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mercredi 3 mai 2023

Jules et Louis Wièse, Jules Venu d'Allemagne et Louis, son fils, né à Paris

 L' aventure  des "Wièse" commence à Berlin avec la naissance de Johan Georges Hossauer né le 5 octobre 1794, Berlin, Allemagne et décédé le 14 janvier 1874, Berlin, Allemagne


Johann George Hossauer

Après avoir fréquenté une école juive, Johann George Hossauer fait un apprentissage de plombier. En 1815, à Paris, il se familiarise avec un nouveau procédé de production d'objets en métal léger et trouve par la suite un emploi dans la manufacture de bronze Werner & Mietke à Berlin. De 1817 à 1819, Hossauer effectue un apprentissage chez l'orfèvre parisien Henri de Ruolz . Henri de Ruolz a inventé un procédé de dorure sans recours au mercure, procédé utilisé en joaillerie et pour les arts de la table. Le « ruolz » est utilisé pour la fabrication de couverts. 

Orfèvre important, Hossauer fournissait le Roi de Prusse est-ce lui qui a influencé Jules Wièse pour qu'il aille à Paris?. Jules Wièse est né a Berlin en 1818. et après sa formation chez Hossauer, il vient à Paris chez l'orfevre-bijoutier, Jean Valentin-Morel qui est à l'origine de la formation de  Mr Chaumet.

https://www.richardjeanjacques.com/2017/01/joaillerie-dite-chaumet-des-origines.html

D'après Isabelle Lucas Historienne BJO, Jules  serait devenu ouvrier chez Froment-Meurice a 21 ans 


Vers 1844, cette coupe est réalisée par Jules Wièse  antoine Vechte et louis Augustin Muller et d'apres un dessin de Geoffrey Dechaume pour Froment Meurice dont la signature est sur la base.


Sur la base du pied de cette coupe  tres nettement le poinçon de Maître de Jules Wiese soit J.W. et une étoile au dessus et une au dessous


Plusieurs coupes des vendanges ont été réalisées par Jules Wièse , celle ci est de lui et Adolphe Victor Geoffroy Dechaume Il est inscrit "A ma fille le 1er janvier 1855", elle avait été offerte par le Roi Jérome à sa fille, celle de la princesse Mathilde, elle, est plus riche en perles.


Bracelet des vendanges d'après la maison Tajan de Paris qui le date de 1845
Il est composé d'un ensemble de feuilles de vigne naturelles émaillées vert et brun, rehaussé de neuf grappes de raisin, constituées de petites perles fines de ton mauve. Au revers, il représente un sarment de vigne articulé. Monture en vermeil. Poinçon de maître de Jules WIESE Largeur du motif : 4,8 cm
Longueur du bracelet : 18 cm


1845 environ, un oiseau en or et argent, émail vert et perle grise. Les yeux sont en rubis, poinçon de Jules Wiese pour Froment-Meurice . est en vente en 2023 chez Fabian de Montjoye, son site avec des bijoux merveilleux: https://www.fabiandemontjoye.com/

Contremaitre chez Froment Meurice  avec lequel il tissera des liens étroits et lorsqu'il aura, en 1844 son propre atelier,a 26 ans, il travaille exclusivement  pour Froment Meurice, lequel va à l'exposition des produits de l'industrie de 1849, le citer comme coopérateur de sa maison, ainsi qu'en 1851 pour l'exposition universelle à Londres.

Sur les registres des fournisseurs que fait travailler Froment Meurice, on peut lire qu'en tant que collaborateur attitré, après la mort de François Désiré, il reçoit de la maison Froment Meurice  1000francs par semaine.

En 1849 la maison Wièse déménage  7 rue Jean Pain Mollet.

Il est bon je crois de rappeler ce que Vever pensait du Néo-Gothique de Froment Meurice, de Wiese, etc 

Mais déjà on commençait à se fatiguer des mauvais pastiches de l'Antiquité. D'autre part, l'Aigle blessé agonisait, David était proscrit. On ne voulut plus entendre parler du grec et du romain, et l'on se lança éperdûment dans une voie nouvelle. C'est du gothique qu'on s'éprit. Châteaubriand avait remué les âmes avec son Génie du Christianisme; il semblait qu'on venait de découvrir nos belles cathédrales, et, ainsi qu'il arrive lorsque la mode s'en mêle, l'art du Moyen-Age fit fureur. Mais là encore on tomba dans l'exagération, car ce style gothique, que l'on n'avait pas eu le temps d'étudier, fut mal compris, et ce bel élan, cet engouement trop brusque, n'aboutit en somme, sauf de rares exceptions, qu'à des pastiches d'un goût très discutable.


Une boîte Vesta française en argent doré, bijou et émail, Jules Wièse pour François-Désiré Froment-Meurice, Paris, vers 1848  debout, de forme rectangulaire à coins coupés, de chaque côté des médaillons ovales ciselés d'allusions incendiaires : le char d'Hypérion et une Vestale, sertis de gemmes roses de formes variées, sur fond d'émail noir, le couvercle à ressort surmonté d'un putto sur un globe avec les signes du zodiaque, s'ouvrant pour révéler quatre compartiments en vermeil, avec des poignées de volutes, sur quatre supports de dragon en vermeil,  marqués tout au long. 336 grammes hauteur 
12,5cm Revendue par la maison Sotheby's


Dès 1844, il crée son propre atelier avec vingt-cinq ouvriers sous ses ordres. Il produit alors d’abord exclusivement des pièces pour son ancien employeur, François-Désiré Froment-Meurice, et ce jusqu’en 1855. Cette année-là  il reçoit la médaille de “première classe” en orfèvrerie, bijouterie et joaillerie, à l’Exposition universelle de Paris, où il présentait pour la première fois des œuvres uniquement sous son nom. À la mort de Froment-Meurice, il reprend la tête de l' atelier pendant dix ans, jusqu’en 1865 où il le laisse au fils de celui-ci, Émile, devenu majeur. Jules Wiese connaît un immense succès à l’Exposition universelle de Londres en 1862 et est depuis lors reconnu comme un des ciseleurs les plus habiles de son temps. 
En 1844 Jules Wièse  est établi 63 rue de la Tixanderie.
1850 env 
La bague large bande représentant une scène de chasse.  Poinçons d'état  français et poinçons de maître
 or 18 carats

