mercredi 26 juin 2019

Fonseque et Olive: Un dessinateur et un joaillier associés pour fabriquer des bijoux originaux



Le peu de bijoux de Fonsèque & Olive qui circulent m'étonne, ces joailliers ont beaucoup produit, il ne reste presque rien? 
Alors attention aux boites à bijoux, regardez les poinçons de Maître. Cela vaut aussi pour les professionnels qui ne le font pas assez. Ci-dessus un bijou "grain de café" or et diamants. 
Emile Olive est mort à 49 ans c'est jeune! mais, comment leur aventure a commencé?


Emile Olive était le fils d'un caissier comptable de la Compagnie générale des Voitures , une compagnie de taxis a Cheval en quelque sorte. En 1854, il existait 145 compagnies de fiacres et voitures de place à Paris pour environ 1 992 voitures. Le nombre de voitures de remise toutes catégories confondues s'élevait à 3450. 

L'état civil de Paris et plus généralement l'ensemble des Archives de Paris ont été profondément marqués par la destruction presque totale, lors des incendies de mai 1871 pendant la Commune de Paris, par les Communards, des registres paroissiaux du XVI° siècle à 1792 et des registres d'état civil de 1793 à 1859. Cette perte irréparable rend souvent difficile et lacunaire la recherche historique et généalogique à Paris.




C'est ainsi que son acte de naissance a été reconstitué  d'après son acte de baptême , il est donc bien né le 18 mai 1853 fils de Jacques Louis Olive qui a cette date était  épicier.
Sa mère  s'appelait Emilie Constance Larchevêque et ils habitaient a l'époque 29 rue du four saint germain.(acte fourni par Mr Gilles Dubois apparenté à Emile Olive)



Si vous cherchez dans Paris la Rue du Four Saint Germain  au N° 29, dans le 11 ème arrondissement, vous ne la trouverez pas car, par le décret du 16 février 1859 et la loi du 16 juin 1859, l’Empereur Napoléon III décide d'agrandir le territoire municipal de Paris jusqu'à l'enceinte de Thiers. Le 1er janvier 1860, la ville passe alors de douze arrondissements à vingt arrondissements en annexant en partie ou entièrement des communes de la proche banlieue.
Cette rue était auparavant dans le 11 ème arrondissement .
La rue du Four porta au XIII°siècle les noms de vicus Furni (1261), puis « rue de la Granche Jehan le Bouvier » (1296) ; au XIV°siècle, « Grand rue Saint-Germain » et « chaussée du Roi » (1398) ; auXV° siècle, « grand rue du Four », puis par corruption elle est devenue « rue du Bourg » (1412) et « rue de la Maladrerie » (1413), « chemin de Vaugirard » (1428), puis « rue de la Blanche Oie », entre la rue de Montfaucon et la rue des Canettes, et enfin, avant son nom actuel, « rue du Four Saint-Germain ».

C'est donc dans cette maison a l angle des deux rues que Émile Olive est né



Ce document (Archives de Mr Gilles Dubois) prouve la reconstitution a partir de l acte de baptême  de la paroisse Saint Sulpice à Paris 




Émile Louis Olive naquit à Paris, en 1853. Dès son enfance, il témoignait pour la géométrie des aptitudes spéciales que son père, épicier à l'époque,  était loin d'apprécier, car il le plaça d'abord comme employé chez un marchand de fromages et de légumes secs, rue de la Verrerie. 
Bien qu'un tel milieu ne semble pas propice au développement d'une vocation artistique, le jeune homme éprouvait un tel besoin de dessiner et avait le sens décoratif si développé, qu'il lui arrivait d'orner les vieux murs et même les fromages de dessins souvent fort curieux.



Ces dispositions précoces lui permirent de devenir plus tard un des élèves les plus distingués de l'Ecole des Arts décoratifs, dirigée par M. Louvrier de Lajollais a partir de 1877, qui l'affectionnait tout particulièrement et dont il resta l'ami.

Ce commerce de fromage ne lui plaisait pas, son père aurait aimé qu' il rentre dans une banque cela ne lui convenait pas non plus.
Heureusement sa mère, Constance Emilie  Olive, née Larchevèque, avait un frère joaillier fabricant .

D'autre part en étudiant de près les reconstitutions de l acte de naissance de Emile Olive on s'aperçoit que son père est passé de la profession d'épicier en 1873 à celle de comptable 20 ans après et habitant au 74 rue de la folie Méricourt, belle ascension sociale!!

L engagement d'Emile Olive fut très important au sein de la profession, un jour il piqua un coup de sang et adressa au président de la Chambre syndicale de la bijouterie une réclamation relative à la propriété des modèles.

Presque toutes les Assemblées législatives qui s étaient succédé en France depuis 1793 avaient légiféré  (1793, 1806, 5 juillet 1844, 28 juin 1857). Mais c'était insuffisant , trop de formalités, ignorance des conditions de la loi!!!
Ce n'est pas sur un dépôt au greffe du tribunal de commerce, base de la loi, que la propriété des dessins et modèles de bijouterie pouvait reposer. 
Malheureusement rien d officiel et de légal ne sortit du travail des commissions de la Chambre syndicale, mais...mais le chemin fut tracé et L'Office des brevets d'invention et des marques de fabrique sera créé en 1900 et prendra le nom d'Office national de la propriété industrielle (ONPI) en 1902. Celui-ci est remplacé par l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) 

Olive resta chez son oncle Larchevêque jusqu'en 1873 et entra alors chez  Otterbourg le Successeur de Petiteau, qui fabriquait de la "haute fantaisie , plus tard, il conçut des broches et des bracelets représentant ce qu'on appelait des jeux pyrrhiques. Deux disques de couleurs différentes, superposés et ajourés, étaient actionnés par un mouvement d'horlogerie que l'on déclenchait à volonté sous la pression du doigt, et qui, faisant tourner en sens inverse les deux disques coloriés, produisait un effet d'optique analogue aux rosaces multicolores et mouvantes des lanternes magiques.  


