vendredi 3 février 2023

Husson Joaillier ou Husson Orfèvre : That is the question.. j'ai repris ma casquette de sherlock Holmes

 


Cette très belle broche a été revendue par la Tadéma Gallery de Londres, merveilleuse Galerie  qui a vendu tant de beaux bijoux. Un livre a été d'ailleurs réalisé, très beau livre que je vous encourage à acheter. https://www.tademagallery.com/  Sonya de Tadéma a noté:

HENRI HUSSON (1852 - 1914) Broche classique Thargelia dans le style de l'antique or, platine, diamants, émeraudes et émail. H 4,00 cm (1,57 po) | L 3,20 cm (1,26 po)Origine française, c. 1880, Marques 'Husson'

Références :Beatriz Chadour-Sampson & Sonya Newell-Smith, Tadema Gallery London Jewellery from the 1860s to 1960s, Arnoldsche Art Publishers, Stuttgart 2021, p. 193 . Acquis par le Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.


Puis cette photo qui me rend perplexe: Revendue par la maison Sotheby's et tout a fait dans le style du bijou précédent, mais pas du tout dans le style de Henri Husson.

UNE BELLE ET RARE MONTRE BRACELET EN OR JAUNE, PLATINE ET DIAMANTS VERS 1900 or jaune émail et diamant diamètre 26 mm longueur totale 185 mm • mouvement joaillier à levier doré • cadran argenté, chiffres arabes • lunette en émail noir peinte de petites fleurs blanches, gravée de guirlandes florales, fond de boîtier à charnière, bracelet intégré ajouré avec motifs de couronne gravés, serti de petites plaques rectangulaires en émail représentant des putti dans des thèmes théâtraux • boîtier numéroté, bracelet signé Henri Sandoz, 24 Avenue de L'Opéra, Paris, estampillé Husson



Quelques années plus tard la maison Sotheby's revend cette montre tout à fait dans le style de la broche et de la montre précédente, mais qui n'est pas non plus dans le Style de Henri Husson

UNE FINE ET RARE MONTRE-BRACELET EN OR JAUNE, ÉMAIL, ÉMERAUDE ET DIAMANTS VERS 1910 or jaune, diamant et émail diamètre 27 mm, longueur totale 170 mm  mouvement à levier en nickel joaillier • cadran guilloché doré , chiffres arabes, aiguilles en acier bleui • lunette élaborée avec feuilles d'acanthe gravées alternant avec de l'émail vert translucide rehaussé de diamants, fond encliquetable • bracelet intégré à maillons articulés avec panneaux en émail de muses classiques fr grisaille reliées par des feuilles d'acanthe ornées d'émeraudes et de diamants • boîtier numéroté, boîtier et bracelet signés Husson, cadran signé Tiffany & Co

Littérature Healy, D. et Proddow, P., American Jewelry : Glamour and Tradition , New York, première édition, 1987, p. 29. Loring, J., Tiffany Timepieces , New York, première édition, 2004, p. 91. Price, J., Masterpieces of French Jewelry, Philadelphie, première édition, 2006, pp. 64.  

Et le catalogue remarque : Edouard Husson a été enregistré travaillant à Paris au début du 20ème siècle. Ses talents raffinés d'orfèvre incluaient également des travaux de ciselure, de gravure et d'émaillerie. Il a souvent agrémenté son travail d'extraordinaires plaques d'émail miniaturisées peintes de figures en grisailles. Son travail a été favorisé par Tiffany & Co. ainsi que Boucheron. Il est référencé à deux adresses parisiennes, 42 rue Sainte Anne et plus tard 29 rue du 4 Septembre. Pour plus d'informations sur Husson, voir Williams H., Enamels of the World, The Khalili Collection.

Or , pour nous Européens, rien sur EDOUARD dans les ouvrages comme le dictionnaire international ddu Bijou, rien dans le dictionnaire Paris Bijoux, mais une photo dans le site du ministere de la culture


Date d'insculpation 21/03/1905  Date de biffage 5 mai 1905  Profession Graveur Ciseleur Edouard Husson.
Rémi Verlet l indique dans son dictionnaire des Joailliers bijoutiers Orfèvres:
Edouard fait de la gravure, de la ciselure, de la fabrication à façon, installé 2 rue Mehul (44 rue des petits champs) puis rue sainte anne, et 29 rue du quatre septembre à Paris. Il avait repris l'atelier de Louis Roux , d'apres lui le poinçon est biffé en 1925 en 1911 il a fabriqué des briquets .

Hors ce poinçon est à rapprocher de celui qui a été observé par  Sonya de la galerie Tadéma de Londres


On retrouve bien le poinçon d'Edouard Husson ce qui explique ma perplexité par rapport aux bijoux de Henri Husson, ces bijoux n'ayant rien a voir avec ceux d'Edouard, mais l'erreur est explicable car il semblerait que Henri n'ait pas eu de poinçon de Maitre. Car ses pièces en métal précieux ont été signées par lui, mais c'est le poinçon de Maître de Adrien Hébrard son fondeur et mécène, qui figure sur ses bijoux.


