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mercredi 28 juin 2023

Alfred Georges LANGLOIS: le réalisateur des Minaudières et du Serti Mystérieux de Van Cleef & Arpels.

Sujet difficile, une famille qui a travaillé pour les plus grands joailliers détaillants, mais en restant complètement dans l' ombre de ceux-ci jusqu'a même être absorbée par  Alfred Van Cleef  et ses associés,  à tel point que Langlois sera aryanisé en même temps que VCA, alors que Langlois n'était pas juif.

Tout commence par une jeune fille dont on ignore son origine, rien ne signale l'existence de ses parents.

Elle se nomme Augustine, Ernestine Langlois

Rue Cardinale

Elle a 19 ans, elle est enceinte, elle travaille comme relieuse et habite au 6 rue Cardinale à Paris dans le 6 ème arondissement, dans l' immeuble sur la gauche de cette photographie. Très petite rue, créée en 1699 sur un terrain qui appartenait au cardinal de Furstemberg, abbé de Saint-Germain des Prés.

C'est une sage femme nommée Dame Penaud qui va procéder à l'accouchement, elle a trente ans et habite rue de l'école de Médecine à Paris, donc a coté de la rue Cardinale. Le père est inexistant, la famille est absente, seuls un concierge "Theodore" et une employée "Many" ont bien voulu témoigner et signer l'acte de naissance. Alfred Georges Langlois est donc né le 30 juin 1876 à 5 heures du soir.


Que s'est il passé, elle ne reconnaitra son enfant que le 14 avril 1881 soit cinq ans après.

Qui va lui apprendre le métier? en faire un aussi bon joaillier et boitier? Je me fais souvent la reflexion de tous ces ouvriers et artisans modestes qui ont appris un métier du luxe, et souvent réussir une ascension sociale extra-ordinaire, sans avoir eu de jalousie vis a vis de ceux pour qui ils créeront et travailleront.

Ce que je peux ecrire c'est qu'a 20 ans il est déclaré "Orfèvre" sur son dossier militaire, et le terme doit être plus juste  que "Bijoutier", car il excellera dans les boites, les poudriers, les étuis à cigarettes. Lorsque j'étais à l'école de BJO de la rue du louvre en 1960, il y avait les Bijoutiers, les Joailliers, et les orfèvres, sur le même étage, j'admirais leurs techniques de planage, de recuit etc que nous, élèves en Joaillerie, ne connaissions pas.

L armée enregistra qu'il avait les cheveux chatains ainsi que les yeux et les sourcils, un nez moyen ainsi que la bouche , il était grand, 1 mètre 74. Nous apprenons aussi qu'il avait le niveau 3 d'instruction c'est à dire qu'il sait lire, ecrire et compter.


Ce n'est pas de la Joaillerie, mais j'ai pensé utile de publier ce tableau de niveau, et la statistique  en 1905 sur l'instuction d 'une classe militaire aux alentours de 20 ans. 


En fevrier 1901 une jeune fille  tente de se suicider à Paris en se jetant dans la seine  elle s'appelle Georgette Bourassier. Est ce celle que Alfred épousera 10 mois plus tard? les dates coincident.

Le samedi 14 décembre 1901 Alfred épouse Georgette Bourrasier. Alfred demeure au 12 rue Veronèse, sur son acte de mariage, il est déclaré "fils majeur naturel reconnu de Anne Ernestine Langlois présente et consentante et de père inconnu" Georgette est née a Lyon le 14/06/1882 et elle est corsetière, demeurant aussi au 12 rue Véronèse, elle est fille mineure naturelle de Amelie Bourrasier  Couturière. Un témoin présent Eugene Kern  est bijoutier, et un autre, Louis Carragual est orfèvre


De 20 à 26 ans , je n'ai rien trouvé, il insculpe son poinçon de Maître le 9 octobre 1902.  Poinçon losange vertical avec comme symbole une Lance et les initiales A.L.
Alfred Langlois pendant une trentaine d'années va travailler sur commande, à façon mais très souvent sous son nom, avec son poinçon. 

Le 30/12/1907, Georgette et Alfred auront une fille , qu'ils prénomment Odette (C'est important car c'est elle qui va succeder à son père)  A cette date, ils habitent au 3 rue de Normandie à Paris.


En 1913 d'après le maison Sotheby's  Langlois livre cet étui à cigarettes rectangulaire aux angles arrondis, le couvercle et la base à rayures d'émail noir sur fond d'or poli, le poussoir serti de diamants gradués, l'intérieur muni d'un compartiment vesta avec percuteur, poinçon de maître, poinçon de contrôle français 1838-1919, signé Cartier Paris, numéro de série 5113  Cet étui mesure 9cm 4 dans sa longueur.