Henri Vever explique l’apparition du Neo-gothique  par un besoin de poésie, d’imagination, de pittoresque. On pourrait ajouter le goût de la nouveauté, conjugué à la nostalgie d’un passé moins lointain que l’Antiquité.
Les ornements néogothiques de la Restauration sont en or, moins souvent en argent,
et concernent les bagues, bracelets, broches, agrafes ou châtelaines2 de style troubadour3,
ornées de motifs d’ogives, d’arcs brisés, de tours crénelées et de représentations de dames
ou de chevaliers. Ce sont aussi des bijoux dits « à la Cathédrale », c’est-à-dire d’inspiration
religieuse, tels les boucles de ceinture représentant des scènes de pèlerinage, les croix
grecques ou latines, les croix de Malte ou de Jérusalem et les rosaires arborés en parures.
L’inspiration médiévale, en faveur dans toute l’Europe4, autorise toutes sortes d’extravagances,
mais inspire aussi de remarquables parures, comme celle que commande
l’architecte et dessinateur anglais A. W. Pugin (1812-1852), et dont le bandeau est une
copie de celui des anges du retable de Jan Van Eyck, dans la cathédrale de Gand5.
Assez peu soucieux de réalité historique, les bijoutiers trouvent souvent leur inspiration
dans les romans historiques populaires, notamment ceux de Walter Scott, traduits
en français dès 1819, romans qui décrivent un Moyen Âge de fantaisie, situé plutôt vers
le XVe siècle. Les écrivains romantiques français illustrent également la mode médiévale,
notamment Victor Hugo en 1826 avec ses Odes et ballades.
Ce sont les élites, en particulier la cour sous la Restauration, qui se saisissent du style
néogothique, jouant là leur rôle classique de faiseur d’opinion en matière de modes et de
consommations. L’intérêt pour ce qui va devenir le goût du jour pousse les femmes les
plus en vue – notamment la duchesse de Berry – à choisir des toilettes et des bijoux
moyenâgeux. Elles sont imitées par le Tout-Paris, et quelquefois précédées par les comédiennes
ou les demi-mondaines : 



C'est en tant que collaborateur de François désiré Froment Meurice qu'il participe à l''Exposition universelle de 1851 qui était la première exposition universelle organisée à Londres, au Royaume-Uni. Elle a été inaugurée le 1er mai 1851 par la reine Victoria et a duré six mois, jusqu'au 15 octobre 1851. L'exposition avait pour but de présenter les réalisations industrielles de tous les pays participants et de stimuler le commerce international.L'exposition était située dans le Crystal Palace, un bâtiment en verre et en acier construit spécialement pour l'occasion dans le parc Hyde à Londres. Le bâtiment mesurait 564 mètres de long et contenait plus de 13 000 exposants de 25 pays différents. Les exposants ont présenté des machines, des outils, des textiles, des produits alimentaires, des sculptures, des peintures, des bijoux et d'autres objets d'art et d'artisanat.
L'exposition universelle de 1851 a été un énorme succès, attirant environ 6 millions de visiteurs. Elle a été considérée comme un symbole de l'ère industrielle naissante et a suscité un grand intérêt pour les expositions universelles qui ont suivi. De nombreuses réalisations importantes ont été présentées pour la première fois lors de cette exposition, notamment la première machine à écrire et la première imprimante rotative.


Bracelet rigide articulé dont l’ouverture à cliquet se fait à la partie supérieure. Deux femmes allongées sur des peaux de bête et à demi dénudées sont ciselées de part et d’autre d’un petit coffret à parfum émaillé de bleu et garni de pierres de couleur, dont le couvercle s’ouvre sur une cassolette en argent doré (vinaigrette) encadrée de feuilles d’acanthe émaillées de vert ; il y reste un fragment durci de la petite éponge imbibée de vinaigre aromatique que l’on y plaçait. Sous le coffret le bracelet prend la forme d’une loutre (?), dont dépassent la tête, aux yeux incrustés de pierres rouges, et les pattes.
Il se présente sur une base d’écrin en velours noir, dont la partie supérieure a disparu. Au dos, étiquette ovale dorée portant l’inscription « Froment-Meurice orfèvre-joaillier de la Ville de Paris. Hôtel de Ville, rue de Lobau, 2 ». Ce bracelet est au musée de la Malmaison , le premier avait été réalisé par James Pradier  en argent et Vermeil, mais le modele fut répété plus tard par Jules Wièse avec des variantes.**

Il semble que la date de 1841 soit celle du modèle fourni par le sculpteur James Pradier, comme l’indique Michèle Heuzé dans son article. Pour la fabrication, quatre de ces exemplaires portant le poinçon de Jules Wiese déposé en 1844, ils ne peuvent donc être datés qu’après cette date, entre 1844 et 1866, même si le modèle a pu être repris par le fils de François-Désiré, Emile Froment-Meurice, comme nous l’indique l’exemplaire privé portant la signature Ed. Froment-Meurice et conservé dans son écrin d’origine portant l’adresse du « 48 rue d’Anjou », magasin ouvert par Emile en 1867. Quant à l’exemplaire mis en vente chez Christies, s’il ne porte aucune signature et poinçon de fabricant, il présente le même décor de feuilles de vigne émaillées que celui édité par Emile Froment-Meurice.Précisions de madame Evelyne Possemé


Voici l un de ceux fabriqués par Jules Wièse, revendu par la maison Christie's

Le bracelet représente deux femmes en argent, allongées sur des peaux de lions de part et d’autre d’un coffret émaillé, boîte de Pandore faisant office de vinaigrette. Ces cassolettes sont appelées vinaigrettes** car elles contiennent une grille ajourée qui permettait de retenir une petit éponge imbibée de vinaigre balsamique dont l’inhalation permettait aux femmes élégantes de lutter contre les évanouissements. Ce vinaigre, lors des bals et des soirées, pouvait être conservé à portée de la main dans des flacons, des bagues à anneau creux ou dans des flacons-bagues que la femme pouvait tenir dans le creux de sa main gantée.
** Voir mon article: https://www.richardjeanjacques.com/2007/03/quest-ce-quun-bijou-vinaigrette.html
A ce jour, cinq variantes de ce bracelet sont identifiées : trois se trouvent dans des collections publiques : musée des Arts décoratifs à Paris, musée national du château de Compiègne et Schmuckmuseum de Pforzheim en Allemagne ; deux dans des collections privées dont celui présenté récemment à la vente par la maison Christies. Deux sont signés et datés : celui du musée des Arts décoratifs, (Pradier/Statuaire/FD Froment-Meurice/Orfèvre/1841) et celui d’une collection privée,(Pradier/Statuaire/Ed. Froment-Meurice). La différence de signature et la mention à l’intérieur de l’écrin indique que ce dernier a sans doute été réédité par le fils de François-Désiré Froment-Meurice à partir de son installation en 1867. Ces deux bracelets ainsi que ceux de Compiègne et Pforzheim portent tous les quatre le poinçon de Jules Wiese insculpté en 1844 au moment où celui-ci installe son propre atelier, après avoir été le chef d’atelier de François-Désiré Froment-Meurice pour lequel il continuera néanmoins à travailler.