Dans le poinçon losange les lettres A.H. et un vase étrusque(certians disent une amphore, à gauche figure la marque de Henri Husson, celle avec laquelle il a toujours signé ses pièces de dinanderie de fonderie ou de sculpture .


Henri  Husson gravait son nom à la main avec une pointe à tracer



N'arrivant pas à joindre le Musée du Petit Palais à Paris, j ai voulu consulter la Pythie de l'oracle de Delphes, mais je n'ai rien compris à ses borborygmes, j ai essayé le "Rosier de madame Husson" mais Guy de Maupassant n'était pas chez lui, Elisabeth Tessier m' a dit qu'elle communiquait en ce moment avec François Mitterrand, le Dictionnaire international du bijou  ne connait pas Edouard, quant à Watson, il ne comprend rien au bijou.

N'empêche, j en profite pour écrire sur Henri Husson, ce grand orfèvre art nouveau, dinandier et bijoutier.

Voici le style d' Henri! rien a voir avec le style louis XVI d' Edouard.

HENRI HUSSON Revendu par l 'étude Pierre Bergé
Collier en vermeil, sculpté d'un scarabée dans une course de liserons ciselés. Signé. Travail français du début du XXe siècle. Longueur: 45,5 cm environ. Poids: 89,5 g. :  Bibliographie: - Dominique Morel, in Dictionnaire international du bijou, Paris 1998, p. 285 - Alastair Duncan, The Paris salons 1895-1914, Jewellery, vol. I, p. 326.

Henri Husson était un grand artiste anachronique et pourtant l'art nouveau, réforme complète de l'architecture et de la décoration intérieure, invention d'un style nouveau adapté à la vie moderne, celle du citadin de l'ère industrielle,lui doit autant que les autres artistes de ce style.

Henri (Louis Georges Henry Husson) Husson, travaillait dans sa maison, au milieu des siens, sans le secours de la machine, avec l'aide de ses seuls outils dont on sait que les plus anciens sont les meilleurs.

Clef fabriquée par le jeune Henri Husson , serrurier à ses débuts

Il est né à Grand dans les Vosges en 1852, fils d’un serrurier, il décède à Vétheuil en 1914.
Il a commencé par apprendre le métier de son père, Il suit aussi les cours de dessin du soir, s'essaie à la fabrication de meubles dans le gout renaissance, Pendant plusieurs années, travaille comme ferronnier d’art et comme restaurateur pour des antiquaires. Il renonce à signer ses oeuvres pendant 27 ans.
Jusqu'au jour où son fondeur Mr Adrien Hebrard, l'encourage


Henri Husson dans son atelier, photographie que j ai emprunté au journal "L'Art et les Artistes" de 1913

Qui était Adrian Hébrard? Adrien Hébrard était un esthète et un homme d'affaires extrêmement avisé. Propriétaire du journal "Le temps",(jusqu'en 1929) d'une fonderie sise au 73 de l'avenue de Versailles et enfin d'une galerie au 8 de la rue Royale où il présentait les oeuvres de ses protégés. Ses ateliers  pratiquèrent surtout la fonte à la cire perdue mais aussi la fonte au sable. La maison Hébrard fermera ses portes en 1937 après la mort de son fondateur. Parmi les artistes édités par cette maison on citera entre autres  Carpeaux, Dalou (dont de nombreux bronzes numérotés furent édités à partir des originaux en terre cuite et en plâtre actuellement conservés au Petit Palais) Falguière, Jules Desbois, Bourdelle, Bugatti, Degas, Henri Husson, Pompon, Joseph Bernard. Rodin n'a semble t-il jamais travaillé avec cette maison au grand regret de Hébrard.


Photographie des établissements Hébrard


Un éléphant brut de fonte sorti de la fonderie Hebrard


Le métier devait être difficile physiquement, cette photo ainsi que les deux précédentes ont été prises par l'agence Rol et conservées aux archives nationales françaises.

Henri Husson vivait à la campagne aux environs de Mantes, dans une maison ancienne du pays, au milieu des champs. Henri croquait sur son carnet de dessins des chauves souris, des cigales, des libellulles, des algues, des poissons, du houx, des sauterelles....


Titre : Poignard de Style Gothique conservé au M.E.T de New York de  Henri Husson 
Date : env. 1880–90 .Support : acier, bois (noyer), cuivre, émail noir Dimensions : L (43,2 cm)
Mention de sources : Don de Jacques Reubell, 1923



Haut du pommeau du poignard ci-dessus

Henri Husson est à la fois orfèvre ferronnier et bijoutier.
Pour des objets familiers et vulgaires (au sens noble) il utilise des moyens comme la niellure, la damasquinerie, la fonte des métaux,  et la ciselure.
Il se sert de cuivre rouge sur lequel il verse des coulées d'argent et pour une goutte de métal qui tombe à l'arrêt de la coulée, vite il l'a cisèle, puis il patine pour faire ressortir le charme d'un objet terni par le temps.


