Affichage des articles triés par date pour la requête clerc. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête clerc. Trier par pertinence Afficher tous les articles

lundi 18 septembre 2017

Janisset. Un joaillier du XIX ème



Une maison qui avait acquis une extraordinaire réputation, de grands écrivains comme Victor Hugo et Alfred de Musset entre autres, le citèrent dans leurs oeuvres. 
Je n'ai pas ou si peu d images de leurs oeuvres comparativement  au souvenir qu'ils ont laissé, c'est étonnant que rien ne subsiste! 
La maison Janisset travaillait pour une clientèle très aisée , très "Fashion"  "Tendance" à la pointe de la mode.

J'aurais peu d' images de bijoux de Janisset à vous montrer et c'est cela qui m intrigue, la maison a beaucoup produit et je n ai trouvé aucune des grandes salles des ventes nationales et internationales qui aient vendu du Janisset. Mais ce n'est pas une raison pour oublier ce Joaillier, et ceux qui l'ont suivi.Certains citent la fondation de leur maison vers 1824, je pense qu'ils ont démarré plus tôt.


Le père des deux frères Janisset était Maître Doreur, en 1806, il était déjà installé au 14 rue des Bourdonnais dans le 4 ème arrondissement de Paris, or c'est désormais dans le 1 er arrondissement
A l'origine, en 1806, la rue des Bourdonnais commençait no 2, rue Bethisy et no 24 rue Bertin Poirée et se terminait no 31-33, rue saint honoré,  elle  était située dans l'ancien 4 ème arrondissement de Paris , quartier Saint Honoré.
Cette voie doit son nom à Adam et Guillaume Bourdon, un bourgeois de Paris ayant exercé des fonctions municipales au XII ème siecle, la rue des Bourdonnais est issue de la réunion au milieu du XIX ème siècle des rues de l'Archet, Thibautodé, des Bourdonnais et Lenoir-Saint-Honoré.





1824 les deux fils de Marcellin Janisset ouvrent une boutique à Paris au 126 galerie de Valois au Palais Royal
Alexandre Frédéric (1795-1835) et Louis-Marcellin (né vers 1790) ]anisset.  Il est important je crois de signaler qu'en 1816 Alexandre Fréderic Janisset épouse à Paris Elisabeth Colomb qui fera plus tard la réputation de cette maison.




Leur père est toujours installé  rue des Bourdonnais en 1826 comme j'ai pu le trouver dans catalogue "le Bazar Parisien"


La rue  des Bourdonnais, ou était installé "Marcellin Janisset père", je n'ai pas trouvé de photographies de cette rue en entier, mais celle ci montre l impasse des Bourdonnais  à cette époque, et la photo est prise  de la rue des Bourdonnais, ce qui donne une idée des quartiers de Paris en 1820. 



En 1828 dans le "répertoire du commerce" Janisset et compagnie sont au 126 galerie de Valois c'est à dire dans les jardins du Palais Royal.

1830  Charles Rollac

Charles Rollac est Banquier et va devenir quelques années plus tard le mari de Madame Janisset, il est déclaré en faillite en 1830,  mais il a ses entrées au Palais Royal. Finalement avec les
 "3 Glorieuses",  Charles X, dernier des Bourbons est renversé
Le duc Philippe d'Orléans (56 ans), cousin du dernier Rois des Bourbon, est le fils du régicide Philippe d'Orléans, alias Philippe-Égalité.
C'est un libéral bon teint. Il accepte, de se voir décerner par les deux Chambres le titre de « roi des Français » sous le nom de Louis-Philippe 1er.

Les puissantes relations de Charles Rollac vont profiter aux frères Janisset.
Dans son libre sur la Bijouterie Française, Vever nous explique l'importance des femmes de commerçants qui tenaient la boutique et les comptes. Or madame Janisset était une personne douée pour les affaires, et si Vever nous relate qu'"elle tenait une place prépondérante dans la maison de son mari" on sait aussi  que c'est elle qui portait la culotte.


Toile de "Deveria"  

Pour l instant coté fabrication les frères Janisset firent partie du renouveau de la mode:
 Janisset fut de ceux qui contribuèrent à la renaissance de l'émail appliqué à la bijouterie. En 1834 un des rédacteurs du journal que nous avons cité déjà suppose ingénieusement que la Mode veut se faire belle, et il décrit son costume et ses parures avec des détails qui sont tellement dans le goût du temps, qu'il serait criminel de les omettre, bien que ces descriptions surannées puissent paraître puériles aux gens graves. La Mode commence donc par placer sur son front « un très-étroit bandeau d'or lisse retenant un papillon en diamants; » elle choisit une ceinture « retenue par une plaque en émail noir uni, avec des diamants formant une branche de fleurs, » et elle ajoute à ces moyens de séduction « une parure de petits diamants sur émail, montée avec le bon goût de Janisset. » Enfin, pour être tout à fait irrésistible, la Mode attache à l'un de ses bras, à un seul, un étroit bracelet que Janisset vient de faire pour accompagner cette parure. Ainsi embellie par des bijoux, dont les diamants et l'émail noir constituent la principale richesse, la souveraine s'avance, pareille à une de ces élégantes que Devéria a lithographiées, ou à une héroïne de Gavarni (première manière) car, elles aussi, elles ont porté sur le front un cercle d'or avec un papillon en diamants; et elles n'en ont pas été moins aimées. 
texte de  Paul Mantz

Vever écrit que :De plus ce qui ne gâtait rien c'était une jolie femme, avenante, fine, fort distinguée; inutile d'ajouter qu'elle avait beaucoup de succès.
Il cite ainsi, la femme d'Alexandre Frédéric Janisset  qui meurt en 1835.




En 1835 la presse citait Alexandre Frédéric comme un habile ciseleur de Paris.
Veuve en 1835, elle se remarie en 1837 avec Charles Rollac, ancien banquier et familier de la cour de Charles X, puis de Louis Philippe,dont les brillantes relations profitent à la maison. Charles Rollac était aussi l ancien page de Charles X .
C'est a partir de 1835 que ses affaires se développèrent, elle avait le plus bel assortiment, le plus complet, le plus varié, de bijoux de riche et élégante fantaisie.

