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lundi 7 décembre 2020

Autres Bijoutiers-Joailliers peu connus de l art deco 1895-1914, mais qui eurent leur importance .



D'autres dessinateurs, ou professionnels du bijou ont eu de belles idées dans l'époque Art Nouveau, mais il n ont pas été reconnus dans le temps.



Par exemple ce joaillier des années 1900, Georges de Ribeaucourt dont peu de bijoux sont revenus sur le marché, a part cette bague or et tourmaline




Par exemple la revue de la Bijouterie Joaillerie en 1903 citait: 
Très intéressante l'exposition de Georges de Ribeaucourt. Je ne saurais oublier qu'il fut l'un, des lauréats particulièrement remarqués des concours de la Chambre syndicale de la Bijouterie, et il y a plaisir à constater que, chaque année, il accuse un nouveau progrès dans l'art gracieux auquel il s'est voué; on verra avec plaisir les reproductions de quelques-unes de ses oeuvres nouvelles.




je trouve très beau ce coffret à bijoux de Georges de Ribeaucourt, créé en 1904, parmi certains excès de l'Art nouveau, ses lignes sont une réussite.
De Ribeaucourt , élève de l'école des arts décoratifs, s'était d abord orienté vers le dessin industriel.
Il travailla avec le dessinateur Camille Sturbelle aux environs de 1902 et ils créèrent ensemble des bijoux en pierres précieuses ainsi que des bijoux d'Art.




En  1902 il gagna le premier prix d un concours organise par la Revue de la bijouterie Joaillerie Orfèvrerie, 



Une explication du, "comment porter ce bijou ce tête "



1903 belle pendule de De Ribeaucourt, observez le balancier.
En 1902 il expose une collection d objets d'art et des dessins de bagues prêtées par Sarah Bernhardt (Evelyne Possémé) Il aurait également travaillé avec la maison Arthus Bertrand.

 Le défaut de tous les autres projets récompensés, ceux de MM. Ribeaucourt, Gilbert de Péjac, Louis Bouché et Léothaud, c'est que les plats ne sont point du tout assez creux pour contenir en sécurité viandes, légumes et garnitures, et pour pouvoir être portés et passés à la main sans danger de répandre les sauces.
M. Ribeaucourt y a paré en quelque mesure par un artifice original : il a coupé diamétralement le marli de ses plats d'un ovale ou d'une ellipse qui déterminent sur tout le pourtour, entre le rebord extérieur et le creux du plat, un plan légèrement incliné et une arête de surcroît, et qui feraient ainsi écouler vers l'intérieur ce qui déborderait sur le marli. Si, d'ailleurs, son légumier est un peu lourd, et si sa saucière mince et coupante manque de base, la Forme de ses plats est pure, et leur décor de Feuilles persillées et de Fleurettes en ombelle est bien massé et jeté avec une décision élégante. (Art et Décoration en 1906)


Bague de Georges de Ribeaucourt




1906 dans la revue de l Art Décoratif




Ernest Guyot, dessinateur, illustrateur, graveur (lithographe), peintre et photographe. - A travaillé comme décorateur céramiste à la faïencerie de Gien, Loiret (1878-1883). - Collaborateur de "L'Illustration" (1883-1938), du "Petit parisien", de "L'Écho de Paris". - Père du photographe Jean Clair-Guyot, il a aussi dessiné des bijoux.




En 1895 en tant que jeunes élèves de l'école Bernard Palissy, Guyot et Goujon ont eu le prix d'atelier




En 1897 , au concours de la société d'encouragement  à l'Art et l'Industrie, le 1 er prix pour un monogramme pour la société est attribué à Goujon.



Voici son monogramme



En 1905 une planche de bijoux intéressants  dessinés par Ernest Guyot, 



C'est homme, Ernest Guyot qui collabora de 1883 à 1938 à l 'Illustration était donc un artiste complet , que sont devenus ses bijoux?



