Affichage des articles triés par pertinence pour la requête chatelaine. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête chatelaine. Trier par date Afficher tous les articles

jeudi 7 janvier 2021

Le Toenia ou la Taénia en Bijouterie et tant d autres termes à découvrir

  Un message de Nathalie Rei... Mi...

Cher Jean-Jacques, suis toujours émerveillée par la qualité de vos écrits. Mais qu' est-ce qu un toenia ? Ce terme utilisé par Falize lors de sa conférence que vous retranscrivez, me laisse perplexe (et ce n est pas le seul) et internet ne m'est d aucune aide... merci encore une fois pour ce partage de votre travail et de votre immense culture.

Je comprends la perplexité de Nathalie face à la phrase et au texte de Falize reproduit:

La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet .......

J ' avais vérifié ce terme "Toenia" et j aurais du complèter mon article .:https://www.richardjeanjacques.com/search?q=Debut+et+coulon




Dans la Grèce Antique, un taenia, tænia ou ténia (grec ancien : ταινία / tainía ; pl : ταινίαι / tainíai ou latin : taenia ; au pluriel : taeniae) était un bandeau, un ruban, ou un filet porté autour du front.
Victor Champier dans son article sur Falize en 1885 a écrit "Toenia" ou a t il trouvé cet orthographe???
Je me suis souvenu de mes quatre années de grec, l une des rares choses qui me soient resté de mes modestes études, j ai gardé mon vieux dictionnaire et: 



Ainsi que vous pouvez le voir c'est d'abord un Ruban, un Bandeau, le terme peut s'étendre à Diadème  et ceinture pour soutenir le sein, avant de nommer le Ténia ou ver solitaire qui a une forme de ruban


Juliette Récamier n'avait pas 20 ans au début du Directoire et représentait la mode à cette époque. L' une des grandes adeptes de cette mode du Tainia sous les seins fut :  Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais.




Des Grecques aux Romaines il n y avait qu'un pas, ou plutôt une mer, la mer Ioniène, et cette statue de la déesse de la  santé  voit elle aussi ce Taenia ou Tainia lui serrer sa tunique sous la poitrine.

D'ou vient mon texte publié?, d'une conférence de Lucien Falize le 22 juillet 1886 et aussi,




D'un article publie par Victor Champier   (1851-1929). Éditeur scientifique, dans la Revue des Arts décoratifs de Juillet 1886 d'ailleurs Victor Champier avait avec ce texte de Falize, réalisé la préface du livre "Les Bijoux anciens et modernes"  de Eugene Fontenay . en 1887




Texte repris dans la Revue des arts décoratifs  en mars 1905  pour un article sur René Lalique, mais je préfère l original, de 1886, du moins une partie car la conférence une fois imprimée fait  57 pages de plus, il est écrit dans ce compte rendu "Taenia "et  non "Toenia"

Tout est bijou donc, il n'est pas une partie du corps qui n'ait les siens, bijoux indispensables ou parures superflues.

La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet ou la flèche, l'aigrette, les affiquets, les fleurs, la ferronnière, le frontier, les plaques ou fers des Hollandaises, le cache-malice d'Auvergne, le peigne, la résille, les fourches des Japonaises, les épingles et les chaînes de bonnet, pour ne nommer que les ornements de femmes; mais les hommes ont aussi leurs couronnes, insignes de puissance; — leurs casques d'or et d'argent, insignes militaires; — la tiare et la mitre, insignes religieux, et jusqu'à l'enseigne, ce gracieux bijou dont nous parlerions avec complaisance, si nous en étions à décrire les merveilles des XVe et XVIe siècles.

Pour accompagner l'air du visage, presque toutes les femmes et quelques hommes portent aux oreilles des boutons, des boucles ou des pendants, et, si la mode vous en paraît étrange et barbare à vous, mesdames, notez que ce ne sont pas seulement les sauvages qui se percent la cloison nasale pour y suspendre des anneaux, les Indiennes, les jolies nautch-giyls, les bayadères ont, outre cet ornement, des boutons d'or ou de pierreries qu'elles attachent sur le nez même, et cela ne les empêche pas de séduire par leur grâce les Européens qui les voient.

Au cou : le collier, la chaîne, le carcan, le hausse-col, la médaille, le reliquaire, la croix, le peut-à-col, les perles, les amulettes et la bulle, ce joli bijou perdu.

Au col encore ou sur la poitrine, non plus sur la peau nue, mais bien sur le vêtement : la broche, l'épingle, le fermillet, la fibule, les plaques de corsages, les fermoirs et les mors de chapes, la patère, le poitrail, les plaques de seins, les boutons, les ferrets, le reliquaire, le médaillon, la chaîne d'ordre et toutes les croix et les ordres qui constituent les insignes ou décorations, et sont depuis la plus haute antiquité jusqu'à nous le plus envié des bijoux.

A la taille : la ceinture, l'agrafe, la boucle, la chaîne, les patenostres, l'escarcelle, la montre, la châtelaine, les claviers, les plaques de fermoir, les netzkès, le flacon.

Aux bras : les anneaux et les armilles, les bracelets, spinthers, péricarpes ou dextrales, les torques gauloises ou romaines, les chaînes et les manicles.

Aux jambes : les anneaux ou périscélis et ces jolis ornements qui sonnent en cadence quand la danseuse indienne se meut et les agite.

Aux mains : l'anneau, la jolie bague, dont la description, dont l'histoire, dont les dessins représentatifs nécessiteraient tout un livre, depuis l'anneau des fiançailles et l'alliance des époux jusqu'à l'anneau d'investiture que les princes recevaient du pape, depuis l'anneau de Saint-Pierre jusqu'à l'anneau du doge, qu'il jetait à l'Adriatique, depuis la bague à tirer de l'arc jusqu'à l'anneau gravé qui servait à sceller toute chose avant l'invention des clefs et des serrures. — C'est l'histoire entière des sceaux et des pierres gravées, c'est la série des légendes, depuis celle de Gygès et de Candaule jusqu'à celle de la grande Catherine et de son favori Potemkin. Je ne vous raconterai pas la première, parce que vous la connaissez et je ne vous dirai pas la dernière, parce qu'elle est un peu trop libre.

Les pieds ont aussi leurs parures; si Laïs y mettait des bagues, Mme Tallien ne craignit pas de ressusciter la mode antique; certains souliers mignons qu'on porte au sérail sont constellés de pierres serties dans l'or. Le musée d'artillerie contient des éperons qui sont d'un admirable travail et, si Annibal avait envoyé à Carthage un boisseau d'anneaux d'or, pris aux chevaliers romains et ramassés dans la plaine de Cannes, les Flamands à Courtray prirent aux chevaliers français tués dans la bataille 4 000 éperons d'or.