Wiese | Bracelet en vermeil et grenat vers 1851
Centrage sculpté de chérubins musiciens et joueurs de harpe, décoré de motifs feuillagés et de grenats cabochon, poids brut environ 51 tpl, longueur 6½ pouces, avec dosage français et poinçon de maître pour Jules Wièse ; vers 1850. 
Littérature: Illustré dans From Slave to Siren par Dora Jane Janson, page 21, figure 12, numéros de catalogue 36-37. revendu par Sotheby's

La maison Wièse déménage en 1853 48 rue de l'Arbre sec à Paris.



Vers 1855 Bracelet Or, Argent, Email. se trouve au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.  Hauteur : 18.7 cm  Largeur : 3.5 cm  Profondeur : 1.25 cm 
Poinçon de garantie - Poinçon de garantie, sur le fermoir, en haut : "[ tête d'aigle]"
Poinçon de fabricant, sur le fermoir, en bas : "[JW / deux étoiles]"
Bracelet articulé décoré de six personnages en haut relief inscrits dans des médaillons ovales à décor de fleurons, reliés par des torsades.
Pour ce bijou, il s'inspire manifestement de la série de bustes que Ghiberti cisela sur l'encadrement des portes du Baptistère de Florence entre 1400 et 1425.


C'est le poinçon de Jules Wièse


Alors que celui de son fils Louis, inscrit au milieu d un losange horizontal son nom en toutes lettres et une étoile au dessus et une en dessous.

La veuve de François désiré Froment-Meurice après sa mort brutale le 17/02/1855 à l age de 53 ans, juste quelques mois avant l'exposition universelle de 1855,décide de conserver la direction de l'entreprise, qui est présente à l'exposition.
Elle exposera le reliquaire du talisman de Charlemagne commandé par Napoleon III.


Les photos disponibles ne sont pas très nettes


Sur celle ci on distingue mieux la fenêtre rectangle en bas du reliquaire, ou se trouve la relique.

Le reliquaire sera éxécuté par Jules Wièze, celui-ci commande le 1er mai 1855, au sculpteur Geoffroy-Dechaume (pour le compte de Froment-Meurice, les symboles des Evangélistes et quatre anges portant les instruments de la Passion.
Jules Wiese, bien que luthérien et membre du Consistoire supérieur, réalise également des pièces pour l’Église catholique,


1855 Le talisman de Charlemagne est un reliquaire portatif ou encolpion** du IXe siècle. Il fait partie du trésor de la cathédrale de Reims conservé au Palais du Tau.
Reliquaire du Talisman de Charlemagne pour Napoléon III (1855), est en Argent : doré, émail
Marque d'auteur : Froment-Meurice (signature ?). Poinçon de maître : poinçon de l'orfèvre Jules Wiset**, actif à Paris entre 1844 et 1858. Date : 1855. Poinçon garantie et titre argent Paris depuis 1838 : tête de sanglier, poinçon de petite garantie pour l'argent, à partir de 1838 (répété deux fois). Armoiries : armoiries de l'Empire.
Reliquaire peut-être conçu par Froment-Meurice pour Napoléon III, et exécuté par Jules Wiset, en 1855, pour abriter cinq reliques : au sommet, le lange de N. S. Jésus Christ ; en dessous, à gauche, la robe de la sainte Vierge ; en dessous, au centre, le Talisman de Charlemagne ; en dessous, à droite, le suaire de saint Jean-Baptiste ; en bas, dans le soubassement, l'os du bras droit de Charlemagne. Toutes ces reliques sont encore en place, sauf le Talisman de Charlemagne, présenté à part au palais du Tau.

**Un encolpion (grec : ἐγκόλπιον, enkólpion : « sur la poitrine ») est une croix pectorale, mais c'est aussi le terme utilisé pour le médaillon, comportant une icône en son milieu, que portent les évêques orthodoxes ou uniates (grecs-catholiques et autres) sur la poitrine, attaché par une chaîne autour du cou.
** Il fut, "dit" Wiset au lieu de Wièze


Ces deux pièces sont aussi décrites comme étant marquée Wiset: le coffret en vermeil à couvercle amovible, ciselé de scènes pastorales, poinçonné ; une tabatière en cuivre vermeil avec couvercle à charnière, le couvercle ciselé d'une scène représentant trois femmes dans des volutes . revendu par Sotheby's.

Très difficile de nos jours de trouver des oeuvres de Froment-Meurice qui ont en réalité été executées par Jules Wiese et déja à l'époque, des journalistes contestèrent à Froment-Meurice le merite de ses oeuvres. 
F.de Lasteyrie y fait deja allusion clans son article necrologique, tout en le defendant (Le Siécle, Z7 mars I855). Quelques rnois plus tard, un article de Gustave Planche (Revue des Deux-Mondes, 15 novembre I855) relance la polémique et declenche une vive reaction de ses anciens collaborateurs, lesquels, àl'instigation de Paul Meurice, signent une petition pour souligner au contraire combien Froment-Meurice prenait soin de mettre leur part en valeur. Malgre la diversite de son oeuvre, on peut bien parler en effet d’un << style
Froment-Meurice ». Theophile Gautier le souligne : << Son idee, sinon sa main, a mis un
cachet sur toutes ses oeuvres. Comme un chef d'orchestre, il inspirait et conduisait tout un
monde cle sculpteurs, de dessinateurs, d’ornemanistes, de graveurs, d’emailleurs et de
joailliers. . . >> (La Presse, 4- avril I855).

J'ai retrouvé un article dans la revue des Arts décoratifs qui montre que la polémique continuait en 1882

« Monsieur,

« Je lis dans le numéro. du 15 novembre de la Revue des Deux Mondes un article intitulé l'Orfèvrerie à l'Exposition et signé Gustave Planche. Cet article contient sur FromentMeurice, mon frère, mort il y a quelques mois à peine, des. allégations de faits qui veulent un démenti. Je laisse entièrement de côté, dans les pages de M. Planche, les critiques qui pourraient toucher le talent de l'artiste chez mon frère; mais c'est mon devoir et par conséquent mon droit de relever les attaques qui voudraient atteindre le caractère de l'homme.
« M. Planche reproche à M. Froment-Meurice « d'avoir signé de son.nom des châte« laines, des agrafes, des salières élégantes, quand des gens du métier savent très bien que « ces pièces d'orfèvrerie n'ont été ni conçues ni exécutées par lui... » — Je vous adresse, monsieur le directeur, les extraits des rapports des jurys de 1844, 1849 et 1851 ; ils constateront suffisamment dans les pièces exposées par Froment-Meurice la part d'invention ou d'exécution qui lui revient, et je n'ai pas à insister sur ce point. Mais M. Planche ajoute : « Qu'un fabricant bien achalandé néglige de nommer les artistes qu'il emploie, « qui font la source de sa richesse, je ne l'approuverai pas ; mais qu'il se laisse donner pour « l'auteur dès oeuvres qui ne sont pas sorties de ses mains, c'est un fait plus grave encore, et « qui doit être plus sévèrement qualifié. J'aime à croire que le fils de M. Froment-Meurice « suivra une autre méthode pour établir sa réputation. »



