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mercredi 27 juin 2012

L Extraordinaire Histoire de la Bijouterie CLERC place de l'Opéra, deuxième énigme résolue


J'ai déjà écrit trois chapitres sur l histoire de cette grande bijouterie place de l'Opéra: Les deux principaux:
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2011/04/letonnante-histoire-de-la-maison-clerc.html
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2011/11/clerc-place-de-lopera-paris-un-partie.html



Petit rappel des faits.

Charles Rémy Clerc occupait un magasin en 1874 rue de la Chaussée d'Antin, puis deux opportunités s'étaient présentées, il s'agrandissait en réunissant deux magasins avec le premier magasin et ainsi il faisait l angle du boulevard des Capucines et de la place de l'Opéra.
Trois magasins pour ses trois fils, mais son fils Jean est tué à la guerre de 1914, son père Mr Charles Rémy Clerc en mourut de chagrin en 1915.

Sa femme reprit les affaires, en trafiquant un peu les dernières volontés du mari et s'installa avec son fils Charles, laissant de coté son fils Paul.

Dans les années 1920, Charles Rémy Clerc  et sa mère devaient faire fabriquer, car je n'ai trouvé aucune trace d 'un poinçon de Maître déposé
Mais mon ami allemand  Frank Stefan Stern qui anime un tres beau site réservé a ses collections de dessins de bijoux, m a adressé les dessins qui suivent et qui viennent de la maison "Clerc"  



Il n'y a plus qu'a admirer , mais si quelqu'un reconnait le dessinateur, Frank Stefan et moi   serons heureux de le connaitre













En 1932 Charles fait faillite, et lèse son frère, mais arrive à vendre à un dénommé Liebman , juif d'origine Ukrainienne . Je n'emploie pas ce mot "Juif" gratuitement, mais pour que mes lecteurs comprennent ce qui va suivre.
Il n'y a plus de membres de la famille "Clerc" dans la société de la place de l Opéra, il n y en aura plus. Seul reste le magasin.



Survient la guerre, et monsieur Liebman disparait en 1940. Pas tout à fait!
Mon blog étant lu partout dans le monde, je reçois un mail il y a une dizaine de jours.

"Bonjour. My apologies for writing in English but I am not a French speaker. I was excited today to discover your blog postings on the history of la Maison Clerc. I am a nephew of Joseph Liebman's second wife Hilda Liebman. Today my sister, who is visiting now in Paris, emailed me to find if I knew the address of the Liebman's home in Neuilly, which we had visited as children. I did not but gave Google a try, where I discovered your very informative page."
I put a preliminary item up about it in my own family history blog, her
http://rubyfamily.blogspot.com/2012/06/31-rue-de-la-saussaye.html
There is so much of interest in your post that it may take a few days for my brother Walter and I to process it. I just wanted to thank you for your magnificent work. I will be sure to post an appreciative comment on your blog in the coming days.
Warm regards,
Dan Ruby

Oakland CA 


Toute la famille a lu mon blog, et les évènements, les questions que nous nous posions trouvent des réponses.
Mais une autre aventure politique cette fois, d'envergure mondiale, vient se greffer comme vous le verrez à la fin de ce Chapitre.

Ou donc était passé Monsieur Liebman?

L'administrateur de l'aryanisation de la bijouterie Clerc avait dit qu'il s'était enfui à New York avec le stock? Ce qui était faux car c'est le même administrateur qui a retrouvé le stock dans une banque de Perpignan quelques semaines plus tard.

 
Cliquer sur toutes les images pour agrandir 

Fuyant face à l'avancée des Allemands, il fera comme le gouvernement Français qui était arrivé à Bordeaux le 15 juin 1940 dans la panique la plus complète, mais alors que gouvernement Français va se diriger vers Vichy, Joseph Liebman arrive à trouver un bateau pour le Portugal.
Beaucoup de juifs suivirent ce parcours d'entraide organisée, il va monter à Bord du Quanza, un bateau qui deviendra une sorte d'Exodus du début de la guerre.(regardez sur internet l histoire de ce bateau)

Que me disent mes correspondants américains?

Qu'ils sont les petits neveux d'Hilda Liebman et leur mère Helga Ringel Ruby qui était la nièce de Hilda Liebman, la femme de Joseph Liebman.
Sur la liste des passagers du Quanza en bas de page on découvre, Joseph Liebman, qui est bien né a Kiev en Russie, il a 49 ans, il parle Français il est joaillier et apatride.
Sa femme Sophie 46 ans née à Anvers et ses deux enfants Helène, étudiante, 23 ans née à Londres mais française, mais surprise le deuxième enfant est né à Bruxelles, mais est apatride , il est étudiant et se nomme Arnow Liebman.
Nous savons qu'Arnaud Liebman va faire son service militaire.
Du moins il s'enrôle le 7 septembre 1945 pour le restant de la guerre, il n'est pas encore naturalisé Américain, mais le sera le 4 mars 1946.


Après guerre Joseph Liebman est retourné à Paris , il a épousé Hilda, ils vivaient à nouveau dans la très belle maison de Neuilly, mais aussi a Monte- Carlo ou il avait une affaire, et à New York ou ils reviennent, de Cherbourg en Janvier 1947 par le paquebot "América" .


C'est dans cet immeuble que vit Joseph Liebman et sa femme.
La Maison Hampshire (206 appartements et 36 étages est une icône architecturale, modèle de la construction des années. La Maison Hampshire est connu pour son spectaculaire toit de cuivre.