1920 env.Une trousse de toilette en or et émail ornée de bijoux, Alfred Langlois pour la Maison Janesich, Paris,   5,4 cm, 2 1/8 po de haut, de forme carrée, le couvercle et la base à motif stylisé en zigzag bleu, les côtés rayés bleu et or, petit poussoir serti de diamants, l'intérieur doublé d'or muni d'un poudrier, d'un porte-rouge à lèvres et d'un miroir, signé Janesich, numéro de série 12710, poinçon de maître, marque de contrôle de la tête d'aigle post-1919 sur la base et chaque partie du support de rouge à lèvres, contrôle post-1905 pour l'argent et l'or mélangés sur le support du miroir



A cette époque la "minaudière" n'existe pas, on dit trousse de toilette mais pour faire chic, cela devient des "Vanity Cases" Ce necessaire de 1923 est en or, platine, diamants taillés en roses, émail noir, à l'intérieur de l ivoire, une glace et un crayon à mine de plomb. Fabriqué pour Van Cleef & Arpels


On pourrait penser qu'a cette époque Langlois ne fabriquait que des "Boites"mais cette paires de Pampilles, qu il livra à Van Cleef & Arpels, est en platine, une monture avec mise à jour perlé, diamants tailles brillant, baguette et trapèze émeraude qui ont été taillés en cabochons N° 22644



Il travaille pour tous les grands joailliers détaillants, ainsi cette merveille japonisante à été réalisée pour Lacloche vers 1925 , mais aussi Cartier et Boucheron

Cette autre merveille fut aussi fabriquées par Langlois pour la maison Lacloche, vers 1925

ALFRED LANGLOIS : ÉTUI À CIGARETTES revendu par Bonhams Londres
Tricolore, à décor d'oiseaux en vol, les flancs à motif de clé grecque, poinçon de maître Alfred Langlois, poinçons français, dimensions 9,3cm x 7,6cm x 0,9cm



Ce vanity case qui suit est signé Lacloche, les plus grands se fournissaient chez Alfred Langlois


LACLOCHE FRERES Boîte de beauté. En or jaune 18k, rectangulaire, laquée rouge, le couvercle appliqué de gradins en or gris et de diamants taillés en baguette et en rose, comme un des poussoirs, le pourtour à décor de carreaux filetés, l'intérieur comprenant trois compartiments, un étui à rouge à lèvres, et une montre à cadran carré, fond ivoire, chiffres arabes pour les heures, mouvement mécanique
Vers 1925-1930 Signée
Dim.: 10 x 4 x 1.5 cm, Poids brut: 244.10 g


Montre à l'Intérieur, Revendu par la maison Artcurial


7 Rue Villedo Paris 1er


Alfred Georges n'est membre de la Chambre Syndicale de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie que depuis 1926. Son adresse est 7 rue Villedo à Paris ; il est à cette adresse depuis le 30 janvier 1914

L' autre Langlois au 23 rue étienne Marcel, est un joaillier Emile Langlois qui s'est établi en 1888. Ce sera André et Maurice Langlois en 1924 puis Langlois & Cie qui succèderont en 1952, très bonne maison aussi.


1927: Necessaire de beauté, or diamants taillés en rose, émail, marqueterie de nacre teinté. Quelle maitrise pour qu'avec la "chauffe" le métal ne se déforme pas.


1928 Base platine, or jaune, sertiperlé, émail, diamants taillé en rose et sertis à grain, Jaspe  9 cm 6 sur 4 cm 3 Collection Van Cleef & Arpels


Paris 1928, or diamants taille brillants et baguettes, émail motif central ét cotés en Lapis Lazuli


Trousse de toilette le Cyprès, 1928; Vendu par Van Cleef & Arpels (Paris, France); Fabriqué par Alfred Langlois Or, émail, diamants, onyx, platine, verre miroir. Photographie de Doug Rosa



Boitier avec Le Paon: Alfred Langlois French 1930's Art Deco Gold and Email Cigarette Case


MARCHAK, BOÎTIER ÉMAIL ET OR ART DECO, a gauche  BOÎTIER JANESICH ART DECO ÉMAIL, DIAMANTS ET OR à droite
De contour rectangulaire, émail noir et bleu, or jaune 18 carats (poinçon français), vers 1930, signé Marchak, poinçon de maître (Alfred Langlois), numéroté ; de contour rectangulaire, émail bleu, violet, rose et crème, diamants taille rose, or jaune 18 carats (poinçon français), vers 1930, signé Janesich, poinçon de maître (Alfred Langlois), numéroté, boîtier Janesich rouge Taille/Dimensions : boîtier
Poudrier en or de trois tons et pierres précieuses par Boucheron, Paris, 1930, Long. 5,3cm ; 2 1/8 po
Le couvercle gravé au centre d'un cimier et devise sur un fond formant des maillons, l'intérieur contenant un miroir et un compartiment, le poussoir en émeraudes de taille carrée , poinçon de maître d'Alfred Langlois, inscrit: Boucheron Paris


Il y a la "Légende" fabriquée par Jacques Arpels, attribuer a chaque frères Arpels une invention. Je doute que Charles ( qui s'appelait en réalité Salomon Arpels), ait inventé la "Minaudière" C'était un vendeur qui n'avait pas apppris le métier manuel de la Joaillerie, qui ne savait pas dessiner.
Pour surmonter les techniques qui amènent à cette capacité de "faire" une boite parfaite en métaux précieux, il faut 20 ans de métier.

Intérieur de Vanity case précédent

Toutes les grandes maisons vendaient à l'époque des "Vanity Cases" les chef d'ateliers savaient faire-faire.
Mais Alfred Van Cleef et surtout sa fille Renée Rachel observaient depuis si longtemps les capacités d'Alfred Langlois à fabriquer des boites. 