T.H. Goujon   était installé comme ciseleur en 1859-60  et cette page date de 1905




Jules Nègre en 1905-1906



1906 Jules Nègre  obtient le premier prix du concours organisé par Linzeler
Non seulement le premier prix qu il décrocha était de 1000Frs (Compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 1 000,00 Francs en 1906 est donc le même que celui de 397 244,03 Euros en 2019.) mais de plus l'édition de ses modèles par Linzeler. Ce qui a certainement été réalisé, mais ou sont passés ces bijoux ???,





Dans la Revue Art et décoration de 1906
Le programme comportait les principales pièces de la vaisselle d'argenterie usuelle d'une table bourgeoise : plat rond, plat ovale, légumier, couvert, saucière et salière. Leur forme devait être obtenue tout entière par le travail du marteau et des bigornes ; leur décor pouvait se composer au besoin d'éléments fondus, soudés et ciselés. Les concurrents avaient à fournir, avec des coupes et des rendus, des modelés de toutes ces pièces.
Le programme avait clairement défini toutes les conditions de forme auxquelles ces pièces devaient satisfaire pour être d'usage. On s'étonne que M. Jules Nègre, classé premier avec distinction, les ait seul observées; et une fois de plus, comme il arrive en cette sorte de concours, on remarque que ce qui a le plus manqué aux artistes n'est point l'invention, l'ingéniosité, la fantaisie, mais la réflexion, le bon sens et le sens pratique, ou simplement une lecture attentive du programme proposé.
M. Nègre est un technicien excellent et il a le goût sobre et juste. 11 a formé ses pièces de courbes à la fois simples, pures, amples et originales. Ses plats larges et profonds sont propres à contenir les aliments et les sauces ; ils sont commodes à manier, et avec la discrétion de leur décor, avec leurs beaux passages de courbes qui remplacent gorges et moulures, ils sont aussi faciles à nettoyer. Le décor offre de légères branches de capucines, feuilles et fleurs, repoussées sur les bords et sur les marlis; la naissance de ces branches aux deux bouts de l'ovale, ou en deux points opposés de la circonférence des pièces, mai que ingénieusement en saillie un petit ressaut ou le marlï déborde un peu et qui est ainsi très commode pour la prise en mains. M. Nègre avait ajouté à ses pièces modelées un fragment d'exécution, en argent blanc, d'un métier délicat et sûr : on s'assurait ainsi que les formes et le décor de ce service s adaptaient parfaitement à la souplesse du repoussé d'argent et que l'artiste, en modelant son décor à fleur de surface, avait prévu comment l'oxydation colorera bientôt ce très bas relief de l'ornement.
M. Jules Nègre aura donné ce qu'on attendait de ce concours, un bon modèle d'édition; sa saucière et sa salière, il est vrai, n étaient pas assez étudiées; mais, du reste, avec un peu plus d invention, et, avec un peu plus de caractère décoratif, son projet "'eût rien laissé à désirer"



Ce très beau plat de Jules Nègre date de 1906  était publié dans "l'Art décoratifs aux salons de 1906"

Revue de l art ancien et moderne 1906 Jules Negre
Concours d Orfèvrerie
Le n° 2, enfin, avait su présenter des objets des plus intéressants, de bonne tenue générale, très joliment et très adroitement décorés d'un arrangement de capucines en relief délicat. Les plats, de contour agréable et de coupe pratique, le légumier facile à exécuter, à entretenir et à utiliser, accompagnaient la saucière, malheureusement trop circulaire, presque un Loi.
Au scrutin, le jury a classé ces quatre concurrents de la façon suivante : 1er prix, 1.000 francs, M. Jules Nègre (n° 2) : 2e prix, 500 francs, M. G. de Ribeaucourt (n° 11) : 3° prix, 300 francs, M. Gilbert Péjac (n° 12) ; 4e prix, 200 francs, MM. Louis Bouché et Louis Leautain (n° 13).
En résumé, ainsi que nous l'avons constaté plus haut, peu de concurrents connaissaient bien la technique de l'orfèvrerie, et surtout de l'orfèvrerie d'argent. La souplesse de ce métal, la facilité avec laquelle il se travaille et se soude, sa couleur et le degré d'oxydation qu'il peut prendre et qui doit compter dans l'étude du décor à y adapter, sont ignorés de la plupart. De même, parce que l'argent se fond, on semble penser que beaucoup de pièces peuvent être fondues, alors que ce procédé doit être réservé à l'accessoire seul du décor, les formes pouvant toutes se réaliser au marteau, et le décor se repousser dans le métal même.
C'est le grand mérite de M. Jules Nègre d'avoir utilisé ces conditions essentielles, sans préjudice des qualités d'art et de pratique qui lui sont communes avec nombre de ses concurrents

Ou sont passées ses pièces, bijoux ou orfèvrerie?

