mercredi 15 septembre 2010

Cartier: L'avant Biennale des Antiquaires 2010


Rue de la Paix 12/09/2010 16Heures 

Ce 12 septembre 2010, un temps superbe, beaucoup de monde Place de l'Opéra, la place Vendôme déserte, et entre les deux , une noria de Limousines noires dépose ou reprend des passagers au "13 Rue de la Paix."
Ma femme et moi avons été invités par un des 12 grands vendeurs de la Maison Cartier. Le meilleur vendeur Olaf Van Cleef
Cartier ouvre sa boutique un dimanche pour recevoir ses grands clients du monde entier depuis Samedi.
A l'occasion de la Biennale des Antiquaires qui ouvrira mercredi 15 septembre, Cartier invitait ses clients, et une Limousine avec Chauffeur les amenaient de leur Hôtel à la Boutique.



Veuillez cliquer sur les photographies pour les agrandir


Dès le pas de la porte, un service d'ordre impressionnant, des cerbères en costume sombre, au regard attentif, reconnaissable au micro dont le fil passe du visage à l'encolure du veston. Une première présentation..., une autre personne intervient.., un premier sas, et un personnel de charme très souriant qui vous fait attendre sur un canapé, le temps que la personne qui vous a invité vous prenne en charge.
Notre guide nous fait faire une visite des bureaux du magasin, du bureau des Chefs d'états à celui de Louis Cartier. 
Les boiseries de Style louis XVI ont été rénovées en 2006 lors des travaux pharaoniques qui avaient duré une année, elles avaient déjà été revues et restaurées en 1926 et en 1937 pour mieux les accorder au goût contemporain, des vitrines Art déco avaient été conçues dans un style cubiste. La cheminée est toujours là, et sur cette cheminée, un objet rare, une pendule à gravité qui glisse le long d'une colonne sous le contrôle d'un système à crémaillère. Lorsqu'elle arrive en bas , elle est replacée à la main en haut de la colonne et par là-même remontée. (Cliquez sur l image pour l'agrandir)



Collier platine 1 diamant briolette jaune de 50.03carats 1 diamant jonquille de 5carats28, 2 diamants taille rose de 12 carats21 et 12carats02 

Nous ressortimes dans l'entrée principale du 13.
La première pièce de joaillerie m'a beaucoup impressionné , un bracelet manchette en platine , motif tête d'oiseau dont l'aile fait le tour du poignet, tout en diamant, un surprenant traitement du volume. Je dois préciser que toute les vitrines sont fermées, il n'y a pas de clef, je ne vous parlerais pas du système, sauf que l'ouverture et la fermeture ainsi que celui qui a ouvert sont enregistrés, mais lorsqu'un vendeur prend une pièce dans une vitrine , il laisse a la place un jeton numéroté , sécurité supplémentaire dans le cheminement de l'objet.
Je posais la question" Ce sont des pièces aussi belles que du temps de Louis Cartier?" j'eus comme réponse "Bien entendu les gens très riches de notre époque sont plus riches que les Rois." Et comme je venais d'admirer un collier avec un motif dragons "On revient aux motifs Dragons ?" "pensez à nos clients asiatiques et surtout Chinois"




Bague en platine, un diamant brun taille émeraude de 24 carats 31, diamants taillé en baguettes et brillants



Pendants d'oreille en platine, deux diamants taille briolette, 20carats72, et brillants



Ce bijou dessiné était dans une vitrine, splendide collier en platine avec 7 saphirs poires gravés pour 95 carats 97, boules côtelées en saphir, diamants taille baguette, mais c'est pour rappeler son importance que je présente le dessin, même si certaines des pierres ont été sélectionnées avant, tout partira du dessin. Une maquette est la plupart du temps faite après ce dessin, mais le dessin est primordial , surtout chez Cartier.  



Ce magasin a été "rénové" par Sylvain et François Dubuisson en 2006, le premier avait été ouvert en 1899.

Il est difficile pour des raisons pratiques et stratégiques de montrer les ateliers ou de les faire visiter, et pourtant les clients le désireraient et au long de ma modeste carrière, mes clients adoraient venir dans l'atelier, mais pour eux c'était approcher du mystérieux de ce métier, ils aimaient aussi voir leur bijou en cours de fabrication. Souvent les ateliers sont ailleurs , Cartier a toujours eu des ateliers dans l'immeuble .
Cette coupole au centre du grand hall a été vitrée pour que les ateliers puissent être vus , je trouve cela très important. Bien entendu Cartier donne du travail à de nombreux artisans en dehors de leurs ateliers, ne serait ce que pour entretenir le savoir faire.
Ce hall était dimanche remplis de clients venus du monde entier pour voir 400 pièces d'exception, peu importe les prix, ce sont des joyaux oeuvres d'art.
Là encore j'insiste sur la sécurité, des gardes se trouvaient en bas de l escalier et ne laissaient passer que sur ordre d'Olaf Van Cleef

Les architectes qui ont conçu ce magasin en 2006 ont étudié les archives de la maison afin de recréer le magasin tel qu'il aurait pu être lorsque Louis Cartier s'est installé rue de la Paix à la fin du XIX°.
Là encore, en montant cette escalier , nous croisons le regard de Louis Cartier dont le portrait se trouve dans l'axe , au centre de l'étage.