Vierge à l'Enfant avec un ange adorateur Retable en bronze doré et argente, signé du cachet de Husson a deux reprises sur le devant, et gravé de la signature au dos Hébrard fondeur 41 x 30 cm.

Grace au livre de Willaz Silverman sur Vever, on peut consulter toutes les notes de Henri Vever  de l' année 1898.
Et cela confirme la personnalité de Henri Husson.

"29 juin 1898. Encore une journée bien remplie par les courses qui précédent les départs. Il y a tant de choses à faire qu'il me semble que jamais ça ne sera fini. Et cependant je voudrais bien partir demain, je suis fatigué, la campagne me détendra, et puis le baromètre remonte, vive la bicyclette et la peinture ! Je vais travailler ferme, faire des dessins de plantes, de fleurs, d'herbes, et tacher d'en tirer quelque chose pour l'Exposition de 1900. 
Husson vient vers midi toujours aussi malheureux, aussi navré, aussi désoléJe le retiens à déjeuner presque de force, car il s'en défend, le pauvre, sans doute par excès de timidité et d'amour-propre. Nous
causons amicalement, cela parait lui faire du bien, c’est un tout petit rayon de réconfort dans sa si lamentable existence. Il est lamentablement triste, toujours malade avec des enfants nombreux et malades, gagnant a peine de quoi vivre au jour le jour, vétu de mes vieux vétements hors d'usage... il a acheté une chemise ce matin pour pouvoir venir me voir — Il me raconte pour la centieme fois ses infortunes rendues plus cruelles encore par l'inconduite de sa femme qui, de plus, se livre a la boisson. C'est atroce — Pour varier un peu la conversation nous parlons du Balzac de Rodin, il travaille chez Rodin et a assisté a la genése de l’oeuvre. D'abord, de nombreuses maquettes, des recherches tres laborieuses, des efforts qui semblaient d'un homme épuisé. Il parait que pendant ce temps Mme Rodin lisait a haute voix des oeuvres de Balzac pour inspirer son auguste époux (sans calembour) puis il fit d'après  nature une étude d'un modele italien nu, paysan de la campagne romaine superbe — cette étude, tres poussée, était demi-nature — Puis il habilla cette étude, lui ajouta un bras, pris sur une autre statue qui n'était pas a la méme échelle, lui coupa la téte et travailla tant et tant la-dessus qu'il finit sans doute par n'y plus voir clair. J'ai revu au Salon ces jours-ci son Balzac, il ne me plait décidérnent pas. Les artistes comme Rodin vivent dans une atmosphere factice, ils s’en rapportent à ce qu'écrivent sur leurs oeuvres les critiques comme Mirbeau, Arséne Alexandre et autres, ils se faussent le jugement, et sont isolés petit à petit du monde extérieur par leurs courtisans. Une fois qu'ils en arrivent là ils s'irnaginent étre dans la vérité et c’est pour eux une qualité primordiale d'étre quand même hors le sens commun."
C'est toujours de mise en 2023

HENRI HUSSON ?  je n'en suis pas sûr....anneau épiscopal en or (750‰), consacré à Marie, orné d'une importante aigue-marine coussin, en serti clos. La monture est finement ciselée de fleurs de lys. L’anneau gravé F.S.N.D.Travail français vers 1900-10. Poinçon de maître Poids de l’aigue marine : 20 cts env. Poids brut: 38.3 g. TDD: 65 Revendue par la maison d'enchères "Eve"


 Henri Husson
Lampe de table, vers 1900  Signée Henri Husson au revers et porte le cachet de l'artiste sur la base
argent.  Hauteur : 33,5 cm  Largeur : 21,5 cm  Profondeur : 21 cm . En forme de feuille sur une tige en cuivre avec projection d'argent à la grenaille ornée d'un scarabée et d'un insecte au naturel


Husson, Henri :Vers 1909  Pendentif en or,  conservé au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.
Léandre Vaillat en 1913 disait de lui:
Je me suis promené avec lui à Vétheuil, nous avons parcouru ensemble les allées de son jardin, suivi le cours d'un petit ruisseau qui alimentait autrefois le moulin dont il a fait sa maison, les sentiers d'un bois qui le domine, les chemins encaissés dans le vallon qui va se précipiter à la Seine, à l'endroit même où Vétheuil s'est bâti, les collines qui surplombent le fleuve, le plient à leur courbe majestueuse et le conduisent aux ruines des Andelys, le pays verdoyant, coupé, onduleux, qui en arrière s'en va joindre la Normandie et tâche déjà de lui ressembler.
Il fallait voir avec quelle sollicitude il se penchait vers une fleur, une herbe, une touffe, quel geste il les redressait, les aidait à vaincre l'obstacle qui gênait leur destinée, quelleflamme tendre dans l'oeil vif, quel accent, il disait, simplement : la collerette de la Vierge, ou bien, le coucou, l'oreille d'ours, le
galant d'hiver, la renoncule à tresse d'or, la manchette du bon Dieu, la vigne de Judée.



