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mardi 22 mai 2018

La Tour Eiffel en diamants de 1889, qu'est elle devenue?



« Cette haute et maigre pyramide d'échelles de fer, squelette disgracieux et géant, dont la base semble faite pour porter un formidable monument de Cyclopes, et qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminée d'usine »(Guy de Maupassant)
« ce lampadaire véritablement tragique » (Leon Bloy);
« ce squelette de beffroi » (Paul Verlaine) ;
« ce mât de fer aux durs agrès, inachevé, confus, difforme » (François Coppée)
« un tuyau d'usine en construction, une carcasse qui attend d'être remplie par des pierres de taille ou des briques, ce grillage infundibuliforme, ce suppositoire criblé de trous » (Joris Karl Huysmans)

On ne peut dire qu'elle suscita l enthousiasme à l'époque? Mais elle encouragea deux hommes à la reproduire en 1 mètre de haut , or, diamants, et roses en diamants


La tour Eiffel en or, diamants, argent, pierres précieuses et émail de Martin Posno

La Tour EIFFEL, dont le succès à l'exposition est si immense et si bien justifié par l'espèce de miracle qu'il a accompli, peut se vanter de l'avoir échappée belle !
Il paraît certain qu'au moment où il a présenté son projet de tour métallique, sa proposition a failli être repoussée, et l'on a lieu de croire que, si les constructeurs et architectes distingués qui ont été chargés d'étudier ses plans avaient été des joailliers ou des orfèvres, ils eussent déclaré nettement que la tour projetée était trop grande et trop haute pour le Champ-de Mars, et ils eussent privé le monde entier d'un sujet inépuisable d'admiration.
L'échec que M. Eiffel a failli subir, il est un autre spécialiste non moins hardi en son genre, un joaillier que tout Paris connaît bien et que le monde entier connaîtra bientôt, lui aussi, qui n'a pas eu la chance d'y échapper, précisément parce qu'il s'est trouvé en présence des joailliers et des orfèvres chargés de régler l'installation de la joaillerie au Champ-de-Mars, et qui ont déclaré trop volumineuse pour la classe une réduction aux trois centièmes de la tour Eiffel exécutée de tous points en diamants!
L'histoire est des plus curieuses, et nous trouverons certainement un jour l'occasion d'exposer en détail les nobles tentatives des concurrents de M. Martin Posno pour enrayer son œuvre, soit en le décourageant lui-même, soit dans l'opposition bizarre du commissariat de l'exposition, l'obstruction inexpliquée de M. Berger, l'inutile intervention de M. Eiffel qui eût été heureux de faire rendre justice à l'homme qui avait si bien compris, si admirablement reproduit son immortel chef-d'œuvre.
Le dépit très naturel de M. Martin Posno a fait place à un long éclat de rire, et aujourd'hui il est pleinement consolé en voyant la galerie Georges Petit, de la rue de Sèze, où il a installé sa splendide tour de diamants, transformée en une véritable succursale de cette exposition qui lui a si 
arbitrairement fermé ses portes, succursale envahie chaque jour par 1,200 visiteurs, venant admirer l'éclat incomparable du premier chef-d'œuvre de l'industrie de la joaillerie, unique au monde entier.
Le Panthéon de l industrie en 1889




Cette Tour Eiffel en diamants eut un beau succès journalistique a l'étranger , en France et même le Courrier de Tlemcen fit un article, j'en reprends une partie.

"Dernièrement à Paris, dans les salons Petit, rue de Sèze, a eu lieu l'inauguration officielle de là tour Eiffel, en diamants. La tour qui a un mètre de hauteur, repose sur un socle de peluche grenat et. un soubassement de marbre de même nuance.
La monture est tout en  argent et or; tous les diamants, même les plus petits, qui dessinent les croisillons, sont montés sur griffes ; c'est une rangée de gros diamants blancs et jaunes du Cap qui forme le bord inférieur de l'arche du premier étage; les rangées de globes lumineux qui dessinent chaque plateforme de la vraie tour ainsi que les globes électriques du restaurant Brébant sont représentés par des rangées de perles fines.
Les moindres détails sont merveilleusement travaillés et rendus ; le phare est éclairé par une minuscule  lampe Edison placées à l'intérieur; le tout sous la lumière des lampes électriques à réflecteur placés aux quatre coins de la vitrine, est éblouissant.
La tour pèse 15 kilogs. et compte 40,000 diamants; le plus gros coule 40,000 fr."


Il convient d'ajouter qu'elle était parsemée d'émaux diversement coloriés, de rubis, de diamants surtout, de façon à reproduire tous les détails et même toutes les colorations de la tour qui allait lui servir de modèle, de telle sorte qu'en dehors de la couleur fidèlement reproduite, la tour en joaillerie fut comme une réduction photographique de l'immense tour en fer et de tous ses accessoires.