Ce bâtiment de 37 étages a été construit en Janvier 1931 et complété en 1938.
Au départ, c’était un immeuble avec une partie hôtel et des logements loués, il a été converti en appartements en co-propriété, en 1949. Il y a quelques terrasses, une entrée à baldaquin avec une porte tournante, un club de santé, un portier et concierge, et une longue liste d'équipements.La Maison Hampshire est une combinaison brillante entre le charme et l élégance du vieux monde, et les nouveautés et commodités offertes par la technologie moderne. C’est un endroit situé dans l'épicentre de Manhattan, il est proche des magasins et des restaurants et la vue par les fenêtres ou les terrasses est spectaculaire et très belle. Tyrone Power y habitait en 1942
Cela supposait une certaine fortune pour un réfugié comme Liebman, que de vivre dans un endroit pareil.
Je sais que c'est cet immeuble, car la fille de Joseph Liebman qui était en Angleterre revient définitivement aux états unis en 1947.


Depuis leur départ de France, La fille de Joseph Liebman s'est mariée, cette fiche d information est réalisée pour son entrée aux Etats unis pour un passager qui arrive en avion.
Hélène a 30 ans , elle est jolie, les cheveux blonds les yeux bruns ,elle vient de Londres , elle est femme au foyer, elle avait quitté les Etats unis un an auparavant mais désire y retourner apparemment sans son mari qui habiterait rue de la convention à Paris .
Sur ce document elle déclare que sa résidence habituelle est au 645 West end Avenue NY et plus bas 465 Wret en Avenue NY

Helène déclare rentrer à la maison, chez ses parents de manière définitive. Ses parents sont Mr et Mme Liebman qui habitent à Hampshire House , Central Park New York.
C'est certainement le 465 WE Avenue car je retrouve le n° de téléphone de son frere au 465 West end Avenue, les parents ont donc habité à cet endroit à leur arrivée aux états unis et sont allés a Hampshire House sur central park ensuite et Arnaud est resté au 465 West End Avenue ou il se trouve en 1942





IMPORTANT: Vous avez remarqué , je cite le frère d'Hélène, donc le fils de Joseph Liebman, et je vous indique CLERC Arnaud sur les annuaires de téléphone.

Donc Arnow Liebman a changé de nom pour devenir Arnaud Clerc, c'est certainement au vu des évènements de 1940 en France et en Europe , qu'il change de nom, et on le comprend, vu la barbarie Nazie, certains ont eu envie de tirer un trait sur leur judéité trop voyante. L'occasion se présentait, l'idée de reprendre le nom de l'affaire de bijouterie du père l'a certainement guidé. Peut être qu'un jour Gerald Clerc me lira et me donnera des précisions.
Les voyages vers la France se succèdent , les retours aussi. Ainsi en 1948 a bord du SS America.
Joseph a épousé Hilda , il habite bien: 150 central park South.



Ils reviennent à NY sur le paquebot America , un navire qui eut une très belle histoire, qui fut réquisitionné par la Navy pendant la guerre et transporta plus de 350.000 hommes de troupes vers l'Europe.


Arnaud lui aussi va en Europe et en revient en 1955, le 20/09 par un vol sur TWA, ils n'étaient pas nombreux dans les avions de cette époque.
Joseph décède en France, en 1968 , souvenez vous , il avait une très belle affaire de Joaillerie, près du Casino de Monaco


Ce document est précieux Joseph est né à Kiev le 14/11/1891, naturalisé américain a New York le 14/8/1947 il décéde à 76 ans le 3 mars 1968 à l hotel de Paris à Monte Carlo d'un infarctus du Myocarde, il sera enterré au cimetiere de Pantin à Paris, le plus grand cimetière de Paris , très beau cimetière très arboré ou sont enterrés plus d'un million de personnes.Il ne semble pas que sa femme était présente , elle a été prévenue par télégramme et son fils Arnaud de même, qui lui habitait au 37 avenue Victor Hugo à Paris, un très bel immeuble Napoleon III.
Arnaud va se marier cette même année 1968


Arnaud Clerc va rencontrer les grands de ce monde, Dali, etc, et même le Général de Gaulle, il sait soigner son "public relations" et sa publicité, et bientôt...il va participer sans en avoir la mesure, à un évènement historique .




Comment et pourquoi Arnaud Clerc a t il été contacté pour organiser chez lui des rencontres secrètes dans le cadre des négociations pour arrêter la guerre du Vietnam? Est ce parce qu'il connaissait bien, celui qui fut quatre fois premier ministre du Laos? Le prince Souvanaphouma?


Est ce tout bêtement par des relations avec l ambassade Américaine? Une lectrice m'a expliqué qu il avait été membre de l'OSS pendant la guerre.
Toujours est il que la maison d'Arnaud Clerc va servir a cacher des négociations, je dirais des tractations, secrètes entre les Etats Unis et le Vietcong pour arrêter le conflit du Vietnam, c'est sur le boulevard de la Saussaye à Paris que se trouve la maison d'Arnaud, à l'epoque elle a cette allure.

 
Cliquer sur toutes les images pour agrandir 


Il y a bien deux délégations qui négocient secrètement, mais pour parler d' homme à homme c'est la maison d'Arnaud qui a été choisie.

 

C'est très secret, c'est pour cela que rapidement c'est dans le NY times

C'est un très important passage de l histoire américaine et vietnamienne mais ce n est pas le sujet de cette histoire, voici les deux protagonistes des négociations. nous sommes au début décembre 1972.


À la suite des accords de Paris du 23 janvier 1973, jetant les bases du retrait américain du Viêt Nam, Kissinger et Tho reçoivent le Prix Nobel de la Paix. Le vietnamien Le Duc Tho le décline car selon lui « […] la paix n'a pas réellement été établie ».
Qu'est devenue la Maison, les petits cousins américains sont passés a Paris ces derniers temps et ont été reçus en ayant été sonner à la porte...., ils ont pris une photo avec l autorisation de la propriétaire des lieux depuis vingt ans, j'ai appris par des voisins qu'elle avait été entièrement remaniée il y a une dizaine d'année, nous pouvons dire , superbement remaniée.