Ce collier a été reproduit en photographie dans la revue "L'Art et les Artistes" de 1913, il était désigné sous le nom de "Lierre Terrestre" en or et argent dans un  article de 4quatre grandes pages consacré à Henri Husson. On peut remarquer un fermoir clavier tel que Hermes a équipé son bracelet chaine d'ancre, brèveté en 1938, et je l'ai retrouvé dans les collections du Petit Palais à Paris qui (et c'est regrettable) a enlevé la petite vitrine qui se trouvait dans le musée.


Collier réalisé pour Sarah Bernhardt 
Le musée du petit palais le situe Vers 1900. 
Collier Argent et or , Pierre précieuse et pierre fine Largeur : 8.5 cm Longueur : 25 cm Poids : 113 g
composé de 15 médaillons, un insecte une cornaline en pendeloque, un fermoir. Signature - Au revers d'une feuille : "h. Husson"  Nom du donateur, testateur, vendeur: ** Zoubaloff, Jacques-Michel  Date d’acquisition:  11–07–1916  Il se trouve au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris. Voir en fin d'article qui était J.M. Zoubaloff  (1876-1941), peintre et compositeur, connu pour sa gigantesque collection d'art dont une grande partie a fait l'objet d'un legs à différents musées de France.

D’origine russe, le collectionneur Zoubaloff a fait don en 1916 et en 1922 de quarante-deux oeuvres de Husson au Petit Palais. Zoubaloff admirait particulièrement Henri Husson qu’il comparait aux plus grands orfèvres de la Renaissance. Grâce à cette donation, le musée du Petit Palais possède la plus importante collection publique d’oeuvres de Husson.


Robert Zehil dont la galerie se trouve à Monaco, est toujours une référence de vérité artistique et de bon gout. http://robertzehilgallery.com/


Boite à crayons vers 1905, Cuivre martelé, forgé et gravé, incrustations d'or et d'argent ; décor en relief d'un insecte appliqué sur fond gravé de feuilles  Signé  " h husson", 21,5 x 4,5 x 3,5 cm. et on voit très clairement le cachet de Henri Husson.

Cachet que Husson appliqua sur ses oeuvres


Il signait aussi avec une pointe à tracer



Vers 1909. Henri Husson, Epingle de cravate avec "Feuillage habité d'un coléoptère" Argent, Or
Hauteur : 6.5 cm Largeur : 1.7 cm Poids : 8 g Monogramme = chiffre - Au revers : "h. h."
 conservé au  Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris




Revendu par l'étude de Pierre Bergé: Comme quoi il reste du "Husson" à sortir des boites à bijoux.
 Collier en vermeil, sculpté d'un scarabée dans une course de liserons ciselés. Signé. Travail français du début du XXe siècle. Longueur: 45,5 cm environ. Poids: 89,5 g. Henri Husson (1852-1914) Bibliographie: - Dominique Morel, in Dictionnaire international du bijou, Paris 1998, p. 285 - Alastair Duncan, The Paris salons 1895-1914, Jewellery, vol. I, p. 326.


C'est l un  des motifs de cette très belle coupe de Henri Husson: Coupesur pied en forme de ciboire gothique en vermeil et argent, la partie supérieure décorée d'une inscription gothique en applique «Cinquantenaire d'Alfred Werlé - 1906», d'un décor d'entrelacs de pampres de vigne et de grappes de raisins sur fond amati, le pied polylobé appliqué de trois médailles représentant la Veuve Cliquot Ponsardin, Edouard Werle (ancien Directeur de Champagne Veuve Clicquot) et Alfred Werle ainsi que de l'inscription «Tout vient du ciel» . Revendu par la maison L' Huillier. https://www.lhuillierparis.com/



Elle a aussi été revendue par la maison Kapandji-Morhange
Henri HUSSON (1852-1914) et Adrien Hébrard (1865-1937). Coupe en vermeil et argent (950/1000e) sur piédouche polylobé, décorée d'inscriptions en lettres gothiques appliquées « Cinquantenaire d'Alfred Werlé MDCCCCVI (1906) » et « Tout vient du ciel », la base à décor de médailles représentant la Veuve Clicquot Ponsardin, Édouard Werle (ancien Directeur) et Alfred Werle ont dominé d'une frise à la vigne. Poinçon du Maître-Orfèvre Adrien HÉBRARD **, cachet en toutes lettres « A. HEBRARD PARIS » ainsi que du cachet Henri HUSSON. Les médailles en applique par Paul PALIN. Hauteur : 13 cm. Diam. : 13cm. Poids : 440,1 g.