C'était une boite en or à complications, sans aucunes charnières visibles, avec des fermoirs à déclic cachés, des petits compartiments pour recevoir un briquet, un poudrier, une glace, un face à main, un baton de rouge à lèvres, un petit peigne, ou tout autre accessoire féminin.
Les matières employées étaient nouvelles, telles que la laque, des incrustations de pierres et perles, des éléments qui pouvaient se détacher pour être portés en bijoux.
Chaque "Minaudière" était une pièce unique, sauf....sauf....
Une commande pour un émir de trente minaudières richement empierrées, mais rigoureusement semblables, pour que ses femmes ne soient pas jalouses l'une de l'autre.


Ce n'est qu'en 1932 qu'il ajoutera un poinçon carré pour le doublé avec ce mot dans le poinçon ou pas.
Fabricant doublé or laminé: Lieu d'activité 213 rue st Martin, Paris (75) Symbole (pour les orfèvres) Une lance avec mention doublé or laminé. Date d'insculpation (pour les orfèvres)
Ce poinçon fut surtout pris pour poinçonner les Minaudières en STYPTOR.
En effet le Stryptor était un alliage d'argent et d'étain


Cette minaudière fut certainement une des premières en Stryptor, elle fut confectionnée et achetée par le Maharadjah de Rajpipla


En 1932, Monsieur Langlois possède toujours son entreprise de Bijouterie rue Saint-Martin à Paris; ce n’est que le 1er juillet 1932 qu’il sera absorbé par la maison Van Cleef & Arpels. Van Cleef va signer un contrat d’exclusivité avec le joaillier Alfred Langlois qui emploie alors une quinzaine d’artisans boîtiers. 
Quand je dis "Absorbé" c'est a dire que VCA prenait 95 % des ateliers et Langlois 5 %
En 1933, la maison Van Cleef & Arpels insculpe son poinçon de joaillier : les initiales « VCA » et le symbole de la colonne Vendôme. L’atelier Langlois, qui comprend désormais des artisans boîtiers et des joailliers, se consacre à la fabrication des Minaudières et des pièces de joaillerie, notamment la mise au point du fameux « Serti Mystérieux ».



1934 cette minaudière était fournie avec un sac-étui en feutre, en or guilloché, or gravé, diamants taille brillant, émeraudes taillées en carré, serties à grain, une glace à l'intérieur15 cm de long 12 cm de large epaisse de 2cm2.


Une minaudiere et un poudrier fabriqués par Langlois or, laque, platine diamants pour Van Cleef & Arpels en 1935


J'ai retrouvé cet article de 1935 dans le journal "Vogue" et je pense que cette définition de la "Minaudière" est la bonne , et non celle de Jacques Arpels qui disait qu'on l 'avait appelée ainsi parce qu'Estelle faisait tout le temps des minauderies

Déjà ce surnom d'Estelle n'a jamais été employé par elle, mais je ne vois pas Esther Van Cleef qui en 1914 était dans des hôpitaux  soigner des blessés ou des gazés dans un état très  grave, entrain de passer son temps à "Minauder"
Lire ou relire : http://histoiredesvancleefetdesarpels.blogspot.fr/2011/01/estelle-vancleef-de-paris-ne-sest.html

Cet article dans vogue annonçait en 1935, 
"Van Cleef et Arpels ont lancé, voici un an, au lieu de l'éternel sac du soir, une boîte métallique, nette, nue, sans poignée.A cause de la matière, des pierres un travail, c'est un bijou précieux aussi ."
La suite sur

L'idée a fait son chemin...du moins dans la tête d'Alfred Langlois grand fabricant de Joaillerie spécialisé aussi dans la fabrication de boites précieuses, là aussi, aucune certitude, Langlois travaillait entre autres pour la maison Van Cleef et il semble que vers 1929, Alfred Langlois ait eu l idée de fabriquer des bijoux sur lesquels les pierres ne seraient pas tenues par des sertis classiques qui dissimulent une partie des pierres précieuses.
Alfred Van Cleef possède un petit château qu'il a appelé bien avant les bijoux "la Minaudière" mais comment être sûr de l exclusivité?
Alfred Van Cleef  et ses associés vont donc absorber l'atelier Langlois à tel point que Langlois sera aryanisé en même temps que VCA, alors que Langlois n'était pas juif.

1936 Bracelet or platine rubis en serti mystérieus de Alfred Langlois

C'est en 1929 qu’Alfred Langlois voulut faire breveter la première monture en serti invisible, mais elle n’était pas parfaite, et avec la crise, il fallut plus d’un an pour la voir mise en vente.
Alfred Langlois, fabricant de boîtes et de vanity-cases, tombe sur une micro-mosaïque du XIXe siècle dont l’agencement de mini-tesselles sans joint apparent, lui donne l’idée de transposer ce procédé dans la joaillerie. Langlois procédait comme dans la micro-mosaïque où de petites plaques de céramiques sont tenues en rangées.
Jusqu’ici les pierres précieuses employées en joaillerie pouvaient toujours être remontées pour recréer un autre bijou, mais avec le serti invisible cela devint presque impossible. C’est en effet une taille spéciale, pierres carrées sur lesquelles on taille un sillon côté culasse pour qu’elles puissent être « serties » par le dessous.
Elles dépendent les unes des autres, que ce soient des rubis ou des saphirs (quelquefois des émeraudes) car elles doivent être assorties, être homogènes en couleur selon les directions par rapport à la lumière. Il y a une élimination importante, lors du choix, pendant et après la taille, et ceci au risque de ne pas être réemployées sur un autre bijou.