Je possède les plans de cette maison, ce sont de grandes et belles pièces à l' intérieur.
Après ce passage retentissant dans une vie , Arnaud à continué en compagnie de sa nouvelle femme à gérer la bijouterie de la place de l Opéra, au gré des mondanités, par exemple ce prix littéraire qui couronnait Michel Clerc, un hasard certainement pour le nom.


Madame Lévié m'a adressé cette photo d'Arnaud Clerc avec sa deuxieme femme, Anita.

Grace aux éditions Jalou et aux archives de "l'Officiel" on peut faire connaissance de la deuxième madame Clerc. Si vous êtes interessés par les guibolles (pas celle de Mistinguet) de madame Clerc et l histoire des descendants de Joe Liebman, rendez vous sur le site de la famille Ruby
 http://rubyfamily.blogspot.fr/2012/06/are-these-clerc-women.html

 
cliquez pour agrandir toutes les photos 

Rien n'a changé, maintenant les opérations organisées par les boites de communication des grands joailliers coûtent beaucoup plus cher, car il en faut pour épater les supers-riches. Ils sont tellement blazés.

Arnaud est mort, la belle maison Clerc a été vendu à Maty, et le fils de Arnaud , Gerald Clerc petit fils de Joseph Liebman a fondé une marque de montres. Les montres "Clerc "
http://www.clercwatches.com/

Sur son site vous retrouverez des photographies proches de celles que j'ai publié, mais elles ne sont pas copiées sur le sien.
Et puis je l'ecris a nouveau, une belle famille....
http://rubyfamily.blogspot.com/2012/06/31-rue-de-la-saussaye.html

lundi 7 novembre 2011

Clerc Place de l'Opéra à Paris: Une partie de l énigme résolue

Dans un précèdent article consacré à l histoire de la Bijouterie Clerc Place de l Opéra à Paris, j'avais expliqué en racontant cette épopée, que plus aucun membre de la famille Clerc n'était concerné ou associé depuis 1932.

http://richardjeanjacques.blogspot.com/2011/04/letonnante-histoire-de-la-maison-clerc.html


Pourquoi la mère s'était associée avec son fils Charles en écartant son fils Paul?

J'avais écrit aussi:
Que sont devenus Monsieur Vigouroux, Monsieur Liebmann, Charles et Paul Clerc? il y a peut être des descendants pour nous l'expliquer?

Un descendant indirect m'a donné des éclaircissements qui font comprendre beaucoup de choses.



figaro du 5/6/1907

Paul qui avait déclaré dans les années 1940 que son père était mort de chagrin parce qu'il ne s'était pas remis de la mort de son fils à la guerre de 1914, ne serait ce pas plutôt  de voir que son propre fils l'avait dévalisé.
Que la mère ne s'associe qu'avec  son fils Charles et éloigne Paul, cela se comprend, Charles  avait donné l impression de déposséder son frère, c'est en partie vrai, mais...dans le journal "le petit parisien" de juin 1907!


Il est évident que  Paul était frustré de sa part successorale, mais il n'avait pas rendu les bijoux volés à sa famille.
Il fit un procès qu'il perdit définitivement en 1946.


dimanche 1 mai 2011

Bijouterie Clerc Bourguignon: Le personnel en 1941

Lorsque j'ai publié la liste du personnel de Van Cleef présent place Vendôme en 1941, je pensais que tous avaient disparus
Mais certains avaient des enfants qui a leur tour devinrent des salariés dans la maison  après guerre et j'ai eu le plaisir d'etre contacté par deux d'entre eux.
Une de ces personnes a dit à un de mes anciens apprentis "Votre maitre d'apprentissage a cité ma Maman dans son livre L Histoire des Van Cleef et des Arpels.


Photo fournie aimablement par Mr Robin
Vitrine de Clerc Bourguignon classée MH


Alors je renouvelle l expérience avec la bijouterie Joaillerie Clerc en espérant que leurs enfants  les reconnaitront sur ce blog.
Alice Bonnenfant, épouse Baudet née le 10/4/1900
François Depoix né le 18/3/1874
Madame Sassi épouse Depoix née le 22/1/1897
Henri Galois né le 15/7/1891
Joseph Crechet né le 13/12/1868
Pierre Genestier né le 17/3/1892
Georges Huet né le 7/3/1875
Leon Kleffer né le 28/12/1899
Henri Lagnaux né le 13/11/1886
Fredéric Lévêque né le 16/8/1882
Henri Muillet né le 14/7/1906
Maria Nicole née le 11/11/1901
Arnaud Rousseau né le 22/11/1872
Marguerite Druet épouse Bar née le 9/4/1902
Henriette Daudet épouse Coutem née le 11/7/1889
Max Lusher né le 13/5/1890
Emile Weber né le 26/2/1908
Louis Vincent né le 2/5/1871

Photo fournie par Mr Robin

En 1941 Mr Biney l'administrateur français nommé par les allemands nota pour le commissariat aux questions juives que tous ces gens étaient des Aryens c'est a dire de bons français (d'après le régime de Vichy!!!!) et  il inscrivit à part et en dernier avec quelques mots d'explication;


Renée Marie Bloch épouse Martin
Française Israélite née le 15/1/1884 demeurant 25 rue jean Daudin à Paris, veuve de magistrat tué au cours de la guerre 1914/1918.
Il semble qu'elle ne fut pas mise à la porte, contrairement aux deux membres du personnel de Van Cleef et Arpels que l'administrateur Bry, avait licencié.


Mr Biney avait ajouté:"employée à la comptabilité, sans contact avec le public"

mercredi 9 mai 2018

Debut et Coulon. Dessinateurs, Joailliers,

Photo Dixon Gallery

Pour un professionnel, ce bijou qui a cent trente ans, tient du génie, réaliser une fleur de pissenlit avec cette maestria, car c'est fait avec aisance, brio, virtuosité. C'est l oeuvre d' un dessinateur, Jules Debut  assisté de son associé Joaillier Mr Coulon.
Pour moi le talent c'est cela, peu de matières, peu d argent , mais une pièce qui est unique, jamais égalée.