Vous voyez, par cette énumération, de combien de bijoux se peut parer le corps de l'homme ou de la femme; il y en a pour tous les âges, pour toutes les conditions; pour l'enfant, pour la jeune fille, pour la femme, pour la mère; il y en a pour l'homme, bourgeois ou soldat, pour l'esclave comme pour l'homme libre; il y en a pour le sauvage comme pour l'homme au dernier degré de la civilisation; il y en a pour le roi, pour le prince, pour le capitaine, pour le page, l'évêque, le prêtre et le clerc; il y en a pour l'idole, il y en a pour le mort, et cette masse énorme de bijoux civils ou religieux, royaux ou guerriers, sacrés ou funéraires, va se subdivisant selon les temps, selon les âges, selon les styles, selon les modes, selon la richesse, selon le caprice, jusqu'à l'infinie variété, en sorte qu'ils formeraient le plus grand et le plus étonnant musée si on avait pu les conserver; mais, par une conséquence directe de leur prix, de leur valeur, ils ont de tout temps éveillé la cupidité et l'envie; on travaillait pour les obtenir, on se battait pour se les ravir; l'or et l'argent dont ils étaient faits subissaient de continuelles façons, allant du trésor au creuset, du creuset à l'atelier de l'artisan, de ses mains à celles du riche et du puissant, passant de celles-ci au cou de la femme, puis arrachés par le vainqueur, retombant au creuset et recommençant de nouvelles transformations.

 

EXPLICATIONS DE CERTAINS MOTS



La tête à la Couronne
Je crois que cela vient de l'impèratrice Faustine rendue célèbre par cette coiffure  qui couronnait sa tête avec ses cheveux.


Bandeau
Ornement de tête, le bandeau revient périodiquement à la mode, généralement en matières précieuses ici la Duchesse d'Uzes, dans la revue "Vogue" en 1921.

Diadème 
Le diadème est de par son étymologie le "Bandeau Royal" , depuis le XIX eme siècle  ce fut une des pièces préférées des Joailliers, le fond de commerce de la maison Chaumet .

Casque Vogue 1925

le Casque : 
La mode en 1925 adapta le Casque et nombre de joailliers créèrent des clips ou des broches pour agrémenter ces "Casques



Aigrette:  

Voici "Telle aigrette est comme un  léger feu d'artifice sur la peau" dont rend compte le FIGARO telle qu "elle fut exposée au grand palais avec la collection de son altesse l'émir du Qatar : Hamad bin Khalifa bin Hamad bin Abdullah bin Jassim bin Mohammed Al Thani 



Une Aigrette est un ornement de coiffure mais quelquefois de Corsage: inspirée des plumes de l oiseau du même nom . Dans l histoire ces bijoux reviennent régulièrement, 1930 fut la période la plus riche. Cette aigrette fut revendue par la maison Sotheby's.


Fermail - Fermillet


Le Fermillet et le Fermail
FERMAIL. Agrafe. aussi,  Ferrnailles, Fermaus, Fermoirs et Fermillières, pour des termes différents se rapportant au même sens. L'expression de fermillet, n'étant qu'un duminitif de fermail, se trouve confondu dans les citations suivantes. Le fermail et le mors de chape se ressemblaient fort, puisqu'on voit Charles VI transformer un fermail en mors de chape. C'étaient, l'un et l'autre, une agrafe destinée à réunir les deux parties du vêtement, soit sur l'épaule, soit sur le col, soit sur la poitrine, mais aussi un simple ornement qui s'agrafait sur une chape ou sur une tunique sans ouverture, c'est-à-dire qui était sans emploi et servait de parure. Les sculptures de nos cathédrales et les miniatures en fournissent d'abondants témoignages. J'ignore ce que peut être un fermail à couvercle, à moins de supposer une cavité ménagée au milieu pour renfermer des reliques, et se fermant, avec un verre, comme un médaillon.

Affiler
Mettre le lingot d or ou d'argent dans la filiere (Dictionnaire de la langue française de Pierre Richelet, collection personnelle)

Louis XI

Affiquet
Masculin, du vieux français Affiche, agrafe
Petit bijou qui s'agrafait à un vêtement, au chapeau. Muriel Rousseau explique  que ce terme s applique à tout bijou "Affiché" mis en évidence sur la poitrine, au chapeau ou à la coiffure, tel que broche, insigne , médaillon, enseigne , épingle à tête mais aussi aux éléments de ceinture, au moyen âge ou à la renaissance.
Mais ce terme subsiste au XVIII eme et XIX eme siècle
Alors nous pouvons dire que Louis XI portait un "Casque" et des "Affiquets"

La Ferronnière:



Une "Ferronniere" "Célébrée par Léonard de Vinci" 
C'est une chainette ou un bandeau, qui à l'époque de la Renaissance, faisait le tour de la tête et permettait de faire tenir en son centre un bijou pendentif.
Ce Portrait d'une dame de la cour de Milan, de Léonard de Vinci (au Louvre) a reçu le nom de "Belle Ferronnière" en raison de la ferronnière que la jeune femme porte au front.
La mode a été reprise au XIX ème siècle en pleine période Néo-renaissance, sous Charles X, plus tard Cartier reprendra le thème du Bandeau ou ferronnière, porté au milieu du front , c'est la forme de coiffure la plus intemporelle, d'ailleurs les premières couronnes dans l antiquité étaient des bandeaux.
Cartier, dans les années 1920 à 1930 en fabriqua beaucoup, De Barbara Hutton, a la Vicomtesse d'Astor, en passant par Colette, car la ferronnière était très seyante avec les coupes de cheveux à la garçonne.
Entre le Bandana et la Ferronnière mon choix est fait........




Les Fleurs:
Les fleurs émaillées  avaient été de mode pendant la seconde moitiè du XVI eme siècle, On en composait des guirlandes pour les  entourages de camées , la mode s'étendait aux bagues avec par exemple la bague Jasmin ou la bague "Marguerite" si populaire fin XIX eme et début XX eme .

Le Frontier
C'est l ornement du front à rapprocher du Frontal ornement de front médiéval porté par les femme , sorte de diadème , à la mode du XIV au XVI ème retour en vogue au XIX ème.

Les Plaques ou fers des Hollandaises:
Dans la vie parisienne de 1882 (article intéressant)
Va-t-on en Suisse? Ne pas oublier d'acheter ce fil d'or si ingénieusement passé dans des petites boules qui font coulisses, s'élargissant au passage de la main et se refermant sur le poignet le plus fin, avec sa breloque authentique, l'ours de Berne, qui porte bonheur. Est-ce en Belgique? cherchez dans Bruges ce cœur diamants et roses, surmonté du carquois et des flèches ; un vieux bijou rare, mais charmant. En Angleterre? vous trouverez un petit canon la gueule bourrée d'une perle. En Ecosse ? cette broche ronde en mosaïque de marbre aux couleurs d'un clan, ou une couronne d'argent, un rubis au milieu. En Suède? prenez ce collier de chien tout en or ciselé, qui s'attache par un bâton glissant dans une coulisse. Et des plaques des Hollandaises, faites une agrafe de manteau, au lieu de les porter sur les tempes. 