Le très célèbre clip "Chrysanthème" , en or,  platine ,diamants taillés en baguette, et rubis en serti mystérieux Longueur 8cm8


1937 Le Clip Pivoine en or platine, diamants taille brillant et baguette, serti mysterieux en rubis et rubis facettés, à l origine ce clip était un élément d'un double clip!! Ou est le deuxième??,

Il m'est imposible de publier toutes les fabrications de Alfred Georges Langlois, donc je ne publie que celles qui sont marquantes en rapport avec les dates de création.



1938: Cette boite me parait très interessante, La boite Colibri, en or diamants tailles brillants serti mystérieux, rubis et saphirs, elle fit partie de la collection de la Reine Nazli d'Egypte. Sobiété, relief des motifs, poussoir intégré.......


1938 L exemple type : La minaudière avec le clip Camélia en or guilloché grain d'orge, rubis facettés serti mystérieux, ecaille, glace à l intérieur, le clip est amovible pour être porté , elle fait 15 cm de long sur 12,5 cm de large et est épaisse de 3 cm. Le clip a un N° différent de la minaudiere, N° 48152 pour le clip et 49008 pour la minaudière.


1939 Ces pièces sont étonnantes, surtout venant de Van Cleef & Arpels à cette époque, c'est une demie parure appelée "Pylones" en or jaune et saphirs carrés. Serti Mystérieux fabriqués par Langlois
Les ateliers Langlois,  augmentent  leur personnel rapidement parvenant à employer trente personnes environ.


1942 Clip Fourragère réalisé par Alfred LAnglois

1942  Les Arpels sont aux Etats unis, Esther Arpels, Jacques Arpels, Lea Arpels se cachent dans le midi  de la France, René Lacaze est chez Mauboussin, Roger Levy Debled, conseiller juridique et financier , juif chassé de la maison par l'administrateur René Bry erre dans la france occupée et la France Libre, il aura la chance de revoir sa patronne Renée Rachel Puissant Van Cleef, en 1942, avant qu'elle ne meure.
La maison Van Cleef est aryanisée, plusieurs articles que j ai écris sur: 

Van Cleef & Arpels ayant racheté les ateliers Langlois, les allemands au travers de René Bry, l 'administrateur de l aryanisation de VCA, aryaniseront aussi les ateliers d'Alfred Langlois alors qu'il n'était pas juif.
Mais Mr le comte de Leseleuc, repreneur de la maison VCA  aryanisée, reprend de fait les ateliers Langlois


Ces trois feuilles émanent du Rapport de la Treuhand Allemande pendant la guerre 39/45


L organisation des stocks Van Cleef & Arpels avant et début de la guerre


D'après les allemands, le rapport de la Treuhand, donne des informations interessantes.
Les biens ennemis, juifs ou non, le produit des ventes et liquidations était versé à la Treuhand und Revisionstelle, installé dans les locaux de la Barclay’s Bank.

René Robert  est nommé directeur artistique et chef d'atelier de VCA pendant la guerre

Les clips " Fourragère"  auront été fabriqués sous sa direction ainsi que "l Oiseau de Paradis."


1944 Le clip "Pax"  en or platine, diamants taille brillant, rubis taille cabochon, émail, il appartint à Barbara Hutton , très bonne cliente de Van Cleef & Arpels , grande habituée du Ritz, même pendant l' occupation.  

En 1935 Barbar Hutton avait commandé ce bracelet chez VCA: Au fil des ans, et outre un héritage important qui comprenait des toiles de maîtres et d'importantes sculptures, elle se constitua elle-même une magnifique collection regroupant le spectre des arts, de la porcelaine, des bijoux de valeur, y compris des pièces historiques sophistiquées ayant appartenu à Marie Antoinette et à l'impératrice Eugénie et d'importantes pièces de Fabergé et Cartier. Parmi ses pièces de joaillerie, on trouvait le Pasha Diamond de 40 carats, qu'elle acheta dans une taille brillant octogonale inhabituelle mais fit retailler en brillant rond, ce qui le fit descendre à 36 carats24.En 1936, elle achète la parure d'émeraudes (diadème, collier, pendentifs, bracelet) offert par Napoléon III à la comtesse de Castiglione, à Ganna Walska. (Wikipedia)

La deuxieme pièce fabriquée pour elle aussi par Langlois date de 1945. C'est le clip "Cage" beaucoup de maisons ont réalisé des bijoux semblables. Il est en or, platine  diamants taille brillant, rubis cabochon.


1948 Très difficile ajustage pour ce poudrier dodécagonal en or, platine, diamants taille brillant miroir à l'intérieur.

Je crois que Alfred Langlois cesse de travailler en 1948, bien que sa présence soit notée dans les procès verbaux de la maison, comme accompagnant sa fille Odette aux réunions. Il a 72 ans

Sa fille reste comme gérante des ateliers Van Cleef& Arpels, c'était une femme très secrète. 
Ceux qui l'ont connue et qui ont bien voulu m'en parlé me l'on decrite comme "Une vielle fille " acariâtre et peut être aigrie "Et elle tenait vraiment à ce qu’on dise. Mademoiselle et pas madame. Femme pas très sympathique dans mes souvenirs "
Elle n'aimait pas qu'on lui demande "Comment allez vous?" disait aussi "Je ne pars jamais en vacances" Très capable, ayant été élevé dans la maison dès sa plus tendre enfance.