Ci contre Dessin d'une pièce exposée et qui est réalisée dans les tons de vert et bleu chers à Louis et qu'il appelait son "décor de Paon"
Cette nouvelle collection utilise beaucoup la couleur.
Des opales exceptionnelles dont une superbe opale de feu de 5 à 6 cm de haut avec un volume rare et retravaillée par un glypticien qui a poli et gravé cette pierre pour rester au plus près du cristal d'origine.



Au centre de ce bijou, une opale magnifique, de grande taille, 35carats52 , elle si profonde et changeante qu'il faut avancer, reculer, la voir de droite et de gauche pour apprécier cette pierre.

Au passage un petit mot de cette pierre, le Larousse des pierres précieuses nous précise que "l'origine des couleurs a fait l'objet de maintes hypothèses, jusqu'en 1965 ou des scientifiques Australiens et Allemands mirent en évidence la structure des Opales grâce au microscope à balayage électronique" Elles sont constituées d'un assemblage de sphérules siliceuses. Lorsque ces sphérules sont de dimensions variées, l'assemblage est irrégulier et la lumière ne peut qu'y diffuser, ce qui donne l'aspect laiteux; mais lorsque les sphérules sont de dimensions identiques elles forment un empilement compact constituant en quelque sorte un macrocristal, une opale noble peut être considérée comme un objet polycristallin.
Pour simplifier l'opale est comme une confiture, une gelée de microcristaux c'est une définition personnelle qui n engage que moi

Ce collier splendide réunissait un ensemble autour de l'opale composé d'un saphir cabochon ovale, moins poire que sur le dessin, 8 diamants jaunes taillés en briolette des boules d'opale des brillants, des boules côtelées en émeraude.




Les pendants d'oreilles composés de 2 saphirs taille cabochon 10carats78, 2 diamants taille briolette 2carats1, des roses, boules côtelées émeraude, boules opale , diamants taille brillant.

Mon fils me demandait pourquoi il y avait un verre d'eau dans la vitrine.

Dans ce gel siliceux qui compose les Opales, il y a de l'eau et c'est très important, car le dessèchement possible de l'opale affecterait l'iridescence de la pierre et provoquerait des fissures et même la rupture de la pierre, il ne faut pas un climat trop sec pour ces pierres.






Opale blanche de 40.67carats saphirs violets de 10cts39 et 10carats22, 1 saphir paparadscha de 2carats 50, 1 saphir rose de 5carats 43.
2 eme collier saphir jaune coussin de 11carats14, 1 opale de 26.04carats, 1 diamant jaune poire, des boules d'émeraudes et des diamants taille brillant.


Cartier Photo © par B. Rindoff-Petroff 2010

Ce soir là un repas était offert par Cartier à ses invités et le collier en émeraudes ci-dessus était porté par l'égérie de Cartier ,"il sublime e bella Monica Bellucci." Cliquez pour agrandir





Pour moi l'une des plus belles pièces, mêlant le rose de la Morganite (petite soeur rose de l'émeraude) le vert des saphirs coussin, et celui des chrysobéryls, une couleur de pêche associée à celle d'une pomme verte...un bijou de printemps, ou le rappel de bonbons acidulés qu'on aimerait gouter, l'impression que toutes les couleurs de peau peuvent porter ce bijou. un équilibre dans la dissymétrie des motifs, je n'ai pas de mots pour qualifier cette merveille.




Les pendants d'oreilles qui accompagnent ce collier

D'autres pièces paraissent plus classiques mais les détails font apparaitre une telle recherche, une telle sélection des pierres.









Mais, 400 pièces ne pouvaient s'exposer toutes, dans le magasin du 13 rue de la Paix par manque de place, alors la Maison avait choisi l'opéra comique pour y installer des vitrines, nous faire découvrir ce cadre , et le Dimanche soir y donner un merveilleuse réception ou Monica Belluci, égérie de Cartier rencontrait leurs invités.
voir sur ce site quelques photos de cette soirée , la façade de l'Opéra comique décoré par des lasers, Monica, Les invités!!!
http://www.purepeople.com/media/la-soiree-cartier-a-l-opera-comique_m473302

Donc accompagné de notre guide, Olaf Van Cleef,  nous nous retrouvons sur le trottoir ou nous sommes invités a monter dans une magnifique et longue "Mercédès" avec un chauffeur qui nous conduisit à l'Opéra Comique, par l'Opéra Garnier et les boulevards. De nouveau, une fois les portes ouvertes par des grooms en noir et rouge, il fallut montrer patte blanche pour pouvoir rentrer.



Un saphir rond gravé de 60carats 89, les griffes qui sont serties de diamants, une première collerette de diamants taille brillant, le tout sur or gris car c'est une bague, et le platine est trop mou pour le corps d'une bague.
Ce n'est pas un saphir ayant appartenu à un Maharadjha, mais un cabochon que Cartier a fait graver.