Il est vrai que des tours Eiffel, à l époque on en fit de toutes sortes, jusqu'a la nausée, ci-dessus des bouteilles que la verrerie "Legras" (collection personnelle) fabriquait par milliers

En or, en argent, en cuivre, en étain, en plomb, en zinc, en aluminium, en platine, des bracelets à la Tour Eiffel; Des breloques; Des flacons; Des bouteilles; Dos manches de couteau ; Dos chandeliers;
Des broches, des bagues, des boucles d'oreilles ;
Des cartonnages, des porte-monnaies, des portefeuilles, des buvards;
Des verres,'des écrins, des porte-plumes, des sacs de voyage, dos livrets, des huiliers, des casquettes, des chapeaux ;
Des jupons, brodés de Tour Eiffel, des corsets, des robes, des mouchoirs, des , gilets, des chemises ;
Il y a des Tours Eiffel en diamants, en stuc, en plâtre, en terre, en albâtre, en cuir, en onyx, en marbre, en cristal, en ébène.
On plaque des Tours Eiffel sur les brosses à dents, à cheveux, sur les glaces à main, sur les bonbonnières, sur les boîtes à poudre de riz;
On en met dans les vases en porcelaine, pour remplacer l'oeil légendaire!
Les charcutiers font des Tours Eiffel en saindoux ; " Les pâtissiers en nougat; Les confiseurs en sucre ; Les glaciers en  glace ; Les chocolatiers en chocolat; Les musiciens en font en polkas et en valses.
Où cela s'arrètera-t-il?


On en fit même en chocolat


Et la revue Paris Capital-journal financier du  2 octobre 1889  écrivait encore

Quelques individus se font tatouer en Tour Eiffel !
Photographes, lithographes, autographes, dessinateurs, brodeurs, se livrent à des orgies de Tour Eiffel.
Je déclare une chose, c'est que lorsqu'on déboulonnera la Tour Eiffel, je pousserai un soupir de soulagement, et je vous prie de croire que ce n'est pas moi qui irai contempler la tour de six cents mètres qui sera élevée, l'an prochain, à New-York.
Celle que nous avons au Champ-deMars me suffit, et au delà!



 Le journal "Le Panthéon de l industrie" nous explique que La plupart des joailliers, jaloux d'avance du succès que pouvait obtenir une pareille œuvre, affectèrent d'en accueillir avec des éclats de rire l'annonce et le commencement d'exécution.
Quelques-uns, plus.habiles et plus hardis, tentèrent d'enrayer l'œuvre en ruinant le crédit de l'audacieux qui l'entreprenait, et aussi de le réduire à l'impuissance en débauchant ses ouvriers.
Autant de tentatives inutiles. Mais les jaloux parurent bientôt avoir rencontré une autre chance de succès plus sérieuse dans les difficultés mêmes de l'exécution, difficultés qui semblèrent, à plusieurs reprises, donner raison aux railleurs et faillirent décourager M. Martin Posno lui-même. De sorte que le chef de l'entreprise, épuisé par d'interminables nuits de veille, par les incessantes réfections auxquelles il se voyait condamné, se sentit un instant sur le point d'abandonner son œuvre, mais y revint ensuite avec une résolution plus ferme que jamais. Après deux tentatives infructueuses, il eut cette fois l'heureuse chance de mettre la main sur une équipe d'une centaine de joailliers, sertisseurs, polisseuses, émailleurs, ouvriers-artistes de toutes les spécialités, qui se trouva, cette fois, tout à fait digne de lui, grâce aussi à l'habile direction et à l'intelligente et dévouée collaboration de M. Lefort, que M. Martin Posno s'était adjoint.
Le travail ne fut plus interrompu ni jour ni nuit, et, après quatre mois remplis par 13,500 heures de travail, soldées par environ 150,000 francs de salaires, la tour se trouva debout sur son socle de marbre rouge, entourée à sa base de bornes en or surmontées d'un gros diamant et reliées entre elles par une chaîne d'or de 5 mètres de développement.



Cette tour, que M. Van Derheym, expert de l'Etat,qui expertisa les joyaux de la couronne de France (apparenté aux Van Cleef et Arpels) après l'avoir très longuement étudiée et admirée, a estimée 3 millions de francs ce qui converti en Euros donnerait 11,570,000 €

Les quatre piliers en or qui la supportent sont munis de quatre petites guérites richement émaillées dont chacune est occupée par un agent de police.
Sur la première plate-forme, où l'on a un jour placé debout un enfant de trois ans dont le poids et les mouvements n'ont produit aucun ébranlement, aucun déplacement de la moindre des pièces, sont établis maintenant quatre restaurants d'or et d'émail, dont la forme et la couleur rappellent exactement celles des v rais restaurants établis dans la tour du Champ-de-Mars.
Les galeries, les plates-formes, l'escalier qui comprend environ 1,800 marches, les ascenseurs mobiles dans l'intérieur de la tour, les restaurants que nous venons de citer, l'imprimerie du Figaro installée sur la deuxième plate-forme, les inscriptions diverses, tous les détails de l'édifice, en un mot, y compris les drapeaux flottants, qu'il a fallu exécuter avec des. émaux d'une ténuité qui en rendait la combustibilité presque inévitable, ainsi que le drapeau du sommet de la tour, dont les trois couleurs sont obtenues à l'aide de rubis, de brillants et de saphirs, rendent de la façon la plus fidèle les dimensions, la forme et la couleur des détails correspondants de la Tour Eiffel.
Les globes qui entourent les becs de gaz sont fidèlement représentés par des perles fines, et les points brillants infinis en nombre qu'il s'agissait de reproduire l'ont été à l'aide de 40,000 diamants installés dans le même nombre de chatons ménagés dans ce but, et ont nécessité le triage et l'essai de 9 ou 10 millions de diamants bruts.