Le 05/08/1948, Alfred Langlois  se remarie avec Jeanne Hannequin

Alfred Georges Langlois décède  le 03/08/1958 à Lizy sur Ourq  qui fut un lieu regroupant des protestants, Alfred n'est pas la seule célébrité de Lisy, Pierre LeCoultre (de la future famille horlogère Jaeger-LeCoultre), lors des persécutions religieuses, fuit le village pour la Suisse, au milieu du XVIe siècle. Il s'établit dans la Vallée de Joux, dans le Jura suisse.
Claude Grostête de La Mothe (1647-1713), pasteur protestant de Lizy-sur-Ourcq avant la Révocation de l'Édit de Nantes.
André-Charles Caron, maître horloger, créateur de la première montre-squelette et père de Beaumarchais, est né à Lizy le 26 avril 169887. il était installé à Paris rue Saint Denis né en 1722 mort en 1775, il fut l'horloger de Louis XV et sa fille Françoise épousa en 1756 Jean Antoine Lépine.


Cimetière regroupant de nombreuses tombes des gens du cirque, dont celle de la famille Bouglione


Odette Langlois va décéder le 6/12/1993, elle habitait a ce moment dans le 16 eme arrondissement

Je suis preneur de tout complément (texte et photos) m'écrire à : richard.jeanjacques@gmail.com  :


mercredi 25 janvier 2023

BIJOUX DE DEUIL: en fontes de fer, où en fontes de Berlin.

Perpetuer le souvenir d'un être cher, il faudrait remonter à Richard II et la guerre de cent ans, puis aux Méménto Mori, à la Reine Victoria? Mais il y eut aussi le Jais, le Bog Oak, le buis, l'acier, l'onyx, l'émail noir, puis ....au XIX ° siècle, les fontes de fer.


Peigne-diadème: La naissance d'Athéna - Allégories du jour et de la nuit - Mariage d'Eros et Psyché

Les premiers exemplaires de bijoux en fonte, modéles géométriques de fils entrecroisés, generalement émaillés de noir, sont réalisés en 1798 par la fonderie royale de Gleiwitz (Kénigliche Eisengiesserei Gleiwitz), en Haute-Silésie, et représentent une tentative pour élargir la gamme de produits clisponibles aupres des armuriers et fondeurs locaux. La fonderie royale de Berlin (Kénigliche Eisengiesserei Berlin) ouvre en 1804, et l’on sait par son inventaire qu’elle commence à fabriquer des bijoux en fonte deux ans plus tard, lorsque Napoleon conquiert la ville. En 1808, l’inspecteur général de Villefosse, séduit par la qualité des fonderies allemandes, leur soustrait un grand nombre de leurs moules originaux, dont ceux des bijoux en fonte, et les envoie en France  afin de les faire étudier et utiliser .



1806-1807

C’est en 1806 que la fonte de fer de Berlin apparaît. Ce sont les fonderies royales prussiennes qui ont lancé cette collection osée et excentrique de bijoux en fer noir.
Ces fonderies royales ont été construites à partir de la seconde moitié du XVIII siècle pour pouvoir concurrencer le fer Suédois qui était, à l’époque, le plus convoité en Europe. Napoleon avait envahi la Prusse, Napoléon n'a mis que 19 jours du lancement de son attaque sur la Prusse jusqu'à son entrée dans Berlin.  La Prusse sortit très affaiblie économiquement de ces conflits qui duraient depuis pres de trois ans 


1807 Napoleon vainqueur de la Prusse à Friedland

Il fut demandé au bourgeois et nobles Prussiens d'aider l'effort de guerre, en donnant leur vaiselle en or et argent et leurs bijoux contre la même chose en moins précieux.
Bon nombre des bijoux en acier de Berlin portent l'inscription : « Gold gab ich für Eisen » 
« J'ai donné de l'or pour du fer » ou « Echangé pour la patrie ».A Berlin, plus de 160.000 bagues ont été échangées à cette époque.
Les centres allemands des objets d'art en fonte de fer, furent Berlin et Gleiwitz (fonderie créée Royale dès 1786). 
Presque toutes les sortes de bijoux furent réalisées en fonte de fer : diadèmes, colliers, bagues, agrafes et boutons.
Mais c'est la manufacture royale de Berlin, inaugurée en 1804, qui lance la mode de ces bijoux en fontes de fer . A la fin des guerres napoléoniennes, la mode des objets en fonte de fer de Berlin perdure en 1814, 40.000 pièces sont produites à Berlin !)et les exportations vont se faire dans toute l'europe .  





Collier Fer et acier - Berlin - 1820-1830 -  
Les bijoux présentent des motifs empruntés à l'architecture gothique (ogives, arcs polylobés) accompagnés de motifs naturalistes (végétaux et animaux) et de motifs classiques (acanthes). Sur certains bijoux, le travail de tressage est d'une finesse extrême. On y trouve également le motif des camées, si prisé au 19e siècle. Victoria & Albert Museum

L'apogée de ces bijoux sera dans les années 1820 et 1830


Paire de boucles d'oreilles, fer de Berlin, papillons ajourés avec pampilles serties sur acier poli, probablement réalisées par Siméon Pierre Devaranne en Allemagne (Berlin), début XIXe siècle
Victoria & Albert Muséum