J'avais amené mon Nikon , mais comment prendre des photographies avec le monde qui était là, des personnalités qui ne désirent surement pas être photographiées entrain d'acheter ces merveilles et elles se vendaient, a observer les vitrines, car lorsqu'une pièce était vendue Samedi ou Dimanche, un cachet de cire rouge avec les deux C entrelacés se trouvait à sa place.


C'est pourquoi cette photographie d'un salon de l'opéra comique est vide de personnages, par discrétion pour les invités, mais essayer d'imaginer les vitrines dans les grands salons, certaines dames en robe longue, et par une porte entrouverte, les acheteurs, les vendeurs, les gardiens de ces trésors assis à des tables installées pour l'occasion.




Un très beau dessin, je vous invite à observer la technique du dessin de bijou, c'est d'abord, d'où vient la lumière imaginaire? sur celui ci, c'est en haut a droite, c'est le pourquoi des petits points de gouache blanche qui vont faire une grande partie du relief et puis a droite de l'émeraude gravée , quelques touches de gris, quelques traits noirs vont donner du volume.



Regardez les point de lumières sur le bijou, ils correspondent au dessin.


Entre temps sont passés par là et surtout sur ce bijou, le glypticien qui va graver cette émeraude de 77carts30, les joailliers, puis dans un premier temps les polisseuses, retour de l'objet vers les sertisseurs, reprise du polissage; les enfileuses(eurs) vont passer ces boules d'émeraudes sur leurs fils, un long travail permis par la longue expérience de ces artisans, de ces ouvriers hors du commun.



Mais Cartier ce ne sont pas que des bagues, bracelets et colliers, ce sont aussi les objets, et à l'Opéra comique, je ne sais plus si c'était au premier étage ou au deuxième qu'étaient exposés deux pendulettes dont une "Mystérieuse" en or gris, cristal de roche, agate grise et diamants taille brillant.

Cet ensemble de bureau en or gris avec une Serpentine gravée, du corail, de l'onyx, des diamants; Un stylo en or gris et laque noire (était ce un Mont blanc du même groupe que Cartier, le groupe Richemont?)



Il y avait aussi de grandes coupes en Calcédoine ou en agate rubanée avec des motifs joaillerie, pour l'une d'entre elles, ce motif comportait 1 saphir taille cabochon de 14 carats 25, du cristal de roche, cornaline , onyx et diamants.

Le tout était exposé avec un éclairage soigné mettant en valeur les bijoux et les objets.
Alors que la veille j'étais abattu, déçu au musée des arts décoratifs par la pièce d'exposition des bijoux historiques, une lubie de nos haut fonctionnaires et conservateurs qui détruit la qualité des pièces exposées, une pièce noire, de petits spots mal dirigés, des légendes a 50 cm du sol, dans la pénombre ou dans le noir, c'est scandaleux, car c'est raté et de plus on a fait sponsoriser cette horreur par "Rolex" qui aurait du refuser. Ce sont les bijoux qui doivent être mis en valeur,  Les conservateurs de musée ont des lubies, assistés de cabinets conseils aux idées proches du farfelu.

Excusez moi du peu, mais cela renforce pour moi le sérieux de nos grands joailliers, qui savent éclairer, illuminer l'immense travail et les connaissances de tous les acteurs participants à la création de ces chefs d oeuvres.




Une dernière pièce (sur 400) un collier en platine, diamants taillés en brillant, boules de diamant bruns, onyx , perles de cultures et émeraudes pour les yeux, entourent une tête de panthère en bois silicifié. Un "bois" de 70 millions d'année devenu pierre.
Travail de Philippe Nicolas, glypticien, au long parcours d'étude, si je puis dire, un homme qui a fait "Boulle" puis les Beaux Arts.
Dans un interview il a résumé ce que pensent beaucoup de professionnels et je l'en remercie.

"La transmission de métiers ou le travail sur une pièce peut durer jusqu'à deux ans et demi se heurte aux critères de réussite de notre époque"
Cet homme comme nombre de ceux qui ont fabriqués ces objets exposés a hérité d'un patrimoine et le retransmet a des élèves c'est l'accomplissement de sa vie, c'est l'accomplissement d'une vie.
Mais nous avons besoin d'eux, Cartier et les autres Joailliers ont besoin d'eux mais peu de grandes maisons les utilisent.
C'est toute la politique que Alain Dominique Perrin avait développé , un grand merci aux femmes et aux hommes du "13 rue de la Paix"




La visite est terminée à l'Opéra comique, nous redescendons l'escalier traversons la cour d'entrée, retrouvons le chauffeur et la limousine qui nous ramènent rue de la Paix.

