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Le peu de livres qui consacrent un passage sur Paul Lienard, le disent né en 1849, c'est le cas du Dictionnaire international du bijou, où de Madame Vivienne Becker, et d'autres.
Citation de Vivienne Becker livre "Bijoux art nouveau"
Ce n'est pas très gentil de dire qu'" il ne semble pas avoir été très actif jusqu'en 1900", c'est le jugement de quelqu'un qui n'a jamais tenu une lime de sa vie, la joaillerie à ces époques n'existait que par des centaines d 'ateliers qui apportaient leurs techniques et l' héritage du passé, les marques n'existaient pas encore pour faire leur publicité, il n'est pas toujours facile de "savoir et faire savoir."
Il ne risquait pas d'être "actif" puisqu'en 1900, il avait 20 ans!!!
Donc Paul Gabriel Liénard est né le 10-03-1880 à Paris rue Basse du Rempart, il est le fils de louis Appolinaire Lienard, commis d ordre à la cour des comptes et de Claire Adam directrice de l enseignement supérieur des femmes.
Y a t il une explication à cette erreur? je crois qu' il y a eu confusion avec Paul Liénard le sculpteur. Je n ai pas trouvé la naissance de Paul Liénard le Joaillier au hasard, j ai d abord cherché son mariage, j en ai trouvé deux et je suis ainsi remonté à sa naissance.
Peigne à Cheveux conçue comme une tige en corne sculptée, rehaussée de fleurs de perles, vers 1900, dans un étui en cuir . Regardons le bijou en lui-même sans tenir compte de la date indiquée par Christie's, en effet les dates indiquées par les salles des ventes sont approximatives surtout pour Liénard étant donné le peu d'archives le concernant , 1900 mais Lienard n'aura de poinçon qu'en 1905.......
L excellent site de vente 1stdibs https://www.1stdibs.com a revendu ce bijou comme étant de Liénard et fabriqué en 1900, je doute de la date pour les même raisons que précédemment, à savoir: son poinçon date de 1905. Ce bijou art nouveau, est en or, corne émaux et poires rubis.
Il doit en être de même pour cette bague , tourmaline or jaune et diamant:
En revanche ce dessin possède une source plus précise, 1901 c'est un concours de dessin dans la revue BJO et Liénard a obtenu le 3 ème prix
1902, il obtient le 2 ème prix de dessin.
1902-06 revue BJO
concours de dessin national
Le
2e prix a aussi réuni la presque totalité des suffrages ; il a été décerné à M.
PAUL LIÉNARD), qui fait actuellement son service militaire au 39e d'infanterie.
Vous voyez que les jeunes suivent de près les vétérans. La coiffure qu'il a
imaginée, très gracieuse d'ensemble, possède une qualité qui a frappé les
membres du jury, pour la plupart commerçants habitués à envisager la cliente à
travers le dessin ; c'est que, divisée en deux pour être portée en petit diadème
et en peigne, chaque partie isolée conserve néanmoins sa grâce et son unité.
Vivienne Becker (page 27 de son livre) indique que ce bijou a été fabriqué en 1902 et qu il est de Paul Liénard..... pour le compte de qui? il l' a certainement dessiné mais qui a fabriqué le bijou ou dans quelle maison a t il été réalisé? serait-ce chez l un de ses formateurs Th. Barrau ou E.Grasset?
Cette broche en or ornée de deux guêpes émaillées au dessus d'un rameau de perles baroques, d après madame Becker
Je crois plutôt que le bijou est postérieur à 1908.
Concours de 1902
Concours annuel de Dessinateurs 1902
UN ORNEMENT DE COIFFURE E N J O A I L L E R I E
Cette année, comme les précédentes, nous nous sommes trouvés en face d'un concours très intéressant, tant par le nombre des concurrents que par le mérite des oeuvres déposées. La Chambre syndicale, en fondant ces concours et en leur assurant des prix importants, voit donc sa généreuse initiative appréciée par nos travailleurs : la corporation
tout entière bénéficiera certainement du mouvement créé par la Chambre, mouvement qui, non seulement se maintient, mais se développe grâce à l'entrain de nos dessinateurs. Je me permettrai cependant de regretter l'absence presque complète des dessinateurs des grandes maisons, de ceux dont on peut dire qu'ils sont arrivés, et j'émettrai le voeu que nous fassions tout notre possible, l'année prochaine, pour les décider à prendre part à la lutte en plus grand nombre.