 Ce genre de hijouterie, en vogue pendant plus d'un demi siècle n'en a pas moins eu, à une époque ou la bijouterie en doublé ou en doré n’était pas parvenue an degré de perfection et de hon marché qu’elles ont atteint aujourd’hui, une certaine importance. L’ Angleterre et la Prusse avaient acquis sur nous, sur ce point, une supériorité que nous étions cependant en droit de revendiqner, car ce n’était que par application de principes émis par Réaumur, qu’elles étaient arrivées a cette perfection dans ce genre dc travail. Pour surexciter le zele dc nos nationaux, la Société d’encouragement proposa des 1805 un prix dont la valeur fut élevee successivement pendant quelques années; l’on vit bientôt cette industrie prendre un nouvel essort, et les bijoux en fonte de fer fabriqués en France purent désormais soutenir la concurrence avec ceux de provenance étrangère. La fonte moulée peut, en effet, dans certaines circonstances, remplacer le fer et l’acier avec de grands avantages au point de vue du prix. Toutefois, les fontes destinées a cet usage devaient remplir des qualités spéciales.


La naissance d'Athéna - Allégories du jour et de la nuit - Mariage d'Eros et Psyché
Auteur: Bertel Thorvaldsen ( Copenhage, 1770 - Copenhague, 1844 ) auteur modèle réalisé après 1810
Berlin (Fonderie Royale de Berlin - Königliche Giesserei von Berlin)Fonte de fer, dite « de Berlin », laque noire cirée, acier doré et poli

Notre grand Savant René Antoine Réaumur qui entre de multiples découvertes inventa des 1730, le Thermometre à alcool  recommanda : 
1° D’éviter la fonte blanche, qui, trop fusible, a le grand  inconvenient de se figer trop promptement et d’etre trop aigre, et les fontes noires qui sont communement poreuses et boursouflees. 
2° De ne se servir que de fonte grise qui presente particulierement les caracteres suivants, qu’il regarde comme ceux de la fonte de premiere qualite, savoir : 
1° d’etre très liquide, mais de ne pas se figer trop vite, afin que la fonte puisse remplir le moule completement; 
2° de ne presenter à la surface aucune irregularité; 
3° de ne pas avoir de boursouflures interieures; 
4° de ne pas tre aigre et cassante apres le refroidissement; 
5° de n’avoir qu’une certaine dureté qui la laisse attaquer par la lime, et de jouir d’un premier degre de malléabilité; 
6° de ne prendre que le moindre retrait possible, pour ne pas altérer les moules et les proportions des pieces délicates. Tout le secret de ce genre de fabrication réside donc dans l’étude préalable de la matiere première que l’on emploie. 




1 Stdibs revend ce collier
Délicat collier en fonte de Berlin. Cette exquise fonte fine a été conçue et exécutée en 1820-1830 environ par une fonderie de Berlin ou de Gleiwitz.

Pour mieux comprendre l intérêt des travaux de Réaumur pour la mettalurgie, je vous conseille ce site:


Paire de bracelets de ferronnerie berlinoise, fonte ajourée, réalisée par Devaranne, Berlin, ca. 1820-1830
Paire de bracelets en ferronnerie berlinoise. Chaque bracelet est formé de sept maillons ajourés passant entre un fermoir qui présente un panneau ovale légèrement convexe d'une gerbe de fleurs dans une bordure de fleurs. Quatre des liens sont centrés par des rectangles avec un motif de couche, les rectangles tenus en haut et en bas par un arc de trois volutes bordées de volutes et de trèfles. Deux liens sont formés d'acanthe au-dessus et au-dessous d'une croix d'acanthe et de fleur de lys centrée par une fleur. Le maillon du milieu est un ovale concentrique de rinceaux centré par la même gerbe florale qui recouvre la prise. Dans un bracelet, les deux sprays ont la même orientation. Dans l'autre, ils sont inversés.  Victoria & Albert Muséum


Variante du bracelet de Pierre Devaranne

La fonte, un alliage de fer riche en carbone
Dans l'industrie, le fer est rarement utilisé à l'état pur. Il entre dans la composition de plusieurs alliages, l'un des principaux étant la fonte. Cet alliage est composé de fer et de carbone à hauteur de 2 % à 6,67 %. Lorsque, dans la fonte, le carbone se présente sous forme de lamelles de graphite, on parle de fonte grise.
Contrairement aux idées reçues, la fonte n'est pas plus lourde que le fer. Elle présente une masse volumique comprise entre 6.800 et 7.400 kilogrammes par mètre cube alors que le fer se situe à 7.860 kilogrammes par mètre cube. La fonte n'est pas plus lourde que l'acier non plus -- dont elle peut être un précurseur -- à la masse volumique très proche de celle du fer.


Si des musées comme le Victoria & Albert Muséum de Londres ou le Met de New-york , possèdent des collections de bijoux en fonte de fer, la France n'est pas en reste.  Le musée Le Secq des Tournelles est un musée de la ferronnerie installé dans une ancienne église désaffectée à Rouen. L'édifice est situé à proximité immédiate de l'église Saint-Godard et du musée des Beaux-Arts. Le musée a été fondé en 1920, il contient une collection de ferronnerie léguée par Henri Le Secq des Tournelles (1854-1925) et qui avait été commencée en 1862 par son père Henri Le Secq.
Le musée dispose d'une collection unique au monde de ferronnerie regroupant éléments d'architecture, enseignes, serrures, heurtoirs, moulin à café, outils, bijoux, objets de couture et de costume.