Après midi d'exception , merci aux photographes, aux dessinateurs je les cite:
Jean Larivière, Nils Hermann, thierry Matty, Ulf Sjostedt/Getty images, Massimo Pessina, Alessandro Mendini, Laila Pozzo, vinceny Wulveryck, Agence Bulloz, Gérard Blot/alinari, Lisa larsen, Otto Rodge/Corbis, studio photo Gérard, philippe Gontier, Gilbert Nencioli

jeudi 26 août 2010

Albert Londres, Lang Villars, suite....

J'étais parti d'un article de presse sur un fait divers qui traitait en 1934 d'un recel de bijoux Van Cleef et Arpels appartenant à une madame Lang Villars


Photographie transmise par Francesco Culicelli

J'ai reçu grâce à Internet des témoignages et des photographies, mais pour se remettre dans le bain de l'époque:
cet article  du Journal "CYRANO" de 1934
Que de mystères et de questions sont posées par cet article et d'autres de la presse de l'époque. Mais elles n'ont pas obtenu de réponses
Un membre de la famille du pilote, de nos jours continue a chercher ces réponses il y consacre un site internet: François Goulette


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Il m'a adressé des photographies de sa collection privée, personnelle, et de sa famille.

Une équipe cinématographique française  contacterait des personnes concernées par ce sujet depuis le début du mois, mais j'ai reçu aussi quelques photographies de la part d'un écrivain italien qui a consacré un livre a ce drame. Le titre de son livre:
"Il mistero dei Monti Ernici" 

Sous titre "La Fémmina morta".  
Cet écrivain se nomme Stefano Magliocchetti.
Il avait découvert dans la montagne lors d'une randonnée le monument aux victimes de cet accident 

 François Goulette m'a indiqué ce qu'il y avait d'écrit:
"A Picard Susanna Sarah, Lang Willar Alfredo, Goulette Marcello Francesco , Moreau Luciano 25 maggio 1932" 
C'est l'hélice de l'appareil qui se trouve  sur le rocher, il manquerait un appareil de bord qui était incrusté sur le rocher en bas à gauche.
 Stefano Maglioccheti va vouloir comprendre ce monument et ce qui s'est passé, il va se rendre en France, en Suisse, en Italie en Egypte.....

Il raconte....le 25/5/1932 comme chaque année à Véroli, c'est la fête en l'honneur de Santa Maria Salomé. Non loin de là dans les montagne du massif Ernici  un avion s'écrase avec quatre passagers.
Stefano Maglioccheti nous dit que Alfred Isaac Willar, est le cousin de Louis Dreyfus, qu'il est juif ainsi que Sarah Suzanne Picard et que comme Louis dreyfus, originaire de Suisse et dans la finance internationale.
Alfred,né le 20/1/1875 à Bâle, et Suzanne née le 4/3/1894 à la Chaux de Fond en Suisse avaient échappé quelques jours auparavant au naufrage du "Georges Philippar" 
Albert Londres avait été entrainé par le fond mais pas Alfred et Suzanna qui bons nageurs avaient pu rejoindre le navire soviétique qui était arrivé dès le début du naufrage.
Alfred aurait été un ami proche de Léon Trotski et serait même vu proposer par ce théoricien de la révolution permanente le ministère des finances Russe. Quant à Suzanne Picard son père Gabriel Picard aurait été parmi les fondateurs socialistes du journal l'humanité (Louis Dreyfus est l'un des principaux souscripteurs de ce journal)


Marcel Goulette
Son livre relate la carrière de Marcel Goulette ses exploits, ses quinze années au service de l'aviation civile et ses expéditions avec son Farman vers le Sahara l'Afrique et la Réunion mais il relate aussi celle du second pilote à la carrière tout aussi héroïque  Lucien Moreau:


Lucien Moreau











Au delà des aspects romantiques, dont l'espionnage et la politique fiction entourent ces faits, il faut noter que si d'autres  aviateurs avaient refusé ce vol commandé par le journal L'Excelcior, seuls Goulette et Moreau avaient été jugés capables d'effectuer la liaison de Paris à San Vito Dei Norman et Salerne Rome Livourne Gênes et Marseille ou ils devaient déposer les époux Lang Willar.
J'ai donc reçu aussi la très belle photographie de Suzanne,  qui  fait la couverture du livre de Stéfano Maggliochetti.
Suzanne est l'arriere grand mère maternelle du chanteur RAPHAEL Haroche, l'auteur de "Caravanne"
 Ce livre doit être fascinant car  il mêle les histoires de quatre personnages qui nous font côtoyer les aventuriers et les célébrités de ce premier tiers du vingtième siècle.
Néanmoins il reste beaucoup de questions auxquelles  les gouvernements de l'époque avaient refusé de répondre.
Bonne chance à François Goulette qui comme Stefano ne connaissait pas l'épisode des bijoux Van Cleef de Madame Lang Willar

Si quelqu'un peut résoudre ce problème?


Quelle est la bonne orthographe du nom : Lang Villars, Lang Willar, Lang Villard etc

J'ai reçu d'Italie d'excellentes photographies en couleurs grâce à la gentillesse de Monsieur Francesco Culicelli, je l'en remercie. 

