Coupe nautile à monture d'argent, Jules Wiese, Paris, vers 1860 la base ornée d'une frise de feuilles de nénuphar, la tige en forme de triton sortant de l'eau et tenant un serpent, crachant de l'eau soutenant la coquille, cette dernière monture ornée de fleurs et de deux putti et surmontée d'un putto tenant un collier de perles, signé WIESE sur la bordure des pieds , le fût formé d'un triton sortant des eaux et tenant un serpent de la main droite, crachant un jet d'eau soutenant le coquillage, celui-ci orné de fleurs et de deux puttis, sommé d'un putto tenant un collier de perles, signé WIESE sur le bord du pied Haut. 25cm 

JULES WIÈSE BRACELET XIXème SIÈCLE articulé en dix pièces, délicatement ciselées sur fond guilloché de motifs de rinceaux et de pommes de pin, symboliques du style néo-gothique. Ce bracelet en or jaune 18K présente la signature « Wièse » sur le fermoir Travail français. Tour de poignet : 16.5 cm. Poids brut : 88.5 gr. 


Un bracelet Napoléon III en argent et or 18 carats. revendu par la maison Lempertz

Un bracelet Napoléon III en argent et or 18 carats. Conçu comme un bracelet articulé décoré de vignes et de putti, serti de 23 rubis. Le cartouche central de verre rouge sur une base en nacre avec un monogramme "RL" appliqué sous une couronne comitale. L env. 19 cm. Poids 88,9 g.
Jules Wièse (Berlin 1819 - Paris 1890), ca. 1860.



Rare service à thé et café de style ottoman en argent partiellement doré par Jules Wiset, et LouisManant pour Henri Duponchel, estampé Duponchel, Paris, vers 1860
Jules Wiset, c'est Jules Wièse et il a réalisé la Théière et le sucrier de ce service, à thé et café de style ottoman en argent partiellement doré par Jules Wiset, et Louis Manant pour Henri Duponchel, estampé Duponchel, Paris, vers 1860

Dimensions du coffre 72x63x28 cm , 10 100 g ; décoré d'arabesques comprenant: une bouillloire sur son réchaud avec sa lampe, une cafetière, une théière, un sucrier couvert, un pot à lait, un bol, et un plateau circulaire gravé aux armes Cambacérès, dans son coffre estampé sur la tranche intérieure: DUPONCHEL rue Nve St Augustin 47, Paris, le couvercle orné d'une plaque en cuivre portant les armoiries d'alliance Cambacérès/Davout d'Eckmülh et étiqueté: succession Albuféra/ service à thé style arabe / de la comtesse de Cambacérès / née née Davout d'Eckmülh, 

La maison Sotheby's qui a revendu cet ensemble nous indique la provenance:  Adèle Davout d'Auerstaedt d'Eckmühl (1807-1885), fille du maréchal Davout, prince d'Eckmühl qui épouse en 1827 le comte Etienne de Cambacérès, fils de Jean-Pierre-Hubert de Cambacérès, frère de Jean-Jacques, second consul et archichancelier de l'empire.
Par descendance à son fils Louis de Cambacérès (1832-1868), mari de la princesse Bathilde Bonaparte, puis à leur fille Zénaïde de Cambacérès (1857-1932) qui épouse Raoul Suchet 3e duc d'Albufera.
Puis à leur fils Louis Suchet, 4e duc d'Albufera (1877-1953) qui épouse Anna Masséna d'Essling et de Rivoli, arrière-petite-fille du maréchal Masséna.

La maison Chamarande a revendu cette COUPE NEO RENAISSANCE SIGNÉ JULES WIESE
Jules Wiese
Coupe ovale en agate sur une monture en vermeil ornée de motifs d'émail polychrome et de cabochons de turquoises, pierres de lune et grenats, circa 1860-70
Signée JW sur le socle 
Poinçon de titre français (sanglier) Ht 13 cm, L 16 x 7,8 cm

En 1860  Jules Wièse va réaliser  une épée d'honneur commandée par la ville d'Autun pour le Maréchal Mac-Mahon d'après le dessin du sculpteur Schoenewerk, je n'ai pu en trouver une illustration.



C'est une coupe couverte en argent, argent doré, cristal de roche, perles, grenats, chrysoprases de 21 cm de haut, statuette de chevalier sur le haut, style renaissance, signée Froment Meurice mais réalisée par Wièse à plusieurs exemplaires , et qui fut présenté à l exposition universelle de 1862 .

Il reste fidèle  aux idées de son Maitre Froment Meurice dans le style néo-gothique et néo-Renaissance en orfèvrerie et joaillerie. C'est avant tout un sculpteur et un ciseleur avec une technique d'orfèvre plus que de Joaillier.
Il applique souvent de l’oxyde de mercure sur ses bijoux en argent afin d’en accentuer l’aspect « vieilli ». mais aussi  il lui arrive d’ajouter du rouge de bijoutier sur les pièces en or afin de donner l’impression d’avoir été récemment déterrées. 
Ses gouts en matières d utilisation des pierres précieuses   sont influencés par  la collection du marquis Campana acquise par Napoleon III et conservée  au Louvre , ce qui lui inspire des bijoux dans l’esthétique de l’Antiquité. Ces derniers étaient la plupart du temps faits d’or fin et ornés de cabochons et de perles de camées  en pierres fines ou dures. Il les présentera à l'exposition universelle de Paris  en 1867, cette production lui apporte une médaille de bronze lors de l’Exposition universelle de Paris , ce qui sera pour lui une grande décéption.




IMPORTANTE BROCHE en or jaune et argent, stylisant un sujet naturaliste retenant trois oiseaux dans leur nid, et un serpent dans un décor de feuilles de vignes et de grenats de taille cabochon en serti clos. Dans son écrin de forme signé J. Wièse Poids brut: 40,6 g Hauteur: 7 cm Largeur: 5 cm A garnet, enemal, silver and yellow gold brooch by Jules Wiese La maison Osenat l'a revendu pour 1860-70, je pense que c'est avant cette date.