Paul Hesbert en 1906



Presque rien sur ce dessinateur  pour ces peignes réalisés en 1905 , peignes en corne sculptée, motif libellulle ou fleurs de cerisier.

En 1900 nous apprenons qu' il fait partie de l amicale des anciens élèves du Lycée Janson de Sailly et qu' il est décédé en 1932 a Provins, mais enterré au cimetière des Batignolles.

En 1903 la revue de la BJO le citait ainsi: "Une bonne note à M. Paul Hesbert pour sa boucle de ceinture argent, ses peignes écaille, platanes et algues"

Eugène Lelièvre



Un beau fermoir de manteau fleuri en argent et vermeil par l'artiste et orfèvre français Eugène-Alfred Lelievre. Son atelier était au 14 bis rue des Minimes, Paris. Lelievre a exposé à La Société des Artistes Décorateurs, La Société des Artistes Français et La Société Nationale des Beaux-Art.

En 1892 il avait exposé " La vague;" statuette, marbre. LELIÈVRE (Eugène-Alfred), né à Paris, élève de MM. Mittenholf et Philippe May. — Boulevard . Richard-Lenoir,Paris né en 1856, à Montmartre, à la fin de sa vie en 1945  il demeurait 16 rue du grand prieuré Paris 16 eme.



En 1902 au salon des arts décoratifs  Eugene Lelièvre en collaboration avec son frère Octave Lelièvre obtient la médaille de 3 eme classe .




Bague avec feuilles et boules de Gui , opale d 'or vers 1904  poinçonnée Hibou dans un ovale


EXPOSITION DES ARTISTES DECORATEURS  dans la revue Le Panthéon de l industrie de 1906 

M. EUGÈNE LELIÈVRE Sculpteur
Entre autres qualités, l'art décoratif a celle de permettre de douer de beauté les objets les plus ordinaires et les matières les plus variées.
Nous venons de nous en rendre compte encore une fois en examinant au Pavillon de Marsan une grande vitrine de.. deux mètres .sur un mètre, dans laquelle M. Eugène Lelièvre, sculpteur, 12, rue Debelleyme, à Paris, nous présente différents objets d'art.
Nous voyons là un ensemble de toutes les matières traitées par l'artiste, et ces matières comprennent le bois, le grès, le fer, le bronze, l'argent, l'or, et les pierres.
Parmi les différents objets exposés, nous citerons : un coffret ombellifères, en néphrite et bronze doré ;Un coquillage en argent avec ornementation de flore et de faune marines, qui a valu à son créateur le premier prix de ciselure ;Un calice « Lys », en argent patiné, appartenant au Musée des Arts décoratifs ;
Un vase « Maïs », acquis par le Musée Humanitaire de Milan ;
Un vase « la Soif », en bronze patiné, fondu à la cire perdue' et exécuté pour être dédié à l'Association des Filles-Mères. On voit sur ce vase une mère allaitant son enfant. et, dans le bas, une source vivifiant fleurs et fruits de ses eaux pures. L'ensemble de cette décoration exprime admirablement la vie et sa fécondité.
Citons encore un drageoir « Iris », en bronze doré et argent, pièce unique, exécutée pour la Manufacture de Sèvres.
Par ces différentes œuvres, M. Eugène Lelièvre se prouve un de nos meilleurs décorateurs et nul ne sait, mieux que lui, exprimer une idée, toujours noble et grande, avec les seuls moyens de son art.