Les diamants taillés qui ont été employés occuperaient, s'ils étaient mis en contact sur une même ligne, une longueur totale de 80 mètres,supérieure, par conséquent, et la hauteur de la première plate-forme de la Tour Eiffel.
Le phare, une des parties les plus difficiles et les plus soignées de cet admirable travail, a absorbé et lui seul vingt et un carats de diamants bruts que la taille a réduits et trois carats et demi.
Il comprend, outre les brillants, des rubis et des saphirs, qui, traversés par les rayons d'une toute petite lampe électrique, jettent des feux d'un admirable effet, quand cet ensemble est animé de son mouvement de rotation mû par un petit mécanisme d'horlogerie.
L'aspect en est, comme on le voit, absolument féerique, et la plume est malheureusement impuissante à décrire l'éclat de ce monstre en diamants.
L'installation de la lumière électrique, destinée à faire ressortir les moindres détails de cet édifice ruisselant de diamants, a été l'une des plus graves difficultés de l'œuvre de M. Posno.
M. Franseschi, un électricien d'un grand mérite qui en avait été chargé, fut un moment menacé de perdre la vue, et c'est en définitive à M. Posno lui-même que revient l'honneur-d'avoir réalisé un mode d'installation donnant à l'ensemble de la tour un éclat véritablement admirable et que la vraie Tour Eiffel aurait peut-être, cette fois, des raisons de lui envier.
"Le Panthéon de l'Industrie" 1889


Souvenir de mon  ascension  au 1 ere étage de la Tour Eiffel (collection personnelle)


1er juin 1889 dans le Figaro
Cliquez pour agrandir toutes les photographies




05-08-1889 dans le journal Gil Blas


Et puis le 24-05-1890, les affaires vont mal, l argent ne rentre pas, la faillite de la société Martin Posno est publiée.
De nombreuses critique avaient freiné son succès, les journalistes n aimaient pas la grande tour en fer,  alors on confondait avec la petite en diamants

1889 L univers Illustré
La tour Eiffel en diamants pourrait bien porter préjudice à "son modèle en fer. On commence d'ailleurs à s'habituer au « clou » du Champ de Mars, et même à revenir d'un enthousiasme de commande qui, un instant, a paralysé toute critique. On examine plus froidement, et l'on se rend compte _- enfin ! — que cet édifice purement bizarre n'atteint aucun des buts qu'il semblait s'être proposés, même celui de paraître sa véritable hauteur.
En clair on préférait la pierre au Fer:

Comme nous le disions il y a quelques mois dans une de ces causeries, la tour Eiffel montre l'inanité des prétendus progrès réalisés par la charpente en fer pour les constructions en hauteur. Au contraire, on ne peut se lasser d'admirer les merveilles de cette industrie quand elle répond aux nécessités modernes de la construction horizontale. Ici, aucun problème n'effraye les ingénieurs, qui se sentent en main les éléments voulus pour justifier toutes leurs audaces. Notre savant confrère A. Vernier assure qu'il est question, de l'autre côté de l'Atlantique, de traverser l'Hudson au moyen d'un pont métallique auprès duquel celui de Brooklyn paraîtra un timide essai.
Ce pont n'aurait qu'une seule travée mesurant 872 mètres (500 de plus que celle de Brooklyn). Un tablier de fer de près d'un kilomètre, d'une seule venue, sans pile intermédiaire! Les tours doubles où cette formidable travée, s'appuiera de chaque côté du fleuve auront 452 mètres de hauteur. Elles supporteront en outre les deux travées de rive, qui auront 457m,50 chacune.



Mars 1890 le journal L univers

La Tour est mise sous séquestre avec ordre de la ramener de Londres ou elle etait exposée


Dit que dans la huitaine de la signification du présent jugement, Parent ès qualités, sera tenu de remettre la Tour Eiffel en diamants et ses accessoires à Bernard ès-qualités, le tout à peine de 50 francs par jour de retard  .Ladite reprise de possession à charge par Bernard ès-qualités, de rembourser à Parent ès-qualités toutes avances par lui faites en sa qualité de séquestre, le tout sous réserve par Eugène Martin de faire valoir ses droits dans la faillite Martin-Posno et Cie ;
Autorise Bernard ès-qualités à faire procéder à la vente par officier public de la Tour Eiffel en diamants, objet du litige ;
Dit que le prix à provenir de cette vente sera après prélèvement des frais de vente, frais de séquestre et autres justifiés pour la conservation de la chose déposée à la caisse des Dépôts et Consignations au compte de la faillite MartinPosno et Cie ;
Condamne Parent ès-qualités et Eugène Martin solidairement aux dépens.



20-06-1891 le jugement est publié dans le périodique "Le XIX ème siècle"


Coup de Théâtre un jugement en référé va annuler la première procédure

Par ces motifs,
Infirme les deux jugements frappés d'appel en ce que les premiers ont déclaré à tort que la Tour Eiffel en diamants appartenait à l'actif de la faillite de Martin-Posno 

Dit que ladite Tour, et notamment les pierres et diamants étaient la propriété de Eugène Martin, sauf l'obligation pour ce dernier de tenir compte à Martin-Posno de la valeur de la monture ;
Confirme en tant que de besoin, le jugement du 31 mars 1891 en ce qu'il a ordonné une expertise ; nomme toutefois, comme troisième expert, M. Pelletier;
Dit que la valeur proportionnelle des diamants et pierreries composant la Tour, dans le prix de 220,000 fr., moyennant lequel, Eugène Martin s'est rendu acquéreur de ladite Tour, appartient audit Eugène Martin ;
Dit que Bernard ès-noms sera tenu dès à présent, à titre de provision, de remettre une somme de 100,000 francs à Eugène Martin sur les 220,000 francs encaissés, prix de la vente ;
Restitution dss amendes consignées ;
Condamne Bernard ( le syndic de faillite) ès-noms, en tous les dépens de l'instance et d'appel.