Un sceau à Main en Vermeil par Jules Wuièze vers 1870
Conçu comme un chasseur sonnant du cor, debout avec son cheval sous un arbre, son chien et un cerf mort couché sur le moulu à côté de lui, un cabochon rouge grenat surmontant la poignée, la matrice gravée d'un blason français
(98 mm.) haut
poids brut (176 gr.)
Les armes sont celles de Le Clerc empailing de Percin de Montgaillard de Lavalette, pour Charles-Léon-Ernest Le Clerc (1825-1886), marquis de Juigné, député de la Sarthe 1871-1876 et son épouse Charlotte-Bernadine -Auguste, née de Percin de Montgaillard de Lavalette, qu'il épousa en 1844.


Vendu par la maison Sotheby's. Etui en jaspe multicolore d'Inde monté en or et argent, attribué à Jules Wièse, Paris, vers 1870
• Haut. 13 cm ; 5.11 in. high
Le corps en jaspe de forme chantournée, reposant sur quatre dragons ailés en argent, la prise du couvercle représentant un putto en argent agenouillé tenant des fleurs, les anses en double console en or sur lesquelles sont perchés deux oiseaux de paradis, dans un étui rouge postérieur à la forme estampillé J. Kugel, 7 rue de la Paix, Paris



Revendu par la maison Couteau Bégarie, 
Un bracelet souple en or jaune, composé de motifs ronds ajourés de fines volutes symétriques, chacun est relié par deux anneaux en maille jaseron. Fermant par un cliquet intégré dans l'un des motifs avec une chaînette de sécurité. Dans son écrin, signé WIESE, 90 rue de Richelieu. Poids: 26,20 g.  Le 90, rue Richelieu, l'une des nombreuses adresses de la maison WIESE, fût occupé dès 1864, comme nous l'indique la marque de l'écrin d'origine. 


Broche revendue par Sotheby's, de Louis Wiese à la fin du 19ème siècle
De conception Néo-Renaissance, représentant une scène de chasse dans un entourage feuillagé ajouré de style Néo-Renaissance, signé WIESE,poinçon de dosage français, poinçon de maître pour Louis Wièse, étui estampillé WIESE.
Rappelons que Jules Wiese en 1880 cesse d'exercer et passe la main à son fils Louis qu'il aura formé ainsi que Emile Philippe  et Leopold Hubert


Revendu par Sotheby's :  Louis Wiese bracelet Composé de maillons floraux articulés, circonférence intérieure 180 mm, poinçon français de l'or 18 carats (750°/00), poinçon de maître Louis Wièse, poids brut environ 41,25 grammes.


Revendu par PIASA, Louis WIESE 
Années 1880-90: Broche ajourée d'inspiration néo-gothique en or jaune 18k (750‰) très richement ciselé et gravé de rinceaux et feuillages:Signée, poinçonnée et poinçon de Maître Orfèvre. Dimensions : 4,3 x 3,1 cm. Poids : 15,4 g
Louis Wièse va suivre l'enseignement de son père , avait certainement conservé des modèles de son père  mais en ellabora de nouveaux


Louis Wiese revendu par Sotheby's:  or, rubis, saphir Composé d'une série de quadrilobes incrustés de cabochons de rubis, de saphirs et de portraits, longueur environ 190 mm, signés Wièse, poinçons de maître.
1890 Louis Wiese revendu par Sotheby's 
La broche circulaire de style archéologique représentant le profil d'un guerrier, peut-être Minerve en relief, encadrée de cabochons de rubis et de perles, à une bordure en corde et perles en or, signée WIESE, poinçons français et poinçon de maître de Louis Wiese avec une étoile au-dessus et ci-dessous dans un losange horizontal.


Collier de Louis Wièze


Dans le Style néogothique  broche en or de Louis Wièse entre 1890 et 1900  


Bague néo gothique 1890 à 1900, en or:  https://www.fabiandemontjoye.com/


Epingle Néo gothique en or vers 1890-1900  Louis Wièze: https://www.fabiandemontjoye.com/


Chevaliere en or style Néo-renaissance  1890-1900 de Louis Wièze: 


Coté de la chevalière


Broche Ange en or style néo-renaissance de Louis Wiese vers 1890-1900 : https://www.fabiandemontjoye.com/


COLLIER INTAILLES ÉTRUSQUES CORNALINE, PAR WIESE
Formé d'une fine chaîne d'or retenant vingt-neuf scarabées étrusques en cornaline du IVème et IIIème siècle avant J.C. gravés en intaille dans le style "Globolo" représentant entre autres un griffon, une silhouette nue tenant un bâton et une épée, peut-être Heraclès, un cheval ailé, Pégase, un satyre jouant d'une double flûte, Heraclès remplissant une amphore, un centaure et une déesse ailée, peut-être Lasa, alternés de boules d'or , fin XIXè siècle, 47 cm, poids brut : 204.63 g, monture en or jaune 18K (750), poinçon français
Signé Wiese



L'une des marques de fabrique utilisée par Jules Wièse et son fils louis de sont les bijoux en forme de Quadrilobe**   BROCHE ANCIENNE EN ÉMAIL ET GEMMES, PAR WIESE revendue par Christie's
De forme quadrilobe centrée d'un feuillage émaillé vert avec détail de diamants taillés en rose, une perle bouton au centre, altérations. Signée Wiese
**: Le quadrilobe est un Ornement de la période  gothique formé de quatre lobes en arcs brisés.



WIESE louis  1895 chez Chassaing : https://bijouxsignes.fr/fr/homepage
Broche ajourée signée "WIESE". Entièrement ciselée, elle représente une chimère enserrant un serpent menaçant. Présence de deux poinçons "tête d'aigle" et du poinçon du joaillier Louis Wièse (1852-1923) 
Métal : or jaune 18k (750‰) Dimensions : hauteur : 1,7 cm - largueur : 2,7 cm - épaisseur : 1,1 cm Poids : 11,20 g


Poinçon de Maitre de Louis Wièse sur broche



Louis Wiese  bague en Or 750/1000° Lapis Lazuli,Diamant Fin du 19e siècle fabrication:  vers 1900


Revendu par la galerie Tadéma de Londres : https://www.tademagallery.com/



Crosse du Pape Leon XIII  réalisée par Wièse pour Froment Meurice


**: BIBLIOGRAPHIE
Philippe Burty, « F.D. Froment-Meurice, argentier de la ville, 1802-1855 », Paris, 1883
Henri Vever, La bijouterie française au XIXe siècle « , Paris, Floury, 1906, tome 1
Michèle Heuzé, « Pradier intime, bijoux et camées », L’Estampille/L’Objet d’art, n° 380, mai 2003, p. 70-78
Marie-Elise Dupuis, « Rediscovery of the Mermaids’pearl bracelet » , Silver Magazine, november-december 2016, p. 24-31
Trésors d'Argent: Collection Paris Musées.
Jacqueline Viruega

Une remarque, un complément? m'écrire à : richard.jeanjacques@gmail.com


jeudi 7 janvier 2021

Le Toenia ou la Taénia en Bijouterie et tant d autres termes à découvrir

  Un message de Nathalie Rei... Mi...