Du reste, M. Eugène Lelièvre a été médaillé au Salon ; il est, de plus, membre du Comité de la Société des Artistes Décorateurs, organisateur de la loge d'artistes que l'on a pu admirer au Petit Palais en 1904, et il a obtenu une médaille d'or à l'Exposition de 19.0.0. A Saint-Louis, nous le trouvons hors concours et nous devons encore mentionner qu'il est officier d'Académie et qu'il a obtenu un prix du ministre à l'Exposition d'Horticulture de France.
M. Eugène Lelièvre est ainsi au premier rang de ceux qui ont compris la nécessité d'un effort énergique pour résister aux assauts des industries d'art de l'étranger et qui auront doté notre pays d'un style nouveau et bien à lui.






Au salon de 1906 Eugene Alfred Lelièvre
Orfèvrerie et bijoux avec en haut, au centre un pendentif miroir ouvrant grâce a la charnière du haut, "qu'est ce que j ai pu en fondre des pendentifs glace que les clients me confiaient pour un travail à façon!!!!!"NDLR





La maison Christie's a revendu cette boucle  d'EUGÈNE ALFRED LELIEVRE; BOUCLE en
vermeil  à décor d'un visage de nymphe,  estampillé,  marques 3 1 / 8po. (8cm. De haut)




En 1909 les deux frères  sont associés  et installés au 52 rue de Turbigo:Octave le plus jeune est né en 1869 et décédé en 1948.


Un généalogiste , membre de sa famille, Jean Armager, a bien voulu me confier deux photographies de Eugene  Lelièvre, sur celle ci en 1911 Eugene a 55 ans 



A gauche 1 calice argent, patiné or , en 1912 des frères Lelièvre.




Revendu par la maison Millon, Boucle de ceinture symboliste en argent ouvragé et plaque d'ivoire. Décor finement ciselé figurant un visage féminin dans un environnement bucolique. Signé "E. Lelievre", monogrammé "E" dans le décor et poinçons d'orfèvre sur la boucle et sur la plaque au dos 6,8 x 6 cm.

Il vendit  beaucoup de travaux en bronze, vase, vide-poches etc , en collaboration avec la fonderie Colin.


Sur cette photographie Eugène a 81 ans , en 1938



Ribe Roy





Ribe Roy fut tres critiqué   il fournissait la maison du marchand d'Art Bing, Siegfried Bing dit improprement Samuel Bing, (Hambourg, 26 février 1838 - Vaucresson, 6 septembre 1953), est un marchand d'art, collectionneur, critique d'art et mécène français d'origine allemande.



L'Entrée de la galerie Bing 




Ribe Roy exposa dans le salons parisiens en 1906 voici sa page de boucles de ceintures en métaux patinés, Je n ai pu trouver d'autres réalisations de lui en bijouterie.

Gaston Lafitte




Voici sa participation aux salons de 1906 c'est a dire:
L'ART DÉCORATIF
aux Salons de 1906
SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
SOCIETE NATIONALE DES BEAUX-ARTS

J ai écris longuement sur Gaston Lafitte dans mon article:


Cela vaut la peine de le lire, je crois.


Peghoux Brunet:


En 1904 la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie 




En 1906 il est cité dans les "salons de Paris" pour ce grand pendentif : Des femmes, des fleurs, émaux et diamants, aussi pour ce pendentif Chimère rubis et un autre Chimere émeraude et diamants  une bague Rèverie et une bague Damnés le tout étant édité par madame G.Brunet



En 1908 il est indiqué au boulevard Picpus  comme "ciselure de bijoux en tous genres"

E. Quentin


Cet homme Eugene Quentin est joaillier, toutes ces épingles de cravates ou de chasse sont de sa fabrication et il est membre du comité des conseillers du commerce extérieur de la France en 1910 une distinction importante et pourtant, peu de choses restent de lui, 



Le poinçon de Eugène Quentin.



1906 Eugene Gustave Quentin est au 51 rue Etienne Marcel à Paris




1908 Quentin est présent à l'Exposition Franco Britannique de Londres et obtient une médaille d 'Or.


C'est aussi en 1908 qu'il est nommé Officier de l instruction publique


Tiffany: 



Au salon de 1906 " Tiffany , installé aussi en France présenta des  bijoux et émaux, puis ci-dessous, dessinés par "François" un pendentif combat de coq et un beau motif pour collier.