J ai posé la question à Leonore Van Der Vals, grande spécialiste du bijou ancien et hollandais  :  https://inezstodel.com/

Toujours aussi charmante, elle m a adressé cette série de document  sur ce qu' elle appelle : 

L' orijzer 



L' orijzer fait partie du costume traditionnel des femmes, en particulier dans les provinces du nord des Pays - Bas et de Zélande . Il faisait à l'origine partie du costume civil, qui a été adopté dans les costumes régionaux.

Au départ, le fer d'oreille était un support métallique pour maintenir les chapeaux en place. Il était porté sur un sous-bonnet et un haut-de-forme luxueux y était attaché. Au fil du temps, le orijzer est devenu une pièce maîtresse. Plaques ou boucles d'or décorées dépassant de l'avant des fers d'oreille. Des épingles à chapeau ont été utilisées pour attacher la capuche au fer d'oreille.

Le terme «fer principal» est utilisé dans le costume traditionnel de Scheveningen . Dans ce cas, les décorations sont au-dessus du front.


Cache Malice
Un cache malice est un éventail


Dame à la résille de perles (peut-être Béatrice d'Este), entre 1485 et 1500,

Une Résille
− Filet qui sert à envelopper les cheveux.  Cette dame a une résille de Perles, mais au début 20 eme certaines ont été réalisée avec des diamants

Littérature: Stenio examina et posséda Claudia tout entière, depuis sa riche chevelure enfermée dans une résille de perles, jusqu'à son petit pied serré dans le satin (Georges Sand,Lélia,1833, p. 258).Sur la chevelure de la princesse, et s'abaissant jusqu'à ses sourcils, puis reprise plus bas à la hauteur de sa gorge, s'étendait une résille faite de ces coquillages blancs qu'on pêche dans certaines mers australes et qui étaient mêlés à des perles (Proust,Guermantes 1,1920, p. 41



Bague résille : qui rappelle les filets qui retiennent les chignons



BRACELET souple légèrement extensible en ou gris formé d'une résille de cent cinq diamants taillés en brillant. 
Le principe de la résille fut étendu a tous les bijoux au début du 20 eme 


ANNÉES 1910 BROCHE PLAQUE ReSILLE DIAMANTS diamond, platinum and gold brooch, circa 1910. revendu par Tajan




Merveilleux pendentif de Lacloche en résille de platine et diamants





Les Fourches des Japonaises
Les chignons des geishas japonaises sont ornés de peignes  mais aussi d'épingles à cheveux appelées kanzashi.


Voici des Fourches japonaises en métal, qui parait-il pouvait servir aux japonaises comme instrument d'auto défense



L art nouveau  produisit de grandes quantités de peignes  a plusieurs branches pour les chignons, celui ci de Lucien Gaillard est proche des Fourches Japonaises .

Chaines de bonnet
Chaines  qui retenaient le bonnet ou le chapeau, ce qui permettait aussi de le laisser négligemment dans le dos




Les Nautch Girls et leurs bijoux.

Les bijoux que portaient ces femmes étaient, nous dit-on, d'une valeur considérable; leur cou était orné de plaques d'or et d'un collier de perles et or curieusement ciselé. D'énormes boucles d'oreilles encadraient leurs joues, et sur leur front nous remarquâmes des sortes de cloches d'or fin, ornées de chaque côté d'oiseaux de même métal.

« Bien que ces nautch girls soient fort méprisées, le rajah et les Européens des Grandes Indes ne donnent jamais une grande fête sans en engager quelques-unes pour l'amusement de leur société. J'ajouterai, dit le voyageur auquel nous empruntons ce récit, que ces danseuses, appelées devant une compagnie choisie, se gardent avec soin de blesser les convenances. Leurs danses, quoi qu'on en ait dit, sont bien plus décentes que celles que l'on applaudit sur les theâtres de l'Europe.


Les Bayadères


Ceci est un collier "Bayadère, mais je n'ai pas trouvé a quoi correspondait l attribution de ce nom!
Bijou parait il inspiré des danseuses de l inde. Muriel Rousseau, indique que ce sont des colliers faits de motifs floraux, de grains de pâte parfumée de forme originale  , Bayadère serait aussi d' après elle, mentionné comme ceinture de corail!!!

Le premier sens du mot bayadère, provenant du portugais « bailadeira », est synonyme de Devadasi. Le mot français d'origine arabe d'almée illustre aussi la devadasi. Tres intéressant texte sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Devad%C3%A2s%C3%AE


1920

Ce sont des danseuses sacrées indoues opéra comportant des bayadères, mettant à la mode ces bijoux indiens.


Merciers. (en joyaux)

L ancêtre de nos bijoutiers détaillants. au XVII ème siècle.

Les marchands merciers sont un des six grands corps de marchands de Paris (puis sept), celui dont on disait : « vendeurs de tout, faiseurs de rien », car contrairement aux autres corps qui fabriquaient une catégorie bien délimitée de produits qu'ils vendaient ensuite, les merciers étaient de purs commerçants qui achetaient, pour les revendre, les produits des autres communautés que celles des Grands corps de marchands.



Periscélis

Mot latin mais dérivé du grec ancien περισκελίς, periskelís. 
Le périscélis est un bracelet porté par les femmes de l'antiquité au-dessus de la cheville du pied.
Pierre Louys écrivit dans "Aphrodite"
Une double guirlande d'iris autour de ses jambes arrondies ondulait sous l'étoffe légère et s'attachait sur les chevilles à deux periscelis d'argent.


J' ai déjà écrit plusieurs articles sur l origine et le sens des mots en matière de bijouterie, par exemple "Une Vinaigrette" sans huile et vinaigre mais!!!!

Une Chatelaine

Les Poissardes

La Perruque

Le Clou (pas celui de Cartier quoique vous pouvez le mettre au clou) 

L enture, l'Osmior, le frittage?

Bander et tirer

Nielle ou Niellage

Rocher et Dérocher

Un Ringard

Un Rifloir? et de la Sausse

Le Noir d'Ivoire

Le Rouge.

Un, Je ne baise plus.




samedi 24 janvier 2015

LE ROY, ou LEROY, La vraie ou la fausse maison LEROY: Explications



Julien le Roy , vente Christie's

Tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, de très nombreux horlogers du nom de LE ROY travaillèrent en France, sans compter toutes les montres de fabrication Suisse, portant la signature apocryphe de LE ROY ou LEROY.
Près de 50 horlogers "Leroy" aux diverses orthographes figurent dans le "Dictionnaire des Horlogers" de Tardy.
Il y eut donc d’innombrables pièces d'horlogerie revêtues de cette signature prestigieuse,dont l’origine est pratiquement indéfinissable.