A la fin de 1835, Falize part de chez Mellerio et entre chez Janisset. Il ecrit:

"Quelle différence entre la maison que je viens de quitter et celle-ci. La clientèle n'est plus la même;avec la jeune noblesse, c'est la finance, la diplomatie, le monde des artistes....il faut pour cette clientèle toujours en fête et en plaisirs de fantaisies toujours nouvelles. Il faut des bijoux spécialement et souvent ornés de Chiffres, d'Armoiries créés spécialement pour chacun, et de devises galantes"
Merveilleuse description d'une époque de nouveaux riches.

"J'étais d'ailleurs bien souvent inspiré par les idées de Mme Janisset, femme de beaucoup de goût, jolie et fort distinguée; Mme Janisset avait le talent de séduire ses clients, de leur faire acheter ce qu'elle savait devoir leur plaire.
Aucune vendeuse, disait-on, ne lui était comparable , C'est ainsi que, pour faire exécuter les pièces d'art que j'avais dessinées, je fréquentais journellement les ateliers des Marchand, des Chaise et des frères Marrel (ceux-ci pour les pièces d'art seulement).  Il était un fabricant, nommé Joureau-Robin qui, par contrat, ne travaillait que pour la maison Janisset. J'avais besoin d'aller tous les jours chez lui et dans son atelier ; je me mettais en rapport avec lui et avec ses ouvriers pour l'explication des pièces nouvelles à exécuter. » De 1835 à 1838, les affaires furent si prospères, que Mme Janisset, devenue veuve, et qui venait de se remarier (avec M. Rollac), résolut de quitter sa boutique du passage des Panoramas "
Alexis Falize

Elisabeth Janisset vient de faire une recrue de choix en la personne de Alexis Falize père.
Ce grand dessinateur "hors ligne d'après Vever"va diriger les atelier de 1935 à 1938.
Et même s'il quitta  la Maison pour se marier et s'installer à son compte, il continua a fournir des modèles très appréciés à Janisset alors établi au 112 rue Richelieu .

Photo Rémi Jouan


En 1836 Janisset déménage au passage des panoramas, merveilleux passage pour aller d une rue a une autre dont l'une des entrées est Boulevard Montmartre




Que disait la presse de la mode en 1839:

Les bijoux sont toujours fort à la mode; ils deviennent indispensables à une toilette du soir. Le jour même, les bracelets de Janisset et de Fossin ornent les bras de toutes les femmes recherchées. —Une longue chaîne de grosses perles fines, tournée plusieurs fois autour du poignet, fait aussi très bien en toilette du soir. Il est encore à remarquer qu'il faut que le dernier rang soit large et fermé par un cadenas de pierreries. Les colliers sont toujours petits. On remarquait au cou de M"" de Mou.... une chaîne de pierres fines, de plusieurs couleurs, dont les pierres, taillées carrément, étaient jointes par une plaque d'or ciselé, entourée de diamans. Ce collier est de Janisset ; la chaîne, se démontant à volonté, peut faire collier et châtelaine en même temps, car elle a plus d'une aune de longueur.

Il n'y a pas de faute d 'orthographe à Diamans, cela s'écrivait ainsi à l'epoque.



1937 dans "l almanach"


La condamnation de Charles Rollac en 1938 pour sa faillite de 1931.


C'est le grand écrivain  Balzac qui cite  Janisset , la Maison Dorée, Le Jockey Club, dans cet ouvrage. 


HISTOIRE ET PHYSIOLOGIE DES BOULEVARDS DE PARIS.
DE LA MADELEINE A LA BASTILLE.

Si les beaux et curieux édifices, comme la Maison dorée, comme celle du Grand Balcon, qui meublent les boulevards, n'étaient pas entremêlés de sales et ignobles constructions plâtreuses, sans goût, sans décor, les boulevards pourraient lutter, comme fantaisie d'architecture, avec le plus grand canal de Venise.
Regardez bien l'entrée de la rue Grange-Batelière, bordée à chaque encoignure d'édifices sans grandeur ni caractère, au milieu de tant de splendeurs ! Croiriez-vous que l'une de ces maisons soit celle du Jockey-Club ? ne trouvez-vous pas étrange que ses membres, aussi riches qu'élégants, n'aient pas eu la pensée nationale de lutter avec les clubs de Londres, dont la magnificence dépasse celle des rois ? C'est à un ancien tapissier, devenu par vocation architecte, que l'on doit la fameuse Maison dorée ! Eh bien ! de l'autre côté du boulevard, c'est au célèbre tailleur Buisson que les boulevards sont redevables de l'immense maison bâtie dans la cour de l'hôtel où tous les joueurs de Paris ont palpité pendant trente-cinq ans ! Là fut Frascati, dont le nom fut religieusement conservé par un café, rival de celui dit du Cardinal, qui lui fait face. Admirez les étonnantes révolutions de la propriété dans Paris ! Sur la garantie d'un bail de dix-neuf ans qui oblige à un loyer de cinquante mille francs, un tailleur construit cette espèce de phalanstère coliséen, et il y gagnera, dit-on, un million ; tandis que, dix ans auparavant, la maison du café Cardinal, dont le rez-de-chaussée rapporte aujourd'hui quarante mille francs, fut vendue pour la somme de deux cent mille francs !... Buisson et Janisset, le café Cardinal et la Petite Jeannette (combien de déjeuners, d'affaires, de bijoux, de fortunes, en peu de mots !) forment la tête de la rue Richelieu. N'est-ce pas la cuisine, l'habit, la robe, les diamants, et tout Paris peut-être ? car rien ne se fait sans cela ou pour cela.



Qu'est ce donc que cette Maison Dorée que citait Balzac et nombre d'écrivains?