Cela me permet de vous livrer une anecdote: J avais 19 ans et demi, j étais apprenti chez Jacques Candas, 62 rue Richelieu, une grand maison, Mr Candas ne prenait jamais d'apprentis et sans la demande insistante de Mr Marcel Rubel, je ne serais jamais rentré dans cet atelier. Mr Rubel était un grand diamantaire et il avait une très belle clientèle européenne et américaine.
Un jour mon patron, un colosse avec une grosse voix (mais ce n'était qu' une timidité cachée) ouvre la porte de l atelier et gueule"Tout petit, tu viens on va faire une course" (1m63 a coté de lui...= tout petit)
Nous somme partis de la rue  Richelieu en métro jusque chez "Lachaume" une maison plus que centenaire, en route il m avait expliqué que nous allions chercher une fleur qu il fallait faire en broche.
A l'époque, trouver une "fleur de Paradis" !!! en 1961!!!! Mais Lachaume en avait.
Mon patron en a acheté trois, "on rentre...t en prend une, moi deux quelques fois que!!!!!"
Et nous voilà en heure de pointe, dans le métro avec nos fleurs à  la main au dessus des têtes voisines et à chaque arrêt mon patron, qui gueulait "Attention, Merde, Attention!!"
Mais nous sommes arrivés a bon port, c'est a dire au bistrot d en face de l agence Havas rue de Richelieu, car mon patron transpirait, le poids des émotions, les émotions, ou le poids du patron.
Bon d 'accord, vous trouvez que!!!mais à l 'epoque cela ne courait pas les rues.
Station bistrot finie nous avons remonté les quatre étages pour arriver à l atelier, et Jacques Candas a voulu de suite montrer aux ouvriers (ses nègres) les merveilles.   Ah! Oh! I! Et il s'est mis au boulot, recherches des matières or et pierres, tige en or, puis maquette en cire (il était très fort pour les maquettes, et réalisation, inoubliable, je crois que c'était pour Meister à Zurich, peu importe, c'est inoubliable.

Donc cette fleur de Pissenlit?
Elle est de Jules Debut et Leon Alphonse Auguste Coulon, qui n'est connu que sous son nom Coulon, il a fallu que je trouve son acte de naissance pour trouver ses prénoms.
Évidemment ces collaborateurs de grandes maisons sont peu connus, et encore, Frederic Boucheron est l un des rares qui citait ses "compagnons"
Jules Debut a fait des centaines de dessins pour Boucheron, mais lesquels ont été montés?
Les ventes publiques signalent "Boucheron" mais oublient de demander à la maison mère de qui est le dessin, la création.
J ai donc trouvé peu de pièces d eux , mais cela peut leur permettre de sortir de l ombre si les poinçons sont relevés sur des bijoux.

Chatelaine d Hippolyte Teterger

Mais celui qui commença le premier a exercer dans ce métier était Jules Debut. Né en 1838 il fut apprenti pendant trois ans chez Hippolyte Teterger.

Eugène et Hippolyte Téterger étaient employés chez Robin père; ils y firent leur apprentissage, et c'est là sans doute qu'Hippolyte puisa le goût de la joaillerie et de la bijouterie soignées qu'il devait fabriquer lui-même plus tard. Les deux frères, qui avaient demandé sans succès à être associés à Robin, fondèrent d'abord rue Richelieu, 84, une maison de bijouterie, devenue par la suite celle de Mailliez, également élève de Robin père, réputée pour ses médaillons à photographies et pour ses bijoux de deuil en onyx et or très soignés. Plus tard, Fonsèque et Olive succédèrent à Mailliez.
Les deux frères Téterger se séparèrent et s'établirent chacun de leur côté : Eugène ouvrit un magasin sur le boulevard des Italiens, au n° 24; Hippolyte, très bon fabricant, (vu l exemple de cette chatelaine) s'installa rue Neuve-des-Petits-Champs, n° 15.

Quand il quitta Teterger, il devint commis chez son oncle Louis Rouzé,  qui était Joaillier, boulevard des italiens, je ne sais que peu de choses sur ce Rouzé, sauf qu il était membre de la Chambre Syndicale et que cette chambre était composée de gens qui deviendront de grands noms.

Séance du 15 juin 1875. Présidence de M. Vever.
Ce jour, 15 juin 1875, la Chambre syndicale a tenu sa séance mensuelle au lieu ordinaire de ses réunions.
Présents: MM. Vever, Boucheron, Rouzé, Janin, Braut, Hugo, Gosset, Sabe, Edmond Luey, Massin, Boulanger, Trouvé. Chenaillier, Lahaye fils, Mocne, Révillon, Héricé, Mellerio et Rousson.
Absents avec excuse : MM. Fontenay, Kierdorff, Martincourt, Ferré, Filon, Vaubourzeix, Roussel, Roulina, Labouriau, Linzeler, Piault et Chaise.

Henri Vever nous explique que" Jules Debut avait des connaissances professionnelles  suffisantes pour réussir, mais qu il possédait au plus haut point la passion du dessin qu'il apprit tout jeune et sans maîtres."
Instinctivement il se perfectionna  sans cesse, produisant des oeuvres d une composition originale et d' un goût charmant, c'est ainsi qu'a vingt ans, en 1858 il rentra chez Boucheron



 C'était a coté, au 152 galerie de Valois, au palais Royal, l endroit si chic de Paris a cette époque, ce n'était pas vide comme sur cette photo , mais noir de monde .