Intérieur du pavillon français en 1873 à Vienne

Mais dès son arrivée on lui demanda de préparer  spécialement les objets que cette maison devait envoyer à l'exposition de Vienne en 1873, et que l'originalité et le goût des compositions d'Olive contribuèrent à faire remarquer, si bien qu'une place de dessinateur s'étant trouvée vacante chez Falize, il se présenta et fut immédiatement choisi.



Lucien Falize


Chez Falize, où l'art tenait une si grande place, le talent d'Olive put se donner un libre essor. Il se développa encore avec les conseils d'un maître tel que Lucien Falize. La part qu'il prit comme collaborateur à l'exposition si justement remarquée du célèbre orfèvre, en 1878, fut des plus actives. Pendant les dix ans qu'il resta dans cette maison, il composa un grand nombre d'objets remarquables, où toutefois le diamant et les pierres précieuses n'occupaient qu'une place secondaire, car ses tendances personnelles le portaient de préférence vers l'émail et la ciselure.



1885: Dans les archives commerciales: Achat de la maison Maillez par Fonsèque et Olive




Falize appréciait tellement les qualités de son collaborateur, qu'il le maria lui-même, en 1887, avec une amie de sa famille, Emilie Henriette Enot,  bien qu'il eût quitté sa maison, puisque, en 1885, Olive s'était associé avec M. Fonsèque, bijoutier, son ami de longue date.



Y a t il eu erreur de N° , ces deux annonces indiquent le 84 rue Richelieu, mais les articles sur leur vie indiquent le 85.

Voici le poinçon de Maitre de  Fonseque & Olive



Même poinçon



"En 1886, Fonsèque et Olive avaient demandé à Vernier un modèle de « Diane » qui n'obtint d'abord aucun succès ; mais on y revint un peu plus tard et ce fut là le point de départ des innombrables bijoux avec médailles dont la mode s'affirma ensuite et dura longtemps. Cette vogue était du reste justifiée, car ce genre permettait de donner au public une véritable œuvre d'art pour un prix peu élevé. Les mêmes bijoutiers éditèrent encore d'autres modèles très réussis et s'adressèrent aussi à Jules Chéret ; il traduisit dans  le métal les plus fantaisistes et les plus « parisiennes a de ses compositions, qui sous la forme d'affiches multicolores et éclatantes, métamorphosaient, illuminaient alors tous les murs de la capitale." Henri Vever


Il est vrai que Chéret fut un grand affichiste et que les médailles fabriquées par Fonseque et Olive transposaient bien le souffle de ses affiches




1888 Ils sont installés au 85 rue Richelieu  ils font dans le "Deuil riche" 

Le Moniteur de la Bijouterie de 1868  écrivait sur  le Deuil Riche

Il est encore un autre genre qui ne le cède en rien, comme bon marché, à l'article précédent, mais qui est mieux porté, c'est le bijou en verre noir soufflé monté sur or, argent où doublé, et qui imite l'onix noir.
L'onix noir est également employé très-avantageusement pour deuil, et l'on en fait de très-jolies choses; c'est le deuil riche, opulent. On le monte toujours en or, et quelquefois il est orné de perles. 11 existe peu de spécialistes pour ce dernier genre, tous les fabricants de bijouterie, faisant la fantaisie, l'emploient selon leur caprice. Nous reparlerons en temps utile de ces différents genres de fabrication.
Il est des articles anciens, complètement hors de mode, que l'on demande cependant encore pour certaines loca_ lités. Il n'est pas sans intérêt d'avoir sur leur genre de fabrication des renseignements qui, dans tous les cas, peuvent être très-utiles. Nous citerons, par exemple, l'article jazeron. Cet article a été porté d'un temps immémorial, il y a seulement une cinquantaine d'années qu'il jouissait encore d'une grande vogue. Aujourd'hui il n'est plus demandé que par la campagne. C'est pour le cultivateur le bijou traditionnel par excellence qu'il n'abandonnera jamais. Aussi existe-t-il encore beaucoup de fabricants qui le travaillent.
L onyx était écrit à l epoque Onix NDLR



Mais aussi dans le "Deuil soigné"



Heureusement que nous avons les ouvrages de Vever pour découvrir cette broche "Grains de Café"

"Olive composa aussi un grand nombre des intéressants modèles qui ont contribué à la prospérité de la maison Fonsèque et Olive, entre autres les broches «grain de café» en 1885, dont l'écrin représentait une balle de café, et, en 1889, «le raisin» dans une petite caisse de chasselas de Fontainebleau, qui eurent une si grande vogue pendant plusieurs années. Il fut également l'initiateur, en 1886, du bijou-médaille dont la Diane de Vernier est le prototype, genre si largement exploité depuis."



Cette broche fut déclinée dans plusieurs  couleurs de raisins, ce fut un énorme succès, nombre de salle de ventes en ont à vendre actuellement  d ailleurs,  celle ci vient de 1stdibs.com   qui a mis comme commentaire
Les quatre derniers raisins succulents pendent et les tiges où trois ont été mangées sont coiffées de diamants. Un chef d'oeuvre dans la conception de bijoux. Deux feuilles de vigne dorées bien modelées complètent la pièce et au verso 18 kt. Marques d'or qui est représenté par un poinçon à tête d'aigle. Ces broches Opaline Grappe ont été fabriquées et brevetées par Fonseque et Olive de Paris à partir des années 1890. Ce modèle date de 1900 environ.





Clarisse Joaillerie revend  cette broche elle dit de celle ci : C'est la meilleure  paire de boucles d’oreilles belle époque datant de 1889 créées par les bijoutiers parisiens Fonsèque et olive . Les boucles d’oreilles présentent des tiges d’or  non poinçonnées avec des gouttes de verre d’uranium vibrant qui s’éclairent lorsqu’elles sont placées sous une lumière UV. 




Christie's a revendu cette broche de Fonseque et Olive, en verre et diamant la décrivant ainsi:
La tige naturalistiquement ( mot qui n est pas employé souvent ndlr)sertie de diamants taille rose montés avec quatre raisins en verre rouge, vers 1890, poinçons français, 4,5 cm Marque de 
fabricant partielle.