C’est ,cependant, au XIXe siécle, et au début du XXe, que ce nom prêta le plus à confusion. Deux maisons, en effet, toutes deux installées au Palais Royal, signèrent leurs œuvres de ce nom pendant plus d’un siècle.


Rare Montre en argent grande et petite sonnerie, Par julien le Roy 1740, regarder la qualité des aiguilles
Il y a quelques années, j'ai eu entre les mains une montre à expertiser, une "Le Roy" n'étant pas spécialiste en horlogerie, (mais cette montre était au milieu d une trentaine de pièces de joaillerie), je me rapprochais de mes amis horlogers tels Dominique Charlet, qui m'indiqua un jeune Rouennais devenu expert en horlogerie et directeur du Musée Patek Philippe, Arnaud Tellier, celui-ci me confia que cela relevait plus de Jean Claude Sabrier, autre expert horloger proche de nous puisqu'habitant Evreux (j'étais Joaillier à Rouen).

Je le rencontrais et je découvris la complexité de cette signature.
Mr Sabrier m'expliqua l'histoire des divers Le Roy ou Leroy, d'autant que je lui amenais aussi une boite a musique"oiseau chanteur" et que là aussi , il y avait des imitations.


Le plus célèbre fut Julien Le Roy et son fils Pierre. A l'époque de Julien, les montres acquirent  une grande justesse ; elles montraient l'heure pendant le jour; mais on en était privé pendant la nuit.

Un artiste célèbre de Londres, Barlow , imagina la répétition vers la fin du règne de Charles II en 1676, et l'appliqua d'abord aux pendules d'appartement. 


Les montres à répétition sonnent l'heure à la demande lorsqu'on presse sur un poussoir ou tire sur une targette. La plus sophistiquée est la «répétition minutes» qui égrène les heures, les quarts et les minutes. Cette fonction fascinante est l'une des complications les plus difficiles à réaliser et l'une des plus exclusives de tout l'art horloger.
Depuis quelques années, Quarre, habile horloger de Londres, avait eu l'idée de la répétition; mais il n'y songeait plus : le privilège de Barlow réveilla ses idées, et il se mit à l'exécution de sa montre qui fut bientôt terminée. On conseilla à Quarre de s'opposer au privilège de Barlow : on s'adressa à la cour, et les deux montres de Barlow et de Quarre furent présentées au roi et à son conseil. Le Roi les ayant éprouvées donna la préférence à celle de Quarre. Dans la répétition de Barlow, il fallait pousser deux pièces, l'une pour les heures, l'autre pour les quarts ; ces pièces étaient de chaque côté de la boite; Dans celle de Quarre, on poussait une cheville,  à peu près comme on le fait aujourd'hui, et les heures  et les quarts répétaient. Le choix que le roi fit de la montre de Quarre, mit fin à toutes discussions.





Sur le site de la Fondation Haute Horlogerie: se trouve une intéressante montre à répétition de Julien le Roy, 1750 env, dans laquelle le marteau de sonnerie frappe directement et sourdement sur le boîtier.

http://www.hautehorlogerie.org/fr/

Peu de temps après , cette invention fut connue en France, et les horlogers ne tardèrent pas à imiter ces montres; mais en 1728, Julien le Roy perfectionna ces machines, et exécuta pour Louis XV une pendule à sonnerie, répétant les heures et les quarts.





Exceptionnelle pendule de Julien le Roy (1686-1759), horloger reçu maître en 1713 et horloger du roi. Rare mouvement indiquant l’heure, les jours, la date du 1er au 31 et faisant sonnerie à tirage. Modèle hors norme fonctionnant parfaitement. à voir et acheter sur site: http://www.antiquites-catalogue.com/piece/234134/julien-leroy-maitre-en-1713/


On perfectionna de plus en plus les montres à répétition, et l'on parvint à leur faire sonner les demi-quarts, et même les minutes; Julien le Roy composa des répétitions sans rouage et sans ressort moteur. Julien Le Roy, après s'être distingué par une dextérité toute particulière, ne tarda pas à se signaler par des inventions précieuses.
Il fabriqua aussi des pendules à équation. Celle de Julien le Roy, du 20 août 1717, fut présentée à l'académie royale des Sciences, et ensuite à M. le duc d'Orléans, qui désira voir le mécanisme de cet ouvrage.




musstick vendeur sur Ebay
Montre à Verge et Coq pour le marché turc

 Peu après, ayant lu, dans "l'Optique de Newton", les expériences que celui-ci rapporte pour montrer les lois suivant lesquelles agit l'attraction de cohésion, Julien Le Roy eut l'idée de faire servir cette propriété des fluides à fixer l'huile aux pivots des roues et du balancier des montres, et par là, de diminuer considérablement l'usure et les frottements de ces parties. Pour cet effet, il imagina différentes pièces qui ont été généralement adoptées. Telles sont les potences, au moyen desquelles on peut rendre l'échappement aussi parfait qu'il puisse être, etc. 


Montre Julien le Roy pour le marché Turc

Beaucoup se saisirent de ses inventions ; on grava le nom de Julien Le Roy sur des montres de Genève,  Enfin les montres d' Angleterre furent généralement abandonnées, et dès lors la préférence fut acquise aux montres françaises.







Beaucoup de sympathie de ma part pour cette "Minaudière Van Cleefienne" de 1770 environ.
C'est un nécessaire de voyage avec sur le haut une montre entourée de pierres précieuses,
cuillèr, couteau, un crayon, un bloc-notes, un miroir une paire de compas de ciseaux, et petit télescope.





Et puis en dernier cet éléphant d'époque Louis XV en bronze doré de JULIEN LE ROY, JEAN-JOSEPH DE SAINT-GERMAIN ET ANTOINE NICOLAS MARTINIERE, PARIS, milieu du 18ème siècle vendu par Christie's.

Ces nombreuses découvertes lui méritèrent la haute réputation dont il a joui, son logement aux galeries du Louvre, son brevet d'horloger du roi..
.....




Chronomètre de marine de Pierre Le Roy, 1766. est au Musée des Arts et Métiers
Toutefois Pierre le Roy, le fils de Julien, pouvait lui disputer le premier rang, car il rendit de grands services à l'horlogerie par les découvertes dont il l'enrichit. Mais Pierre le Roy ne recherchait par la popularité, il fuyait les sociétés bruyantes et se renfermait dans son cabinet d'où sortirent les premières montres marines françaises, l'échappement à détente, à ressort, etc., etc.