J ai déjà traité de Tiffany et Louis Comfort et vous invite a consulter le chapitre:


Louis Aucoc

Louis Aucoc exposa aussi en 1906,  c'est  en 1907 qu'il va se retirer de son affaire et laisser sa maison dans les mains de Georges qui la dirigera  jusque dans les années 1926-27
J ai traité longuement la maison Aucoc sur "Bijoux et pierres précieuses"

Si vous possédez des compléments d information, vous pouvez commenter ci après cet article  ou m'écrire à richard.jeanjacques@gmail.com



mardi 9 juin 2020

Le destin triste de Madeleine Bruck secrétaire du joaillier Alfred Van Cleef


J avais publié dans mon "histoire des Van Cleef & des Arpels" la liste du personnel de la maison Van Cleef en 1941, je la tenais du rapport d'aryanisation de la maison et surtout du rapport de la "Treuhand" allemande. 

Au mois de janvier 1941 le personnel de Van Cleef & Arpels est considérablement réduit . Sous l’administration de Monsieur ROMANE, commissaire administrateur, étaient employés

Maître  Robert est conseiller technique et  artistique
Mr Henri Larcer est expert comptable
Le Directeur du magasin est Monsieur Turck
Mme Koblet est dessinatrice
Monsieur Hamelet est vendeur
Monsieur Lecot est vendeur
Melle Bougy est enfileuse
Mme Leblanc est polisseuse
Melle Montanart est secrétaire
Mme Bruce (ou Bruck) est secrétaire
Monsieur Cercus est chef comptable
Monsieur Acher est Comptable
Emile Fournier est au bureau des courses
Jean Guillemaud est « de garde à la porte »
Mr Maurice Jean-Jacques est chauffeur
Armand Contant est chauffeur
André Gaulon est électricien.

Cliquez sur les photos pour les agrandir

Le hasard d'autres recherches me fit tomber sur la vie de Rosa Bruck, je décidais alors de conforter mes recherches et  de grosses surprises m' attendaient .

Qui était madame Bruck de chez Van Cleef?

On disait de sa mère (Rosa Bruck) à l époque: 

"Elle avait un lien de parenté avec l'artiste la plus étonnante de ce siècle: Sarah Bernhardt. L'idéale Floria Tosca est en effet la tante de Rosa Bruck, c'est pourquoi, à sa sortie du Conservatoire elle fit au Théatre Français une courte apparition et presque aussitôt quitta ce théâtre ou elle n'aurait pu assez vite se faire une réputation, pour entrer au Gymnase.

Une femme aussi jolie, aussi distinguée, aussi admirablement faite doit certainement être une source de fortune pour son couturier. Celui de mademoiselle Bruck habille également sa tante; c'est Felix en effet qui fit les toilettes de la Tosca. Elle adore le luxe et les appartements somptueux."Elle était adulée et connut un vrai prince Russe de qui elle eut un enfant.




Chercher, mais dans quelle direction,  souvent internet facilite les choses.


Un court entrefilet à propos d'un livre  me donne une piste, mais mademoiselle Rosa Bruck est elle la mère  de Madame Bruck de chez Van Cleef?

Mes recherches généalogiques ne donnent rien ou presque, un généalogiste dit que Rosa eut une liaison avec un certain Eugène de Wulf, mais ce n'est pas un prince Russe. C'est un brasseur Belge célèbre.
J ai plus de chances avec la presse de l'époque, Rosa est présentée souvent comme étant la cousine ou la petite cousine de Sarah Bernhardt, sa carrière fut grande, adulée, critiquée, detestée , il y avait matière, mais un enfant??? Nulle trace.

Un article me mit la puce à l'oreille dans le journal "le XIX siècle"

LAYETTE LITIGIEUSE  1892

Trois mille francs de brassières Mme Rosa Bruck, l'artiste dramatique -que le Vaudeville, le Gymnase, le Théâtre Français ont comptée comme pensionnaire, a eu, étant à Nice, l'année dernière, le bonheur d'être mère.