1890 d'après le revendeur 1stdibs



Clarisse Jewelry qui revend ces boucles d'oreille créées par les bijoutiers parisiens Fonseque et Olive qui datent de 1889 signale. Les boucles d’oreilles présentent des tiges d’or de haute carat non marquées avec des gouttes de verre d’uranium vibrant qui s’allument lorsqu’elles sont placées sous la lumière UV. Les boucles d’oreilles sont finies avec des crochets en métal doré.



Ce sont des boucles d' oreille revendues par Clarisse Jewelry placées sous une lumière UV, ou en boite de nuit, et à cette époque le verre type fluorescent se nomme l'ouraline.
L'ouraline commença à se populariser à partir de la seconde moitié du XIXeme siècle et a connu un âge d'or entre les décennies 1880 et 1920.
Tout le monde s'accorde à dire que le premier gros producteur d'objets en ouraline a été Josef Riedel. Il a donné leur nom à deux variétés d'ouraline, "annagelb" et "annagrün", respectivement jaune et vert-jaune, en l'honneur de sa femme Anna Maria. Riedel a été un souffleur d'ouraline prolifique et sa verrerie, établie à Dolni Polubny en Bohème, prospéra de 1830 à 1848.
À partir des années 1840, le nombre de verreries à produire des objets en ouraline se multiplia en Europe et de nouvelles variétés furent créées. La cristallerie de Baccarat, en France, créa une ouraline verte et opaque qui fut baptisée chrysoprase à cause de sa couleur rappelant celle de la calcédoine verte.
À la fin du XIXeme siècle, les souffleurs de verre découvrirent qu'il était possible de tremper l'ouraline en induisant une micro-cristallisation par adjonction de minéraux afin de rendre le verre plus résistant. Le verre ainsi produit était d'un blanc opaque.


Voici une coupe en Ouraline à la lumière naturelle


La même coupe exposée sous une source rayons ultra violets




Un bracelet en diamant Fonseque & Olive, de la fin du 19ème siècle. Chaque paire de fleurs de lys en diamant taillé en rose, entre quatre trios de diamants taillés de la même façon, montés en argent et en or, poinçon de maître Fonsèque et Olive, poinçon de titre français, longueur 17,6cm.

revendu par https://www.bonhams.com




Ravissante broche miniature, en diamant, platine et or de FONSEQUE & OLIVE revendue par la maison "Tajan"  qui nous indique:

- FONSEQUE & OLIVE ET ROBIDA ANNÉES 1890 BROCHE MINIATURE Elle est de forme ovale à décor rocaille ponctué de diamants taillés en rose. Au centre une miniature sur papier "femme à la robe bleue", une perle fine en pampille. Travail français non signé. Poinçon de maître. Monture en or jaune 18K et 14K. Poids brut : 14,12 gr. Dimensions : 3,6 x 2,9 cm. Référence : catalogue Musée de Darmstadt, collection Citroën. Miniature par Robida. A miniature, diamond and gold brooch by FONSEQUE & OLIVE and ROBIDA, circa 1890. 






La Maison Bonhams de Londres a revendu ce Collier avec pendentif de perles et de diamants, par Fonseque et Olive, vers 1890.
Les ailes évasées serties de diamants taille rose auxquelles est suspendue  une perle, marque du fabricant, marque de titre français, perle non testée, largeur du pendentif 4,0 cm, longueur du collier 46,1 cm, coffret par Harvey & Gore





En 1891 Fonseque et Olive déposent un brevet pour des chatons invibles




Ces couronnes fabriquées en 1894 par Fonsèque et Olive ont une histoire: Le nouvel évêque du diocèse de Clermont, Monseigneur Belmont, annonce dès 1893 le projet du couronnement de la Vierge, négocie cette décision qui fait l'objet d'un décret papal, obtient la bénédiction du pape en vue des cérémonies de couronnement du 3 mai 1894, fête de l'Ascension. Les commanditaires, la comtesse Martha-Beker de Mons et ses petits enfants le comte et la comtesse Bonnevie de Pognat en confient la réalisation à un bijoutier Clermontois M.L. Coiffier, bijoutier à Clermont. La couronne du Christ porte la signature également des joailliers bijoutiers parisiens Fonsèque et Olive. Le modèle des couronne sera celui de la couronne impériale dite à l'époque "de Charlemagne" mais en réalité celle d'Otton 1er (Xème siècle) conservée au Musée d'histoire des arts de Vienne (Autriche).
Si Coiffier et Deval n'apparaissent pas dans les fabricants de cette époque, je pense que ce sont eux qui ont obtenu la commande et qu' ils ont confié le travail à Fonsèque et Olive.



Fonseque et Olive on fabriqué des médailles en grand nombre dont une série des quatre saisons:



Celle ci représente le printemps et est montée sur épingle



Vers 1900 dans le livre d Henri Vever

Pour Fonsèque et Olive , ce qui me désole, c'est qu' il n'y ait pas plus de bijoux en circulation, car ces broches sont sympathiques, elles ont du être démontées et finir en bague de fiançailles de l an 2000???





Or serti de diamants, entourant une plaque d'aquarelle miniature de René Pean
Marqué avec poinçons français, monogramme «FO»vendu avec écrin
Or serti de diamants, entourant une plaque d'aquarelle miniature






Légèrement différent Ce bijou a été revendu par la galerie Tadéma  de Londres  la miniature est  réalisée par un peintre et affichiste français René Péan (1875-1955),. Il fût l'élève de Jules Chéret, il est connu pour ses nombreuses affiches sur le monde du spectacle. Il sera très ami avec Alfons Mucha. 




1895 à 1900 des bracelets de Fonseque & Olive  dans le livre d'Henri Vever




C'est le portrait d'émile Vernier par Paul Laurence.  Emile Olive fut également l'initiateur, en 1886, du bijou-médaille, dont la Diane de Vernier est le prototype, genre si largement exploité depuis et auquel est due en grande partie la renaissance de l'art du médailleur en France.
Ce tableau est au musée d'Orsay.