** Adrien Hébrad n'était pas maître orfèvre, mais un fondeur.


Mais aussi revendue par Sotheby's: qui indique de même: 
De la Maison Veuve Clicquot.
Coupe en forme de calice en argent vermeil, Henri Husson, Paris, 1905
reposant sur un pied déployé à six lobes appliqué de l' inscription TOUT/VIENT/DU CIEL alternant avec des médaillons, les deux premiers représentant Edouard et Alfred Werlé, le troisième la veuve Clicquot Ponsardin, avec des dates, la coupe reposant sur une frise de pampres et grappes de raisin sur fond mat, le corps appliqué "Cinquantenaire d'Alfred Werlé mdcccc.m" , le pied portant la signature du fondeur A. HEBRARD PARIS et le poinçon de maître d'Henri Husson??? Dommage que Sotheby's ne l ait pas photographié..........




Auteur(s): Husson, Henri (Grand, en 1852 - Vétheuil, en 1914), bijoutier - Joaillier
Hébrard, Adrien Aurélien (Paris, en 1866 - en 1937), editeur (objets d'art et mobilier)
Argent Longueur : 40 cm Largeur : 2 cm : Poids : 44 g  Poinçon garantie et titre argent après 1838 - Sur le maillon terminal : "[Tête de sanglier]" 6 motifs reliés par des croisillons et des entrelacs de feuilles. Nom du donateur, testateur, vendeur:  Zoubaloff, Jacques-Michel
Date d’acquisition: 11–07–1916  par le Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris



Les bijoux de Husson ont tous la particularité d'avoir été fondus alors que ceux d'Edourd Husson sont faits à la main

Husson, Henri (Grand, en 1852 - Vétheuil, en 1914), bijoutier - Joaillier
Hébrard, Adrien Aurélien (Paris, en 1866 - en 1937), editeur (objets d'art et mobilier)
Après 1909. Pendentif en or  • Longueur : 21  • Largeur : 5.5  • Poids (type dimension) : 56 g
Signature - Au revers du corps de la mouche : "h. Husson"




Broche Hippocampe en argent fondue et ciselée de Henri, conservée au Petit Palais


Coupe Pipistrello de Henri Husson fondue par Hebrard apres 1909


L'oeuvre de Henri Husson en dinanderie ou en orfèvrerie est beaucoup plus importante que ses bijoux et je ne peux m'empecher (même si ce n'est pas de la bijouterie-Joaillerie ) de citer deux ou trois de ces oeuvres. Ce tres beau vase a été revendu par la maison Aguttes : https://www.aguttes.com/lot/17447/3393799



Partie centrale
 Rare et exceptionnel vase à panse ovoïde, talon circulaire et col évasé en argent martelé repoussé et ciselé à décor en d'une frise de cigales et de motifs floraux. Signé au dos «H.Husson», frappé deux fois du cachet initiales de l'artiste «hH». Vers 1910. H: 20,5 cm . Dans le vase présenté on ressent l'intérêt que portait Husson pour cette nature qu'il tentait de reproduire le plus fidèlement possible avec des insectes grimpants qui semblent vivants et pris sur le vif. 


Henri Husson après 1909 Pendentif Or, Email   Longueur : 25 Largeur : 4.5 cm Poids : 37 g
Pendentif en or et sa chaîne Signature - Au revers : "h. Husson" Scarabée en émail brun-vert sur un feuillage déchiqueté


Vers 1909 Bracelet  Feuillage habité de deux coléoptères en Argent, Or Longueur : 7 cm De forme ovale  Marques, inscriptions, poinçons:  Signature - A l'intérieur du bracelet : "h. Husson" Cachet de fondeur - A l'intérieur du bracelet : "AH et [amphore]" Poinçon garantie et titre argent après 1838 - Poinçons (x2) : "[Tête d'aigle]" conservé au Petit Palais.


Bracelet Lierre Terrestre en or 






Vers 1909 Collier Argent  Longueur : 42 cm Largeur : 2 cm Poids : 63 g  Signature - Au revers : "h. Husson"  Anneaux de feuillage , Feuille - Feuillage, Trèfle conservé au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris


Vers 1909 Boucle de ceinture en argent de Henri Husson


Après 1909 bracelet argent de Henri Husson , Lierre et coléoptères fonte de Hebrard


Vers 1909 Vide-poches en Cuivre, Argent, Or Hauteur : 5.3 cm Longueur : 32.3 cm Largeur : 16 cm
Signature - Au dessous : "h. husson"  Inscription - Gravée au revers sur le bord : "A.Hébrard Paris"
Marque - De fabricant sur la face : "h.H" Thèmes :Représentation végétale, Insecte, Coléoptère, Cigale, Feuille - Feuillage .Anse en forme de branchage décoré d'insectes.
Nom du donateur Zoubaloff, Jacques-Michel Date d’acquisition:  11–07–1916 conservé au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris


Sur l anse du vide poches


Broche en argent de 4 cm sur 7 sur 2.5 d'épaisseur d'un poids de 43 grs signé h Husson, c'est un décor de lierre et cigale


Dossier : Henri husson, coupe en forme de coquillage à tête féminine,  en argent: Musée du petit Palais




Entre autres objets, Henri Husson  fabriqua du mobilier

La salle à manger que M. Henri Flusson vient d'exposer à la galerie Hébrard témoigne, dans son ensemble, d'un sentiment juste de la tradition et d'une observation spirituelle de la nature. Elle se compose de plusieurs pièces, des portes et des lambris, une desserte, une table, des chaises, un lustre, deux candélabres et différents objets d'argenterie. L'harmonie générale est fournie par l'accord des tonalités blondes du noyer ciré, du cuir jaune et du cuivre rouge. L'unité est assurée par des rappels de motifs dans l'ornementation et surtout par les proportions des différents meubles. 
Léandre Vaillat dans "Lart et les artistes"


Malheureusement alors que cet article paru en 1910 dans la Chronique des arts et de la curiosité, je n ai pas trouvé son dossier dans la base Leonore sur la "Légion d'Honneur" ,du ministère de la Culture 


Après 1909
Pendentif, Or, Email (technique métal), Pierre précieuse et pierre fine, Longueur : 5.4 cm
Poids 21 g  Signature - Au revers : "h. Husson" marque de fondeur (Adrien Hébrard)- Au revers : "AH [amphore] " Une mouche verte est posée sur des feuilles de lierre au-dessus d'une agate. Nom du donateur, testateur, vendeur:  Zoubaloff, Jacques-Michel Date d’acquisition:  11–07–1916 conservé au
Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris



1910 catalogue du salon des artistes


Le musée du Petit palais indique que ce bijou serait gravé "h.Husson" a part les coléoptères ce n'est pas son style de bijou !!Pourtant  dans l Art et les artistes de 1913, je lis: 
S'il choisit l'émail, c'est que les ailes des insectes paraissent pétries de cet émail; s'il dispose sur un collier de onze carrés d'or suspendus en losange onze carrés d'émail vert, on pense aux cétoines qui se blotissent aux coeur des roses; et s'il met enfin sur le champ vert de l'émail un insecte rouge, c'est une mouche familière aux prés.
Ce bijou est donc bien de Henri Husson.


Les six  bijoux suivant proviennent de la revue "L Art et les Artistes" de 1913, conservée à la BNF, j'ai retouché un peu ces photos de l époque pour  enlever les défauts de l'Age de cette revue 




"Ainsi, le maître Henri Husson, suivant la coutume du xvme siècle qui sertissait des porcelaines de Chine dans des montures de Gouthière. compose et exécute pour les pâtes de verre de Daum, une merveilleuse monture en argent forgé et ciselé. Le même Husson. dont l'invention se montre de jour en jour plus jeune, plus ingénieuse, se révèle un bijoutier exquis, dans un collier or et argent forgé et repoussé, et montre qu'il est capable de tout, d'une ferronnerie comme d'un bijou d'orfèvre, d'une crédence comme d'un champlevé. On me dirait que Henri Husson, un de ces jours, va se métamorphoser en céramiste, en brodeur, en dentellier que je n'en serais pas autrement surpris."
1912 dans l Art et les Artistes.