Boutique de Boucheron au Palais Royal

Il va y rester 20 ans (sauf comme le précise Vever, l année 1863 passée chez Daux) Pendant toutes ces années Fredéric Boucheron apprécia tellement ses qualités qu'il  lui confia le soin d organiser son atelier en 1866.
Quand Boucheron participera a l exposition de 1867, de nombreuses pièces exposées étaient dessinées par Jules Debut.




A ces époques les patrons associaient leur collaborateurs a leur travail et aux honneurs, de nos jours...la Marque.....anonymise tout le personnel.




Ainsi pour la grande exposition de 1874 Jules Debut est cité pour une médaille d'argent comme coopérateur


En 1874 il est membre de l union centrale des beaux arts appliqués à l industrie, de nos jours il ne serait pas cité, et il n'est pas cité par Boucheron pour qui il a dessiné tant de joyaux avec succès.



Mais nous connaissons grâce à la presse de l'époque quelques pièces par exemple en 1875 cette châtelaine qui fut dessinée par Jules Debut pour sa Majesté l empereur de toutes les Russies.

La même ci dessous citée par Vever


Il participa et contribua aux expositions de Vienne et Philadelphie



En 1875 la revue "le Joaillier" cite Jules Debut, pour vous éviter de vous fatiguer les yeux, je publie le texte ci-dessous:

QUATRIÈME EXPOSITION DE L'UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS APPLIQUÉS A L'INDUSTRIE (1). Rapport présenté par le Jury de la cinquième section. (Extrait du Bulletin de l'Union centrale.)
CLASSE V
Art appliqué aux métaux et aux matières de prix.Dessins, modèles. — Grande orfèvrerie. — Orfèvrerie de table. — Orfèvrerie religieuse. — Joaillerie. — Bijouterie. — Camées.

RÉCOMPENSES ACCORDÉES AUX COLLABORATEURS — Suite et fin. —

La vitrine de M. Boucheron, une des plus remarquables de notre Exposition, renferme des bijoux d'une grande richesse et d'un haut goût, ainsi que des objets d'art qui trouveront certainement un jour leur place dans un musée.
Qui de vous, Messieurs, n'a admiré cette charmante coupe en émail de Limoges, avec entourage en argent, repoussé et ciselé, ainsi que cette ravissante bonbonnière dont la riche couleur des émaux translucides, l'admirable dessin et la difficulté d'exécution, nous ont rappelé ces chefs-d'oeuvre qu'exécutaient, pour obtenir la maîtrise, nos devanciers en art industriel ?

M. Boucheron, dont le bon goût a exercé une heureuse influence sur l'art de la bijouterie, a su s'entourer de collaborateurs habiles, parmi lesquels nous vous proposons de récompenser M. Jules Début, en lui accordant une médaille de première classe (argent).

M. Jules Début est un dessinateur de grand talent, d'une imagination féconde et originale, créateur des dessins de la majeure partie des objets exposés, et notamment de la coupe et de la bonbonnière.

M. Paul Legrand est également dessinateur; s'il a moins d'imagination que M. Jules Début, il est doué d'une grande pureté de goût et il possède à un haut degré la science du style.
Nous vous proposons de lui accorder une médaille de deuxième classe (bronze).
Nous vous en demandons une pour M. Octave Leuillard, ouvrier bijoutier d'un goût exquis et d'une rare habileté d'exécution. C'est lui qui a créé et monté les fleurs que nous avons admirées dans les vitrines de M. Boucheron.
M. Boucheron avait appelé notre attention sur un de ses collaborateurs, peintre émailleur d'un talent incontestable, M. Alfred Meyer, auteur de l'émail de la coupe exposée. M. Alfred Meyer, comme M. de Courcy, signe ses oeuvres, expose et a été récompensé au Salon, et, tout en admirant ses émaux, nous avons cru qu'il ne nous appartenait pas de le désigner pour une récompense.
MM. Fannière frères. — Ces habiles sculpteurs-ciseleurs, qui font penser à Benvenuto, nous ont présenté les collaborateurs qui les ont aidés dans l'exécution des admirables objets d'art exposés par eux, entre autres :
La grande pendule renaissance, en lapis-lazuli et argent; la trirème offerte à M. de Lesseps; un service renaissance argent ciselé; un service à thé, une aiguière et son bassin, d'un style nouveau et fort remarquable, intitulé par MM. Fannière : style dix-neuvième siècle.
Quoique MM. Fannière composent et donnent eux-mêmes le dernier fini à toutes les pièces sortant de leur maison, le mérite de leurs collaborateurs nous décide à vous demander :
Pour M. Lendneber, sculpteur, une médaille de première classe (argent) ;
Pour MM. Ferdinand Boutry et Charles Lavigne, ciseleurs, une médaille de bronze;





1875 Revue le Joaillier



Durant sa vie, j ai pu le vérifier au Journal Officiel, Jules Debut participa à de nombreuses souscription pour aider ses semblable dans la détresse,  par exemple en septembre  il souscrit au commissariat du Roule (c'est chaque commissariat qui organisait ces souscriptions) pour les victimes des grandes inondations de la Seine(plus qu en 1910)



En 1877 Jules Debut dessina pour sa maison ce type de collier très à la mode à l époque, , ils appelaient cela un collier avec partie retombante, en somme un large collier de chien autour du cou, qui soutenait un collier descendant sur la poitrine.