1896 Cette médaille est dessinée et ciselée par Emile Séraphin Vernier , la signature de ses modèles  se voit a gauche VE pour Emile Vernier. la broche est réalisée par Fonsèque et Olive

Autre broche raisins


Broche de Fonseque et Olive, le graveur est Séraphin Emile Vernier, ce serait la médaille "Printemps"



La même médaille sert pour une broche avec diamant, photographie dans le livre sur la Bijouterie, d'Henri Vever


Et celle-ci avec entourage et système broche, perles et diamants




Celui qui a trouvé ce bijou et fait les photos, écrit
Une bonne trouvaille sur un chantier :Les raisins sont en verre d'uranium dépoli, la photo montre la lueur intense sous la torche UV.Or non marqué, seul le pendentif a un léger "deposé" sur la tige.
Cette conception a été introduite par la firme française Fonseque et Olive en 1889.4,5 cm de large.
C’est un cas particulier, avec le sécateur détaillé, les feuilles de la mienne sont moins fines que celles des maillons ...
Elles peuvent porter un poinçon français, la marque de fabricant FO ou déposé".
Ces raisins d'uranium sont très distinctifs pour le fabricant 





Le système broche et le dos de la paire de ciseaux


Le ciseau qui coupe la grappe. Je ne pense pas que le coeur bleu fasse partie du bijou




La maison Antique Jewels a revendu ce bracelet avec un texte dithyrambique que je vous livre en partie sans aucune responsabilité
"Ce fascinant bracelet Belle Époque en platine de Maison Fonsèque et Olive incarne un univers parfaitement structuré de neuf galaxies diamantées en diminution. Un total de 288 diamants tourbillonne autour de neuf diamants taillés en brillant de la vieille mine centrale, chacun créant une supernova de lumière flamboyante. La gravité est une force faible comparée à notre attirance humaine pour ce joyau d’un autre monde dans un continuum de spectacles sans perturbation des agrafes ni des fermetures.Groupe d'objets de Bijouterie: bracelet / bracelet souple 
 Pays d'origine: Bien qu'il ne porte pas de marques de contrôle lisibles, nous croyons qu'il s'agit d'une origine française." 



C'est en effet le bracelet qui est photographié dans le livre d Henri Vever, ci dessous en bas de la photo





Cette broche de Fonsèque & Olive a été revendue par la Maison Bonhams, new bond street à Londres

Broche / pendentif en diamant Art nouveau de Fonsèque et Olive, vers 1900

Placez au centre un ancien diamant taillé en brillant, pesant 1,90 carats, dans une bordure en forme de défilement sertie de vieux diamants taillés en brillant et à taille unique, suspendant une goutte de diamant taillé en brillant, deux marques de fabricant partiel consistant en [?] O avec un bouchon entre un losange vertical et F [?] avec un bouchon entre un losange vertical, attribué à Fonsèque et Olive, numéroté, marques de dosage françaises, ajustement de broche détachable, longueur 5.0cm.
La firme de joaillerie parisienne Fonsèque et Olive a été fondée en 1885. Emile Olive était la force créatrice, ayant auparavant travaillé comme designer pour Falize.
Cf. Vever (Katherine, trad. Purcell), `Bijoux français du XIXe siècle`, Londres, 2001, page 1021 pour les motifs d'Emile Olive pour une broche / pendentif en diamant similaire, vers 1895-1900





La maison Berganza de Londres situe cette broche en 1895 

Art Nouveau broche de Jules Chéret , française, vers 1900. Broche circulaire en or jaune avec un buste de femme aux cheveux et au ruban richement sculptés, portant un tour de cou en diamant serti de trois diamants taille rose , le poids total approximatif étant de 0,03 carat . Signé par Jules Chéret, marque partielle du fabricant pour Fonseque et Olive.

Cette broche est typique du travail de joaillerie de Chéret, qui était souvent fait d’or et de diamants et qui mettait en vedette une femme centrale à la mode. L'image sur cette broche est similaire à une lithographie de l'artiste intitulée 'Dance' (1899), affichant la même pose inhabituelle, les cheveux coiffés d'un noeud supérieur et décorée de fleurs et de rubans. On sait que Chéret a souvent incorporé ses œuvres sur papier directement dans ses bijoux.

C'est bien une broche fabriquée par Fonseque et Olive , qui ont fait appel a un dessinateur graveur ciseleur nommé Cheret.



A cette époque , on mettait en avant ses apprentis(es) et de plus on versait de l' argent sur un compte à la caisse d'épargne.



Pendentif-broche Belle Époque impressionnant de Fonsèque & Olive, français, c.1895. Photo Galerie Tadema:
Or argent émail Plique-à-jour émeraude diamant perle. H: 9 cm (3,54 pouces) de largeur: 5,25 cm (2,07 pouces). Marques: 2 x tête de sanglier et monogramme «FO». avec l'écrin 
Littérature: Henri Vever, La Bijouterie Française au XIXe Siècle, traduit par Katherine Purcell, p. 1021.




Notes: Emile Olive a succédé à Georges Le Sache en tant que designer pour Lucien Falize. Il quitte Falize en 1885 pour former un partenariat avec Georges Fonsèque à Paris. Après la mort d’Olive en 1902, Fonseque poursuivit son activité pendant encore vingt ans. 



Ce pendentif est un exemple exceptionnel de la fusion du japonisme et de l’Art nouveau en France. Le fond en émail plique-à-jour représente un bassin de nénuphars à la cloisonnée japonaise sur laquelle semble flotter une magnifique perle vésiculeuse sertie en or. Le cadre de cadre délicatement serti de diamants montre les tourbillons élégants et caractéristiques du style Art nouveau français.



Décès de Emile Olive le 31-10-1902 à 49 ans

"Mais ce n'est pas seulement à la bijouterie qu'Olive consacrait son incessante activité. Esprit très épris de l'art dans toutes ses manifestations, il aimait et collectionnait, avec une égale compétence, les livres, les documents et les bibelots. Nos lecteurs ont pu voir, l'année dernière, la reproduction d'un bijou corporatif du XVIe siècle, fort curieux, remarqué par lui à l'Exposition de 1900 dans la section hongroise, qu'il offrit à notre Chambre syndicale; ils ont pu également apprécier ses qualités littéraires, car, aussi habile à manier la plume que le crayon, Olive fut plusieurs fois pour la Revue un collaborateur précieux, et sa disparition nous cause d'unanimes et vifs regrets".Henri Vever





Emile Olive est mort(jeune) et Fonseque va déposer un poinçon et continuer l 'affaire de la rue de Richelieu




Ceci démontre aussi la qualité de travail de Georges  Fonsèque  et c'est la maison Delvaux à Paris qui l a revendu.https://delvaux.auction.fr/
Collier en platine (950) et or jaune (750) formé d’une ligne souple de diamants taillés en brillant en serti clos perlé, coupés de neuf
noeuds de ruban retenant chacun un diamant demi-taille, l’ensemble en légère chute. Fin du XIXème siècle. ( c'est postérieur à 1903 NDLR.)
Poids du diamant central : environ 2,90 ct. Poids brut : 36,41 g. Long. : 37 cm.
Dans son écrin de la Maison G.Fonsèque où sont dissimulés une monture d’aigrette, une de pendentif ornée d’un anneau serti d’onyx
calibrés et de diamants taillés à l’ancienne, deux montures de bague et une de barrette.