"Pierre aîne", le fils aîné de Julien Le Roy est né en 1717, reçu Maître en 1737, il avait un logement au Louvre qu'il partageait avec son frère Jean Baptiste, ce fut lui qui découvrit les principes de la chronométrie moderne grâce à son échappement à détente et son balancier compensé.





Comme vous pouvez le voir sur cette généalogie, Pierre LE ROY, dont l'oncle Pierre était également un horloger de grande réputation, est mort sans avoir eu d’enfant, il légua ses biens a ses trois frères dont aucun n’a été horloger et n’a laissé de descendance masculine. La dynastie des plus prestigieux horlogers français du XVIII° siècle s’est donc éteinte avec son nom.
Difficile de ne pas faire d'erreur avec ces "Le Roy", Jean Claude Sabrier, éminent expert en horlogerie comme je l'ai dit plus haut, m'avait transmis il y a une quinzaine d'année, lorsqu'il travaillait pour Antiquorum, cet article de lui réalisé pour l'ANCAHA en 1980, dont j'ai scanné une partie.




C'est une erreur, Bazile est le fils de Jean Le Roy, non de Etienne Augustin





Etienne Augustin est le fils de Charles LE ROY, Maître Horloger à Paris, il est né en 1737 on trouve sa trace en 1760 au Quai des Orfèvres, puis rue Saint Denis, il fut horloger du Roi.

J' en viens donc au plus difficile, ces deux maisons toutes deux installées au Palais Royal qui signèrent du même nom ou de noms très proches. 
L’une d’elle, sans être aussi renommée que la célèbre firme fondée par Julien LE ROY, a bénéficié jusqu'à nos jours d’une excellente réputation.
L’autre a joué sur le nom et l’adresse pour lui faire concurrence, et ce, d’une manière plus ou moins licite.
Tout ceci ne facilite pas la tache des collectionneurs et des chercheurs qui, de nos jours tentent de différencier leurs oeuvres.

La vraie maison Leroy qui était "l ancienne Maison Le Roy et Fils" a été fondée par  Bazile, né le 12 aout 1731 à Sucy, fils d'un scieur de long.  Apprenti chez Quetin en 1747 , il n'était pas Maitre Horloger mais ouvrier Horloger rue Mouffetard chez son fils en l'an XI. 






Bazile Charles Le Roy est né en 1765 et mort en 1839 et fonda en 1785 son entreprise dans la galerie de Pierre au Palais Royal, galerie que le Duc d'Orléans avait ouverte cette année là aux commerçants et au public.




1785 Charles Bazile LE ROY

En 1789 Charles Bazile Le Roy, s'installe Galerie de Pierre, mais , cause révolution, elle est rebaptisée "Rue Égalité", plus tard en 1815, Galerie Montpensier.
Charles Bazile qui fut un très bon horloger, il fut l'horloger de Madame, soeur du Roi Louis XVI, puis de Napoléon, puis de Madame Mère, horloger du Duc de Bourbon, de la princesse Pauline, etc.
Mais s'appeler Le Roy , pendant la révolution lui attira des ennuis et il fut même obligé en 1793 de prendre le nom d'Elyor, anagramme de Le Roy, il fut aussi contraint de faire une vente fictive de son affaire à Monsieur Cachard, un de ses employés, il reprit la direction plus tard.
Ses oeuvres étaient signées: Bazille Charles, Charles Bazile, Charles Le Roy, quelquefois, Le Roy Galerie Egalité.



Pendule en marbre blanc style Louis XVI, bronzes dorés, indiquée comme étant fin du 18 ème siècle le cadran et le mouvement ont été remplacés....Cadran signé 'LEROY ET FILS / PARIS', le mouvement estampillé «78 043 GV", le pendule remplacé probablement aussi au 19ème siècle , que reste t il de Le Roy?




Prenons un exemple de la difficulté de s'y retrouver: a propos de cette montre, la maison de vente internationale écrit pour la mettre en vente:

LEROY, MONTRE DE POCHE signé Leroy et Fils, Paris, No.12315, circa 1820.

La date, 1820; or Charles Louis Leroy ne s'associe avec son fils sous la raison sociale Le Roy et Fils qu'en 1828, et il signait en deux mots, quand à l'autre maison celle de Theodore Leroy , la fausse maison, elle ne s'appela Leroy et Fils qu'en 1839 après le décès de Madame Théodore Leroy serait ce une erreur de frappe, de date, de lieu?




Répétition minute Leroy et Fils, Horlogers du Roi, un Paris, n ° 21742, le mouvement suisse, n ° 6663. Fait aux environs de 1825 d'après une celèbre maison de vente aux enchères.  or jaune 750/1000°, montre de poche à répétition minute avec trois marteaux frappant sur gongs de section carrée, et rubis échappement à cylindre.




1825 aussi, une Leroy Swiss or et email fabriquée pour le marché islamique mais qui n'a rien a voir avec le Leroy Français.

En 1828, il s'associa avec son fils Charles Louis, ou Louis Charles, sous la raison Sociale "Le Roy et Fils"".



Une cathédrale, horloge Charles X en bronze doré ,palissandre avec incrustation marquée Le Roy et Fils, Paris. Circa 1830 .Façade ouest de la cathédrale de Reims, la rosace composée avec des vitraux en émail.chiffres romains et aiguilles en acier bleui, mouvement d'horlogerie avec barillet et échappement à ancre , sur la façade arrière, signé Le Roy et Fils Horlogers du Roi A Paris n ° 2413



une celèbre maison de vente aux enchères.écrit: LEROY ET FILS.une montre de poche en or 750/1000° et émail Signée LeRoy et Fils, n ° 17999, n ° 12444 de la Cuvette, vers 1830.
Quand son père meurt en 1839 Louis Charles Le Roy dirige seul la maison avec la même raison sociale. Horloger du Roi et du ministère de la marine en 1835 en 1844 fournisseur du Roi et du Comte de Paris.
Mais .....en 1845, le 29 juin, il vend la maison à son employé Casimir Halley Desfontaines , lequel accepte de conserver le nom de Le Roy et fils pendant sa gestion, ainsi que celle de son successeur.
Casimir Desfontaines participa a l exposition  universelle de Paris en 1855 et en 1856 ouvrit une Maison Leroy à Londres au 211 Regent Street.




En 1866 il est horloger de la Marine, breveté de S.M la Reine d Angleterre et de SM l'empereur du brésil.




Pendule d officier vers 1870: les deux maisons ont fabriqué ces pendules et en grande quantité, mais celle ci étant gravée: Leroy et Fils H.gers / PALAIS ROYAL 13 ET 15 PARIS , avec le numéro 5179 - 4½in. (11.5cm.) le 13 et 15 galerie montpensier, c'est l adresse de la bonne maison Le Roy et Fils.