Cliquez pour agrandir
On voit bien l'emplacement de ce cadran de bord qui était incrusté et qui a disparu






Et puis cet article de l'Ouest éclair sur les obsèques des aviateurs









CAMEE de Fontaines pétrifiantes



Vous trouvez aux puces un camée, ou un client vous amène un camée en matière blanche représentant une tête de femme de profil.
Vous l’examinez, la couleur est « ivoire » c’est plus lourd qu’un camée coquillage mais la dureté semble égale, ce n’est pas un marbre….quoique !!




Vous retournez le camée, le dessous est brut et en regardant de plus près ou avec une loupe  10X, vous observez un agrégat de microcristaux blancs.
C’est du carbonate de calcium, du moins la matière que vous avez sous les yeux en contient  une très grande quantité !
C’est le composant principal du calcaire et de la craie, mais aussi du marbre, mais c’est aussi le constituant des coquilles d’animaux marins (d’où l’idée d’un camée coquillage) le corail et même les coquilles d’escargots.
Mais quelle idée de se servir de cette matière pour un Camée!




Vous retournez à nouveau le camée et  observez bien le dessous, c’est une matière qui, pourtant, ne vous rappelle rien.
Vous vous trouvez en présence d’un camée fabriqué à l aide de fontaines pétrifiantes.
Il n’est pas besoin d’aller loin, en Auvergne, ou les hommes comprirent vite le processus de formation. En 1665 dans « Mémoire sur les grands jours d’Auvergne » Esprit Fléchier décrit le phénomène




               « durcissent insensiblement, se couvrent d’une écorce »

Les habitants de cette région commencèrent  à faire des essais en mettant dans ces fontaines des végétaux ou des écorces d’arbre, puis ils en arrivent aux poteries, etc.  Ces fontaines, ou plutôt ces sources qu’on dit pétrifiantes, aux eaux très riches en dioxyde de carbone contiennent une très grande quantité de carbonate de Calcium, appelé autrefois carbonate de chaux. Et des objets exposés plusieurs jours sous ces eaux ruisselantes se retrouvent recouvert d’une couche de Calcite.
C’est en 1828 à Saint Nectaire que Jean Serre va mettre au point le processus de recouvrement. Puis Mr Clementel  propriétaire de l’ensemble des sources  comprend que lorsque l’eau sort de la terre à l’air libre, le carbonate se précipite sous forme de cristaux avec un grain grossier mais qui devient de plus en plus fin. Il va donc aménager ces sources et y exposer des objets et même des animaux empaillés  qui avec le temps deviennent des sculptures de pierre.
Au début du XIX° nos auvergnats  emploient une nouvelle méthode.
Ils fabriquent des motifs qu’ils vont mouler au début en soufre, puis en gutta Percha qui est une gomme végétale naturelle issue du latex (elle entre de nos jours dans la composition des balles de golf)
Ils en viennent à créer des tableaux en reliefs et ces produits se vendent toujours. Ils ont découvert aussi que l’eau en passant dans des canalisations contenant des copeaux de bois se filtrait de l’oxyde de fer contenu, ce qui donnait aux objets cette teinte ivoire.
Si vous vous rendez sur le site :


Vous découvrirez ces « escaliers » sur lesquels les moules sont placés pour être recouverts petit a petit de carbonate de calcium
« Ici, se déposent jusqu’à 25 cm de calcaire par an. Dès le début de la fabrication, les moules en Gutta Percha sont placés dans le bas de l’échelle, afin de recueillir des dépôts de calcaire fins et durs et réaliser ainsi la face du bas-relief. Nous terminons de remplir les moules en les remontant progressivement vers le haut de l’échelle où les grains de calcaire sont plus grossiers et plus abondants. Au final nous obtenons des bas-reliefs en calcaire dont la finesse et le poli font penser aux plus beaux ivoires. » 
Cette maison continue la fabrication camées montés en bijoux et m'a fait parvenir une photographie.



A voir aussi:

jeudi 19 août 2010

LA SINHALITE Pierre rare et les Joailliers LABOURIAU



La Sinhalite; pierre de collectionneur qu'il faut acheter pour la monter en bijou
Sur cette monture, je l'avais accompagnée de deux rhodolites, dans les années 1990
Pendant longtemps elle fut prise pour un péridot brun, ce n'est qu'en 1952 qu'on établit la nature différente de ce minéral. Un échantillon passa au contrôle d'un laboratoire gemmologique et l'erreur apparut.
Elle fut mise en évidence par le minéralogiste américain G. Switzer en 1952 par diffraction X.


C'est une pierre rare, injustement méconnue des bijoutiers et par conséquent du public, à part les collectionneurs, d'autant plus qu'il n'existe rien de semblable sur le marché.
La Sinhalite est un borate de magnésium et d'aluminium son indice de réfraction est de 1.66 à 1.67, ce qui la place au niveau du Péridot, au-dessus de la tourmaline et de l'Andalousite et en dessous du Chrysobéryl brun et du zircon brun, les quatre pierres de couleur brun-vert qui rappellent la sinhalite;

Son nom vient de Sinhala dénomination sanskrite de Ceylan.
Les cristaux sont toujours roulés par les graviers alluvionnaires de Ceylan, au milieu de rubis, de saphirs, et de grenats. Seules les gemmes transparentes sont taillées. La couleur varie du brun- jaune au brun verdâtre et au noir.
Plus elles sont riches en fer, plus sombres elles sont. Pour celles qui ne sont pas trop sombres le dichroïsme est très net.