Cher Jean-Jacques, suis toujours émerveillée par la qualité de vos écrits. Mais qu' est-ce qu un toenia ? Ce terme utilisé par Falize lors de sa conférence que vous retranscrivez, me laisse perplexe (et ce n est pas le seul) et internet ne m'est d aucune aide... merci encore une fois pour ce partage de votre travail et de votre immense culture.

Je comprends la perplexité de Nathalie face à la phrase et au texte de Falize reproduit:

La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet .......

J ' avais vérifié ce terme "Toenia" et j aurais du complèter mon article .:https://www.richardjeanjacques.com/search?q=Debut+et+coulon




Dans la Grèce Antique, un taenia, tænia ou ténia (grec ancien : ταινία / tainía ; pl : ταινίαι / tainíai ou latin : taenia ; au pluriel : taeniae) était un bandeau, un ruban, ou un filet porté autour du front.
Victor Champier dans son article sur Falize en 1885 a écrit "Toenia" ou a t il trouvé cet orthographe???
Je me suis souvenu de mes quatre années de grec, l une des rares choses qui me soient resté de mes modestes études, j ai gardé mon vieux dictionnaire et: 



Ainsi que vous pouvez le voir c'est d'abord un Ruban, un Bandeau, le terme peut s'étendre à Diadème  et ceinture pour soutenir le sein, avant de nommer le Ténia ou ver solitaire qui a une forme de ruban


Juliette Récamier n'avait pas 20 ans au début du Directoire et représentait la mode à cette époque. L' une des grandes adeptes de cette mode du Tainia sous les seins fut :  Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais.




Des Grecques aux Romaines il n y avait qu'un pas, ou plutôt une mer, la mer Ioniène, et cette statue de la déesse de la  santé  voit elle aussi ce Taenia ou Tainia lui serrer sa tunique sous la poitrine.

D'ou vient mon texte publié?, d'une conférence de Lucien Falize le 22 juillet 1886 et aussi,




D'un article publie par Victor Champier   (1851-1929). Éditeur scientifique, dans la Revue des Arts décoratifs de Juillet 1886 d'ailleurs Victor Champier avait avec ce texte de Falize, réalisé la préface du livre "Les Bijoux anciens et modernes"  de Eugene Fontenay . en 1887




Texte repris dans la Revue des arts décoratifs  en mars 1905  pour un article sur René Lalique, mais je préfère l original, de 1886, du moins une partie car la conférence une fois imprimée fait  57 pages de plus, il est écrit dans ce compte rendu "Taenia "et  non "Toenia"

Tout est bijou donc, il n'est pas une partie du corps qui n'ait les siens, bijoux indispensables ou parures superflues.

La tête a la couronne, le bandeau, le diadème, le toenia, le casque, les épingles à cheveux, le stylet ou la flèche, l'aigrette, les affiquets, les fleurs, la ferronnière, le frontier, les plaques ou fers des Hollandaises, le cache-malice d'Auvergne, le peigne, la résille, les fourches des Japonaises, les épingles et les chaînes de bonnet, pour ne nommer que les ornements de femmes; mais les hommes ont aussi leurs couronnes, insignes de puissance; — leurs casques d'or et d'argent, insignes militaires; — la tiare et la mitre, insignes religieux, et jusqu'à l'enseigne, ce gracieux bijou dont nous parlerions avec complaisance, si nous en étions à décrire les merveilles des XVe et XVIe siècles.

Pour accompagner l'air du visage, presque toutes les femmes et quelques hommes portent aux oreilles des boutons, des boucles ou des pendants, et, si la mode vous en paraît étrange et barbare à vous, mesdames, notez que ce ne sont pas seulement les sauvages qui se percent la cloison nasale pour y suspendre des anneaux, les Indiennes, les jolies nautch-giyls, les bayadères ont, outre cet ornement, des boutons d'or ou de pierreries qu'elles attachent sur le nez même, et cela ne les empêche pas de séduire par leur grâce les Européens qui les voient.

Au cou : le collier, la chaîne, le carcan, le hausse-col, la médaille, le reliquaire, la croix, le peut-à-col, les perles, les amulettes et la bulle, ce joli bijou perdu.

Au col encore ou sur la poitrine, non plus sur la peau nue, mais bien sur le vêtement : la broche, l'épingle, le fermillet, la fibule, les plaques de corsages, les fermoirs et les mors de chapes, la patère, le poitrail, les plaques de seins, les boutons, les ferrets, le reliquaire, le médaillon, la chaîne d'ordre et toutes les croix et les ordres qui constituent les insignes ou décorations, et sont depuis la plus haute antiquité jusqu'à nous le plus envié des bijoux.

A la taille : la ceinture, l'agrafe, la boucle, la chaîne, les patenostres, l'escarcelle, la montre, la châtelaine, les claviers, les plaques de fermoir, les netzkès, le flacon.

Aux bras : les anneaux et les armilles, les bracelets, spinthers, péricarpes ou dextrales, les torques gauloises ou romaines, les chaînes et les manicles.

Aux jambes : les anneaux ou périscélis et ces jolis ornements qui sonnent en cadence quand la danseuse indienne se meut et les agite.

Aux mains : l'anneau, la jolie bague, dont la description, dont l'histoire, dont les dessins représentatifs nécessiteraient tout un livre, depuis l'anneau des fiançailles et l'alliance des époux jusqu'à l'anneau d'investiture que les princes recevaient du pape, depuis l'anneau de Saint-Pierre jusqu'à l'anneau du doge, qu'il jetait à l'Adriatique, depuis la bague à tirer de l'arc jusqu'à l'anneau gravé qui servait à sceller toute chose avant l'invention des clefs et des serrures. — C'est l'histoire entière des sceaux et des pierres gravées, c'est la série des légendes, depuis celle de Gygès et de Candaule jusqu'à celle de la grande Catherine et de son favori Potemkin. Je ne vous raconterai pas la première, parce que vous la connaissez et je ne vous dirai pas la dernière, parce qu'elle est un peu trop libre.

Les pieds ont aussi leurs parures; si Laïs y mettait des bagues, Mme Tallien ne craignit pas de ressusciter la mode antique; certains souliers mignons qu'on porte au sérail sont constellés de pierres serties dans l'or. Le musée d'artillerie contient des éperons qui sont d'un admirable travail et, si Annibal avait envoyé à Carthage un boisseau d'anneaux d'or, pris aux chevaliers romains et ramassés dans la plaine de Cannes, les Flamands à Courtray prirent aux chevaliers français tués dans la bataille 4 000 éperons d'or.