Cette pendule d'officier aussi est de la vraie maison.  La maison de vente a bien noté Le Roy en deux mots, Le Roy et Fils, Paris, n ° 9419. Circa 1880 LE ROY et FILS 57, New Bond Street fait en France Palais-Royal PARIS ,




Mais en revanche celle ci est de la "fausse Maison"“Petite Sonnerie” Leroy et Fils, 35 Avenue de l’Opera, Paris, No. 10710. Made circa 1880.




Celle là qu' une maison de vente aux enchères.décrit "signée sur la plaque inférieure 'LEROY ET FILS PARIS'" de quel Leroy est elle?




Pendule en bois de rose et bois de buis incrusté, horloge de table française: Leroy et Fils, Paris n ° 3056; signée Leroy et Fils Horlogers du Roi avec échappement visible à double roue Si c'est Leroy en un mot, et Fils en plus, ce serait la fausse maison!!!!





LEROY et FILS. Montre or et argent , montre à répétition décorée renaissance Palais-Royal, 13 et 15 GALERIE MONTPENSIER, PARIS, NO. 54033, CIRCA 1870 .



Lettre de Theodore Leroy au chancelier de la légion d'honneur




Montre de poche en or rose Le Roy et Fils - Paris, n ° 16340.fabriquée vers 1875. 




Acte de naissance de Théodore Leroy
Il est le fils d'un horloger, Marie Balthazar Leroy

1879 Louis Leroy rentre dans la maison Le Roy, il est le fils de Théodore Marie Leroy, horloger de la marine.
Puis conformément à l'acte de vente de 1845, lorsque Georges Desfontaines succède à son père le 25 décembre 1883 il conserve la même raison sociale.

Ci dessous la difficulté de s'y retrouver: Antiquorum note ces deux montres comme étant de LEROY et fils, avec l adresse on peut savoir qu'elles sont de la "vraie Maison Le ROY" or la vraie maison a toujours noté LE ROY et FILS (Le Roy en deux mots) alors que la fausse maison vendait sous le nom de LEROY et FILS.D'autres maisons de vente font de même.



Chronographe fabriqué par Louis Audemars et revendues par Leroy et FILS. vers 1880 Horlogers de la Marine, Palais Royal, 13 et 15 Galerie Montpensier, Paris et 211 Regent Street, Londres, n ° 55006 .Très rare, or rose 750/1000° , quart de répétition, phase de lune, astronomique, sans clé, calendrier perpétuel montre avec chronographe.vendue par Antiquorum


LEROY et FILS calendrier perpétuel Palais royal Gie Montpensier 13-15, Paris, n ° 7535. Made vers 1880. cuivre doré et émail,pendule 8 jours plateau horloge avec calendrier perpétuel phases de lune, heure et demi-heure frappante et visible avec échappement à ancre seconde indépendant.

Cela se complique après la mort de Georges Desfontaine le 15-09-1888.
Les héritiers de Georges Desfontaine s'associent avec Louis Leroy employé de la maison depuis 1879.




Le Roy et Fils. Une Montre 750/1000° sans clé or de plusieurs couleurs ,montre à cylindre avec châtelaine . Signé Le Roy et Fils, Hgers de la Marine, Palais - Royal, 13 et fils 15 Galerie Montpensier, Paris, 211, Regent Street, Londres, n ° 48053, vers 1880

Une descendante des Le Roy a bien voulu completer mon travail et l amander 




Cliquer pour agrandir les photos


Louis Charles avait 2 fils  : l'ainé,Charles Etienne qui n'était pas horloger  et  mort en 1898- et Paul Louis Charles militaire, plus jeune de 10 ans mort en 1908
Louis Charles était marié avec la fille de l'horloger Etienne Mugnier-spécialiste en automates-son voisin au Palais royal et c'est pourquoi son fils ainé s'appelle "Etienne"

Avec l accord de Louis Le Roy, qui est le fils de Louis Charles Le Roy, celui qui a vendu en 1845 la raison sociale change et devient:

"ANCIENNE MAISON LE ROY ET FILS- L LEROY ET Cie SUCCESSEURS"

1888 Ils ouvrent l'atelier de Besançon.




Pendule en cuivre argenté, grande Sonnerie et répétition, huit jours Horloge avec calendrier perpétuel et phases de lune
LE ROY ET FILS, PALAIS ROYALE, PARIS, NO. 11261/12692.
trois autres disques en-dessous pour le jour du mois, jour mois années bissextile, le bouton en haut pour la répétition, mouvement à double barillet , répétition sur deux gongs, numérotée 11 261 et signé Le Roy et Fils / Galerie Montpensier 13 et 15 / Palais Royal / Paris ,


Certains journalistes ou sites sur l horlogerie, voudraient faire un lien entre Pierre LE ROY le fils de Julien LE ROY, et la maison LEROY, l'article ci dessous de Claudius Saunier dans la revue Chronométrique de 1891, explique bien que c'est impossible


FAITS DIVERS.

On lit dans un journal d'horlogerie le fait divers suivant : "Prix Louis Leroy". Un des noms qui se retrouvent le plus fréquemment en tête des perfectionnements apportés depuis un siècle aux chronomètres de marine ou autres est, sans contredit, celui de LEROY.
Ce fut Pierre Leroy qui, au milieu du siècle dernier, par les succès étonnants de ses chronomètres, établit d'une manière indissoluble les liens attachant ce nom à l'histoire de la chronométrie française. Depuis lors, les successeurs et descendants de cet éminent artiste ont soutenu la gloire de son nom et, comme horlogers de la marine, se sont maintenus au premier rang de la chronométrie française.
 Le plus jeune des successeurs de Pierre Leroy, M. Louis Leroy, fidèle aux traditions de famille, vient de fonder dans notre ville un prix annuel de 100 francs à décerner au meilleur régleur de Besançon, à partir du concours chronométrique de cette année.

Voici les conditions de ce concours : ARTICLE PREMIER. A la suite du concours chronométrique de l'Observatoire de Besançon, une somme de 100 francs espèces sera décernée au régleur de la montre la mieux classée parmi celles ayant obtenu au moins 180 points pendant les années 1891-1892-1893.
ART. 2.,. Ce régleur doit être habitant de Besançon.
ART. 3. Le prix Louis Leroy sera remis au titulaire par les soins du Syndicat de la fabrique de Besançon, en même temps que les prix du concours officiel.
ART. 4. A défaut de montres classées avec un minimum de 180 points, le montant du prix sera reporté.

Tous nos compliments à M. Louis Leroy, le digne fils de notre chronométrier émérite, M. Théodore Leroy, pour son initiative et le bon exemple qu'il donne; mais. quel est donc l'horloger qui lui a fabriqué la généalogie ci-dessus, et surtout en termes que nous avons soulignés? Pierre Le Roy n'a fait que deux chronomètres qui n'ont pas été imités, et il est mort sans postérité en 1785, c'est-à-dire il y a 105 ans.