Elle peut atteindre aussi cette couleur brun-jaune, elle possède un pléochroïsme net, de vert brun à brun foncé, la même dureté que le péridot 6.5.

Elle peut être confondue, à cause de son indice de réfraction avec la Tourmaline, l'andalousite, le péridot, et de par sa couleur avec le chrysobéryl brun ou le zircon brun …mais là, il y a le doublage des arêtes.
Elle cristallise dans le système orthorhombique. Elle a un éclat vitreux.

J'en profite au passage pour me défouler sur cette définition "éclat vitreux" c'est à dire l'éclat typique des verres et des minéraux dont l'indice de réfraction est compris entre 1.3 et 1.9 c'est à dire 70% des minéraux précieux.

Cela me "gratte" cet éclat "vitreux".... Comme si nos chères (au sens affectueux) pierres précieuses pouvait ressembler au cul des bouteilles de pinard.

De 1.9 à 2.6 d'indice N, on dit que c'est un éclat "Adamantin" cela vous a une autre gueule que "vitreux".

D'ailleurs, le verre c'est "vulgaire" alors on rajoute un peu de plomb avec la silice et un peu de potasse, et on obtient du "Cristal" et jamais Baccarat n'emploierait le mot vitreux pour parler de l'éclat de ses verres.
Il nous faudrait donc trouver un communicant en publicité suggestive pour qu'il nous trouve un terme plus adapté.

Et puis cet article ayant été écrit en 2010, 12 ans après en 2022 un lecteur belge,  habitant Ostende, cette belle ville belge située en région flamande, dans la province de Flandre-Occidentale, m 'écrit et m'adresse une photo d'un très beau collier en Sinhalite.


Une exceptionnelle merveille quand on connait la rareté de la Sinhalite, il ajoute que ce collier est du joaillier français  Labouriau , il explique :
Ci- joint une photo d'un beau collier en sinhalites ; j'ai beaucoup aimé votre article sur cette pierre peu connue.
La monture est en vermeil et porte le poinçon des frères Marcel et René Labouriau .
Le poinçon sur le collier des Labouriau est un chameau, leur marque pour les objets en vermeil.

Et là c'est une "colle" du moins pour moi, car sans citer les livres références de la Joaillerie, personne n'a écrit une ligne sur eux, ce qui ne m 'empêche pas de chercher et de découvrir que c'est une grande famille, qui n'est pas inconnue, mais qui n'a pas depuis 1930 laissé de grands souvenirs.

En 1834 à l'occasion du discours du Roi Louis Philippe premier, pour les récompenses accordées à l'industrie nationale;  Labouriau, certainement Ferdinand, reçoit une récompense dans la catégorie des arts divers.

La maison Christie's a revendu cette lampe : 
VASE EN ARGENT MONTE EN LAMPE PEUT-ETRE PAR FERDINAND LABOURIAU, PARIS, 1861-1863
Sur base hexagonale en marbre, le vase sur piédouche à décor de style Art Nouveau de fleurs, au centre un bouquet de fleurs en laiton soutenant l'armature, poinçons : Minerve, orfèvre
H.: 48 cm. (19 in.)
En 1863 ce serait Charles, et l'Art Nouveau .....un peu tôt?




Remi Verlet dans son dictionnaire des Joailliers bijoutiers et orfèvres   cite Ferdinand, mais aussi son successeur qui sera remplacé par Vandeput & Cie.


Brevet de Laboriau en 1873


1880


1889 C'est toujours Charles


1895 dans le journal "La Vie Montpelliéraine"


1903 j'ai trouvé le mariage de Marcel le fils de Charles


1907 dans les archives commerciales



1912 dans le journal GIL BLAS, c'est Jacques


Le poinçon de Marcel et René Labouriau qui sont déclarés en 1913


Leur Poinçon


1915


1919 Membre du bureau de la chambre syndicale, avec lui Arvisenet que je connais bien , j'ai fait partie à l'école de la rue du louvre de la promotion Arvisenet en 1960.