Vever écrit : C'est dans sa boutique (celle de Mme Janisset) que se donnait rendez vous la brillante jeunesse de l'époque, "dandys", membres du "Jockey", élégants habitués de la Maison Dorée, lanceurs de mode toujours à la recherche d'une nouveauté.

Cette maison dorée se situait près de la maison Janisset sur le boulevard des italiens, si Vever dit que ce restaurant avec salons fut construit en 1839, d'autres parlent de 1840-1841.
De 1836 a 1857, le Jockey Club occupa le premier étage d'un vieil hôtel situé au coin de la rue Grange batelier (aujourd'hui rue Drouot) et du Boulevard Montmartre a deux pas de chez  Janisset



De nos jours, c'est la BNP qui se trouve à la place de la Maison Dorée.
L intelligence et le savoir faire de Madame Janisset fut de s'attacher la clientèle des lanceurs et faiseurs de mode.
A cette époque Vever nous précise que madame Janisset était dans tout l'éclat de sa beauté, très recherchée dans sa mise et toujours gantée de blanc et c'est elle qui servait avec une bonne grâce parfaite, cette clientèle d'élite. On se rapportait à elle pour le choix du bijou destiné à un cadeau "car on était sûr qu'il serait du meilleur goût"



1839 dans le Figaro, Janisset offrait un prix au courses: en effet Le Jockey Club a été créé en juin 1834 par la Société d'encouragement pour l'amélioration des races de chevaux, qui organisa, dès mai 1834, les premières courses à Chantilly.


Tiré du livre d'Anna Tabakhova" Le fermoir en bijouterie 

Vever à propos de Janisset  nous indique ce qu'est un fermoir Cadenas.
" Les cadenas étaient alors(en 1840) ce qu on a appelé les boites à cliquet, atteignant parfois d'assez grandes dimensions, ils formaient souvent un véritable motif au milieu du bracelet. Les sabots, placés de chaque coté du cadenas central, étaient aussi des sortes de boites dans lesquelles s'attachait la partie souple du bracelet: Chaînes, tissus d'or, cheveux nattés"




Divers bijoux de l époque Louis Philippe dont des pendants d'oreilles en cheveux.
Les bijoux en cheveux sont de deux sortes : soit ils renferment des cheveux (médaillons), soit, et surtout à partir de 1840, ils sont fabriqués avec des cheveux (bagues, bracelets, chaînes).
Les cheveux ont tout d’abord été conservés sous forme de mèches incluses dans des bijoux, en souvenir d’un être cher éloigné ou disparu. 

"Vers 1840, l’artisanat en cheveux est à la mode : travaillés comme du textile, les cheveux sont alors tissés, tressés, parquetés pour confectionner des bagues, des pendants d’oreilles, des sautoirs ou des bracelets. Les cheveux de la famille ne suffisant plus à la demande, il est parfois fait appel à des toisons étrangères (cheveux de paysannes pauvres achetés ou échangés lors des foires) que les artisans spécialisés utilisent pour réaliser des bijoux et des compositions artistiques "
Musée National de la Malmaison et Compiegne



"Caprice" une pièce de théatre d'Alfred de Musset ou d'emblée on cite Janisset montrant a quel point il était célèbre. Ce fut le début du succès théâtral pour Alfred de Musset. Jules Janin est élogieux dans Le journal des débats et Théophile Gautier déclare dans "La Presse" que cette pièce est « tout bonnement un grand événement littéraire. » Elle sera jouée à la Comédie Française.



1840 : dans un livre sur les dépenses extraordinaires de Balzac, Janisset est cité de nombreuses fois.

Laissons parler Falize: "Madame Janisset résolut de quitter sa boutique du passage des Panoramas pour s'établir plus grandement sur l'emplacement de l'hôtel Frascati, maison de jeu du coin de la rue de Richelieu et du boulevard, qu'on avait fermée en 1837, puis démolie, où l'on construisait une grande maison de rapport.Mme Janisset se fit présenter les plans de cette maison et y choisit ce qui pouvait lui convenir (rez-de-chaussée et entresol). Alors, je fus chargé de tracer sur une copie de ce plan les diverses divisions nécessaires pour la boutique, le bureau, un étroit couloir, le salon et la salle à manger prenant jour sur la cour. (Le salon entre la boutique et la salle à manger, éclairé par des portes tout en glaces.)"



En 1842 Janisset est installé au 112 rue de Richelieu. Au tout début de la rue , au coin du boulevard Montmartre.

Alexis Falize dit aussi à propos de son passage chez Janisset: "Mon succès fut rapide. Les nouveautés que je créais augmentèrent la réputation de la maison Janisset, au point que plusieurs marchands, pour lesquels je ne pouvais travailler, firent acheter chez Janisset les modèles qu'ils faisaient copier par d'autres fabricants."



Une rare photo de bijoux de Janisset  par Vever qui ecrivait"c'est madame Janisset  qui la première, eut le talent de vendre des très beaux bijoux pour hommes et d'un prix élevé"



Dans le JDD de 1843, déjà les escroqueries classiques au préjudice des bijoutiers. 




A l'exposition des produits de l'industrie Française en 1844 on découvre un de ses fournisseurs , il n'y eut donc pas que Falize. Ses fournisseurs étaient des bijoutiers talentueux, comme Marchand, Chaise, les frères Marrel, et certains travaillaient exclusivement pour elle, tel Aristide Robin(Joureau)




Madame Janisset avait lancé ces grandes chaînes et grands sautoirs, mais elle vendit aussi de nombreux modèles de chaînes pour homme (en dehors des châtelaines).