Même remarque que précédemment, madame Vivienne Becker dans son livre "Bijoux Art Nouveau" nous indique pour cette broche en or perle, saphir et émail plique à jour 1903-1905 Ce doit être postérieur
Le site ART BLAT ecrit a propos de Paul Gabriel:
Le mouvement Art Nouveau, d'origine
européenne, a adopté une esthétique avant-gardiste, sensuelle et symbolique,
inspirée par le monde naturel, les impressionnistes et les arts du
Japon. En réponse à la «tyrannie du diamant» - les bijoux tout en platine
et diamants blancs qui étaient auparavant à la mode -, ces pièces élaborées et
uniques ressemblent souvent à des pierres précieuses colorées et à des
matériaux inhabituels, tels que la corne, l’émail, des perles de forme
irrégulière, acier et verre. Parmi les exemples présentés dans le
spectacle, on peut citer l' ornement en or,
en argent, en diamant et en or de René Lalique, avec ses antennes(vers 1900), et la broche en algues (environ 1908) en or et perle de mabe de
Paul Lienard .
1904 d'après Vever (plutôt 1905)
Voici le poinçon de Paul Liénard la photo du ministère de la culture n'est pas nette
auteur
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Liénard, Paul
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patronyme(s)
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prénom (état civil)
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Paul
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profession
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Fabricant joaillier
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initiales
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symboles
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une feuille d'érable
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n° de garantie
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C875
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n° de préfecture
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12404
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date d'insculpation
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14 février 1905
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lieu(x) d'activité
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75
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Paris
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adresse de l'atelier
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7 rue Joubert
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Donc en 1905 Paul Liénard est installé au 7 rue joubert à Paris
Voici une photo plus nette de son poinçon: tiré du site
Paul Gabriel Liénard va se marier, avec la fille du propriétaire de cet hôtel à l architecture étonnante à Cancale. l'entrée se faisait par le haut.
Un conseil, regardez sur : http://adelarose.free.fr/can-hotelduguesclin1.html
28-05-1905 mariage de Paul Liénard avec Jeanne Curtenelle
C'est en 1902 que cet hôtel a été construit à flanc de rocher à Cancale
Mariage de Paul Gabriel Lienard
Vever date cette épingle à cheveux en 1905
Dans le livre de Vever "la bijouterie française au XIX ème siècle"
Beaucoup d'idées dans ces jolies bagues
L une des plus belles pièces que j ai trouvé. Une Tiare en or et corne de Paul Liénard
Dessinée et réalisée sous forme de feuilles de corne sculptées et de fleurs de pommier avec des pistils de diamant , aux branches et rameaux dorés texturés, rehaussés de boutons de perles baroques, suspendant deux grappes détachables de fleurs et de feuilles de motifs similaires, montées en or, vers 1900, dans un écrin de couleur verte marqué Paul Liénard. revendue par Christie's
Certainement pas 1900, plutôt 1908 car il est écrit dans la revue art et décoration cette année là:
Dans la vitrine de M. Paul Liénard, où sont exposées surtout des reconstitutions de parures égyptiennes, je signalerai les deux peignes modernes, et particulièrement le peigne en corne, décoré de feuilles de houx.
Dans la vitrine de M. Paul Liénard, où sont exposées surtout des reconstitutions de parures égyptiennes, je signalerai les deux peignes modernes, et particulièrement le peigne en corne, décoré de feuilles de houx.
UNE BROCHE ART NOUVEAU, DIAMANT, PERLE ET ÉMAIL, DE PAUL LIENARD
Conçue comme un visage féminin en pierre de lune sculptée, rehaussée par une coiffe en émail plique-à-jour vert pâle, avec diamant de mine ancienne, détail fini en émail noir, suspension d'une goutte de perle d'eau douce, monté en or 18 carats, vers 1905, avec marques de titrage françaises, signé P. Lienard pour Paul Liénard .