Etonnantes chaînes de cou en fonte de Berlin revendue sur le site https://www.1stdibs.com/




Berlin : Collier L'allemagne, vers  1820-1840. Fonte de Fer noirci, plaqué or, Acier, Poids: 76,0 g. Longueur environ 46,0 cm.
Cette pièce en fonte ornementale reflète à la fois la virtuosité des fonderies et la haute gamme de leur clientèle. Seules les femmes du plus haut niveau de la société porteraient un tel objet de parure personnelle. 
Parce que le fer est un matériau très fragile et également sensible à la rouille, relativement peu d'exemples ont survécu. Cette splendide pièce combine un camée néo-classique (également en fonte) avec un ornement néo-gothique.





Achille Richard   qui, vers 1828, s’etait rendu celebre dans ce genre de travail, n’employait que des fontes frangaises sans alliage, et se bornait pour toute préparation,et faire fondre le metal dans un creuset ordinaire de Picardie, et à le maintenir en fusion pendant une demi-heure; puis à le couler sur le sable on plaques minces, qui sont ensuite brisées et pulverisées pour etre remises de nouveau au creuset. Les moules étaient confectionnés par les procedes ordinaires, en ajoutant au sable neuf de Fontenay-aux-Roses un huitieme de poussier de charbon de bois et un huitième de calcaire bitumineux du Bas-Rhin, le tout pulverisé, brassé et mele avec soin. Plus tard, un fabricant de Berlin, M. Schof, introduisit dans ce travail une petite modification, grace a laquelle  ses produits se distinguaient par le fini du travail, leur flexibilité et leur légèreté.  Il ajoutait un peu d’acier à la fonte, et faisait recuire les pieces dans du prussiate de potasse.
Il existe toujours une fonderie qui travaille avec ce sable: http://www.fonderie-piwi.fr/post/2016/07/02/Travailler-avec-du-sable-Fontenay%2C



M. Glautz, célèbre aussi pour la bijouterie en fonte de fer, faisait recuire les pièces dans le charbon de bois; elles acquièrent ainsi la propriété d’etre malléables, et sont susceptibles de prendre un beau poli.  La fonte dont on faisait usage etait une fonte grise provenant de Styrie, d’un grain serré et homogène, la fusion s’opérait dans des creusets de plombagine, et par le recuit dans le poussier de charbon de bois, elle était rendue assez mallé able pour ê tre travaillée à l’outil et recevoir toute la perfection de forme désirable.La bijouterie en fonte de fer, après un beau poli, peut lutter avec la bijouterie d’acier, mais les applications les plus considérables qu’elle reçoit se trouvent dans la bijouterie de deuil. Il suffit, en effet, d’y apposer un vernis noir, séché au four pour obtenir des objets analogues a ceux de jais taillé et monté, et qui revennaient à un prix beaucoup moins élevé. 

1820 Bracelet en fonte de Berlin revendu par l étude Pierre Bergé


1820 Chevalières en fonte de Berlin revendues par l étude Pierre Bergé


1820 bracelet en fonte de Berlin revendu par l étude Pierre Bergé

Henri Vever dans son histoire de la bijouterie nous explique une part du succès des bijoux en fonte de fer pour les bijoux de deuil

Après l'assassinat du Duc de Berry le 13 février 1820 **, le deuil fut tout à fait de mode : « C'est une fureur que les bijoux noirs : le jais, le fer-et toutes les compositions noires s'emploient en  d'argent dans la coiffure, diadème en joaillerie, épingles de cheveux, nœuds en brillants, broche or et pierreries. (Bibliothèque des Arts décoratifs.)

 Chaque boutique de nos bijoutiers semble être une boutique consacrée au deuil : on voit des colliers en camée noir, ou des chaînes croisées dans tous les sens, ou des perles formant dix tours sur la poitrine, puis les sévignés, les nœuds, les épingles, les lorgnons, les chaînes de montre, les bracelets, les peignes, les bagues, enfin tout se trouve. » « Des camées noirs en fer, retenus par de petites chaînes de jais de distance en distance, font des colliers très à la mode. On en voit d'autres dont les chaînes en fer de Berlin offrent le même travail que-nos belles chaînes d'or et sont ornées d'une douzaine d'agrafes en jais enchâssées dans de petits treillages en fer. » 
« Les diamants sont devenus le seul ornement des dames, même des jeunes dames ; mais on les dispose avec une grande variété. C'est un papillon en diamants qui se balance sur une guirlande de fleurs naturelles ; c'est un diadème qui rend cette simplicité plus remarquable par un éclat fastueux; c'est un peigne dont les pierres sont élevées et montées comme celles du diadème; enfin, ce sont des épis. »

**La mort du duc de Berry fut lourde de conséquences. Il était le dernier héritier en ligne directe de la dynastie des Bourbons, et tous les espoirs de Louis XVIII et du futur Charles X reposaient sur son éventuelle descendance mâle.