Coupe Janisset

"La maison Janisset ne se contente pas d'être la maison de prédilection des riches et galants sportsmen de Paris. Tous les ans elle fait du sport pour son propre compte; elle donne des prix de course; tantôt un poignard entouré de pierres fines, tantôt une coupe d'un travail précieux et exquis. Dimanche, la coupe est échue à M. de Rothschild et à son cheval Commodore Napier. Elle tiendra dignement sa place sur les dressoirs de l'honorable consul autrichien, mais l'Illustration a songé aux amateurs qui ne sont pas admis dans les salons de la rue Laffitte; regardez admirez." publié par L 'Illustration

1850 dans le "Nouvelliste" pour le prix du président, Janisset offre un service à Thé


Les ennuis judiciaires de Madame Janisset , elle fournit un Prince de Salerne, il ne paye pas mais un huissier chargé de récupérer la créance de Madame Janisset se voit opposé que le Roi de Sardaigne défend aux princes ses fils de souscrire des lettres de change!!!!!


Heureusement elle a fini par être déchargée des condamnations prononcées contre elle



Mémoires d'un Bourgeois de Paris




1851, commentaire sur sur l'exposition internationale de Paris , intéressant ces noms, sauf que je n'ai pu trouver quoi que ce soit sur cette maison Gloria Marlet, et pourtant il est cité dans le "Rapport du Jury Central sur les Produits de l'industrie française"



1852 "La presse" Courses à Chantilly



1852  La "Revue de Paris" nous montre a quel point Janisset était populaire, le Joaillier de l'époque était Janisset.


1854 , dans l Annuaire général du Commerce.


1855 dans le "Paris Illustré" il est affirmé que Janisset est l'un des premiers bijoutiers du monde!!!!

En 1856 Le Figaro signe un article qu'il ne referait pas en 2017, il parle de Janisset, et n'est pas tendre avec les autres.

"Le diable entretient à Paris, à grands frais, les sept péchés capitaux, Il les loge comme des princes, et tire de leur appui un grand secours pour l'oeuvre de damnation éternelle. Chacun d'eux a pignon sur rue, paie ses contributions, et serait officier de la garde nationale, si l'on nommait encore les chefs de la garde civique à l'élection. Ils .ont des frais de représentation ni plus ni moins qu'un correspondant du Times ou un ambassadeur extraordinaire.
L'orgueil est commanditaire d'Halphen, le marchand de diamants, et de Janisset, le bijoutier de la fashion; il emploie les grandes nouveautés du Louvre et les plumes de Batton Bender lui vend des voitures par centaines; Crémieux lui fait venir des chevaux anglais. L'orgueil, galant avec les dames, leur offre le cachemire indien, la rivière de brillants, la robe de lampas, et autant de bagues aux doigts qu'en avait cette belle volage qu'un génie enfermait inutilement au fond delà mer. L'avarice a un grand crédit à la Banque de France.Sa signature vaut de l'or, car on sait qu'elle ne paie en billets que pour gagner les intérêts de l'argent qu'elle déboursera a terme. Si elle ne donne pas des bons de pain aux indigents, elle n'en fait pas moins la joie future des familles, elle engraisse les héritages. La paresse est reçue dans le grand monde comme une qualité du meilleur genre. On l'affuble d'un doux nom italien, le farniente. Elle est la providence des gens actifs, qui sont à ses gages et font sa besogne; elle a même des prétentions au puritanisme, à la morale,à la sainteté. Ne rien faire, dit-elle, ne saurait être faire mal elle ne pense pas que l'immobilité engendre la paralysie, et la paralysie la mort.
Demandez à Chevet, à Potel et Chabot, aux Frères Provençaux et à Véfour, la suppression de la gourmandise, -ils pousseront des cris de paon;| si on les écoutait, il faudrait exiger du pape son inscription comme quatrième vertu théologale. D'après le dogme, Grimod La Reynière, Brillat-Savarin, le marquis de Cussy sont en enfer, ces gourmands enracinés. Après tout, quand on a aimé le feu de la cuisine, on a fait un apprentissage des feux du Diable, il n'y a peut-être que quelques broches de plus."




Dans le Journal "Monstre " l'alphabet des pierres précieuses, bien!...mais ce mot Uraine de quelle pierre s'agit il?

Puis, les choses se dégradèrent,  car Madame Janisset et son mari dépensèrent sans compter et dépensaient encore plus a mesure que les affaires prospéraient.
Ils achetèrent une très belle propriété à la campagne ou ils recevaient le Monde, carrément table ouverte, avec tout ce que compte cette expression, parties de toutes sortes, toilettes nouvelles,  réceptions continuelles.
Madame Janisset n'a pas vu les évènement arriver, les affaires devenaient de plus en plus dures pour
les autres, car la situation générale avant la révolution de 1848 n'était pas favorable au commerce et arriva ce qui devait arriver, les antagonismes s'exaspèrent, en ces temps d'épidémie, de choléra, de disette, de crise financière , de rivalités politiques ou de querelle à propos des écoles religieuses. Les incidents qui se produisent plus régulièrement dans la capitale qu'en province vont amener a nouveau les barricades.

Ses clients non plus n'ont pas vu les évènements arriver, qui dépensent à crédit, et de plus
"il n'était guère possible de refuser un long crédit à des clients qui se laissaient entraîner d'autant plus facilement qu'on ne les tourmentait pas pour le paiement" d'apresVever.

La Maison Janisset va sombrer quelques années plus tard et comme cela arrive aussi de nos jours, elle entraîne dans sa chute de nombreux collaborateurs fabricants auxquels il était dû de grosses sommes d argent qu'ils ne purent recouvrer, Falize en fit partie.

Vever qui connut un témoin de cette époque, rapportait que la "détresse fur si grande chez Janisset que le marchand d'or refusa toute fourniture, si minime qu'elle fut, et un jour il fallut absolument trouver quelques grammes du précieux métal pour exécuter un bijou commandé, "on ramassa toutes les rognures de l'atelier et ce qui restait de limailles dans les peaux et on le fondit en se servant d'une pipe en terre en guise de creuset" c'est dire.......



1861 dans "l'abeille Impériale"



Malgré de courageux efforts La maison Janisset ne put se relever, les clients étaient partis ailleurs et ne revinrent pas.
En 1861; Jules Chaise, qui avait repris le fonds en 1860, ne parvient pas à le relever. pourtant ne serait ce que ses bagues, Jules Chaise avait des modèles intéressants.
Le souvenir était quand même assez vif pour que l'on continue à parler de Janisset et j ai trouvé des témoignages pour les années qui suivaient.