Georges Fonsèque à gardé l adresse de l affaire 85 rue de Richelieu



1910 dans le journal La Croix (groupe Bayard) le représentant a perdu son coffre, ce qui voudrait dire qu'a l époque , une belle collection de bijoux voyageait en coffre de ville en ville?



Quel andouille, surtout a cette époque, il n avait plus qu'a changer de métier.



La femme de Georges Fonsèque était une suffragette , elle adhérait au "Conseil national des femmes françaises "



1921 Conseil municipal de la ville de Paris


1925 dans "l annuaire industriel"


24 décembre 1939 décès de Georges Fonseque


Les commentaires sont les bienvenus ci dessous ou directement à richard.jeanjacques@gmail.com


samedi 22 juin 2019

Tajan: Une belle vente de bijoux en juillet 2019

Cet article n'est pas une publicité, il n'est que mon avis sur des bijoux attachants. 
Victoire Wincklerc, m'a adressé le catalogue de la vente de bijoux, chez Tajan les 2 et 3 juillet 2019.
Certains achètent des placements et ne seront pas touchés par mon article,les autres trouveront ces bijoux-spéculations trop chers pour eux, faites confiance a votre goût vous ferez un bon placement. Mais vous pouvez trouver aussi dans une salle des ventes un bijou qui vous interpellera et c'est l important.


Je survolerai le pendentif de Lalique, tout le monde va en parler, je préfère vous faire part de mon plaisir à voir certaines pièces qui me touchent .

Il y a une époque où l'on se devait d'acquérir tel ou tel produit pour appartenir à un certain milieu, faites vous plaisir , sans excès, mais du moment que vous vous êtes acquitté des dépenses obligatoires  un bijou  est un si beau cadeau pour vous ou une personne que vous chérissez.
Par exemple cette breloque de Van Cleef & Arpels que l' expert de la maison 
Tajan a Baptisé Cartoon,???? je n ai jamais vu ce nom dans l histoire de VCA




Cette breloque de VCA sera mise en vente avec son étui en métal chromé, cet objet est attachant car ce n'était pas une pièce de grand prix, c'est même l'inverse,  et elle ne date pas de 1940, mais de 1933.





Pour le prix, voyez la Pub c'est 80 frs de 1933! 




Van Cleef & Arpels venaient de créer un nouveau  métal le "Stryptor" un alliage d'argent et d'étain.  je l ai expliqué dans mon livre Renée Rachel Puissant Van Cleef, l 'oubliée de la place Vendome. https://www.amazon.fr/Renee-Rachel-Cleef-Oubliee-Vendome/dp/232204041X/ref=asap_bc?ie=UTF8

La bosse du bossu et le fer à cheval, ce sont des thèmes classiques, mais je n’ai pas trouvé ce qui concerne le militaire.
Donc, toucher la bosse d’un bossu est réputé donner chance, le fer à cheval est considéré comme un objet bénéfique, de plus le simple fer en tant que métal protégerait des mauvaises influences et du malheur. Renée Rachel organisa pour la sortie de ce talisman une vaste campagne publicitaire. Même l’Echo d'Alger publie en 1933 cette publicité : « Le porte bonheur de Van Cleef & Arpels était en vente à la Bijouterie de Monsieur Bielle  A la gerbe d'or » qui prévenait qu'elle en avait reçu 100.  Cette maison avait été créée en 1887, et, depuis 1906, elle se trouvait au 54 rue d'Isly à Alger.

Ce bijou a été inspiré par Renée Rachel et dessiné par René Sim Lacaze.




Rappelons que Renée Rachel était une assidue des courses hippiques, c’est là que se faisait la mode. Jeune, elle y allait en compagnie de sa mère Esther.
Seeberger les avait photographiées toutes deux sur un hippodrome en 1923, chacune avec une veste blanche avec un col en fourrure. La femme devenait active, ne voulait plus de corsets qui étranglaient et déformaient les corps. Les femmes voulaient aussi libérer leurs jambes.




A gauche  Renée Rachel Puissant Van Cleef et à droite sa mère Esther (qui ne s'est jamais appelée Estelle)  Esther Van Cleef née Arpels

C’est pourquoi Renée Rachel et Esther sur cette photo portaient une jupe plissée un peu au-dessous du genou, Esther un chemisier boutonné, un collier de grosses perles et une perle importante à chaque oreille, Renée Rachel un chemisier blanc à pois noirs, un sautoir en perles d’onyx, des chaussures assez décolletées avec des talons de 6 à 7 centimètres. 




Esther avait un solitaire diamant à la main droite qui ne devait pas faire moins de 10 carats, mais surtout les deux femmes portaient un chapeau blanc avec chacune un petit macaron, une « Cloche ». La cloche, appelée aussi chapeau cloche, était un chapeau à bords rabattus porté dans les an nées 20 et qui mettaient en valeur les nouvelles coupes de cheveux dites à la « garçonne »
Ce chapeau tombait sur les yeux et les femmes devaient se tenir très droites pour y voir quelque chose.

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Cette bague a le N° 124 de la vente Tajan, elle est notée 1940 et il n'est pas indiqué qu'elle est de Arnold Ostertag
J ai beaucoup travaillé sur Arnold Ostertag, une belle histoire qui finit tristement
.


Photographie  publiée dans le point du 10/6/2011. 