Revendue par christie's
<http://collections.lesartsdecoratifs.fr/peigne-a-chignon
Et c'est grâce à son acte de mariage avec Lucille Marie Renée Dickson agée de 39 ans que je m aperçois que Paul Gabriel Liénard âgé de 45 ans à l'époque s'est déclaré comme "Fabricant de Bonneterie"
Alors , une explication à la disparition du Bijoutier?
Peut être qu'un lecteur pourra nous expliquer la suite de l aventure?
Questions et commentaires ci-dessous....ou par mail richard.jeanjacques@gmail.com
En 1906 Paul déménage au 49 rue Cambon à Paris
cette photo publicitaire n'est pas nette mais permet de voir le style de Paul Gabriel en 1907
Annuaire Almanach du commerce
Exposition de la société des artistes décorateurs en 1907 le voila installé au 38 rue du mont Thabor Paris 1er.
1907 dans le "Journal"
1907 Paul Liénard s'installe dans un magasin au 18 rue du faubourg saint honoré, il fera beaucoup de bijoux style Égyptien et Assyrien, cette photo se trouvait dans la revue "Art et Décoration."
De nos jours le 18 rue du faubourg Saint Honoré a l' emplacement de ce magasin "Ermanno Scervino", le quartier et les immeubles ont changé depuis
Dans le livre de Vever
Dans le livre de Vever
1908 Bijou de Paul Liénard, il a beaucoup utilisé les perles baroques.
1908 Broche algues en or et perle Mabé
Dans le livre de Vever
Revendu par la maison Sotheby's , Collier or et perles, probablement par Paul-Gabriel Liénard,
vers 1908 composé d'une ligne de feuilles stylisées en or, alternées de
perles, longueur 420 mm environ, poinçon
français de garantie (tête d'aigle), la partie centrale se sépare.
Sotheby's qui a écrit : Il fut l'un des créateurs les plus prometteurs de la période Art Nouveau et dessina notamment des bijoux pour l'orfèvre Bolin de Moscou. Il utilise dans ces créations des motifs de grappes retombantes de perles qui apportent à ses bijoux une grande élégance. Son poinçon fut enregistré en 1905. En 1906, il expose au Salon des Artistes décorateurs et de 1907 à 1910 au Salon de la Société des artistes français.
Sotheby's qui a écrit : Il fut l'un des créateurs les plus prometteurs de la période Art Nouveau et dessina notamment des bijoux pour l'orfèvre Bolin de Moscou. Il utilise dans ces créations des motifs de grappes retombantes de perles qui apportent à ses bijoux une grande élégance. Son poinçon fut enregistré en 1905. En 1906, il expose au Salon des Artistes décorateurs et de 1907 à 1910 au Salon de la Société des artistes français.
Peigne à chignon Paul-Gabriel Liénard , 19e siècle (fin) corne
blonde ajouré, topaze, monture en or H.
totale cm : 18 Photographie: jean Tholance ©Paris,
MAD
Variante d'un bijou précédent, cette photo est tirée du livre de Vever .
Ci dessus et ci dessous , publicités de 1908 et 1909 permettant de voir d autres aspects des bijoux de Paul Gabriel Lienard, je ne peux acheter ces photos plus nettes , je rappelle que mes blogs sont gratuits et je ne puis, retraité, me permettre trop de frais.
Une chance, j ai pu retrouver dans un livre très intéressant, à la La Bibliothèque nationale de France la photo et la description du magasin de Paul Gabriel Liénard,
Au
numéro 18 se trouve la maison de joaillerie d'art et d'orfèvrerie de M. Paul
Liénard. Celui-ci ouvrit d'abord un salon de vente rue Cambon ; puis, en 1907,
il s'installa faubourg Saint-Honoré dans son magasin actuel, qui est fort
joliment disposé.
M.
Paul Liénard est un ancien élève de l'École des Arts décoratifs; c'est là qu'il
étudia la décoration dans ses applications multiples et qu'il se perfectionna
tout particulièrement dans l'art si intéressant du Bijou. Celui de ses maîtres
dont il goûta le plus l'enseignement est M. Eugène Grasset, dont il fut l'élève
attentif et assidu..