Finalement La Tour Eiffel a bien été vendue aux enchères le 18 juin 1891


1891 Paris Capital

On essaye alors de monter une souscription pour l offrir au Tsar qui va venir nous rendre visite , mais l opération sera déjouée .

Patriotisme usuraire Le Radical 1893-10-07
Toutes les imaginations françaises ont travaillé pour rechercher les meilleurs moyens de fêter les marins russes, pour deviner quelles réjouissances, quels cadeaux leur agréeraient le mieux. Grâce à cette véritable débauche d'idées, d'inventions, ils seront reçus magnifiquement et emporteront sans doute, nous en possédons l'espoir, un heureux et durable souvenir de leur séjour chez nous.
L'initiative, l'émulation qu'ont manifestées nos concitoyens sont louables; elles furent aussi, en général, absolument désintéressées et on peut dédaigner les quelques rares industriels qui cherchent à profiter des réjouissances patriotiques, officielles et populaires, pour en tirer un bénéfice quelconque, en  argent ou en publicité.
Il faut pourtant noter une combinaison par trop ingénieuse, pour cette double raison , qu'elle était malhonnête et a été aussitôt dénoncée que conçue.
On n'a peut-être pas oublié qu'au temps où la tour Eiffel jouissait de sa pleine vogue, un joaillier-eut l'idée d'en établir un fac-similé tout en diamants. Ce joyau, de défaite difficile, on a espéré s'en débarrasser en l'offrant au tsar. Il s'agissait de provoquer une souscription publique destinée à réunir la modeste somme de cinq cent mille francs pour payer à son propriétaire actuel la tour Eiffel en diamants.
A cet effet, M. le ministre de l'intérieur est sollicité d'autoriser cette souscription à laquelle toutes les communes de France seront invitées à s'inscrire pour une cotisation de dix francs, le surplus devant être parfait grâce au concours de la presse et à celui d'un généreux anonyme qui sortirait de sa poche particulière la bagatelle de cent mille francs. Générosité extraordinaire et qui pourrait bien n'être que le résultat d'un habile calcul.
Nous espérons que le ministre de l'intérieur n'autorisera pas cette souscription, édifié qu'il est à l'heure présente par les éclaircissements qu'apporte sur cette affaire un honorable négociant en diamants, M. Alphonse Ochs qui écrit au Temps :
Tout en applaudissant aux manifestations patriotiques sous quelque forme qu'elles puis-
sent se produire, je crois remplir un devoir de conscience vis-à-vis du pays auquel on fait appel, en déclarant que la valeur donnée à ce joyau est exagérée. La tour Eiffel en diamants a été vendue, le 18 juin 1891, dans une vente publique à laquelle assistaient tous les principaux joailliers et négociants en diamants de Paris, au prix de 220,000 francs.
Ayant été à cette époque charge officiellement d'une expertise par le tribunal de commerce de la Seine, j'ajouterai que le nombre de carats employé n'est pas de 3,000 environ, mais exactement de 1,670 carats diamants et 39 carats de roses.
Le procédé que blâme le signataire de cette lettre valait d'être mis à jour et on doit féliciter celui qui, par le seul énoncé des faits, l'a stigmatisé.
L'opération commerciale trop hardie qu'on a voulu essayer aura avorté heureusement.
Ceux qui l'avaient échafaudée sont déjà désavoues. Ils méritent encore d'être flétris pour avoir risqué de déflorer l'explosion si pure de la générosité et du patriotisme français.



1892  affiche de l exposition à Londres.


Et puis rien!! je n'arrive pas a trouver de suite, mais le 05-10-1943, le "Journal" fait un article sur ce qui était publié il y a 50 ans , en 1893.
On avait bien essayé de la refiler aux Russes en la faisant payer par les Français



« LE JOURNAL » il y a cinquante ans
5 octobre 1893 La réception de l'escadre russe
LA TOUR EIFFEL EN DIAMANTS

Monsieur le Ministre- de l'intérieur vient d'être saisi par M. le Préfet de l'a Seine d'une demande de M. A. Hennape, directeur du Journal du Commerce, tendant à l'ouverture, dans  les bureaux du ministère, d'une conscription publique, laquelle aurait pour but d'offrir au tsar un fac-similé en diamants de la Tour Eiffel.
• L'ensemble de ce  bijou colossal est, de tous points, admirable. il a coûté, dit la notice, 13.500 heures de travail ; sa charpente comporte 15 kilos d'or et d'argent et il étincelle des feux de 40.000 diamants et de 3.000 carats.
Cette Tour Eiffel au 300° se pare également de pierres fines et de rubis. De même que sa grande sœur, elle a un phare tournant, lequel, éclairé par la lumière, renvoie tes feux avec des couleurs variées.
La souscription sera présentée dans les termes ci-dessous :
Souscription publique :fac-similé de la Tour Eiffel en en diamant à offrir au Tsar
«Les soussignés, Désireux de voir cimenter l'alliance entre les deux grands peuples ; voulant, à l'occasion .du passage de son représentant, donner un gage de sympathie à l'auguste souverain, notre allié, « Décident qu'un royal cadeau lui sera offert par la démocratie française.
et, pour mieux rappeler dans le vaste empire de toutes les Russies une des merveilles de notre art français; de même que, pour perpétuer le souvenir de notre cordiale réception de Cronstadt, toutes les municipalités de France désireuses de voir aussi s'affirmer les- idées de paix, si nécessaires pour le  bien des peuples, s'associent dans une pensée commune pour leur offrir un fac-similé, en diamants, de la Tour Eiffel.
« Toutes les communes de France sont invitées à s'inscrire pour la somme unique de dix francs « Le calcul suivant a été fait : 
La Tour Eiffel .en diamants sera laissée à. 500.000 fr. Un seul souscripteur s'est déjà inscrit pour 100.000 fr. t Reste donc 400.000 fr.
 Si les 36.000 communes fournissent 10 fr., cela fera 360.000 fr.
 Par le concours de la Presse, on arrivera bien à fournir 40.000 fr.
 Ajoutons que-la tour en diamants est visible chez MM. Coulon et Cie*, 16, rue de la Paix, de dix heures à cinq heures. »