30 août 1852 : Naissance - Grande Rue - Grand, 88212, Vosges, Lorraine, France
Témoin : Valère HUSSON son père
Sources: Archives Vosges:
acte de naissance Grand 1852 n´51 vues 3 et 4 - 4 E215 9 36048 -
entre 1874 et 1874 : Domicile - Rue Blanche n´81 - Paris-IXème, 75109, Paris, Île-de-France, France
9 mai 1874 : Mariage (avec Marie Louise (BURLET) VOGIN) - Paris-XVIIème, 75117, Paris, Île-de-France, France
Témoin : Valère HUSSON 
Mentionnée : Anne Nellie DAUMONT 1832-1855
Témoin : Jean Nicolas VOGIN †1874/
Témoin : Ermence Nathalie BURLET 1835-1874/
Sources: Archives Paris: - acte de mariage Paris XVIIè 1874 n´363 vue 26/31 - V4E 4752
entre 1875 et 1875 : Domicile - Rue Blanche n´94 - Paris-IXème, 75109, Paris, Île-de-France, France
entre 1876 et 1876 : Domicile - Rue Le Maistre n´68 - Paris-XVIIIème, 75118, Paris, Île-de-France, France
entre 1880 et 1880 : Domicile - Rue Capron n´25 - Paris-XVIIème, 75117, Paris, Île-de-France, France
entre 1891 et 1891 : Domicile - Rue du Rocher - Vétheuil, 95651, Val d'Oise, Île-de-France, France
Sources: Archives Val d'Oise: - recensement de la population Vétheuil 1891 vue 22 -
entre 1896 et 1896 : Domicile - Rue du Moulin Neuf - Vétheuil, 95651, Val d'Oise, Île-de-France, France
Sources: Archives Val d'Oise: - recensement de la population Vétheuil 1896 vue 14 -
entre 1901 et 1901 : Domicile - Rue du Moulin Neuf - Vétheuil, 95651, Val d'Oise, Île-de-France, France
Sources: Archives Val d'Oise: - recensement de la population Vétheuil 1901 vue 12 -
entre 1906 et 1906 : Domicile - Rue du Moutier - Vétheuil, 95651, Val d'Oise, Île-de-France, France
Sources: Archives Val d'Oise: - recensement de la population Vétheuil 1906 vue 15 -
entre 1911 et 1911 : Domicile - Rue des Moutiers - Vétheuil, 95651, Val d'Oise, Île-de-France, France
Sources: Archives Val d'Oise: - recensement de la population Vétheuil 1911 vue 16 -
1914 : Décès - Vétheuil, 95651, Val d'Oise, Île-de-France, France








1913


1916 Husson est décédé, cet article est paru dans "la chronique des arts et de la curiosité"


1933  Revue "Mantes et son arrondissement" le Musée de l'armée possèderait une Jeanne d'Arc en acier repoussé


Ainsi donc: Les oeuvres qui suivent, attribuées à Henri Husson sont de Edouard Husson (, sous reserve d'une preuve contraire)


Broche située plus haut  fabriquée par Edouard Husson


Étui à cigarettes en or 18 carats, platine, émail, saphir et diamants, Husson, France,revendu par Sotheby's
Le boîtier rectangulaire appliqué d'émail vert en alternance de motifs tissés et pointillés, les bordures feuillagées décorées d'émail blanc, le devant appliqué d'un monogramme serti de diamants et d'un portrait de forme hexagonale d'une jeune fille agitant une ceinture, serti de diamants taille rose et des saphirs de formes diverses, poids brut d'environ 40 tpl, mesurant environ 3¼ sur 1¾ sur 1¼ pouces, numérotés 30301, avec poinçons français et poinçons d'atelier ; vers 1908.
Littérature Chefs-d'œuvre de la joaillerie française par Judith Price, page 62 
Certainement fabriqué par Edouard Husson


Très bonne expertise fin 2022 du crédit municipal de Paris pour cette  Broche-pendentif VEVER et HUSSON en or jaune et or gris 750 mil de forme rectangulaire ornée d’une plaque émaillée en grisaille à décor de personnages à l’Antique dans un encadrement serti de diamants taillés en rose, entourage ciselé et guilloché à motifs de feuilles d’acanthes et frises de grecques rehaussés d’émail bleu clair, de saphirs calibrés et diamants taillés en rose. Signée VEVER Paris, numérotée 2787. Poinçon de l’atelier d’Edouard HUSSON sur la broche et l’épingle. Travail du début du XXe siècle. (Dimensions : 3,3x1,7cm). (Incomplète, petits éclats à l’émail, déformations). 7,2 g. brut

Edouard HUSSON (actif entre 1905 et 1925) travailla pour plusieurs Maisons renommées au début du XXe siècle (Boucheron, Sandoz, Tiffany et Vever…). Il était réputé pour son travail de graveur, ciseleur, et d’émailleur. La Broche de la Maison Vever présentée dans cette vente est un exemple caractéristique de son savoir-faire et de son style. Je crois, comme le montrent d autres bijoux que c'est une fabrication d'Edouard Husson pour être revendue par Vever,mais non la preuve du style de Vever.

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Cet étui à cigarettes en or et diamants est revendu par la Maison Ouaiss, à Paris 
https://www.ouaissantiquites.com/


J ai eu personnellement Madame Ouaiss  antiquaire en joaillerie installée au 8 rue de Miromesnil à Paris, elle m'avait promis de regarder a nouveau le poinçon de maitre  sur cette ravissante boite à cigarettes, et après vérification c'est bien le poinçon en losange avec HUSSON écrit en lettres qui est insculpé.


C'est donc bien le poinçon de Edouard Husson et non de Henri Husson


J 'espère recevoir des précisions du musée du Petit Palais, du musée des armées, de la ville de Vétheuil, je complèterais dès reception.