Des trois autres fils de Julien Le Roy, tous hommes remarquables, aucun n'a suivi la carrière de l'horlogerie. C. S.





1897 Louis Leroy cherche un bon "echappementier"



1900 Le Roy et Fils. Montre Chatelaine en deux couleurs d or Signé Le Roy et Fils, n ° 53384, Horlogers de la Marine, Palais Royal, 13-15 Galerie Montpensier, Paris, 211 Regent Street, Londres, vers 1900.
A la mort de son père Théodore Marie LEROY en 1899, Louis Leroy qui avait engagé dans l affaire son frère Leon en 1879  nomme la nouvelle maison "L.LEROY ET Cie successeurs" cette raison sociale n'a plus été modifiée jusqu'à nos jours.




1902


1907 mariage de Leon Leroy


En 1909  Louis  Leroy répara cette pendule exceptionnelle ayant appartenu à Marie Antoinette et qui avant 1914 était à Versailles (excusez la qualité de la photo, je l ai copiée dans un journal de l'époque et améliorée au mieux.
(J ai posé la question de son devenir au Musée du Chateau de Versailles j'espère avoir une réponse!)
"Son intéret réside principalement, indépendamment de sa provenance historique scrupuleusement authentiquée, dans la musique placée dans le socle relativement très élevé. Cette musique, exécutée, comme le restant du mécanisme, entre 1786 et 1789, constitue un précieux spécimen du système précédant immédiatement celui dit « à peigne ››. Elle possède un jeu de 17 tuyaux d'orgue que fait vibrer un unique soufflet ; les airs sont piques sur un cylindre. La pendule sonne les heures et les quarts; la musique joue un air avant chaque heure, et peut, à volonté, répéter le même air ou être mise au silence.
Le répertoire se compose de dix airs identifiés par M. Julien Tiersot, le savant bibliothécaire du Conservatoire national de musique. l'excellente cantatrice, Melle Jane Arget, un important ouvrage sur la musique de chant du XVIIIe siècle a fait répéter bien des fois les dix airs de la pendule de Marie-Antoinette, et a pu arriver à noter scrupuleusement tous les grupetti, ports-de-voix, etc., dont ils sont aimablement agrémentés.
M. Leroy, son travail terminé à son entière satisfaction et à celle de ses commettants, a replacé le précieux objet d'art dans la chambre de la Reine, le vendredi 12 novembre dernier. et le roi de Portugal, lors de sa visite protocolaire du lundi 29 novembre, à Versailles, présidera a la résurrection officielle de cette pendule dont la voix aigrelette, muette depuis si longtemps, lui souhaitera mélodieusement la bienvenue au nom du génie artistique français.


En 1897 Louis Leroy commença à fabriquer sa montre ultra compliquée, (qui se trouve au Musée de Besançon) En 1900, il publia  une Notice sur sa montre ultra compliquée, et il obtint aussi un grand prix  à l expo de Saint Louis en 1904
Début du projet : 1er novembre 1897 ; pièce achevée le 15 novembre 1904 Mouvement composé de 975 pièces assemblées sur 4 étages de mécanismes.
27 indications précises et fonctionnelles dont 17 concernant directement la mesure du temps, logées dans un boîtier en or de 71,00 mm de diamètre et pesant pas moins de 228 grammes.

Leroy 001

En 1909 Louis Leroy déposa des marques : Hippo-Chrono: Auto-Chrono: Aero-Chrono, Chrono-Course

Dans la revue chronométrique de 1910


il en est ainsi, en l'an 1910, des résultats enregistrés à Besançon. La chronométrie française de précision a véritablement fait cette année un bond prodigieux. Elle a non seulement franchi la légère avance qui restait encore à Genève, mais encore très franchement dépassé tout ce que Genève avait fait de mieux jusqu'à ce jour……...

On sait que depuis 1910, le record de série était détenu à Genève, par M. Marius Favre qui avait obtenu pour ses cinq meilleurs chronomètres, une moyenne de 257 points.
C'était un résultat qu'aucun constructeur et aucun régleur n'ont atteint depuis.
Or, en 1910, comme les lecteurs de la Revue l'ont pu voir dans le dernier numéro, M. Louis Leroy a laissé à belle distance ce chiffre à raison considéré comme superbe.
Et il l'était, et je comprends parfaitement l'émotion avec laquelle M. Gauthier, le distingué directeur de l'Observatoire de Genève appréciait le résultat obtenu par M. Marius Favre : il n'y a qu'à s'incliner et à admirer.
Inclinons-nous donc à notre tour et admirons, avec plus d'émotion encore, les 264 points 6 obtenus comme moyenne par les cinq premiers chronomètres de M. Louis Leroy.
Je dis bien 264 points 6, car c'est ce chiffre qui marque leur performance en appliquant la formule genevoise, en usage jusqu'à l'année dernière et qui a servi à caractériser les chronomètres de M. Marius Favre. Cette formule genevoise avantage, en effet, un peu les chronomètres si on la compare à la formule bisontine.
En l'espèce, c'est à 264 points 6 genevois que correspond la moyenne de 260 points bisontins, obtenue par le lot des cinq premiers chronomètres de M. Louis Leroy !

Ajoutez à cela que le second prix de série est décerné à la maison Lipmann avec une moyenne de 252 points bisontins, correspondant à 255 points genevois, chiffre très voisin du maximum de M. Marius Favre !


En 1910, Louis Leroy édifie le premier système de transmission de signaux horaires radiotélégraphique au sommet de la tour Eiffel. Cette installation émet un temps référence dans un rayon de 6 000 kilomètres. Également horloger pour la marine nationale, il révolutionne la chronométrie de marine, confortant la marque Leroy au sommet de l'horlogerie militaire. En 1914, il est nommé membre du Bureau des longitudes. Louis Leroy gagne la Coupe chronométrique de Besançon en 1908, 1910, puis de 1922 à 1924. Consacré par ces précieux titres, Louis Leroy devient alors le fournisseur de la plupart des courses cyclistes et automobiles françaises, comme le Tour de France. Il s'éteint en 1935.

http://www.bellesmontres.com/Magazine/Grand-horlogers/louis-leroy-07-12-2012-1547028_827.php

En 1914 il s'associa avec son frère Leon Leroy. avec comme Raison Sociale:

" Le Roy et Fils, L, Leroy et Cie Successeurs."

En 1919 il racheta le stock de l ancienne maison Lépine.