Tout en finesse , faire payer une oeuvre invendable par une souscription publique pour faire un cadeau au Tsar avec des arguments fallacieux, vous me direz....de nos jours...en 2018!!!!!! serait ce mieux?

Mais cette tour, nous savons qu'elle a été vendue 220.000frs en 1891, mais à qui?.... elle a due être démontée?



La conclusion on peut la trouver dans cet article de 1893 dans le journal " La Lanterne"

Peut être qu' un de mes lecteurs pourra nous éclairer sur ce qu est devenue la Tour en diamants.

Merci a Eric Schoonhoven pour son info, un homme d une grande gentillesse et un bon chercheur en Joaillerie, Voir son site: http://www.erikschoonhoven.nl/

* qui était Coulon 16 rue de la Paix?

Je vous recommande de lire l aventure de l 'escroc qui vendit la tour eiffel du champ de mars 

jeudi 7 janvier 2021

Le Toenia ou la Taénia en Bijouterie et tant d autres termes à découvrir

  Un message de Nathalie Rei... Mi...

Cher Jean-Jacques, suis toujours émerveillée par la qualité de vos écrits. Mais qu' est-ce qu un toenia ? Ce terme utilisé par Falize lors de sa conférence que vous retranscrivez, me laisse perplexe (et ce n est pas le seul) et internet ne m'est d aucune aide... merci encore une fois pour ce partage de votre travail et de votre immense culture.

Je comprends la perplexité de Nathalie face à la phrase et au texte de Falize reproduit:

La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet .......

J ' avais vérifié ce terme "Toenia" et j aurais du complèter mon article .:https://www.richardjeanjacques.com/search?q=Debut+et+coulon




Dans la Grèce Antique, un taenia, tænia ou ténia (grec ancien : ταινία / tainía ; pl : ταινίαι / tainíai ou latin : taenia ; au pluriel : taeniae) était un bandeau, un ruban, ou un filet porté autour du front.
Victor Champier dans son article sur Falize en 1885 a écrit "Toenia" ou a t il trouvé cet orthographe???
Je me suis souvenu de mes quatre années de grec, l une des rares choses qui me soient resté de mes modestes études, j ai gardé mon vieux dictionnaire et: 



Ainsi que vous pouvez le voir c'est d'abord un Ruban, un Bandeau, le terme peut s'étendre à Diadème  et ceinture pour soutenir le sein, avant de nommer le Ténia ou ver solitaire qui a une forme de ruban


Juliette Récamier n'avait pas 20 ans au début du Directoire et représentait la mode à cette époque. L' une des grandes adeptes de cette mode du Tainia sous les seins fut :  Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais.




Des Grecques aux Romaines il n y avait qu'un pas, ou plutôt une mer, la mer Ioniène, et cette statue de la déesse de la  santé  voit elle aussi ce Taenia ou Tainia lui serrer sa tunique sous la poitrine.

D'ou vient mon texte publié?, d'une conférence de Lucien Falize le 22 juillet 1886 et aussi,




D'un article publie par Victor Champier   (1851-1929). Éditeur scientifique, dans la Revue des Arts décoratifs de Juillet 1886 d'ailleurs Victor Champier avait avec ce texte de Falize, réalisé la préface du livre "Les Bijoux anciens et modernes"  de Eugene Fontenay . en 1887




Texte repris dans la Revue des arts décoratifs  en mars 1905  pour un article sur René Lalique, mais je préfère l original, de 1886, du moins une partie car la conférence une fois imprimée fait  57 pages de plus, il est écrit dans ce compte rendu "Taenia "et  non "Toenia"

Tout est bijou donc, il n'est pas une partie du corps qui n'ait les siens, bijoux indispensables ou parures superflues.

La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet ou la flèche, l'aigrette, les affiquets, les fleurs, la ferronnière, le frontier, les plaques ou fers des Hollandaises, le cache-malice d'Auvergne, le peigne, la résille, les fourches des Japonaises, les épingles et les chaînes de bonnet, pour ne nommer que les ornements de femmes; mais les hommes ont aussi leurs couronnes, insignes de puissance; — leurs casques d'or et d'argent, insignes militaires; — la tiare et la mitre, insignes religieux, et jusqu'à l'enseigne, ce gracieux bijou dont nous parlerions avec complaisance, si nous en étions à décrire les merveilles des XVe et XVIe siècles.