1830-1840 dans le livre de Vever des bijoux  "en Fer dit de Berlin" gravée par Caqué à cette époque:
Nous voulons dire un mot de certains bijoux de deuil, puisque le deuil lui-même a ses parures, et qui eurent alors un très grand succès. Il ne s'agit pas du jais, qui donnait lieu à une fonte de fer, que l'on appelait fonte de Berlin parce qu'elle y a été inventée, et « qui était une chose nouvelle en France en 1827 »  Plusieurs fabricants s'en occupèrent à Paris, entre autres MM. Dumas, dont la production était si parfaite et si bon marché, que les fabricants étrangers avaient dû baisser leurs prix. Nous donnons la reproduction de quelques pièces de cette fabrication, en faisant remarquer que le camée en fer de l'un des bracelets (la tête vue presque de face) est l'œuvre de Caqué, qui était alors graveur de la Monnaie de Paris. On exécuta ainsi des bijoux d'une grande finesse, des éventails en fonte « aussi légers et aussi bien repercés que s'ils eussent été faits en ivoire » ; des broches, colliers, bracelets, boucles, épingles, etc. Il s'en portait beaucoup pour les deuils de Cour et les deuils officiels. 
On attribue à la présence du phosphure de fer la grande fusibilité de la fonte de Berlin, et la perfection de ses empreintes à.la finesse des moules en tripoli.



Simon Pierre Devaranne de Berlin vers 1833  Victoria & Albert Muséum




En 1832 dans le manuel du Joaillier de Julia de Fontenelle


Bracelet en fonte de Berlin articulé de maillons feuillagés, le fermoir agrémenté d’un personnage en buste de profil « à l’Antique ».
Travail du XIXe siècle.  Dimensions : 17,7 x 4,4 cm environ.



1837  Le dictionnaire des inventions et découvertes  Houdaille l'un des trois fabricants de fontes de fer.


1837 dans l'encyclopédie du commerçant, les différentes catégories de métiers de la bijouterie.


1839 Dans le dictionnaire du commerce , une intéressante analyse.


Cette pièce en fonte ornementale reflète à la fois la virtuosité des fonderies et la haute gamme de leur clientèle. Seules les femmes du plus haut niveau de la société porteraient un tel objet de parure personnelle. 
Parce que le fer est un matériau très fragile et également sensible à la rouille, relativement peu d'exemples ont survécu. Cette splendide pièce combine un camée néo-classique (également en fonte) avec un ornement néo-gothique.



Entre 1840 et 1850


1855 Suite à la visite de l'exposition universelle par le prince Louis Napoléon



Ensemble de bijoux en fer de Berlin à motifs floraux stylisés, comprenant :
deux peignes à chignon (dents en bakélite), trois bracelets, un fermoir, quatre épingles, deux broches, une paire de dormeuses, et quatre éléments. XIXème et XXème siècles.
Revendus par la maison Millon


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Collections du Musée du Secq des Tournelles


Collections du Musée du Secq des Tournelles


Broche en fer, Fonte de Berlin


Collections du Musée du Secq des Tournelles, Cachets armoriés






1836 


Collections du Musée du Secq des Tournelles à Rouen


Collections du Musée du Secq des Tournelles à Rouen


Musée du Secq des Tournelles, fabrication d'Henry d'Allemagne, il fallait bien des coffrets à bijoux en fontes de fer pour ranger ses bijoux.


Diadème, photo aimablement fournie par le Musée du Secq des Tournelles de Rouen
 



Collier en fonte de Berlin composé de 8 médaillons...revendu par  Tessier & Sarrou et Associés
Collier en fonte de Berlin composé de 8 médaillons à décor de buste d'homme de profil à l'Antique. Les médaillons sont reliés par par trois rangés de fleurs. La maison d'enchères, Tessier- Sarrou qui l'a revendu indique : Epoque Empire.

"l'habilete des fondeurs francais à imiter les modeles allemands devient telle qu’il est aujour'd’hui difficile de distinguer, parmi les bijoux produits entre 1808 et 1815, ceux qui sont de fabrication francaise et ceux qui sont de fabrication allemande. ..........
Pour la seule annee 1814, la production de la fonderie royale de Berlin atteint 40.000 pieces, mais des officines privées plus petites, comme celles de ]ohan Conrad Geiss et de Simon Pierre Devaranne, connaissent aussi un vif essor. Materiau resistant par excellence, la fonte n'est pas tant un substitut de l’or qu’un symbole de la dureté des temps et de la force de l’amour de la patrie. Les bijoux en fonte sont a la fois d’une couleur assez sombre et sevère pour convenir a l'esthétique neoclassique et d’une facture assez ouvragée, delicate comme une dentelle, pour s'adapter au romantisme des années suivantes. 
Appropries en tant que bijoux de deuil, ils sont egalement annonciateurs d’un avenir meilleur,tant ils innovent par rapport à la tradition du bijou de prix. Le gouvernement prussien cree une troisieme fonderie royale a Say en 1815, apres l'annexion de ce territoire riche en minerai de fer. Une fois finie la guerre contre Napoléon, la mode des bijoux en fonte berlinoise, loin de disparaitre, s’etend a toute l’Europe, et en particulier à la France qui, non contente d’en importer des quantites considérables de Prusse, developpe sa propre production dans les usines fondées à l'initiative de Napoleon, comme celles de Dumas et de Richard, qui realisent de superbes parures de style neoclassique : bracelets à chainons avec fermoirs en camées, colliers de camees et de medaillons emaillés. En 1830, la seule ville de Berlin compte au moins Z7 fonderies signalées comme produisant des bijoux en fonte, et cette production existe aussi en Autriche et en Boheme, sur des modeles dessines en Prusse. Une très interessante collection de bijoux en fonte berlinoise se trouve au Victoria and Albert Museum de Londres". (Deanna Farnetti-Cera, specialiste internationale du bijou fantaisie)

Une remarque, un complément, mon mail richard.jeanjacques@gmail.com

Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...