1863 Le Petit Journal . Article intéressant d'autant que Bourguignon va devenir la maison "Clerc" place de l Opéra à Paris


1864: Société des gens de lettres. Un témoignage qui nous affirme que Madame Janisset était une femme de coeur.


1868 : La Satire du siècle de Louise Collet


1869  La Chanson Illustrée, encore un de ces articles qui nous montre la réputation et la popularité de Janisset




1870 texte du Journal Le Rappel

Autre enterrement, — à Paris celui-là. On a enterré hier le chef de la maison Janisset, M. Jules Chaise, mort d'une façon dramatique.
Il y a deux mois, il passait rue de la Chaussée-d'Antin, à l'angle de la rue La  Fayette, quand, voulant éviter un omnibus, il ne vit pas une voiture de maître qui le renversa.
Le cocher retint les chevaux, qui avaient le sang vif, et qui piétinèrent le malheureux. Quand on le ramassa, il avait des coups de sabot par tout le corps.
Le maître de la voiture, M. G. C., descendit, aida à relever le blessé et à le transporter chez un pharmacien. Lorsqu'on lui eut lavé le visage, méconnaissable par les plaies et par la boue, M. G. C. poussa un cri :
— Jules !
Le blessé était son cousin.


C'est chez Jules Chaise que firent leurs débuts, comme apprentis, Albert Chaise son neveu, Boucheron son cousin, Jacta père et, bien antérieurement, Charles-Martial Bernard.



1878, Janisset  se conjugue déja au passé



Pourtant!!, nous sommes en 1878!



1880 On cite Victor Hugo dans la revue des deux mondes, Juliette Drouet , la maîtresse de Victor Hugo, a des dettes,  et elle en doit beaucoup à Janisset.



1878 Ces demoiselles de l'Opéra.

Si vous avez des photos de Bijoux Janisset , des documents, etc, adressez les moi à richard.jeanjacques@gmail.com




lundi 10 avril 2017

DEBACQ, 200 ans d'une histoire de joailliers méconnus


"photos aimablement fournies par East Langkun de Pékin"

Cartier, Mellerio, Van Cleef & Arpels, Chaumet, Ostertag, etc, etc 
Mais les milliers d'autres Joailliers méconnus de l histoire de nos métiers? Mes correspondants Chinois m'adressent un bijou acheté par eux en Europe et me demandent qui est ce "Debacq", et une fois de plus je découvre un joaillier français d'une certaine importance dont il ne reste presque rien.

Je suis tenté de voir quels étaient les joailliers a cette époque.


Source Gallica de la BNF de France
Cliquez sur toutes les photos pour agrandir.

En 1826 il y avait un BAPST associé à un MENIERE
Paul-Nicolas Menière (né à Paris le 10 mars 1745, mort à Paris le 14 janvier  1826 il était  marchand orfèvre, joaillier et artiste-bijoutier français. (Wikipédia)
Il est reçu maître-orfèvre à Paris en janvier 17751. Le 18 mars 1778, il devient bijoutier-joaillier du Roi et le 31 décembre 1788 succède à Charles Auguste Boehmer comme joaillier de la Couronne.
On lui doit un grand nombre d'objets d'art. Il avait ses ateliers dès septembre 1799 dans les galeries du Louvre où il travaillait sur commandes officielles.
En 1821, il démissionne de sa charge, son gendre Jacques Hebrard Bapst lui succède. Il est l'arrière-grand-père de Jules Bapst. Ce qui est intéressant dans ce texte tiré du "Bazar Parisien" de 1826, ce sont les détails comme ceux sur Beaugeois




Source Gallica de la BNF de France

Paul Bourguignon qui aura une suite, la maison Clerc place de l'opéra. Puis le célèbre Fossin.



Source Gallica de la BNF de France

Sur cette page  Eugène Étienne Denis Auguste LINZELER dont les descendants feront une belle carrière et Ouizille Lemoine qui avec  Lemonnier,Baugrand, Mellerio, Kramer, Viette et Fester exécutèrent la couronne impériale et les décorations de l'empereur, la couronne de l'impératrice,le diadème, la ceinture, les broches, le bouquet, la coiffure et l'éventail.



Source Gallica de la BNF de France

Personne n'est parvenu jusqu'à notre siècle, certains ont duré, mais les autres? 
En 1827 quelle est l 'importance de la profession?

Les lapidaires, comptaient 60 établissements, 200 ouvriers et une recette de 1,797,000 francs.

Les pierres fines ou fausses étaient taillées dans le Jura. La commune de,Septmoncel, l'arrondissement de Saint-Claude occupaient à ce travail 3,500 personnes.
505 joailliers, bijoutiers, réunissaient dans leurs ateliers 3,345 ouvriers. Ils employaient 6,400,000 fr. d'or; les droits de garantie montaient à 550,000 fr., les produits à 15,100,000 fr. ; enfin, le commerce de la bijouterie s'exerçait dans 330 maisons et rapportait 24,142,360 fr. ; l'exportation était de 4,000,000 francs. (L industrie Française au XIX eme Etude de Regnier en 1827)



Donc, ce Debacq qui est-ce?  une formidable succession de joailliers qui va nous amener de 1812 à 1980 et pourtant ils ont manqué le train, en effet ils étaient là après les Mellerio début du 19 ème, mais quand même... Sabe en tant qu'actionnaire majoritaire et  Debacq démarrent  en 1812!! Et à cette date ils étaient installés au 358 rue de la Porte Saint Denis puis 25 rue Meslay


Source Gallica de la BNF de France

Le grand Vever écrivit dans son histoire de la Joaillerie que Debacq et Sabe (Sabe était le neveu de Debacq), dont la maison, fondée par Meunier en 1826, fut continuée par Labitte en 1836 et, par une
sorte d'alternance assez fréquente, fut reprise ensuite par un descendant de Sabe.