Pour accompagner l'air du visage, presque toutes les femmes et quelques hommes portent aux oreilles des boutons, des boucles ou des pendants, et, si la mode vous en paraît étrange et barbare à vous, mesdames, notez que ce ne sont pas seulement les sauvages qui se percent la cloison nasale pour y suspendre des anneaux, les Indiennes, les jolies nautch-giyls, les bayadères ont, outre cet ornement, des boutons d'or ou de pierreries qu'elles attachent sur le nez même, et cela ne les empêche pas de séduire par leur grâce les Européens qui les voient.

Au cou : le collier, la chaîne, le carcan, le hausse-col, la médaille, le reliquaire, la croix, le peut-à-col, les perles, les amulettes et la bulle, ce joli bijou perdu.

Au col encore ou sur la poitrine, non plus sur la peau nue, mais bien sur le vêtement : la broche, l'épingle, le fermillet, la fibule, les plaques de corsages, les fermoirs et les mors de chapes, la patère, le poitrail, les plaques de seins, les boutons, les ferrets, le reliquaire, le médaillon, la chaîne d'ordre et toutes les croix et les ordres qui constituent les insignes ou décorations, et sont depuis la plus haute antiquité jusqu'à nous le plus envié des bijoux.

A la taille : la ceinture, l'agrafe, la boucle, la chaîne, les patenostres, l'escarcelle, la montre, la châtelaine, les claviers, les plaques de fermoir, les netzkès, le flacon.

Aux bras : les anneaux et les armilles, les bracelets, spinthers, péricarpes ou dextrales, les torques gauloises ou romaines, les chaînes et les manicles.

Aux jambes : les anneaux ou périscélis et ces jolis ornements qui sonnent en cadence quand la danseuse indienne se meut et les agite.

Aux mains : l'anneau, la jolie bague, dont la description, dont l'histoire, dont les dessins représentatifs nécessiteraient tout un livre, depuis l'anneau des fiançailles et l'alliance des époux jusqu'à l'anneau d'investiture que les princes recevaient du pape, depuis l'anneau de Saint-Pierre jusqu'à l'anneau du doge, qu'il jetait à l'Adriatique, depuis la bague à tirer de l'arc jusqu'à l'anneau gravé qui servait à sceller toute chose avant l'invention des clefs et des serrures. — C'est l'histoire entière des sceaux et des pierres gravées, c'est la série des légendes, depuis celle de Gygès et de Candaule jusqu'à celle de la grande Catherine et de son favori Potemkin. Je ne vous raconterai pas la première, parce que vous la connaissez et je ne vous dirai pas la dernière, parce qu'elle est un peu trop libre.

Les pieds ont aussi leurs parures; si Laïs y mettait des bagues, Mme Tallien ne craignit pas de ressusciter la mode antique; certains souliers mignons qu'on porte au sérail sont constellés de pierres serties dans l'or. Le musée d'artillerie contient des éperons qui sont d'un admirable travail et, si Annibal avait envoyé à Carthage un boisseau d'anneaux d'or, pris aux chevaliers romains et ramassés dans la plaine de Cannes, les Flamands à Courtray prirent aux chevaliers français tués dans la bataille 4 000 éperons d'or.

Vous voyez, par cette énumération, de combien de bijoux se peut parer le corps de l'homme ou de la femme; il y en a pour tous les âges, pour toutes les conditions; pour l'enfant, pour la jeune fille, pour la femme, pour la mère; il y en a pour l'homme, bourgeois ou soldat, pour l'esclave comme pour l'homme libre; il y en a pour le sauvage comme pour l'homme au dernier degré de la civilisation; il y en a pour le roi, pour le prince, pour le capitaine, pour le page, l'évêque, le prêtre et le clerc; il y en a pour l'idole, il y en a pour le mort, et cette masse énorme de bijoux civils ou religieux, royaux ou guerriers, sacrés ou funéraires, va se subdivisant selon les temps, selon les âges, selon les styles, selon les modes, selon la richesse, selon le caprice, jusqu'à l'infinie variété, en sorte qu'ils formeraient le plus grand et le plus étonnant musée si on avait pu les conserver; mais, par une conséquence directe de leur prix, de leur valeur, ils ont de tout temps éveillé la cupidité et l'envie; on travaillait pour les obtenir, on se battait pour se les ravir; l'or et l'argent dont ils étaient faits subissaient de continuelles façons, allant du trésor au creuset, du creuset à l'atelier de l'artisan, de ses mains à celles du riche et du puissant, passant de celles-ci au cou de la femme, puis arrachés par le vainqueur, retombant au creuset et recommençant de nouvelles transformations.

 

EXPLICATIONS DE CERTAINS MOTS



La tête à la Couronne
Je crois que cela vient de l'impèratrice Faustine rendue célèbre par cette coiffure  qui couronnait sa tête avec ses cheveux.


Bandeau
Ornement de tête, le bandeau revient périodiquement à la mode, généralement en matières précieuses ici la Duchesse d'Uzes, dans la revue "Vogue" en 1921.

Diadème 
Le diadème est de par son étymologie le "Bandeau Royal" , depuis le XIX eme siècle  ce fut une des pièces préférées des Joailliers, le fond de commerce de la maison Chaumet .