Vous voyez, par cette énumération, de combien de bijoux se peut parer le corps de l'homme ou de la femme; il y en a pour tous les âges, pour toutes les conditions; pour l'enfant, pour la jeune fille, pour la femme, pour la mère; il y en a pour l'homme, bourgeois ou soldat, pour l'esclave comme pour l'homme libre; il y en a pour le sauvage comme pour l'homme au dernier degré de la civilisation; il y en a pour le roi, pour le prince, pour le capitaine, pour le page, l'évêque, le prêtre et le clerc; il y en a pour l'idole, il y en a pour le mort, et cette masse énorme de bijoux civils ou religieux, royaux ou guerriers, sacrés ou funéraires, va se subdivisant selon les temps, selon les âges, selon les styles, selon les modes, selon la richesse, selon le caprice, jusqu'à l'infinie variété, en sorte qu'ils formeraient le plus grand et le plus étonnant musée si on avait pu les conserver; mais, par une conséquence directe de leur prix, de leur valeur, ils ont de tout temps éveillé la cupidité et l'envie; on travaillait pour les obtenir, on se battait pour se les ravir; l'or et l'argent dont ils étaient faits subissaient de continuelles façons, allant du trésor au creuset, du creuset à l'atelier de l'artisan, de ses mains à celles du riche et du puissant, passant de celles-ci au cou de la femme, puis arrachés par le vainqueur, retombant au creuset et recommençant de nouvelles transformations.

 

EXPLICATIONS DE CERTAINS MOTS



La tête à la Couronne
Je crois que cela vient de l'impèratrice Faustine rendue célèbre par cette coiffure  qui couronnait sa tête avec ses cheveux.


Bandeau
Ornement de tête, le bandeau revient périodiquement à la mode, généralement en matières précieuses ici la Duchesse d'Uzes, dans la revue "Vogue" en 1921.

Diadème 
Le diadème est de par son étymologie le "Bandeau Royal" , depuis le XIX eme siècle  ce fut une des pièces préférées des Joailliers, le fond de commerce de la maison Chaumet .

Casque Vogue 1925

le Casque : 
La mode en 1925 adapta le Casque et nombre de joailliers créèrent des clips ou des broches pour agrémenter ces "Casques



Aigrette:  

Voici "Telle aigrette est comme un  léger feu d'artifice sur la peau" dont rend compte le FIGARO telle qu "elle fut exposée au grand palais avec la collection de son altesse l'émir du Qatar : Hamad bin Khalifa bin Hamad bin Abdullah bin Jassim bin Mohammed Al Thani 



Une Aigrette est un ornement de coiffure mais quelquefois de Corsage: inspirée des plumes de l oiseau du même nom . Dans l histoire ces bijoux reviennent régulièrement, 1930 fut la période la plus riche. Cette aigrette fut revendue par la maison Sotheby's.


Fermail - Fermillet


Le Fermillet et le Fermail
FERMAIL. Agrafe. aussi,  Ferrnailles, Fermaus, Fermoirs et Fermillières, pour des termes différents se rapportant au même sens. L'expression de fermillet, n'étant qu'un duminitif de fermail, se trouve confondu dans les citations suivantes. Le fermail et le mors de chape se ressemblaient fort, puisqu'on voit Charles VI transformer un fermail en mors de chape. C'étaient, l'un et l'autre, une agrafe destinée à réunir les deux parties du vêtement, soit sur l'épaule, soit sur le col, soit sur la poitrine, mais aussi un simple ornement qui s'agrafait sur une chape ou sur une tunique sans ouverture, c'est-à-dire qui était sans emploi et servait de parure. Les sculptures de nos cathédrales et les miniatures en fournissent d'abondants témoignages. J'ignore ce que peut être un fermail à couvercle, à moins de supposer une cavité ménagée au milieu pour renfermer des reliques, et se fermant, avec un verre, comme un médaillon.

Affiler
Mettre le lingot d or ou d'argent dans la filiere (Dictionnaire de la langue française de Pierre Richelet, collection personnelle)

Louis XI

Affiquet
Masculin, du vieux français Affiche, agrafe
Petit bijou qui s'agrafait à un vêtement, au chapeau. Muriel Rousseau explique  que ce terme s applique à tout bijou "Affiché" mis en évidence sur la poitrine, au chapeau ou à la coiffure, tel que broche, insigne , médaillon, enseigne , épingle à tête mais aussi aux éléments de ceinture, au moyen âge ou à la renaissance.
Mais ce terme subsiste au XVIII eme et XIX eme siècle
Alors nous pouvons dire que Louis XI portait un "Casque" et des "Affiquets"

La Ferronnière:



Une "Ferronniere" "Célébrée par Léonard de Vinci" 
C'est une chainette ou un bandeau, qui à l'époque de la Renaissance, faisait le tour de la tête et permettait de faire tenir en son centre un bijou pendentif.
Ce Portrait d'une dame de la cour de Milan, de Léonard de Vinci (au Louvre) a reçu le nom de "Belle Ferronnière" en raison de la ferronnière que la jeune femme porte au front.
La mode a été reprise au XIX ème siècle en pleine période Néo-renaissance, sous Charles X, plus tard Cartier reprendra le thème du Bandeau ou ferronnière, porté au milieu du front , c'est la forme de coiffure la plus intemporelle, d'ailleurs les premières couronnes dans l antiquité étaient des bandeaux.
Cartier, dans les années 1920 à 1930 en fabriqua beaucoup, De Barbara Hutton, a la Vicomtesse d'Astor, en passant par Colette, car la ferronnière était très seyante avec les coupes de cheveux à la garçonne.
Entre le Bandana et la Ferronnière mon choix est fait........




Les Fleurs:
Les fleurs émaillées  avaient été de mode pendant la seconde moitiè du XVI eme siècle, On en composait des guirlandes pour les  entourages de camées , la mode s'étendait aux bagues avec par exemple la bague Jasmin ou la bague "Marguerite" si populaire fin XIX eme et début XX eme .

Le Frontier
C'est l ornement du front à rapprocher du Frontal ornement de front médiéval porté par les femme , sorte de diadème , à la mode du XIV au XVI ème retour en vogue au XIX ème.

Les Plaques ou fers des Hollandaises:
Dans la vie parisienne de 1882 (article intéressant)
Va-t-on en Suisse? Ne pas oublier d'acheter ce fil d'or si ingénieusement passé dans des petites boules qui font coulisses, s'élargissant au passage de la main et se refermant sur le poignet le plus fin, avec sa breloque authentique, l'ours de Berne, qui porte bonheur. Est-ce en Belgique? cherchez dans Bruges ce cœur diamants et roses, surmonté du carquois et des flèches ; un vieux bijou rare, mais charmant. En Angleterre? vous trouverez un petit canon la gueule bourrée d'une perle. En Ecosse ? cette broche ronde en mosaïque de marbre aux couleurs d'un clan, ou une couronne d'argent, un rubis au milieu. En Suède? prenez ce collier de chien tout en or ciselé, qui s'attache par un bâton glissant dans une coulisse. Et des plaques des Hollandaises, faites une agrafe de manteau, au lieu de les porter sur les tempes. 