Un descendant de Debacq m'a adressé des précisions sur son ancêtre:

Pour des raisons oubliées de l'histoire familiale, Debacq, originaire de Berry au Bac s'est retrouvé associé minoritaire à Raymond Sabe jusqu'en 1838, moment où celui-ci a quitté le métier pour devenir éditeur (toujours à Paris). Entre-temps Debacq avait épousé l'une des filles de Jean-Pierre Sabe (famille de bourgeois d'Orthez) et était donc devenu le neveu de Raymond Sabe (votre extrait précise le neveu par rapport à Raymond et non par rapport à Debacq; il est aussi fait état de Sabe jeune), dont il repris le fonds avec son beau-frère Victor, et, avec des parts très minoritaires les deux cadets suivants, qui finirent par partie en Amérique du sud. Puis, Sabe s'étant retranché sur la seule activité de l'orfèvrerie, puis étant parti à Bordeaux (voyez sa diversification, à l'exemple de magnifiques éventails, comme celui présenté au Victoria & Albert Museum), Debacq exerça seul avant de faire rentrer à ses côtés ses deux gendres (et neveux, puisqu'eux-mêmes fils de deux autres de ses belles-soeurs Sabe) Batcave et Peyret. Vous apprécierez le poids de la belle famille Sabe! 
  
Aucune trace, pour l instant de bijoux fabriqués a cette époque, mais en cherchant bien, la bibliothèque  administrative de la Mairie de Paris recèle des trésors, je n'ai pu remonter a 1860, mais des photos existent du 39 au moment des grands travaux



Source Gallica de la BNF de France


C'est en 1838 que Sinice Debacq va s'associer avec Victor Sabe  29 rue Royale Saint-Martin, devenu en 1849 le 39 rue Nationale Saint Martin







Avec les grands travaux, les noms de rue et les N°s changent, et au 31 rue Réaumur, de 1851 à 1859 le propriétaire de l affaire est Sinice Debacq .
Sur cette publicité dans la revue "l'Ecrin" une splendide faute d'orthographe dans le nom "Debacq"




En 1859 c'est l association de Sinice Debacq et de Pierre Eugène Sabe et le 31 rue réaumur devient le 41 rue réaumur.



Cet annuaire les mentionne en 1864


Dans la revue de l'époque en 1864 "L écrin" une planche de dessin de ce que les dessinateurs de l'époque conseillaient de suivre comme style.

Pour apprécier la manière dont certains Bijoutiers Joailliers ont pu traverser les époques alors que beaucoup ont disparu, regardez ce tableau , pour l'époque le nombre de professionnels était important.


N oubliez pas de cliquer pour agrandir les photos



Dans le Moniteur de la Bijouterie de 1867 :
Le numéro 1 de nos photographies reproduit le médaillon photographique dont nous avons déjà
parlé dans notre dernier numéro. Il est du, comme conception et exécution, à M. Bourgadier dont c'est là propriété exclusive. Il a été déposé par lui et personne autre n'a le droit de le reproduire en nature. C'est un charmant cadeau d'étrennes, un touchant souvenir à offrir, car on peut y intercaler les portraits de toute une famille .

Voilà, vous êtes prévenu ne copier pas cette merveilleuse invention d'un merveilleux bijoutier Mr Bourgadier  lui aussi méconnu de nos jours.



En 1867 à l'exposition universelle, Massin  exposait une Branche d'églantine et un médaillon en forme de scarabée



Et voici le 41 rue Reaumur  en 1868, les N°s ont changé mais pas l immeuble,  Sinice Debacq  est le dirigeant et a comme associés minoritaires  Camille Batcave et Victor Peyret, L enseigne très visible en agrandissant la photo est "Joaillerie Bijouterie Debacq et Cie" .


Voici encore le style de bijoux d'une époque. En 1868, avant et après, la chaîne N°1 est une chaîne Léontine à Glands, la 2 est une chaîne Sultane à glands, et la 3 Une chaîne à cachets.En haut, des chaînes à glands; la petite barre droite, est une clef de montre.



'photos aimablement fournies par East Langkun de Pékin"

C'est en 1868 que la maison avait changé encore de raison sociale pour devenir Debacq et Cie, c'est donc a partir de cette date que cette broche trembleuse a pu être fabriquée,  dans l'écrin se trouvent les accessoires pour la transformer en différents bijoux. 

Les associés vont rester à cet endroit jusqu'en 1895, certainement expropriés car un nouvel immeuble va être construit.

En effet depuis 1854 avait commencé le percement de la rue Réaumur et en 1869 une nouvelle partie de la rue fut abandonnée aux démolisseurs, d'où le déménagement de la maison Debacq



Rue Réaumur Nord est


Rue Réaumur Sud Est 


Cette photographie a été prise des fenêtres de l immeuble du 39 Rue Réaumur, le siège de la maison était au 41.
Ces quatre photographies m'ont été aimablement fournies par un descendant de Monsieur Debacq


Cette photo de la même église que ci-dessus date de 1913, c'est le Prieuré Saint Martin des Champs

En 1875 lors d'une réunion , Sabe est toujours présent.
CHAMBRE SYNDICALE DE LA BIJOUTERIE, DE LA JOAILLERIE, DE L'ORFÈVRE IE
ET DES INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT
Séance du 15 juin 1875. Présidence de M. Vever.
Ce jour, 15 juin 1875, la Chambre syndicale a tenu sa séance mensuelle au lieu ordinaire de ses réunions.
Présents: MM. Vever, Boucheron, Rouzé, Janin, Braut, Hugo, Gosset, Sabe, Edmond Luey, Massin, Boulanger, Trouvé. Chenaillier, Lahaye fils, Mocne, Révillon, Héricé, Mellerio et Rousson.
Absents avec excuse : MM. Fontenay, Kierdorff, Martincourt, Ferré, Filon, Vaubourzeix, Roussel, Roulina, Labouriau, Linzeler, Piault et Chaise.