Casque Vogue 1925

le Casque : 
La mode en 1925 adapta le Casque et nombre de joailliers créèrent des clips ou des broches pour agrémenter ces "Casques



Aigrette:  

Voici "Telle aigrette est comme un  léger feu d'artifice sur la peau" dont rend compte le FIGARO telle qu "elle fut exposée au grand palais avec la collection de son altesse l'émir du Qatar : Hamad bin Khalifa bin Hamad bin Abdullah bin Jassim bin Mohammed Al Thani 



Une Aigrette est un ornement de coiffure mais quelquefois de Corsage: inspirée des plumes de l oiseau du même nom . Dans l histoire ces bijoux reviennent régulièrement, 1930 fut la période la plus riche. Cette aigrette fut revendue par la maison Sotheby's.


Fermail - Fermillet


Le Fermillet et le Fermail
FERMAIL. Agrafe. aussi,  Ferrnailles, Fermaus, Fermoirs et Fermillières, pour des termes différents se rapportant au même sens. L'expression de fermillet, n'étant qu'un duminitif de fermail, se trouve confondu dans les citations suivantes. Le fermail et le mors de chape se ressemblaient fort, puisqu'on voit Charles VI transformer un fermail en mors de chape. C'étaient, l'un et l'autre, une agrafe destinée à réunir les deux parties du vêtement, soit sur l'épaule, soit sur le col, soit sur la poitrine, mais aussi un simple ornement qui s'agrafait sur une chape ou sur une tunique sans ouverture, c'est-à-dire qui était sans emploi et servait de parure. Les sculptures de nos cathédrales et les miniatures en fournissent d'abondants témoignages. J'ignore ce que peut être un fermail à couvercle, à moins de supposer une cavité ménagée au milieu pour renfermer des reliques, et se fermant, avec un verre, comme un médaillon.

Affiler
Mettre le lingot d or ou d'argent dans la filiere (Dictionnaire de la langue française de Pierre Richelet, collection personnelle)

Louis XI

Affiquet
Masculin, du vieux français Affiche, agrafe
Petit bijou qui s'agrafait à un vêtement, au chapeau. Muriel Rousseau explique  que ce terme s applique à tout bijou "Affiché" mis en évidence sur la poitrine, au chapeau ou à la coiffure, tel que broche, insigne , médaillon, enseigne , épingle à tête mais aussi aux éléments de ceinture, au moyen âge ou à la renaissance.
Mais ce terme subsiste au XVIII eme et XIX eme siècle
Alors nous pouvons dire que Louis XI portait un "Casque" et des "Affiquets"

La Ferronnière:



Une "Ferronniere" "Célébrée par Léonard de Vinci" 
C'est une chainette ou un bandeau, qui à l'époque de la Renaissance, faisait le tour de la tête et permettait de faire tenir en son centre un bijou pendentif.
Ce Portrait d'une dame de la cour de Milan, de Léonard de Vinci (au Louvre) a reçu le nom de "Belle Ferronnière" en raison de la ferronnière que la jeune femme porte au front.
La mode a été reprise au XIX ème siècle en pleine période Néo-renaissance, sous Charles X, plus tard Cartier reprendra le thème du Bandeau ou ferronnière, porté au milieu du front , c'est la forme de coiffure la plus intemporelle, d'ailleurs les premières couronnes dans l antiquité étaient des bandeaux.
Cartier, dans les années 1920 à 1930 en fabriqua beaucoup, De Barbara Hutton, a la Vicomtesse d'Astor, en passant par Colette, car la ferronnière était très seyante avec les coupes de cheveux à la garçonne.
Entre le Bandana et la Ferronnière mon choix est fait........




Les Fleurs:
Les fleurs émaillées  avaient été de mode pendant la seconde moitiè du XVI eme siècle, On en composait des guirlandes pour les  entourages de camées , la mode s'étendait aux bagues avec par exemple la bague Jasmin ou la bague "Marguerite" si populaire fin XIX eme et début XX eme .

Le Frontier
C'est l ornement du front à rapprocher du Frontal ornement de front médiéval porté par les femme , sorte de diadème , à la mode du XIV au XVI ème retour en vogue au XIX ème.

Les Plaques ou fers des Hollandaises:
Dans la vie parisienne de 1882 (article intéressant)
Va-t-on en Suisse? Ne pas oublier d'acheter ce fil d'or si ingénieusement passé dans des petites boules qui font coulisses, s'élargissant au passage de la main et se refermant sur le poignet le plus fin, avec sa breloque authentique, l'ours de Berne, qui porte bonheur. Est-ce en Belgique? cherchez dans Bruges ce cœur diamants et roses, surmonté du carquois et des flèches ; un vieux bijou rare, mais charmant. En Angleterre? vous trouverez un petit canon la gueule bourrée d'une perle. En Ecosse ? cette broche ronde en mosaïque de marbre aux couleurs d'un clan, ou une couronne d'argent, un rubis au milieu. En Suède? prenez ce collier de chien tout en or ciselé, qui s'attache par un bâton glissant dans une coulisse. Et des plaques des Hollandaises, faites une agrafe de manteau, au lieu de les porter sur les tempes. 

J ai posé la question à Leonore Van Der Vals, grande spécialiste du bijou ancien et hollandais  :  https://inezstodel.com/

Toujours aussi charmante, elle m a adressé cette série de document  sur ce qu' elle appelle : 

L' orijzer 



L' orijzer fait partie du costume traditionnel des femmes, en particulier dans les provinces du nord des Pays - Bas et de Zélande . Il faisait à l'origine partie du costume civil, qui a été adopté dans les costumes régionaux.