Bague  sertie d'un diamant taille ancienne de forme carrée  avec quatre éléments bombés pour les  points cardinaux, des années 1940 (indiqué par Christie's mais Arnold est mort le 1 er avril 1940 ???) ,platine et or. signée Ostertag Paris. Pourquoi suis-je attaché a Arnold Ostertag



le 24 juin 2016, un mail comme j en reçois assez souvent, de ceux qui vous font frémir d'émotion et de joie, de ceux qui font, que je me dis, que mon histoire des joailliers sert à quelque chose .

Cher Monsieur,
Je viens de découvrir votre site. Je suis la fille de Mme Verna Ostertag épouse d'Arnold. Quelques années après la mort de celui-ci le 1er avril 1940 (il fut enterré dans notre caveau de famille en Pennsylvania) .............


J'ai répondu de suite, pressé d avoir une réponse, pressé d'en savoir plus, car l'aventure continue, il y avait si peu de choses sur le "net" et dans les livres, presque tous écrivaient qu'il n'avait pas ré-ouvert son magasin après la guerre 1939-1945, mais personne n'avait expliqué le pourquoi! Pas un livre sauf mon blog!!!!! Certaines grandes maisons comme Sotheby's dataient des objets ou des bijoux de lui en 1941-1945-1950, alors qu'il était mort en 1940.




Susan m a adressé cette photo de la très jolie Verna Ostertag, sa maman, à droite, et sa soeur à gauche c'est en 1947 quand elle a pu enfin récupérer l' appartement du 16 place Vendôme qui avait été aryanisé et donc confisqué au profit du commissariat général aux questions juives qui l avait revendu a un particulier qui après guerre ne voulait rien rendre du tout, comme Mellerio avec Mr Seligman le propriétaire du 9 rue de la paix.
Mais le château de Rambouillet, les stocks la propriété de Cannes ?

Je repris contact avec Susan Flato, la fille de Paul Flato, qui vit à New York, mais qui a gardé dans son coeur une grande place pour la France.
Elle me téléphona pendant près de 3/4 d heure, dans un excellent français marqué d'une pointe d accent américain, je me devais de reprendre tout ce dossier.
 J ai repris mon travail pour comprendre, j ai obtenu le dossier de l' aryanisation de Melchior Arnold Ostertag,  je ne vais pas reprendre l histoire, elle est dans mon article


Je résume , dans tous les métiers en 1940 les services de Pétain et les Allemands désignèrent des "administrateurs" chargés de confisquer les biens juifs au profit d' un organisme français et des allemands. 
Je fus atterré de voir qu'un bijoutier très catholique de la rue de la paix "Maurice Mellerio" avait accepté ce poste.
Heureusement Arnold Ostertag était parti aux USA ou il mourut rapidement. Sinon Arnold aurait fini en camp de concentration.
Ses biens furent saisis, et revendus, château, maison , stocks du magasin, voiture etc .Quant à son Yacht, il avait coulé quand les allemands avaient fait sauter le port de Cannes 

2 ans après "Maurice Mellerio" adressait son rapport et indiquait qu'Arnold n'était pas juif. Je vous conseille de lire mon article sur richardjeanjacques.com

Alors j'ai fait connaissance de Suzan Flato , pourquoi Flato? 
Car Arnold s'était marié avec Verna  qui avait été l épouse de Paul Flato ce grand joaillier américain, et la très belle Verna avait une fille  Suzan, voila en quoi cette histoire est attachante.

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Le N° 533 de cette vente me touche aussi personnellement, car c'est ma jeunesse, mes vacances annuelles à Bénodet et à Quimper 



Je retrouvais chaque année Jos le Corre un grand ami de mon père, le fils du boulanger de Baud dans le Morbihan ou mon grand père était pharmacien.
Très petit , on m envoyait acheter les miches rondes de pain chaud chez Le Corre, je me souviens du four à pain ancien ou brûlait le bois, qui une fois brûlé et en cendres était repoussé au fond du four pour pouvoir cuire le pain grâce aux briques chauffées au rouge. Après la guerre, il n'y avait que des gateaux simples mais si bons. Vincente, la servante de ma grand mère m envoyait une fois par semaine faire cuire l'épaule d'agneau dans le four à Pain. IL n y avait pas de vitrines, d'éclairages clinquants, quelques lampes électriques avec des rubans collants à mouches qui pendaient du plafond.
Ce n'était pas du plancher flottant comme maintenant, mais du parquet constitué de grandes et larges planches en bois qui craquaient quand on marchait, le pain aussi craquait et c'était si bon.....mais je m'égare.



Pierre Toulhoat

Jos avait un grand ami  Pierre Toulhoat , ils s'étaient connus aux beaux arts de Quimper puis travaillaient ensemble chez Keraluc la faiencerie de Quimper
Les deux sont inscrits dans l iconographie de Keraluc:

Ensemble ou séparément, ils en ont fait des choses, des bannières pour les grands pardons bretons, des toiles, des céramiques qui restent toujours en vente. Pierre fabriquait des bijoux, il travaillait seul au début et n'avait jamais appris la bijouterie.


Je l ai vu dans les années 1955-57 découper des formes dans du plastique blanc, c'était un sculpteur , diplomé de  l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris il découpait au couteau ou d' autres outils tranchants  puis  envoyait au fondeur son travail. Plus tard il créa avec la cire des bijoutiers
Broche Toulhoat

Nous partions de Bénodet (Pen Odet en breton Pen c'est la tête.. l'embouchure.) pour aller chez Jos le Corre rue Kéréon à Quimper dans la maison héritée des beaux parents la mercerie Rodallec , une très vielle maison avec plein de niveaux a hauteur inégales et avec plusieurs escaliers qu'enfant nous dévalions.  Mais a l aller ou au retour , mes parents s'arrêtaient chez Pierre Toulhoat a mi chemin entre Quimper et Benodet et je regardais, avidement...


Pierre a fabriqué des centaines de modèles de bijoux dont des croix celtiques


Je fus tellement influencé par lui et Jos, que plus tard , quand je m installais à mon compte, je dus choisir un poinçon que voici ci-dessus, car je suis breton depuis 6 siècles, et ce sont mes initiales  JJ.R. et une croix celtique.