Quelque temps avant l'événement, une grande lingère de Paris, Mme Janin, expédiait à Nice, chez M. le baron de Wulf, ami de l'aimable artiste, une riche layette dont la facture " qui suivait s'élevait à trois mille francs."Surpris de cet envoi qu'ils affirment n'avoir pas demandé, les destinataires refusèrent de le recevoir. D'où procès.

Hier, on plaidait devant M. Touté, à la sixième chambre civile, cette cause puérile. Me Jullemier a exposé la demande de la lingère qui est dirigée et contre le baron de Wulf et contre Mlle Catherine Poniatowska fille de la princesse de ce nom, que la demanderesse appelle en garantie.

Et pourquoi cela? Parce que ce serait par les soins et sur l'initiative de Mlle Poniatowska que la layette aurait été commandée.

Deroste a plaidé pour le baron et Me Seligmann pour la princesse, laquelle prétend que les choses se sont passées entre femmes de chambre. Personnellement, elle ne connaîtrait guère Mme Rosa Bruck que pour l'avoir vue au théâtre, comme tout le monde; mais sa camériste, Mme Michar, à la demande sans doute d'une personne au service de l'amie du baron, s'est en effet présentée chez Mme Janin, qui a inscrit en ces conditions la commande d'une layette. Mais était-ce une commande ferme?

Le tribunal a demandé aux avocats le dépôt de leurs dossiers, et il rendra son jugement à huitaine.

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Que voulait dire ou sussurer cet article? plus tard je compris que ce cadeau était une "vacherie" une dénonciation en quelque sorte, mais pourquoi faire adresser à Mr Le Baron de Wulf une layette??

Un livre m'aida pour trouver une piste , un livre consacré a l immense acteur Fernand Ledoux. Je décidais de l'acheter.




"Deux années passent ainsi, en apprentissages de toutes sortes : l’art, le métier, la vie, l’admiration, l’amitié, le plaisir, l’amour. Les petits ennuis, les difficultés ne l’inquiètent pas. Il n’est pas ambitieux. Il n’est pas pressé. Il fait ce qui lui plaît. Tout va bien. Il ne demande qu’à continuer. Mais Ledoux propose et le sort dispose. Et il se trouve marié un beau jour sans y avoir sérieusement songé.

Ça a commencé un soir « Chez Pomponette », un restaurant d’artistes, à Montmartre, où l’on fêtait le centième de La Comédie du Génie, de François de Curel, montée par Rodolphe Darzens — étonnant personnage du répertoire de Scarron qui avait succédé boulevard des Batignolles à Jacques Rouché, à ce que l’on nommait alors, mais sans méchanceté, le Théâtre des Arrhes...

Après le souper, on danse. Ledoux qui ne sait pas danser, va s’asseoir à côté de la pianiste, sa voisine de table. Une jolie jeune fille intelligente. Elle parle l’anglais et elle est la fille d’une femme des plus cotées dans la joyeuse société parisienne de 1900 : Rosa Brück, descendante d’une famille d’enfants de la balle qui dirigeait un cirque fameux en Suède et d’où Sarah Bernhardt est sortie. Rosa Brück est une superbe créature, comédienne à ses heures, mais dont les aventures ont fait plus sensation que les créations. Elle a joué au Théâtre Michel de Saint-Pétersbourg et elle a ramené de Russie un comte authentique qui ne veut ni la quitter ni l’épouser. Leur fille, Madeleine, bénéficie d’un charme plus discret, mais la réputation de sa mère et sa parenté avec Sarah Bernhardt la nimbent tout de même d’une auréole qui l’émoustille et trouble le naïf Ledoux. On parle, on sympathise, on flirte, on se donne rendez-vous. Quelques semaines plus tard, Fernand le papillonnant a presque oublié sa Madeleine. Et cela n’aurait sans doute jamais été plus loin si Rosa Brück n’avait un jour alerté brusquement Ledoux. Madeleine, gravement malade, appelait Fernand à son chevet. Il y courut pour apprendre qu’il avait failli être père. L’émotion qu’il en ressentit, l’accueil qu’on lui réserva, les avances qu’on lui fit, le cousinage de la grande Sarah, l’amenèrent insensiblement, la gentillesse et la flatterie aidant, de la surprise à l’adhésion. Il avait beau répéter qu’il n’avait pas de situation, qu’il ne songeait pas à se marier, il se trouva fiancé par le jeu naturel des choses, comme dans une comédie de Labiche. On lui jura qu’il aurait un premier prix au prochain concours, qu’il ferait une grande carrière à la Comédie-Française, et on lui offrit une édition complète des œuvres de Molière, annotées par Louis Auger. Après cela, il n’avait plus qu’à se laisser conduire à la mairie du XVIIe où Charles Granval, Madeleine Renaud et Germaine Laugier furent avec les parents de Madeleine Brück, les seuls témoins de leur mariage. Et quittant l’hôtel Guénégaud, Ledoux alla s’installer avec sa femme dans un petit logement, place des Fêtes."