Au départ, le fer d'oreille était un support métallique pour maintenir les chapeaux en place. Il était porté sur un sous-bonnet et un haut-de-forme luxueux y était attaché. Au fil du temps, le orijzer est devenu une pièce maîtresse. Plaques ou boucles d'or décorées dépassant de l'avant des fers d'oreille. Des épingles à chapeau ont été utilisées pour attacher la capuche au fer d'oreille.

Le terme «fer principal» est utilisé dans le costume traditionnel de Scheveningen . Dans ce cas, les décorations sont au-dessus du front.


Cache Malice
Un cache malice est un éventail


Dame à la résille de perles (peut-être Béatrice d'Este), entre 1485 et 1500,

Une Résille
− Filet qui sert à envelopper les cheveux.  Cette dame a une résille de Perles, mais au début 20 eme certaines ont été réalisée avec des diamants

Littérature: Stenio examina et posséda Claudia tout entière, depuis sa riche chevelure enfermée dans une résille de perles, jusqu'à son petit pied serré dans le satin (Georges Sand,Lélia,1833, p. 258).Sur la chevelure de la princesse, et s'abaissant jusqu'à ses sourcils, puis reprise plus bas à la hauteur de sa gorge, s'étendait une résille faite de ces coquillages blancs qu'on pêche dans certaines mers australes et qui étaient mêlés à des perles (Proust,Guermantes 1,1920, p. 41



Bague résille : qui rappelle les filets qui retiennent les chignons



BRACELET souple légèrement extensible en ou gris formé d'une résille de cent cinq diamants taillés en brillant. 
Le principe de la résille fut étendu a tous les bijoux au début du 20 eme 


ANNÉES 1910 BROCHE PLAQUE ReSILLE DIAMANTS diamond, platinum and gold brooch, circa 1910. revendu par Tajan




Merveilleux pendentif de Lacloche en résille de platine et diamants





Les Fourches des Japonaises
Les chignons des geishas japonaises sont ornés de peignes  mais aussi d'épingles à cheveux appelées kanzashi.


Voici des Fourches japonaises en métal, qui parait-il pouvait servir aux japonaises comme instrument d'auto défense



L art nouveau  produisit de grandes quantités de peignes  a plusieurs branches pour les chignons, celui ci de Lucien Gaillard est proche des Fourches Japonaises .

Chaines de bonnet
Chaines  qui retenaient le bonnet ou le chapeau, ce qui permettait aussi de le laisser négligemment dans le dos




Les Nautch Girls et leurs bijoux.

Les bijoux que portaient ces femmes étaient, nous dit-on, d'une valeur considérable; leur cou était orné de plaques d'or et d'un collier de perles et or curieusement ciselé. D'énormes boucles d'oreilles encadraient leurs joues, et sur leur front nous remarquâmes des sortes de cloches d'or fin, ornées de chaque côté d'oiseaux de même métal.

« Bien que ces nautch girls soient fort méprisées, le rajah et les Européens des Grandes Indes ne donnent jamais une grande fête sans en engager quelques-unes pour l'amusement de leur société. J'ajouterai, dit le voyageur auquel nous empruntons ce récit, que ces danseuses, appelées devant une compagnie choisie, se gardent avec soin de blesser les convenances. Leurs danses, quoi qu'on en ait dit, sont bien plus décentes que celles que l'on applaudit sur les theâtres de l'Europe.


Les Bayadères


Ceci est un collier "Bayadère, mais je n'ai pas trouvé a quoi correspondait l attribution de ce nom!
Bijou parait il inspiré des danseuses de l inde. Muriel Rousseau, indique que ce sont des colliers faits de motifs floraux, de grains de pâte parfumée de forme originale  , Bayadère serait aussi d' après elle, mentionné comme ceinture de corail!!!

Le premier sens du mot bayadère, provenant du portugais « bailadeira », est synonyme de Devadasi. Le mot français d'origine arabe d'almée illustre aussi la devadasi. Tres intéressant texte sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Devad%C3%A2s%C3%AE


1920

Ce sont des danseuses sacrées indoues opéra comportant des bayadères, mettant à la mode ces bijoux indiens.


Merciers. (en joyaux)

L ancêtre de nos bijoutiers détaillants. au XVII ème siècle.

Les marchands merciers sont un des six grands corps de marchands de Paris (puis sept), celui dont on disait : « vendeurs de tout, faiseurs de rien », car contrairement aux autres corps qui fabriquaient une catégorie bien délimitée de produits qu'ils vendaient ensuite, les merciers étaient de purs commerçants qui achetaient, pour les revendre, les produits des autres communautés que celles des Grands corps de marchands.



Periscélis

Mot latin mais dérivé du grec ancien περισκελίς, periskelís. 
Le périscélis est un bracelet porté par les femmes de l'antiquité au-dessus de la cheville du pied.
Pierre Louys écrivit dans "Aphrodite"
Une double guirlande d'iris autour de ses jambes arrondies ondulait sous l'étoffe légère et s'attachait sur les chevilles à deux periscelis d'argent.


J' ai déjà écrit plusieurs articles sur l origine et le sens des mots en matière de bijouterie, par exemple "Une Vinaigrette" sans huile et vinaigre mais!!!!

Une Chatelaine

Les Poissardes

La Perruque

Le Clou (pas celui de Cartier quoique vous pouvez le mettre au clou) 

L enture, l'Osmior, le frittage?

Bander et tirer

Nielle ou Niellage

Rocher et Dérocher

Un Ringard

Un Rifloir? et de la Sausse

Le Noir d'Ivoire

Le Rouge.

Un, Je ne baise plus.




Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...