A l' époque on appelait ces colliers "Hausse Cols" cela faisait penser  a ces plaque de cou des militaires , ou aussi plus récemment aux plaques de cou des Feldgendarmes allemands en 1940


Hausse col pour officier de l empire


En 1885 une partie d'une conférence sur les Bijoux par Lucien Falize

"Tout est bijou donc, il n'est pas une partie du corps qui n'ait les siens, bijoux indispensables ou parures superflues.
La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet ou la flèche, l'aigrette, les affiquets, les fleurs, la ferronnière, le frontier, les plaques ou fers des Hollandaises, le cache-malice d'Auvergne, le peigne, la résille, les fourches des Japonaises, les épingles et les chaînes de bonnet, pour ne nommer que les ornements de femmes; mais les hommes ont aussi leurs couronnes, insignes de puissance; — leurs casques d'or et d'argent, insignes militaires; — la tiare et la mitre, insignes religieux, et jusqu'à l'enseigne, ce gracieux bijou dont nous parlerions avec complaisance, si nous en étions à décrire les merveilles des XVe et XVIe siècles.
Pour accompagner l'air du visage, presque toutes les femmes et quelques hommes portent aux oreilles des boutons, des boucles ou des pendants, et, si la mode vous en paraît étrange et barbare à vous, mesdames, notez que ce ne sont pas seulement les sauvages qui se percent la cloison nasale pour y suspendre des anneaux, les Indiennes, les jolies nautch-giyls, les bayadères ont, outre cet ornement, des boutons d'or ou de pierreries qu'elles attachent sur le nez même, et cela ne les empêche pas de séduire par leur grâce les Européens qui les voient.
Au cou : le collier, la chaîne, le carcan, le hausse-col, la médaille, le reliquaire, la croix, le peut-à-col, les perles, les amulettes et la bulle, ce joli bijou perdu.
Au col encore ou sur la poitrine, non plus sur la peau nue, mais bien sur le vêtement : la broche, l'épingle, le fermillet, la fibule, les plaques de corsages, les fermoirs et les mors de chapes, la patère, le poitrail, les plaques de seins, les boutons, les ferrets, le reliquaire, le médaillon, la chaîne d'ordre et toutes les croix et les ordres qui constituent les signes ou décorations, et sont depuis la plus haute antiquité jusqu'à nous le plus envié des bijoux.
A la taille : la ceinture, l'agrafe, la boucle, la chaîne, les patenostres, l'escarcelle, la montre, la châtelaine, les claviers, les plaques de fermoir, les netzkès, le flacon.
Aux bras : les anneaux et les armilles, les bracelets, spinthers, péricarpes ou dextrales, les torques gauloises ou romaines, les chaînes et les manicles.
Aux jambes : les anneaux ou périscélis et ces jolis ornements qui sonnent en cadence quand la danseuse indienne se meut et les agite.
Aux mains : l'anneau, la jolie bague, dont la description, dont l'histoire, dont les dessins représentatifs nécessiteraient tout un livre, depuis l'anneau des fiançailles et l'alliance des époux jusqu'à l'anneau d'investiture que les princes recevaient du pape, depuis l'anneau de Saint-Pierre jusqu'à l'anneau du doge, qu'il jetait à l'Adriatique, depuis la bague à tirer de l'arc jusqu'à l'anneau gravé qui servait à sceller toute chose avant l'invention des clefs et des serrures. — C'est l'histoire entière des sceaux et des pierres gravées, c'est la série des légendes, depuis celle de Gygès et de Candaule jusqu'à celle de la grande Catherine et de son favori Potemkin. Je ne vous raconterai pas la première, parce que vous la connaissez et je ne vous dirai pas la dernière, parce qu'elle est un peu trop libre.
Les pieds ont aussi leurs parures; si Laïs y mettait des bagues, Mme Tallien ne craignit pas de ressusciter la mode antique; certains souliers mignons qu'on porte au sérail sont constellés de pierres serties dans l'or. Le musée d'artillerie contient des éperons qui sont d'un admirable travail et, si Annibal avait envoyé à Carthage un boisseau d'anneaux d'or, pris aux chevaliers romains et ramassés dans la plaine de Cannes, les Flamands à Courtray prirent aux chevaliers français tués dans la bataille 4 000 éperons d'or.
Vous voyez, par cette énumération, de combien de bijoux se peut parer le corps de l'homme ou de la femme; il y en a pour tous les âges, pour toutes les conditions; pour l'enfant, pour la jeune fille, pour la femme, pour la mère; il y en a pour l'homme, bourgeois ou soldat, pour l'esclave comme pour l'homme libre; il y en a pour le sauvage comme pour l'homme au dernier degré de la civilisation; il y en a pour le roi, pour le prince, pour le capitaine, pour le page, l'évêque, le prêtre et le clerc; il y en a pour l'idole, il y en a pour le mort, et cette masse énorme de bijoux civils ou religieux, royaux ou guerriers, sacrés ou funéraires, va se subdivisant selon les temps, selon les âges, selon les styles, selon les modes, selon la richesse, selon le caprice, jusqu'à l'infinie variété, en sorte qu'ils formeraient le plus grand et le plus étonnant musée si on avait pu les conserver; mais, par une conséquence directe de leur prix, de leur valeur, ils ont de tout temps éveillé la cupidité et l'envie; on travaillait pour les obtenir, on se battait pour se les ravir; l'or et l'argent dont ils étaient faits subissaient de continuelles façons, allant du trésor au creuset, du creuset à l'atelier de l'artisan, de ses mains à celles du riche et du puissant, passant de celles-ci au cou de la femme, puis arrachés par le vainqueur, retombant au creuset et recommençant de nouvelles transformations."



Sans aller jusqu'au "Hausse Col" de la Duchesse de Berry.