CHRONOGRAPHE un poussoir EN OR 750/1000°, QUANTIÈME PERPÉTUEL AVEC PHASES DE LUNE ET RÉPÉTITION MINUTES. CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE PAR L'OBSERVATOIRE DE BESANÇON. 1927. World Tempus




C'est une montre de poche spécialement faite en mai 1928 pour le célèbre pionnier de l'aviation, Alberto Santos Dumont (1873-1932). Ce chronographe dédoublant, de L. Leroy et Cie, à Paris,



Louis Leroy mourut a  75 ans en 1935,  et en 1938 la maison fut transférée au Faubourg Saint Honoré.
Leon Leroy mourut en 1961 . 
Ses deux fils Pierre et Philippe lui succédèrent . Pierre s'intéressa aux travaux de Marius Lavet de Paris qui avait étudié l entretien direct des oscillations pendulaire par une force électro magnétique.
Sa découverte avait été étudiée par les établissements HATOT
De la collaboration entre Pierre Leroy et Marius Lavet naquit le "Chronosta"utilisant pour la première fois des transistors dans la chronométrie.

De cette révolution les Ebauches S.A. et Mr Golay de Neufchatel en Suisse sortirent des montres a quartz et autres dérivés.





Ci dessus tableau synopsis de la Compagnie Leroy, l'explication des changements intervenus dans le contrôle de cette société.
Les travaux de Charles Allix, Peter Bonnert et Jean-Claude Sabrier nous permettent de mieux comprendre les LE ROY et les LEROY.


Mais il existe une autre maison LEROY, aux même époques qui est responsable de toutes les confusions de toutes les contestations, il fallut un long procès pour trancher qui était la vraie et la fausse maison LEROY, ce procès dura de 1935 a 1960, long procès mais il faut dire que la guerre interrompit nombre de procédures et les retarda , quand encore , les procédures ne furent abandonnées.


Nous l appellerons, la fausse maison LEROY.




Voici une Leroy et Fils, Horlogers, 114 et 115, Gal. de Valois, Palais Royal, Paris,vendue par Antiquorum n ° 42787, Breveté SGDG vers 1860. montre inter-ville, donnant la différence de minutes entre les villes de l'Europe occidentale. Attention, je ne dis pas que ces produits fabriqués par l autre maison Leroy étaient de basse qualité, celle ci par exemple utilise le brevet prise par Modeste Anquetin le 20 Novembre 1856 au 31 Août ajouts 1857, le 5 Février 1858, le 16 Juin 1859 et le 2 Avril 1863. Mais ils ont profité de la similitude des noms.

Un autre Théodore LEROY qui n'a rien a voir avec Théodore Leroy de "Leroy et Compagnie", naquit en 1788 s'installa en 1813 au Palais Royal, dans la galerie de Valois.

Il avait obtenu le brevet d horloger du Roi en 1835 et il mourut en 1839
La veuve et le fils prirent alors la raison sociale de "LEROY et FILS" et toutes leurs productions fut signée ainsi.
1843 la Maison est vendue à Monsieur FRAIGNEAU, qui pour des raisons commerciales évidentes garda la même raison sociale.
En 1855, Claudius Saunier avait d'ailleurs publié un commentaire piquant à l occasion de l exposition universelle de Paris
"Si noblesse Oblige....comment se fait il que Monsieur Fraigneau, qui dans son magasin se fait appeler du nom de LEROY ait manqué de tact, au point de faire étalage de mauvais goût...."




Fraigneau est dans l annuaire de 1864

Bien que la Maison fut vendue successivement à Monsieur SCHAEFFER en 1871, puis a Monsieur CLERICETTI en 1883, celui-ci transfère le fonds de commerce au 35 avenue de l'Opéra à Paris.






Leroy et Fils, 35, Av. de l'Opéra, Paris,(fausse maison) vers 1920. laiton doré rectangulaire, huit jours heures repetition et réveil.
Auparavant Palais Royal, Galerie de Valois, cette pendule Leroy et Fils a été exécuté par Thomas Garnier. Il ne doit pas être confondue avec Le Roy et Fils, plus tard, L. Leroy et Cie. D'abord dans Palais Royal, Galerie Montpensier, et après 1900, au 7, boulevard de la Madeleine.




Leroy et Fils, 35, Av. de l'Opéra.  montre-bracelet de  1930.rectangulaire, or rose 18 carats dame. Accompagné par un bracelet en or rose 750/1000°




Maison Clericetti


Monopoussoir Leroy et Fils, 35 avenue de l'Opéra (donc fausse maison Leroy), le mouvement No. 156873. réalisé vers 1935.  Or 750/1000° montre-bracelet  chronographe en or jaune avec un seul poussoir . 



Dissolution de la société en 1883

Clericetti cède le fonds en 1924, à Monsieur THOMAS GARNIER en 1924 .



Leroy et Fils, 35, avenue de l'Opéra,(fausse maison) T. Garnier successeur, n ° 159183, 1940. l'or est à 750/1000° et cette montre-bracelet de dame, avec cadran dissimulé, est sertie de 60 saphirs grands carrés.Serti clous




Leroy et  Fils, 35, Av. de l'Opéra, n ° 15 B 570, 1940. Montre-bracelet  en or rose 750  chronographe homme à poussoirs carrés et bracelet en or rose 750.





La Maison LEROY et Fils (fausse maison) a produit ces modèles en 1942 et 1943, publicités parues dans l art et la mode.



Antiquorum note: LeRoy. Une montre-bracelet rectangulaire en or 18 carats rose avec 14K associé bracelet en or rose 
Signé LeRoy et  Fils, T. Garnier Sr, cas estampillé LS et numérotée 160846, vers 1955 , le libellé est mauvais car il peut être confondu avec Le Roy en deux mots avec deux majuscules, or pour une fois le cadran est précis et signé, c'est une Thomas Garnier, donc avenue de l'Opéra donc fausse maison Le Roy et fils ou Leroy et Cie.


la raison sociale LEROY et FILS a été conservée jusqu'au proces de 1960, intenté par LEON LEROY de 1935 et gagné juste avant sa mort................. 
La Maison disparait en 1965.

LES OEUVRES DE LA VRAIE MAISON LEROY sont signées


"LE ROY et FILS"
ou
"LEROY et Cie"

LES OEUVRES DE LA FAUSSE MAISON LEROY sont toujours signées

"LEROY et FILS"

Et, précision de Jean Claude Sabrier, "la "fausse maison LEROY" s'est toujours efforcée de vendre le même genre de pièces d horlogerie que la "vraie" en particulier des pendulettes de voyage.
La "vraie maison LEROY" a sans cesse joui d une grande réputation et plus spécialement depuis l'arrivée de Monsieur Louis LEROY en 1878, pour tout ce qui concerne l'horlogerie de précision et les chronomètres de Marine. 


Merci a Sotheby's, Christie's, et Antiquorum, dont les archives des ventes passées permettent de visualiser des pièces merveilleuses.

Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...