Il
exposa pour la première fois au Salon des Artistes Français en 1907 et y obtint
une troisième médaille.
Très interessante photo de l' intérieur du magasin de Paul Lienard en 1909
Paul
Liénard compose et dessine tous ses bijoux ; il en surveille l'exécution avec
un soin extrême. Il s'est beaucoup attaché aux reconstitutions de bijoux
égyptiens et assyriens, ainsi qu'à ces pièces d'art moderne où les délicats
émaux translucides, les perles baroques et les pierres très simples, mais de
couleurs et de formes heureuses, forment de très originales parures.
La
joaillerie classique, fine et légère comme une dentelle, aux pures lignes de
style, est également pour M. Paul Liénard l'objet de recherches incessantes et
minutieuses.
Il
est difficile en réalité de faire un choix et de savoir où doit se diriger
notre admiration en contemplant ces précieuses vitrines du faubourg
Saint-Honoré où sont exposées ces créations ingénieuses et ces fidèles
reproductions.
Grâce a cet article de 1910 , nous savons que Paul Liénard était toujours installé au faubourg saint honoré.
Suite de l affaire
Fin
1911: Paul Gabriel figure dans le catalogue des artistes décorateurs
1912 environ
1913 les vols...., le lot de notre profession.
Revendu par Maitre Millon à Drouot, ce Collier en or jaune 18k (750 millièmes), composé d’un pendentif figurant une cigale aux ailes déployées en émail plique à jour dans de subtiles nuances bleues-vertes, délicatement soulignées d’émail blanc et d’éclats de diamants, le corps orné d’une citrine taillée en poire et d’émail vert et brun, la bouche retenant une citrine ronde en serti clos, fine chaîne de cou formée d’un maille forçat ponctuée de perles blanches probablement fines (légers manques à l’émail)
Dim. : 6,5 x 6,3 cm
Poids brut : 28 g.
Dans son écrin comportant un élément en or permettant de porter le pendentif en broche.
Remarquons sur ce collier formé d’un pendentif figurant une cigale les ailes de l’insecte et ce magnifique travail d’émaillage réalisé en émaux cloisonnés à jour. Cette technique est utilisée en France depuis le XVIème siècle mais c ‘est à René Lalique que l’on doit son adaptation en joaillerie. Les couleurs des ailes sont d’une extraordinaire délicatesse dans de subtiles nuances bleues/vertes. La lumière qui traverse l’émail les fait vibrer et retranscrit toute leurs finesse et fragilité. Le traitement de la tête en émaux de couleurs plus sombres et les citrines chatoyantes rehaussent l’ensemble.
Ce bijou illustre merveilleusement bien cette période Art Nouveau de la joaillerie, si créatrice et audacieuse. La nature et plus précisément la faune sont alors une source d’inspiration chère aux artistes bijoutiers. Les insectes offrent aux coloristes et aux amoureux du détail un immense champ d’investigation. (Texte de l'étude de Maître Millon)
Paul Gabriel Liénard, fut séduit par Mata Hari et lui fit crédit
Le journaliste avait de la culture, il cite Sganarelle
"Ah! mes gages! mes gages! Voilà par sa mort un chacun satisfait: Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout; tout le monde est content: il n'y a que moi seul de malheureux! Mes gages! mes gages! mes gages! "
Don Juan de Molière, ou le Festin de pierre, V, 6
Notre ami Paul Liénard s'est retrouvé avec une ardoise d'état, a t il été payé? j'en doute.
En 1920 madame Lienard née Curtenelle, décède que devient Paul Gabriel?
En 1925 Il va se remarier avec la fille d un industriel du tissu et toiles diverses, Emile DICKSON, président du syndicat des fabricants
de toile à voiles, de la maison Dickson- Walrave, fabricants de toile et bâches à Paris.
Etonnant, il y avait eu déjà le père d Alfred Van Cleef et Salomon Arpels qui avaient épousé deux soeurs , filles d un grand marchand de toiles monsieur Mayer !!!!!!
Alors , une explication à la disparition du Bijoutier?
Peut être qu'un lecteur pourra nous expliquer la suite de l aventure?
Questions et commentaires ci-dessous....ou par mail richard.jeanjacques@gmail.com