ?) les réserves d'or monnayé (monnaie ?). On s'est finalement souvenu de l'industrie de l'or de Pforzheim, qui fond actuellement des pièces de dix et vingt marks pour plus de 60 millions de marks par an, soit plus de la moitié de ce montant, ce qui n'est pas toujours le cas pour les achats sous d'autres formes.

En effet, la Reichsbank prit des mesures spéciales pour protéger son stock d'or ; elle ordonna aux agences de la Reichsbank de ne plus encaisser les billets de la Reichsbank avec (contre ?) de l'or, ce que seule l'agence principale de Berlin était tenue de faire, selon l'inscription sur les billets.


Or, les fabricants d'articles en or de Pforzheim auraient dû se procurer leurs 60 millions en or à Berlin ; cela leur aurait occasionné des frais énormes de transport, d'assurance, d'intérêts, etc. et certaines branches de l'industrie de Pforzheim, qui produisent des objets de grande valeur matérielle avec une prime de rendement minime, auraient très facilement pu être complètement détruites par ce moyen. La chambre de commerce de Pforzheim se mit en quatre, mais demanda en vain à la Reichsbank de lui fournir de l'or à tain ( ?) au titre de l'or monétaire - la détresse était grande. Mais malgré tout, les habitants de Pforzheim surent s'en sortir, comment - cela doit rester leur secret.




 La Maison  Quittenbaum Kunstauktionen  
Collier, c. 1905  Heinrich Levinger, Pforzheim, 4 x 2.9 cm, L. 47.5 cm. Silver, three rubies, three river pearls. Marked: DEPOSE 900, maker's mark.



1909 Les fils de Bissinger toujours dans l'annuaire


Broche Levinger Chez Ruby Lane  :  https://www.rubylane.com/
4 & 1/4" par 1 & 1/8 pouces Style Renaissance égyptienne, Art nouveau
Émail : Bronze, Vert, Orange, Rose, Rouge, Argent, Turquoise, Jaune.
Cette broche du début du XXe siècle de Levinger & Bissinger  d'émail plique-a-jour  en argent 0.800 avec un scarabée en faïence. 





En plus des créations de Karl Bissinger, la société a également produit des bijoux basés sur des créations de l'artisan autrichien Otto Prutscher et de l'artiste de Pforzheim Georg Kleemann . Bissinger a quitté l'entreprise après seulement quelques années. A partir de 1909, elle fut poursuivie par Emil Berthold Levinger sous le nom de Heinrich Levinger .


Art-Nouveau-Boutons en argent signés -Heinrich-Levinger-Pforzheim, rubis, argent
Art Nouveau Allemagne.  Revendus par Ruby Lane


Suite de quatre boutons d 'habit en argent (900°/°°) de forme circulaire à décor ajouré émaillé mauve formant des motifs géométriques. Travail des années 1900. Poinçon de maître. Dans leur écrin.
Diamètre : 2,7 cm environ. Poids brut : 19,3 g revendus par la maison Pierre Bergé



Décès de Georges Bissinger


1913 dans le journal: Le Courrier


1913 Répertoire du Commerce France-Autriche



1914 Bulletin de la chambre de commerce les biens des Allemands et Autrichiens sont mis sous séquestre.

NDLR: le décret du 27 septembre 1914 ordonne la saisie et la mise sous séquestre des biens dépendant des maisons allemandes et austro-hongroises. Ce séquestre est prononcée à la requête du procureur de la République par une ordonnance du tribunal de première instance (publiée au Journal officiel) du lieu où se situent les biens. La loi du 22 janvier 1916 impose aux détenteurs de biens étrangers de puissances ennemies ainsi qu'aux débiteurs envers l'ennemi d'en faire la déclaration devant le procureur de l'arrondissement du lieu de situation de ces biens (ou domicile de résidence du débiteur). La liquidation des biens est autorisée par ordonnance du président du tribunal à compter de la mise en vigueur du traité de paix, à la requête du ministère public, et après avis d'une commission consultative constituée au ministère de la Justice pour les biens les plus importants (loi du 7 octobre 1919).


Dans le Journal "Le Bonnet Rouge" en 1917 , article apparemment anti Allemand


idem



Séquestre de Guerre en 1917


Qui fut cet Antoine Bissinger ? Apparemment le fils de Georges.

M Ricardo Klein, à Sèvres (Seine-el-Oise), demande justice.
Cette pétition a été renvoyée le 13 février 1912 au Ministre de la Justice sur le rapport fait par M. Gillette-Arimondy, au nom de la 8e Commission des pétitions.

RÉPONSE DE M. LE MINISTRE DE LA JUSTICE
Paris, le 12 mars 1912.
Monsieur le Président, Vous avez bien voulu, le 13 février 1912, me transmettre, conformément à une résolution de la Se Commission des pétitions, une lettre dans laquelle M. Ricardo Klein, demeurant à Sèvres, 32, rue de Bramas, proteste contre une décision de justice.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que, suivant les renseignements qui m'ont été fournis, M. Ricardo Klein, qui fait le commerce des pierres précieuses, aurait été victime, il y a une quinzaine d'années, de la part d'un sieur Bissinger, bijoutier à Paris, d'un abus de confiance qui lui aurait occasionné un préjudice de 1.250 francs.
Ce négociant est en faillite. En 1911, M. Ricardo Klein déposa deux plaintes au parquet de la Seine, qui lui fit connaître que des poursuites correctionnelles ne pourraient être exercées contre M. Bissinger, la prescription étant acquise.
C'est contre cette décision que le réclamant proteste ; sa protestation ne comporte aucune suite de ma part.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma haute considération.
Le Garde des Sceaux. Ministre de la Justice, Signé : A. BRIAND.


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