Ainsi donc Rosa (qui s'appelait de son vrai prénom Régine) avait eu une fille, Madeleine, cette fille avait épousé Fernand Ledoux, j avais une piste, il me fallait trouver les actes officiels, mais autant vous les livrer dans l ordre.

J ai passé du temps , mais c'est bien elle.




Madeleine Emilie démarre mal dans sa vie, elle naît en 1890, à trois heures du matin, au 57 promenade des anglais elle n'est reconnue par personne.
C'est terrible de lire sur un acte de naissance qu'on est né de parents inconnus.
Pourquoi ce nom de Lucièze? c'est peut être l' accoucheuse Jeanne Loelan qui l a proposé?




Qu y a t il actuellement au 57 promenade des Anglais à Nice? Un grand et beau bâtiment, en consultant les permis de construire, j' apprends que ce n' est pas le bâtiment de 1890 au moment et à l endroit de la naissance de Madeleine, car il y eut une autorisation de surélever une villa.
Un ami niçois m explique qu il y avait une villa de plein pied, la "Villa de la plage" 
Qui s'est occupé de Madeleine Emilie? Apparemment son père n' a pas voulu en entendre parler, mais plusieurs généalogies indique que le père est Eugène de Wulf, un grand brasseur belge lui même fils de Brasseur .




Eh puis, des remords? L' affaire de la Layette avait eu lieu au mois de mars 1892, peut être que la situation était intenable?, ses espoirs déçus?
Toujours est-il qu'elle reconnait enfin sa fille le 30/08/1893, presque trois ans après sa naissance.



Mr De Wulf  revenait il à Nice après cette relation? Oui il y avait une propriété. En 1895 il est à Nice à la Villa Monjoujou .



J ai cherché ce qu'était la Villa Mon-joujou, j'ai trouvé une photo, c'était au MontBoron à Nice en 1895


La Promenade des Aglais en 1895


a Bruck continue sa brillante carrière car elle fut très célèbre en son temps. De Madeleine sa fille, nous ne savons rien, sinon qu'apparemment sa mère la "casa" ainsi que je l expliquais plus haut.




A l' époque de son mariage, ainsi qu'il est écrit sur l'acte, Madeleine  Bruck réside dans ce bel immeuble au 12 rue Faraday , elle habite chez sa mère Rosa.


Fernand Ledoux habite lui dans ce petit immeuble  au 33 rue Guénégaud, à Paris VI ème. Après s'être mariés , ils vont habiter tous les deux, dans un petit logement place des fêtes à Belleville.




Donc Fernand Ledoux,  prend à 23 ans la nationalité française.  le 29/08/1921, il épouse Madeleine Emilie Bruck. 
Elle a 31 ans, il a sept ans de moins qu'elle, il a déjà un passé cinématographique, il tourne en 1921 "L'Atlantide."


C'est un film Muet, Jacques Feyder, qui l'a remarqué au Conservatoire, lui avait offert son premier rôle au cinéma dans La Faute d'orthographe en 1919. Il l'engage à nouveau dans L'Atlantide en 1921.

Apparemment les deux jeunes mariés ne sont pas passionnés l' un de l' autre, André Lang  raconte:

Cependant les années passent, sans apporter à Ledoux, qui continue à se prodiguer sans compter, quasi anonymement, dans le répertoire classique et moderne, des satisfactions artistiques et pécuniaires de quelque poids. Heureusement, il n’est ni ambitieux, ni impatient, ni léger. Il lui faut attendre jusqu’en 1931 sa nomination de sociétaire à trois douzièmes. Mais cette année 1931 est celle aussi d’un heureux événement qui transforme sa vie.