1878 Cette Châtelaine réalisée pour Boucheron

Frédéric Boucheron sut s'entourer des meilleurs car c'était un homme de goût, il s’entoura des meilleurs dessinateurs et fabricants tels que Jules DEBUT ou Eugène FONTENAY et met en avant l’excellence de ses fabrications, leur raffinement et l’emploi de pierres précieuses et semi-précieuses de qualité et de matériaux inhabituels (émail, acier, bois). Dès 1864 il embaucha Charles RIFFAULT, qui a redécouvert la technique médiévale de l’émail translucide, sans parler de C Bordinckx  https://www.xn--bijouxetpierresprcieuses-rfc.com/2015/02/les-diamants-graves-de-boucheron-et.html
Bordinckx le premier à percer et graver le diamant



Portrait de Frédéric Boucheron qui se trouve place Vendome (photo perso)


Ce que vous ne connaissez peut être pas, c'est l endroit au premier étage place Vendôme ou se trouve le portrait de Frédéric que j ai photographié en 2015


Vever nous explique dans son histoire de la bijouterie, l'admiration de Boucheron pour Jules Debut

"Lors de l'Exposition de 1878, Boucheron, qui était grand admirateur de son talent, le présenta en tête de la liste de ses collaborateurs, demanda pour lui la croix de la Légion d'honneur', disant de lui, dans la notice qu'il remit aux membres du Jury : « Bijoutier, dessinateur chez moi depuis quinze ans. Il est depuis longtemps intéressé dans ma maison ; il y gagne 28.000 francs
Il doit cette position importante essentiellement à son goût, à ses idées nouvelles, à son dessin ; c'est un chercheur : il est bijoutier dans l'âme, il ne pense qu'aux bijoux et aux pièces d'art. Son genre de talent et son goût sont des dons naturels; il sait se livrer résolument à la fantaisie sans craindre l'originalité, et son savoir l'a toujours mis à l'abri de créations hasardées, soit au point de vue du goût, soit à celui de la vente.
Pour motiver la haute récompense que j'ai l'honneur de solliciter de vous, il me faut le sentiment profond que Jules Debut est pour une très grande part dans le progrès que la bijouterie a fait depuis vingt ans.
Il est l'auteur d'une quantité de beaux bijoux qui resteront. Sans vouloir énumérer les modèles qu'il a faits chez moi, je puis cependant dire qu'une grande partie de ses idées s'est répandue, a été et est exploitée actuellement, telle, par exemple, que l'or repercé, l'or rouge plat poli, certains
types de châtelaines d'un genre spécial, en dehors de tout ce qui s'est fait jusqu'à présent.
"Nous nous complétons, Jules Debut et moi, l'un par l'autre ; c'est mon bras droit dans toutes les créations de la maison. »




1878  c'est un dessin de Jules Debut pour Boucheron, et Frédéric Boucheron aurait bien voulu que Jules Debut ait la légion d honneur , mais c'est un autre de chez Boucheron qui fut décoré.
Ce fut Honoré qui l'obtint, comme étant plus âgé que Debut qui, d'ailleurs, s'était effacé devant lui.



Toujours en 1878 de dessin d'un bijou en perles et diamant de Jules Debut pour Boucheron.



Ce collier appartint a Marie Louise Mackay, la femme d un nouveau riche tout a fait richissime et qui vint plus de 100 fois chez son Joaillier Boucheron. Ce collier était la première mouture  offert par son mari, grâce a un article qui parut beaucoup plus tard on apprend que sur ce collier trônait un saphir de 159 carat Clarence H. Mackay avait chargé Boucheron en 1877 de lui monter en collier


Dessin de Debut pour le collier Mackay (archives Boucheron)


Ainsi qu il est indiqué dans cet article de presse, le collier fut complété avec une très belle paire de boucles d oreilles avec deux saphirs de couleur identique a celui de 159 cts


Un an après en 1878 le collier est terminé, il sera présenté à l exposition Universelle de 1878 Le saphir est déclaré peser 160 carats et mesurer 3cm20 de haut (photo prise dans le Vever et retouchée par mes soins)
Onze ans plus tard on redémonte le collier et Paul Legrand, dessinateur qui remplacera Jules Debut chez Boucheron, va dessiner un collier noeud et en mai 1890 le collier encore démonté  fut remonté sur un dessin de Jules Debut



Ce portrait de Sarah Bernhartd  en 1879 est de NADAR, elle a 34 ans, elle a déjà "usé" de nombreux Comtes, Marquis ambassadeur, et même Empereur, elle va commander chez Boucheron un collier (Hausse Col) et c'est Jules Debut qui va le dessiner


Sur un dessin de Jules Debut



Enregistrement de la commande du collier de Sarah Bernhardt, en 1879 vous noterez que le collier revint le 15 janvier 1880 pour faire enlever 2 maillons. Collier réalisé ci-dessous


1879


Jules Debut avait une belle situation chez Boucheron, mais il voulait voler de ses propres ailes et à la fin de l année 1879, Debut quitta Boucheron pour s'installer avec un autre commis de Boucheron qui s'appelait Coulon,



Le prénom de Coulon devait être Auguste,pensais-je, car ses trois prénoms étaient, Leon Alphonse Auguste sur son extrait de naissance fourni pour sa Légion d'honneur.



 Mais je me suis trompé c'était donc Léon Coulon.


Leon Coulon s"était marié  le 05- novembre 1856 avec Melle Charpentier




Ce dessin  de Jules Debut a été exécuté en 1878 pour Boucheron




Si j ai bien compris, le dessin de Jules Debut avait été réalisé et cette collerette avait été présentée à l'exposition universelle de 1878, elle nécessita pour sa réalisation d employer 407 diamants, pour 200 carats et La Paiva fit réaliser par Boucheron une copie identique de ce joyau mais avec ses propres pierres.
Esther Lachmann, marquise de Païva, dite « la Païva », née le 7 mai 1819 à Moscou et morte le 21 janvier 1884 au château de Neudeck en Silésie, était une célèbre courtisane et demie-mondaine .

En 1879 Debut et Coulon s'établissent  et reprennent la Maison Felix Samper qui se trouvait au 16 rue de la Paix, certains disent qu ils eurent une production des plus créatives pour une clientèle fortunée. Une production abandante , eclectique et raffinée ils produisent aussi de précieux objets d'art, c'est pourquoi je m'étonne de ne retrouver que peu de bijoux sur le marché.