Voici le nouvel immeuble du 41 rue réaumur, il est toujours là. 

Source Gallica de la BNF de France
1876 dans l annuaire




1877 dans l almanach du commerce


Le 15-février-1877  Debacq le bijoutier est tiré au sort pour faire partie du jury d'assises



L' affaire Victor Moyaux qui avait fait grand bruit a l époque ou Debacq était juré, toute la presse en a rendu compte , regardez ce lien: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5932010/f1.texte.langEN





1877 le poinçon de la maison "Debacq et Thibault " rue du temple, je n'ai pu trouver de trace concernant cette maison, était-ce  une association des deux????,


Sinice Debacq de 1838 à 1899 (Wikipédia)


1877 au passage, dans le journal,  je remarque un produit miracle contre le Cancer


1880 Eugène Sabe (wiki)

"photos aimablement fournies par East Langkun de Pékin"

Photo de la Broche trembleuse de Debacq et ci-dessous,  cette broche trembleuse anonyme qui se trouve au Musée des arts décoratifs datée aux environs de 1880, en or, argent, diamants.


Copyright RMN photo Jean Tholance



1885 annuaire des anciens commerçants



1894 Annuaire du Commerce




1890 Camille Batcave (Wiki)



Dessin de 1891



1895  dans la plaquette du Touring club de France

Et  c'est donc au 105 bd Sébastopol que vont se réinstaller nos associés de la société Debacq & Compagnie.



Victor Peyret (Wikipédia par Sinice)




En Cliquant sur la photo ci-dessous sur la photo, vous verrez parfaitement le nom de Debacq au 1er étage au dessus de l entresol


Exemplaire de photographie Argentique, Maison Debacq au 105 boulevard Sebastopol, a l angle de la rue Réaumur vers 1900 Auteur Eugène Peyret



L 'immeuble du 105 bd Sebastopol n'a pas tellement changé de nos jour (Cliché Google maps)






Dans l annuaire de 1900 c'est toujours Debacq et Cie, d'après le registre du commerce en 1900 ce serait  "Debacq, Peyret et fils successeurs", Victor Peyret en est le dirigeant.




"Après la mort de Debacq, Camille Batcave, n'ayant que deux filles laissa les fils Peyret Eugène et Marcel reprendre. Après la mort de Marcel, et surtout dans la suite de la Première Guerre, puis du moratoire argentin et de la Crise, la maison Peyret (successeurs de Debacq) réduisit progressivement son activité pour ne guère survivre à la Seconde Guerre. L'activité fut relancée par le fils d'Eugène Peyret, dans une société distincte, à partir des  années 50, sans plus de grands ateliers, mais centrée sur le négoce et et surtout la bijouterie en or, pour être finalement cédée dans les années 1980 
Précisions apportées par la famille


Nous en arrivons au deuxième bijou que j ai pu trouver, vendu en 2009 par l'étude de Maître Leclere
Maison DEBACQ Estimation :30 000 - 40 000 €
Exceptionnelle libellule trembleuse, les ailes en émail translucide soulignées de lignes de diamants et roses, le corps serti de diamants, tête émaillée verte. Dans son écrin, tournevis et épingle à cheveux. Époque 1900. Poids : 19,5 g.  http://leclere-mdv.com/




Nous pourrions entamer une réflexion sur les goûts et les couleurs, la Libellule plus haut est ce que nous avons retenu (parmi d'autres) de cette époque 1900 et pourtant à l époque , la Vicomtesse de Réville encensait ce diadème créé par Mr Soufflot.

J'ai plaisir à constater, une fois de plus, que l'étranger vient toujours demander au goût, à l'habileté,
au sentiment comme au doigté artistique du joaillier français, ses riches bijoux, ses parures somptueuses, soit qu'il désire faire rayonner les pimpantes toilettes des jolies femmes, soit qu'il aspire à rehausser d'un nouvel éclat les tètes couronnées.
C'est ainsi qu'il m'a été donné récemment de voir un diadème des plus remarquables, créé à Paris,
et destiné à une cour étrangère. Au double point de vue d' une manifestation nouvelle de la suprématie de notre fabrication nationale et de l'importance et de la grandeur de la pièce, je suis
heureuse d'en publier une reproduction, qui attirera certainement l'attention des lecteurs de la Revue.
La composition de ce diadème est sobre, elle n'emprunte rien aux subtiles fantaisies du style moderne, qui n'auraient assurément pas été comprises dans le pays où le bijou doit être livré, et
j'imagine que le créateur, M. Soufflot, a été bien inspiré en faisant simplement appel, dans la circonstance, aux procédés de l'ancienne joaillerie, mettant bien toutes les pierres en valeur et, malgré l'importance de celles-ci, sachant conserver à l'oeuvre une grande légèreté.........

Chacun ses goûts!  heureusement c'était aussi 'époque de l'art nouveau et en 1901 dans la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie


Mellerio nous offrait cet ornement de tête



Mais en revanche au titre des Joailliers Méconnus, qui se souvient de cette Maison Vaguer qui fabriqua ce pendentif  et la broche ci-dessous. entre 1900 et 1902





Qui se souvient de "Godet" qui fabriqua ce collier , témoin de son époque , or Vever hissait au plus haut niveau Vaguer et Godet!

Mais nos joailliers, connus ou méconnus, comment apprenaient ils le métier dans les années 1900? 
Il y avait l' apprentissage bien entendu, et aussi une école financée par la profession, qui déjà pratiquait la formation continue en cours du soir.


Voici le programme , après une longue journée de travail , les cours du soir et l école n'était pas encore rue du Louvre, mais rue de Jussienne sous la présidence de Louis Aucoc.