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Lot 70



1925 une année qui bouleverse la création dans le monde et Lacloche (une dynastie)  crée ce vanity case. En 2016 Olivier Baroin, disait de mes articles sur Lacloche qu' il n'avait jamais rien vu d'aussi complet. ce sera bientôt (mi-octobre) démodé car Laurence Mouillefarine, une vraie professionnelle sortira un livre important sur Les Lacloche.


Françis Lacloche

 J en suis sûr car je converse régulièrement avec le descendant Françis Lacloche, un homme que j ai rencontré aussi à Paris avec mes amis Chinois passionnés de Bijoux, ses écrits sont merveilleux de précisions et puis dans ce métier, tout se recoupe, par exemple lorsque Francis me dit:

"Mon père à d’ailleurs été arrêté par la Gestapo en janvier 1944 à Mougins : ils voulaient lui faire dire où était Jacques Arpels (installé chez sa mère à Mougins) qui a filé en Suisse le jour même."

Moi qui ait passé tant de temps gratuitement sur l histoire de Van Cleef et Arpels, j ai pu entre autres, obtenir le dossier de la fuite en Suisse de Jacques et de sa femme Lucie Hessel




Le N° 460 de la vente est cette montre de Jacques Lacloche, le dernier des Lacloche, très belle montre des années 50 et je n ai pu avoir le renseignement, mais la montre doit être une montre UTI  fabriquée par Monsieur Meyer, car ce fermoir très beau et très efficace est une invention brevetée de UTI.
Il a été mis au point par un de mes maîtres malheureusement décédé, "André Conte" quand il travaillait chez eux . 
Le 6 juin 2019 avait lieu la vente de la  collection Al Thani cet émir du Quatar qui collectionna des merveilles et à propos de cette collection, En 1904, la maison de joaillerie et pierres précieuses "Streeter" a été achetée dans son intégralité par LACLOCHE Frères. 




Le diamant "L'Agra " était resté dans le stock de Streeter jusqu'à sa cessation d’activité de l'entreprise en 1904. Les autres éléments du stock ont été vendus par les frères Lacloche qui avaient acquis les locaux et le matériel de Steeter à travers le Royaume-Investment Corporation, et voulaient se débarrasser du stock. Ils s'associèrent à Harold King et Ullman.


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Le N° 232 de la vente Tajan, 
Même si Suzanne Belperron nous a habitué à des pièces magnifiques et originales, je trouve cette pièce extra-ordinaire dans son oeuvre. C'est un bracelet.
Quelle pièce !! Et de plus avec une attestation de Olivier Baroin.
Olivier que j ai suivi dans son aventure(le mot est faible) Sa passion pour Suzanne et Bernard Herz continuée malgré des problèmes importants avec des étrangers à notre pays et à notre histoire de bijoux.

En 2017 j avais écrit un article différent de tout ce qui s'est écrit sur le sujet.
https://www.richardjeanjacques.com/2017/03/suzanne-belperron-et-bernard-herz-son.html
Olivier je crois était content  et moi aussi, vous devriez lire cette vie de Bernard Herz , le mentor de Suzanne Belperron 


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Le N° 67 de la vente Tajan 





Broche Mauboussin particulièrement fournie en pierres de couleur, après 1941, certainement dessinée par René Sim Lacaze qui en avait dessiné avant 1940 pour Van Cleef & Arpels , presque toutes les maisons restées ouvertes pendant la guerre en ont produit , le  plus en 1942.




Tous ces bouquets datent de 1942
Celui de gauche en bas de ma photo, fut réalisé en plusieurs version, l une d entre elles sera vendue bientot par la maison Aguttes



Une énigme, cette publicité de VCA date de 1942 or c'est un bouquet dessiné par René Sim Lacaze et à cette date là , il n'est plus chez Van Cleef, peut être que René Robert le nouveau directeur artistique pendant la guerre a utilisé des dessins trouvés dans le stock de dessins.

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Et puis ce petit livre N° 12 de la vente 



Diamants rubis et émeraudes  daté de 1840, je dirais un peu plus ...vers 1870
Dommage , il n'y aurait pas de poinçon! bien qu il soit  en or 575-1000° 
A t il été fabriqué en France? et livré aux États unis?



Il y a quelques années,(en 2006)  une maison concurrente  avait dispersé ces bracelets de la collection Cornelius J. Hauck, le bracelet du haut s'était vendu 9500$ la maison avait noté dans son catalogue:
" Bracelet souvenir ancien avec diamants, émeraudes, rubis et or Conçu comme un livre miniature, se déroulant de manière à révéler une série de maillons rectangulaires ajourés en or rappelant le souvenir, chaque extrémité se terminant par une plaque rectangulaire dorée gravée, le revers d'une inscription. Edith Houldsworth, de sa mère, le 6 mars 1867, le fermoir était un cylindre en or gravé à moitié bombé, serti de rubis, de diamants et d’émeraudes. "
Intéressant, ce bijou qui nous laisse imaginer un cadeau  pour rappeler la personne qui l'offrait, il y eut aussi a cette époque beaucoup de bagues souvenir



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Lot 243:

Repossi:  Costantino puis Alberto, une belle maison  depuis 1986 place Vendôme, cette bague est très classique, mais une merveille d'exécution et ce rubis Birman, tout est de grande qualité. Ce n est pas que cela  qui fait que je retiens cette belle bague. 
Pour tout vous dire, je connais la maison Repossi.
En 2004, puis en 2005  cette maison me confia un t
ravail d'expertise. Leur magasin Parisien se trouve place Vendôme, et ce n'est un secret pour personne (ou presque) qu' Albert Repossi fut l'un derniers a rencontrer la Princesse Diana, Princesse De Galles. Son Ami Emad Mohamed Fayed, (en arabe عماد الدين محمد عبد المنعم الفايد ) venait de lui commander une bague ornée d'un diamant taillé en étoile quelques jours avant leur tragique accident.
Monsieur Albert Repossi est fournisseur de la famille princière de Monaco, mais aussi de Sharon Stone, Monica Belluci, Isabelle Huppert, qui a porté un collier en or noirci au Festival de Cannes, etc!!. 