J ai posé la question à Leonore Van Der Vals, grande spécialiste du bijou ancien et hollandais  :  https://inezstodel.com/

Toujours aussi charmante, elle m a adressé cette série de document  sur ce qu' elle appelle : 

L' orijzer 



L' orijzer fait partie du costume traditionnel des femmes, en particulier dans les provinces du nord des Pays - Bas et de Zélande . Il faisait à l'origine partie du costume civil, qui a été adopté dans les costumes régionaux.

Au départ, le fer d'oreille était un support métallique pour maintenir les chapeaux en place. Il était porté sur un sous-bonnet et un haut-de-forme luxueux y était attaché. Au fil du temps, le orijzer est devenu une pièce maîtresse. Plaques ou boucles d'or décorées dépassant de l'avant des fers d'oreille. Des épingles à chapeau ont été utilisées pour attacher la capuche au fer d'oreille.

Le terme «fer principal» est utilisé dans le costume traditionnel de Scheveningen . Dans ce cas, les décorations sont au-dessus du front.


Cache Malice
Un cache malice est un éventail


Dame à la résille de perles (peut-être Béatrice d'Este), entre 1485 et 1500,

Une Résille
− Filet qui sert à envelopper les cheveux.  Cette dame a une résille de Perles, mais au début 20 eme certaines ont été réalisée avec des diamants

Littérature: Stenio examina et posséda Claudia tout entière, depuis sa riche chevelure enfermée dans une résille de perles, jusqu'à son petit pied serré dans le satin (Georges Sand,Lélia,1833, p. 258).Sur la chevelure de la princesse, et s'abaissant jusqu'à ses sourcils, puis reprise plus bas à la hauteur de sa gorge, s'étendait une résille faite de ces coquillages blancs qu'on pêche dans certaines mers australes et qui étaient mêlés à des perles (Proust,Guermantes 1,1920, p. 41



Bague résille : qui rappelle les filets qui retiennent les chignons



BRACELET souple légèrement extensible en ou gris formé d'une résille de cent cinq diamants taillés en brillant. 
Le principe de la résille fut étendu a tous les bijoux au début du 20 eme 


ANNÉES 1910 BROCHE PLAQUE ReSILLE DIAMANTS diamond, platinum and gold brooch, circa 1910. revendu par Tajan




Merveilleux pendentif de Lacloche en résille de platine et diamants





Les Fourches des Japonaises
Les chignons des geishas japonaises sont ornés de peignes  mais aussi d'épingles à cheveux appelées kanzashi.


Voici des Fourches japonaises en métal, qui parait-il pouvait servir aux japonaises comme instrument d'auto défense



L art nouveau  produisit de grandes quantités de peignes  a plusieurs branches pour les chignons, celui ci de Lucien Gaillard est proche des Fourches Japonaises .

Chaines de bonnet
Chaines  qui retenaient le bonnet ou le chapeau, ce qui permettait aussi de le laisser négligemment dans le dos




Les Nautch Girls et leurs bijoux.

Les bijoux que portaient ces femmes étaient, nous dit-on, d'une valeur considérable; leur cou était orné de plaques d'or et d'un collier de perles et or curieusement ciselé. D'énormes boucles d'oreilles encadraient leurs joues, et sur leur front nous remarquâmes des sortes de cloches d'or fin, ornées de chaque côté d'oiseaux de même métal.

« Bien que ces nautch girls soient fort méprisées, le rajah et les Européens des Grandes Indes ne donnent jamais une grande fête sans en engager quelques-unes pour l'amusement de leur société. J'ajouterai, dit le voyageur auquel nous empruntons ce récit, que ces danseuses, appelées devant une compagnie choisie, se gardent avec soin de blesser les convenances. Leurs danses, quoi qu'on en ait dit, sont bien plus décentes que celles que l'on applaudit sur les theâtres de l'Europe.


Les Bayadères


Ceci est un collier "Bayadère, mais je n'ai pas trouvé a quoi correspondait l attribution de ce nom!
Bijou parait il inspiré des danseuses de l inde. Muriel Rousseau, indique que ce sont des colliers faits de motifs floraux, de grains de pâte parfumée de forme originale  , Bayadère serait aussi d' après elle, mentionné comme ceinture de corail!!!

Le premier sens du mot bayadère, provenant du portugais « bailadeira », est synonyme de Devadasi. Le mot français d'origine arabe d'almée illustre aussi la devadasi. Tres intéressant texte sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Devad%C3%A2s%C3%AE


1920

Ce sont des danseuses sacrées indoues opéra comportant des bayadères, mettant à la mode ces bijoux indiens.


Merciers. (en joyaux)

L ancêtre de nos bijoutiers détaillants. au XVII ème siècle.

Les marchands merciers sont un des six grands corps de marchands de Paris (puis sept), celui dont on disait : « vendeurs de tout, faiseurs de rien », car contrairement aux autres corps qui fabriquaient une catégorie bien délimitée de produits qu'ils vendaient ensuite, les merciers étaient de purs commerçants qui achetaient, pour les revendre, les produits des autres communautés que celles des Grands corps de marchands.



Periscélis

Mot latin mais dérivé du grec ancien περισκελίς, periskelís. 
Le périscélis est un bracelet porté par les femmes de l'antiquité au-dessus de la cheville du pied.
Pierre Louys écrivit dans "Aphrodite"
Une double guirlande d'iris autour de ses jambes arrondies ondulait sous l'étoffe légère et s'attachait sur les chevilles à deux periscelis d'argent.


J' ai déjà écrit plusieurs articles sur l origine et le sens des mots en matière de bijouterie, par exemple "Une Vinaigrette" sans huile et vinaigre mais!!!!

Une Chatelaine

Les Poissardes

La Perruque

Le Clou (pas celui de Cartier quoique vous pouvez le mettre au clou) 

L enture, l'Osmior, le frittage?

Bander et tirer

Nielle ou Niellage

Rocher et Dérocher

Un Ringard

Un Rifloir? et de la Sausse

Le Noir d'Ivoire

Le Rouge.

Un, Je ne baise plus.




Raymond YARD: Un des quatre grands fabricants américains

 Il est né le 19 avril 1885 à Montclair, New Jersey, USA,  dans la famille modeste  d'un  conducteur de chemin de fer et il  a atteint l...