Il n'existe aucune formation organisée par les pouvoirs publics. C'est la profession qui se
dote elle-même peu à peu d'outils de formation, comme l'école professionnelle de dessin.
Fondée en 1868 par la chambre syndicale patronale parisienne - la Chambre syndicale de la
Bijouterie, de la Joaillerie et de l'orfèvrerie - elle dispense des « cours du soir aux apprentis
pour en faire d'excellents ouvriers »(Vever)
 L'enquête de la Chambre de commerce de Paris sur les conditions de travail dans le département de la Seine en 1872 mentionne, pour les métaux précieux, cette même école, qui accueille alors 200 apprentis en deux classes et leur dispense des cours de dessin et de modelage. Une autre école d'apprentis est annexée aux ateliers de bijouterie Savard*. La Chambre syndicale de la BJO met aussi en place des concours d'excellence,auxquels se livrent les meilleurs apprentis et ouvriers(Revue de la Bijouterie Joaillerie Orfevrerie 1900 à 1905)

"A la Belle Époque, la maison Debacq (Peyret successeurs) avait été valorisée pour une succession aux alentours du million de francs or. L'immeuble de la rue Royale Saint-Martin se composait de bureaux de vente et d'ateliers au premier (dont un atelier de douze polisseurs de diamants qui survécut au transfert à la rue Réaumur), puis deux étages pour les appartements de la famille. Le rez)de chaussée était loué, de même qu'au quatrième un atelier de broderie pour costume de théatre louée à une "mademoiselle Armand" dont l'âge canonique faisait un témoin pittoresque des révolutions et des souvenir de ses propres parents sous l'Ancien Régime;
(précisions apportées par la famille)




Wikipédia par Sinice

Eugène Peyret au volant de sa voiture



En 1905 dans le "Journal" le 8-4-1905, Eugène a eu un accident, mais c'était  un privilégié, car en 1905 il n'y avait que 21000 voitures en circulation en France.







C'est avec cette voiture que Mr Peyret eut cet accident, 
"Archives Familiales"


Photo adressée par un descendant de la famille
Cette photo date de 1907 c'est donc sa nouvelle voiture après l accident

C'est  le 19 mars 1906 qu'Eugène Peyret va déposer un nouveau poinçon représentant une étoile dans un anneau , il est bien 105 boulevard Sébastopol mais le changement au 7 de la Rue du 4 septembre est bien noté.



orfèvre
auteurPeyret
patronyme(s)Peyret
variantes(& Cie)
professionFabricant bijoutier
initialesP.et.Cie.
symbolesune étoile dans un anneau
n° de garantieC1022
n° de préfecture12608
date d'insculpation19 mars 1906
lieu(x) d'activité75
Paris
adresse de l'atelier1) 105 boulevard de Sébastopol ; 2) 7 rue du Quatre-Septembre
crédits photoLebée, D. - © Inventaire général, ADAGP, 2000
référencePG003793



1910 une énorme escroquerie commise par une bonne soeur,  et Eugène Peyret en a été victime comme beaucoup d'autres, Le 15-05-1910 dans le Parisien.
 L'AFFAIRE DES BIJOUX   
Sœur Candide ne peut  désintéresser ses créanciers Si, un instant, on avait pu croire que soeur Candide désintéresserait les plaignants, à l'heure actuelle, il n'en est plus ainsi. Le trou » creusé par les agissements de la directrice d'Ormesson est trop profond pour être comblé. Certaines personnes s'intéressant à la religieuse avaient essayé de la tirer d'affaire. Elles ont dû y renoncer. Ce n'est pas, en effet, seulement aux deux plaignants que la prévenue a emprunté des bijoux plusieurs autres joailliers lui ont remis des colliers, bagues et autres joyaux. Les amis de sœur Candide se sont rendu compte que s'ils désintéressaient lesdits plaignants, les autres bijoutiers porteraient plainte à leur tour pour être remboursés. Ce serait jeter de l'argent dans le gouffre sans le combler.
D'autre part, les œuvres de sœur Candide sont actuellement sans ressources. Les bienfaiteurs ont jugé qu'il était préférable de consacrer les sommes dont ils peuvent disposer aux pensionnaires d'Ormesson qu'aux créanciers.




Le 4-11-1911 dans le journal d'Aix en provence , on apprend  que la Soeur Candide avait fait un procès au célèbre Joaillier Janesich l'un de ses créanciers




Le jugement final  est donné le 23 fevrier 1912, Eugène Peyret avait eu confiance, elle était  présenté par un ami.... c'était une une Soeur.... qui plus est, décorée de la Légion d honneur...... Elle n'eut que 18 mois de prison avec sursis et 1000 frs d'amende.





Ou l'on retrouve les noms de Glasberg





Journal Le Gaulois 1928


Eugene et Marcel Peyret (Wikipédia dossier Sinice)




1928 dans le Journal Le Gaulois

Logo de Debacq vers 1920


le 22-12-1933




1936-05 dans le journal Le Temps mariage de André Peyret



02-05-1942  vous remarquerez les familles Peyret, Sabe, Batcave

7 rue du 4 septembre

La maison Peyret  de 1960 à 1980 sera dirigée par André Peyret, La maison Peyret et Cie était installée depuis 1925 au 7 rue du 4 septembre à Paris , près de l'opéra.

"La "maison Peyret", comme elle était désignée au XXème a fait vivre jusque'au milieu du siècle une famille assez nombreuse autour de la fille Debacq (Marie Peyret), avec pour point de ralliement était une propriété édifiée à Bry sur Marne par Debacq (le "Chalet" avec, pour toute la belle-famille béarnaise, un mur de pelote!). La Grande Guerre (et l'impôt sur le revenu) avait tari la clientèle mondaine et, éléments principal de l'activité, réduit les commandes des bijoutiers et joailliers (en fait la maison Debacq était des fabricants et non des détaillants). Le décès de l'oncle Marcel en 1925, le moratoire argentin (où l'on été allé chercher une chalandise de substitution), puis la crise n'ont pas permis la reprise et se trouvait révolu le temps où les profits de la maison permettaient à Debacq de construire sur fonds propres des immeubles rue de Rivoli ou ailleurs à Paris. 
(précisions familiales)

Si vous avez des commentaires vous pouvez les déposer a la suite de cet article ou m adresser un mail

Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...