A un moment de mon expertise, il me fallait disposer d'un ordinateur de la maison car ceux du magasin n'avaient pas toutes les données. ayant posé la question, il m'a été répondu que je pouvais me rendre aux bureaux, au département Horlogerie. Je demandais ou étaient ces bureaux, "Les bureaux, c'est au Salvador"
Le Salvador, je connaissais leurs succursales, New york, Japon Italie etc mais "le Salvador?" .  Vous ne connaissez pas? 
le portier va vous accompagner.





C'est ainsi que j'apprenais que les bureaux se trouvaient dans un local appartenant à Henri Salvador. De fait en redescendant , je vis sur les boites aux lettres au 6 place Vendome, l'adresse de la Maison de production de monsieur Salvador "les disques Rigolo" .
Longtemps Henri Salvador y eut son "home studio" et surtout son appartement parisien, qui se trouvait en haut, de l'immeuble place Vendôme. Sa première femme , une Egyptienne avait d'abord réussi à acheter un petit studio, transformé en bureau, aujourd'hui encore celui de Salvador Productions. Un jour, elle apprend que l'appartement juste en-dessous se libère et fait tout pour l'acquérir. Alors même qu'un compromis avait déjà été signé, elle n'hésite pas à surenchérir d'un million d'anciens francs.  Henri était l'une des rares personnes qui habitait encore sur la place (il n'y avait je crois qu'une fenêtre donnant sur la place) car il n'y a plus que des Joailliers et des sociétés diverses.


"Ma" colonne vendôme qui m a suivi dans le midi

 Pour déjeuner, Henri Salvador n'avait que la place à traverser pour aller au Ritz. Cette place Vendôme, avec cette colonne miraculeusement relevée après qu elle eut été abattue par les communards le 16 mars 1871.


Et quand en 2005, je me suis rendu pour une autre expertise d'une semaine à Monte Carlo, j ai pu apprécier la gentillesse de Alberto Repossi, et celle de son personnel. Grace à elles , j ai découvert de merveilleux restaurants italiens à prix raisonnables, car Monaco-Monte carlo !!!!!

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Le N° 551 Travail Français


Dans le catalogue ce bracelet n'est pas daté, 77 grs d or

Pour la date, c'est typiquement 1960, et la breloque de gauche est italienne



Ce bracelet avec des breloques m' interpelle, c'était (relancé par les Italiens) la mode en 1960 nous n'appelions pas cela des "Charm's" .
Cette page est tirée du catalogue 1960 de mes parents et cette breloque était déclinée dans toutes les couleurs , en calcédoines, là c'est une bleue, sur le catalogue Tajan c'est une verte, la même existait en Cornaline, en Onyx etc vous pourrez la retrouver sur mon article sur les années 1960.
https://www.richardjeanjacques.com/2009/05/les-bijoux-des-annees-60-70.html.
Belle époque pour les bijoutiers. 
La Marque c'était eux, le nom c'était le leur, ils s'engageaient vis a vis de leurs clients, les choses n'allaient pas tarder à changer, et la bijouterie allait comme d'autres professions être amenée à s'adapter , c'est a dire, rentrer dans des groupements d'achats, des guildes et autres, puis petit a petit devenir le locataire de vitrines à des grandes marques, jusqu'à ce que les grandes marques les supplantent et s'installent partout. Le marketing laissait lui aussi la place à la communication, la com fait dire et acheter.........un jour il sera de bon ton d'acheter des pilules contraceptives de la marque Tatzi, des collants Tatzi, des jupes et chemisiers Tatzi, des bijoux Tatzi, la voiture Tatzi, les boites du chat Tatzi (il n'y a que celle là que mon chat aimeeeeeee....) etc, les gens fumeront des Tatzi (c'est déja fait) et boiront de la Tatzi....

Il y a aussi dans cette vente Tajan, une belle épingle de la maison Beaumont et Cie de Lyon, rue de la république, une des grandes maisons de Province, des amis de mes parents, je suis allé en stage chez eux après mon service militaire fin 1963. c'est une extraordinaire maison qui avait un très bel atelier, un beau passé et de grands clients a commencer par Mr Berliet

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Lot 76 et 77



Et enfin ces deux pièces, je regrettais que la maison Tajan n'ait pu me donner de renseignements , j aurais aimé savoir quel était le poinçon de maître de ces deux bijoux.  
Mais tout arrive et quelques jours après je reçois ce mail de Tajan
Cher Monsieur,
 Nous vous remercions pour la lecture attentive de notre catalogue. Nous apprécions le souci d’exactitude et de précision que vous y apportez, cette même démarche à laquelle nous nous attachons pour chacune de nos descriptions.
Aussi, après avoir repris les objets en main,  Monsieur Salit observe-t-il le poinçon « HM » qui ne correspond donc pas au maître orfèvre auquel vous faisiez référence. Vous trouverez en pièce jointe à ce mail, le relevé que l’expert a fait.
 Avec nos salutations distinguées,Marie Callies

Merci madame Callies




En haut c'est un poudrier, il parait petit, mais il pèse 40grs94  en or 750/1000° et platine et des petites roses en diamant en bas de la photo c'est une médaille ouvrante , vous voyez à la base deux crans qui permettent d ouvrir ce pendentif qui dissimule un miroir. Ces bijoux doivent dater de 1890-1900.




Il n'en reste pas moins qu'il faut acheter les deux, ce sont des témoins de cette époque ou il y eut une renaissance de la médaille et surtout elle est signée par Edmond Henri Becker comme l'atteste cette signature prise sur une autre pièce  reconnue par la réunion des musée nationaux.



J ai trouvé confirmation de cette signature sur ce pendentif ouvrant lui aussi et c'est Fabian de Montjoye  un antiquaire en joaillerie d une tres grande qualité  qui m autorise a publier ces photos qui suivent   http://www.fabiandemontjoye.com/


Médaillon ouvrant comme celui de la vente



Medaillon plus simple mais c'est l autre face et c'est la même médaille que celle de la vente Tajan

Évidemment qu' il y a d'autres pièces plus splendides a cette vente, mais celles là me "parlaient plus"

Une question, un commentaire? c'est juste après l article ou directement sur mon mail : richard.jeanjacques@gmail.com




Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...