Il a enfin pu obtenir le divorce. L’erreur d’un mariage hâtif et déraisonnable, que l’incompréhension mutuelle avait vite conduit à une séparation tacite, s’efface après neuf années difficiles. Aussitôt libre, Ledoux épouse une jeune élève du cours privé de Dorival qu’il a rencontrée là, en 1926. C’est une charmante Parisienne, fille d’un fabricant de meubles du faubourg Saint-Antoine. Elle se nomme Fernande Thaduy. Elle se destinait au théâtre, mais dès qu’elle devient Mme Fernand(e) Ledoux, elle y renonce, du moins en partie. Il y a toujours, dans les bons théâtres, une scène et un foyer. Elle laisse la scène à son mari, et c’est le foyer qu’elle choisit. Peut-être me permettra-t-elle d’ajouter que si j’ignore ce que le théâtre y a perdu, je crois bien voir ce que Ledoux y a gagné. 

Ce doit être après son divorce que Madeleine qui a repris son nom de jeune fille, entre chez Van Cleef & Arpels.

Sarah Bernhardt était juive, Rosa Bruck aussi, donc sa fille était juive et pourtant, alors que l'aryanisateur de la Maison Van Cleef & Arpels mit à la porte de chez Van Cleef deux personnes israélites, elle ne fit pas partie de ceux qui devaient partir.

Dans ce rapport très précis de BRY, l'aryanisateur, il est indiqué :

« Aucun changement de personnel n’a été effectué depuis le 6/1/1941 sauf deux licenciements par ordre des autorités d’occupation, (ordre du 16/12/1940)
Monsieur Roger Levy dit Debled, israélite, chef du contentieux depuis 1923 aux appointements de 6000 frs par mois.
Melle Perla, dactylo, israélite de parents polonais israélites, depuis 1 an environ, aux appointements de 800 frs par mois, les deux employés ont perçus le traitement du mois en cours plus trois mois d’indemnités de congés et préavis »

Mais madame Bruck ex Ledoux échappe à ce licenciement.
Peut être parcequ'elle était née de père inconnu et qu’il fallait deux parents pour être aryen ou juif, n'ayant qu’un parent, elle a peut-être beneficié de la "présomption d’innocence" selon les lois de Vichy et allemande? Cela expliquerait peut-être qu’on l’ait laissée tranquille ?



Un peu avant sa mort elle habitait au 17 rue Championnet à Paris XVIIIè




Madeleine Emilie Bruck est décédée à l' hopital Boucicaut, apparemment très seule.

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- Fernand LEDOUX (1897-1993) : comédien belge naturalisé français, sociétaire de la Comédie-Française de 1931 à 1942, cet homme de théâtre avant tout devint pourtant populaire grâce au cinéma. Sa carrière d’acteur fut partagée entre des personnages de brave homme spolié et de méchant hypocrite. Excellent comédien, un des plus grands de son temps, il excella ainsi dans des rôles souvent ingrats.

Il tourna plus de 80 films : Jacques Feyder lui offrit son premier rôle au cinéma dans La Faute d’orthographe en 1919. Il l’engage à nouveau dans L’Atlantide en 1921.

On le remarqua particulièrement dans La Bête humaine de Jean Renoir en 1938, puis dans Volpone de Maurice Tourneur en 1940. En 1942, il cessa ses activités à la Comédie-Française et se consacra exclusivement au cinéma, pour éviter de jouer devant l’occupant. Cette même année, on le remarqua dans Goupi Mains Rouges de Jacques Becker et dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné.

De 1958 à 1967, il donna des cours de dramaturgie au Conservatoire National d’Art Dramatique. Il eut comme élèves Suzanne Flon, Claude Brosset, Guy Tréjan, Elisabeth Alain et Michel Duchaussoy.

Il joua également dans quelques productions américaines, comme Le Jour le plus long en 1961.

Grand amateur de la côte normande, qu’il aimait peindre, c’est là qu’il désira reposer.

Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...