Labouriau s'est fait escroquer, l'article du journal étant très long, je ne cite que la fin de cette escroquerie classique aux bons de confiés

Ayant eu besoin, pour son commerce de bijouterie, d'une cinquantaine de mille francs, M, Hons-Olivier s'était fait confier un lot de bijoux ; il avait enlevé les pierres et les avait vendues avec une grosse perte…. Mais, peu de jours après, il lui avait fallu payer ce premier lot de bijoux. Pour faire face à l'échéance, il avait eu recours au même procédé. Par une autre maison, il s'était fait confier un second lot de bijoux, les avait démontés et avait encore vendu les pierres avec perte. En renouvelant cette opération quinze ou vingt fois, il était arrivé ainsi, en moins de deux semaines, à avoir le déficit énorme de près de deux millions. Une perquisition faite dans les locaux du 28 de la rue de Turbigo amena la  
découverte d'un lot considérable de montures de bagues en platine dont toutes les pierres avaient été enlevées et vendues. Enfin, chez un plaignant, M. Robert René, oh retrouva le collier de perles confié par M. Labouriau.  Le commissaire parvint aussi à mettre la main sur différents papiers qui vont lui permettre de savoir dès aujourd'hui où sont passés la plupart des brillants. M. Hons-Olivier a été envoyé au Dépôt dans la soirée.  Le frère de l'inculpé, que nous avons pu joindre, se montre persuadé que le joaillier n'a pu agir que dans un moment de folie. — Ce malheureux a perdu la raison, nous a-t-il dit ; un examen mental va être demandé et l'affaire en restera- là car il est évident que mon frère n'a plus toutes ses facultés. Je l'ai vu cet après-midi, il ne se souvient de rien, ne se rend pas compte de la gravité de ses actes et répond comme un enfant. Mr Hons-Olivier était installé rue de Turbigo depuis 1914. Il était établi avant rue des Quatre-Fils où déjà son commerce s'était clôturé par une liquidation judiciaire, - Il est marié et père de deux enfants.


1924 le poinçon de Jacques


Jacques est présent dans le recueil des procès-verbaux de la chambre syndicale de la BJO rue du Louvre à Paris

1927


1948 Décès de Jacques Labouriau

C'est donc une maison qui a existé pendant plus de cent ans et je n'ai pas trouvé de bijoux d'eux, dans les livres, les revues, les ventes aux enchères etc . Si un lecteur en découvre je les publierais

Un complément, une remarque, écrivez moi à richard.jeanjacques@gmail.com












mercredi 21 juillet 2010

VAN CLEEF & ARPELS : ALBERT LONDRES : RAPHAËL (le Chanteur)



Cliquer pour agrandir

Je fais des recherches sur Van Cleef et Arpels pour mon livre et je tombe au hasard de ces recherches sur des informations diverses.
Certaines informations mettent en scène des personnages aussi variés que notre chère maison Van Cleef, le célèbre journaliste Albert Londres et de nos jours le chanteur Raphael ou son cousin Thibault Lang Willar, romancier et auteur de paroles pour son cousin Raphael.

Ainsi je découvre un article de presse de 1934 concernant un recel de bijoux Van Cleef et Arpels. 






Un bijoutier Lyonnais reçoit la visite d'un dénommé Fausto Alary , celui-ci lui présente deux bagues qui intriguent profondément notre bijoutier Lyonnais car il identifie de suite des bijoux signés de Van Cleef & Arpels , un solitaire en diamant de 9 cts et une très belle émeraude montée en bague.
Il contacte VCA: le fait-il par téléphone ?, de suite ? ou après le départ du recéleur ?
Oui, ce sont bien des bijoux de Van Cleef; mais de plus, ils sont identifiés comme appartenant à madame Lang- Villars décédée dans un accident d'avion deux ans auparavant en 1932.

La sureté de Lyon est saisie, et permet de résoudre une partie de l'énigme. Le couple Lang-Villars avait péri dans un accident d'avion (un farman 197) qui s'était écrasé sur le sommet des Apennins en Italie près de Véroli.
Le gouvernement Italien avait fait nettoyer l'épave (peut être un peu vite) et chargé un homme de détruire les vêtements des passagers, en particulier ceux des Lang-Villars, or ces deux bagues se trouvaient avec leurs vêtements.

Cet homme les avait confié à son fils Joseph Lerdi qui avait essayé de les faire estimer, mais les bijoutiers locaux les avaient trouvés sans valeur.
Joseph Lerdi les donne à un ami, Fausto Alary, qui les amène en France ou ce bijoutier Lyonnais les estime à 300000frs de 1934. Ce qui de nos jours feraient aux alentours de 200.000 euros
Alors ?
Il fallait encore remonter quelques temps auparavant.

Les Lang-Villars étaient juste rescapés du naufrage d'un paquebot le "Georges Philippar", victime d'un incendie à bord, cet incendie était suspect, très suspect, plus de 90 victimes dont le très célèbre journaliste Albert Londres.