1880 E-A-Spoll ecrivit dans le Journal "Le Beaumarchais"

"Je n'aime pas beaucoup les vilaines bêtes que MM. Jules Debut et Coulon s obstinent à faire porter aux jolies femmes, et je ne m'habituerai pas plus à trouver sur une blanche poitrine, un. cochon, fût-il en or, une araignée, fût-elle en diamant, que des punaises dans le beurre." 


1880



Compte rendu de la revue des arts décoratifs:  Ce n est plus Boucheron qui présente Debut et Coulon, mais, Debut et Coulon qui présentent Gil et Fils....qui s'intitulent "Fabricants Libres"


1880


1880


En 1881 dans "l art pour tous" ci dessous le texte qui concerne ce grand cadre





Ce bijou est conservé au Petit Palais , musée des beaux arts de Paris

La maison se fit remarquer par le nombre et l'importance de ses productions. Le succès fut très vif à L'Exposition de 1889 et leur valut une médaille d'or pour des bijoux et des parures d'une grande recherche et d'une parfaite élégance : des ailes de colombes formant un diadème de joaillerie; un nœud de diamants chiffonné avec un goût exquis, furent particulièrement admirés.






Revoilà  notre bijou de Debut et Coulon, c'est une broche qui peut servir d'ornement de tête sous forme d 'épingle à cheveux en lui ajoutant un accessoire


Elle est en or, platine, argent, diamants et pierre fine et utilise des parties de plume la date exacte n'est pas connue cela doit dater d'avant 1890

Dans la gazette des beaux art  du 7-juillet -1889 Louis Falize jugeait
Massin a fait des chefs-d'œuvre qu'il faut garder, non pas tant à cause de la valeur des pierres que de la beauté du travail, mais ses plus fins ouvrages ne parent pas tant une femme que quelques gros chatons piqués dans la coiffure ou suspendus au cou.
La pierre n'a pas besoin d'un dessin savant, elle trompe toutes les combinaisons de modelé. Ses feux dérangent toutes les ornementations c'est une pyrotechnie qui se compose de dessins géométriques et de silhouettes, mais où les douceurs de la forme, les ciselures des détails, les modulations des plans sont perdus comme, en un gigantesque feu d'artifices disparaissent les dessins de l'architecte, pour ne plus laisser qu'un éblouissement et une surprise. La joaillerie que nous voyons chez Vever, chez Boucheron, chez Debut et Coulon, chez Bourdier, chez Sandoz est de l'école de Massin. Ce sont des merveilles qu'on ne surpassera pas. Qu'on regarde la fleur de carotte sauvage exposée par Debut, elle est souple et légère comme si on venait de l'arracher du milieu d'un champ et les petits chatons s'imbriquent régulièrement. Chez le même on voit une coiffure faite de deux ailes accouplées où la science du modelé n'est appréciable que pour qui sait la difficulté qu'éprouve un joaillier à conserver les reliefs et les plans. D'une délicieuse coquetterie est le nœud de ruban, raide, gommé, pimpant en son apprêt et sa fraîcheur, il est serti à deux tons dans l'or et dans l'argent..




1889 Diadème "Ailes de Colombes"


1 Rue de la Paix


leurs caractères s'accordaient mal (entre Debut et Coulon) et, en 1890, Debut ouvrit, rue de la Paix, n° 1, un magasin de joaillerie alors très remarqué, grâce à sa décoration extérieure toute en fer forgé. Mais, plus artiste que commerçant, Debut ne réussit pas et, ayant dû vendre son fonds, il entra en 1893 chez Froment-Meurice, où il resta jusqu'à sa mort (janvier 1900).




Ah, quelle étaient belles les publicités de l époque!!!!!!!


1890 le figaro


C'est un flacon a parfum de Jules Debut et Coulon avant 1890




Flacon à parfum en cristal et bouchon en or jaune 18 K serti d’un grenat cabochon dans un entourage de rose, poussoir en diamant. Intérieur gravé « Début et Coulon 16, Rue de la Paix Paris Haut. : 8,5 cm ; poids brut : 150,2 gr...



1892 Le musée des arts décoratifs acquiert 



Centre d une croix ornée de six cachets executée par  Coulon en 1892 

©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance.




Leon Coulon et Alphonse Eugene Lechevrel en or ciselé, émail, topazes gravées conservée au musée des Arts decoratifs de Paris



1893 Bulletin officiel de la ville de Paris



Un Homonyme !!!le pôvre


1895 ornement de cou



En 1895, Leon Coulon s'adjoignit M. Deverdun comme associé, sous la raison sociale L.Coulon et Cie"
Tous deux très actifs, ayant beaucoup de goût, aimant la fabrication impeccable, les belles pierres, la line ciselure, ils ne pouvaient manquer de réussir auprès de la clientèle élégante qui s'adressait à eux; aussi avaient-ils réuni, à l'Exposition de 1900, " des bijoux et des pièces remarquables"



1900 Broche avec diamant bleu de Jules Debut

Vers 1900 belle broche de Leon Coulon qui devait pouvoir faire partie d un bijou à combinaisons


une rare broche du XIXe siècle par Léon Coulon, représentant une rose noire, les pétales argentés courbés et superposés montés avec des diamants roses et bordés de plus gros diamants roses, centrés avec de vieilles étamines à diamants taillés en brillant, la face avant argentée laquée noir , avec une broche détachable en or jaune finement travaillée.  Maison Wartski à Londres



1901 Coulon dans la revue des arts décoratifs


1901 Très beau bijou de Coulon Collier de Chien  plume de Paon

Isabelle Lucas nous indique  qu'il essaya de sertir du diamant dans de l'aluminium pour rendre plus legères les montures mais il ne suivit pas cette voie, vu le peu d 'intérets, de plus il serait interessant de savoir comment auriyt réagi la garantie des metaux précieux français  qui n'aimait pas les mélanges de métaux précieux et non précieux




1914 Vente des bijoux de Coulon et liquidation de la société

Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...