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A partir de ces faits subsistent des mystères qui passionnèrent la presse de l'époque.
Les Lang-Villars avaient connu Albert Londres qui enquêtait sur des sujets proches, Albert s'en était ouvert à ses deux amis leur expliquant en gros, que la publication de ses découvertes allait faire tout pêter.
Le couple s'était vu confier un reportage sur la Chine, ses trafics d'Armes et de drogue, Ils rentrent de chine sur le paquebot (neuf) le « Georges Philippar »

Un incendie éclate à bord la nuit, et mal traité au départ, se répand sur le bateau. Il est décidé de fermer certains compartiments pour protéger le reste du bateau, condamnant ainsi les gens qui suffoquent et périssent asphyxiés. Albert Londres ne serait pas de ceux la, il serait mort noyé mais son reportage disparaît dans les flammes.
Albert Londres avait créé le reportage moderne, et il se rendait lui même sur place, en 1920 il avait révélé le vrai régime Bolchevik et les souffrances du peuple russe, en 1922 la Japon , la Chine, en 1923 il se rend a Cayenne , Saint Laurent du Maroni, visiter les bagnes (C'est gràce à lui qu'ils seront fermés). Tous les point chauds sont parcourus par Mr Londres , le Sénégal, le Congo, la Palestine en 1929 , les balkans etc.
Le journal l'Excelsior pour qui Albert Londres travaillait avait demandé à plusieurs pilotes réputés d'aller chercher ce couple, les Lang-Villars à Brindisi. Ils avaient refusé. Un seul grand pilote Marcel Goulette avait accepté. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque les liaisons aériennes n'étaient pas courantes, le Farman volait a 220kms heure. 




Mais il avait parlé a ses amis, ceux-ci sont pressés de rentrer a Paris et le journal l'Excelsior est pressé de les faire revenir, Marcel Goulette vient les chercher, repart et son avion s'écrase.
C'est Michel Barriere qui a dessiné le profil de l'avion, il réalise aussi d'autres modèles http://www.crezan.net/
D'innombrables théories de l'attentat à l'époque avaient été échafaudées, il semble qu'il y ait du vrai, il semble aussi que les autorités françaises de l'époque avaient dissimulé une partie de la vérité.
Tous pensaient que les bijoux avaient disparu dans le naufrage du bateau, et les voilà qui réapparaissent. La Lloyd avait enquêté à l'époque du naufrage et avait fini par payer les héritiers.
Un fois les bijoux retrouvés, ils sont rendus à la famille.

C'était en 1932.....de nos jours l'arrière petit fils, "Raphael", bercé par l'histoire de ses grands parents maternels parle souvent d'avions dans ses chansons.



Raphaël se nomme Haroche, ses parents étaient avocats, son papa est romancier sous le nom de Josh Harel, son oncle est physicien, Raphael a fait des études de droit à l'université de Panthéon –Assas, il travaille quelques fois avec son cousin Thibault Lang Willar, romancier, ils ont écrit ensemble les paroles de « la Réalité »
L'article de presse écrivait : Villars : le cousin c'est :Willar : d'autres écrivent : Villar : Villard : peu importe, c'est bien la même famille.

Une suite est à voir sur le blog
http://richardjeanjacques.blogspot.com/2010/08/albert-londres-lang-villars-suite.html
Si vous êtes intéressés par le sujet
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55668489.r=lang-villar.f3.langFR.hl
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56558375.r=lang-villar.f6.langFR.hl

http://www.es-conseil.fr/pramona/gphilip2.html
//www.raphael-haroche.net/modules/news/article.php?storyid=138

http://ouestfrance.cd-script.fr/opdf/1932/05/28/49/1932-05-28_49_02.PDF


Sur Wikipédia

Le Georges Philippar est un paquebot lancé le 6 novembre 1930 à Saint Nazaire, appartenant à la Compagnie des messageries maritimes et destiné à la ligne d'Extrême Orient.
Parti de Marseille pour son premier voyage vers Saïgon, il transportait 767 passagers, dont 253 membres d'équipage, alors qu'il s'en revenait des eaux nippones. Le 16 mai 1932, aux environs de 2 heures 10, une passagère aperçoit de la fumée sortir de la cabine numérotée 6. L'officier de quart, à peine averti, cherche à éteindre le feu avec un extincteur, se refusant à alerter les autres passagers, encore endormis. Quand il se rend compte de la vanité de ses tentatives, il est trop tard, car le vent aidant, le foyer se révèle trop important. Décision est alors prise de verrouiller les portes de cloisonnement...trop tôt ! Quatre-vingt-dix passagers, dont le fameux journaliste Albert Londres, coupés du reste du navire, meurent brûlés vifs ou asphyxiés, cependant que les autres passagers sont évacués dans un ordre parfait. Les 677 passagers parviennent à fuir l'incendie au moyen de chaloupes et sont recueillis par un cargo soviétique. Le paquebot coulera quelques jours après au large du cap Guardafui, dans le golfe d'Aden.
Une enquête permettra d'attribuer l'incendie à un court-circuit dans l'installation électrique dissimulée dans les parois en bois des cabines, enquête qui n'empêchera des rumeurs concernant un acte criminel, éventuellement intenté par la mafia asiatique. La CMM tentera d'étouffer l'affaire.

Suite sur:
http://richardjeanjacques.blogspot.com/2010/08/albert-londres-lang-villars-suite.html

Jean Paul Trotain De neuilly à Nonancourt, de Bijoutier à Cultivateur.

Jean Trotain a sa part de mystère, il a produit de nombreux et merveilleux étuis à Cigarettes, à Cigares, etc. Il a commencé sa carrière en ...