Si vous avez des photos, des documents, me les adresser à richard.jeanjacques@gmail.com je les publierais


** Le fonds Jacques Zoubaloff réunit les archives de Jacques Zoubaloff et des membres de sa famille ayant émigré en France à la suite des révolutions russes de 1917. Il fit don aussi à la France 

Les papiers de Jacques Zoubaloff contiennent des documents relatifs à ses affaires et à sa collection d'œuvres d'art. On trouve ainsi de nombreux catalogues, coupures de presse et photographies concernant les dons faits aux musées et les ventes aux enchères. Une partie des documents concerne également la production artistique de Jacques Zoubaloff et son rapport à l'art. Ainsi, à côté des croquis de Jacques Zoubaloff, on trouve ses publications relatives à l'art.

Les papiers de Marie Zoubaloff, de son époux et de leurs filles regroupent des documents administratifs, de la correspondance, des photographies familiales et des portraits d'artistes célèbres de l'entre-deux-guerres. On y trouve également des documents plus intimes, comme le carnet de croquis de Tatiana.

Les archives d'Alessandro Zoubaloff constituent l'ensemble le moins volumineux. On ne dispose que de peu d'informations sur ce personnage dont sont conservés des documents (photographies et catalogues de vente) relatifs à ses biens.

Les archives de Léon Zoubaloff, de son épouse et de la famille de cette dernière se scindent en trois ensembles. Les papiers de Léon Zoubaloff sont essentiellement constitués de documents administratifs, de correspondance et de photographies. Une partie importante concerne toutefois sa production littéraire et réunit les manuscrits proposés à différentes maisons d'édition. Les archives de la famille Egoroff se composent en grande majorité de documents administratifs, de correspondance et de photographies. Un dernier ensemble regroupe une collection de cartes postales constituée à partir de correspondance reçue et de cartes vierges. "Archives nationales"



mercredi 25 janvier 2023

BIJOUX DE DEUIL: en fontes de fer, où en fontes de Berlin.

Perpetuer le souvenir d'un être cher, il faudrait remonter à Richard II et la guerre de cent ans, puis aux Méménto Mori, à la Reine Victoria? Mais il y eut aussi le Jais, le Bog Oak, le buis, l'acier, l'onyx, l'émail noir, puis ....au XIX ° siècle, les fontes de fer.


Peigne-diadème: La naissance d'Athéna - Allégories du jour et de la nuit - Mariage d'Eros et Psyché

Les premiers exemplaires de bijoux en fonte, modéles géométriques de fils entrecroisés, generalement émaillés de noir, sont réalisés en 1798 par la fonderie royale de Gleiwitz (Kénigliche Eisengiesserei Gleiwitz), en Haute-Silésie, et représentent une tentative pour élargir la gamme de produits clisponibles aupres des armuriers et fondeurs locaux. La fonderie royale de Berlin (Kénigliche Eisengiesserei Berlin) ouvre en 1804, et l’on sait par son inventaire qu’elle commence à fabriquer des bijoux en fonte deux ans plus tard, lorsque Napoleon conquiert la ville. En 1808, l’inspecteur général de Villefosse, séduit par la qualité des fonderies allemandes, leur soustrait un grand nombre de leurs moules originaux, dont ceux des bijoux en fonte, et les envoie en France  afin de les faire étudier et utiliser .



1806-1807

C’est en 1806 que la fonte de fer de Berlin apparaît. Ce sont les fonderies royales prussiennes qui ont lancé cette collection osée et excentrique de bijoux en fer noir.
Ces fonderies royales ont été construites à partir de la seconde moitié du XVIII siècle pour pouvoir concurrencer le fer Suédois qui était, à l’époque, le plus convoité en Europe. Napoleon avait envahi la Prusse, Napoléon n'a mis que 19 jours du lancement de son attaque sur la Prusse jusqu'à son entrée dans Berlin.  La Prusse sortit très affaiblie économiquement de ces conflits qui duraient depuis pres de trois ans 


1807 Napoleon vainqueur de la Prusse à Friedland

Il fut demandé au bourgeois et nobles Prussiens d'aider l'effort de guerre, en donnant leur vaiselle en or et argent et leurs bijoux contre la même chose en moins précieux.
Bon nombre des bijoux en acier de Berlin portent l'inscription : « Gold gab ich für Eisen » 
« J'ai donné de l'or pour du fer » ou « Echangé pour la patrie ».A Berlin, plus de 160.000 bagues ont été échangées à cette époque.
Les centres allemands des objets d'art en fonte de fer, furent Berlin et Gleiwitz (fonderie créée Royale dès 1786). 
Presque toutes les sortes de bijoux furent réalisées en fonte de fer : diadèmes, colliers, bagues, agrafes et boutons.
Mais c'est la manufacture royale de Berlin, inaugurée en 1804, qui lance la mode de ces bijoux en fontes de fer . A la fin des guerres napoléoniennes, la mode des objets en fonte de fer de Berlin perdure en 1814, 40.000 pièces sont produites à Berlin !)et les exportations vont se faire dans toute l'europe .  





Collier Fer et acier - Berlin - 1820-1830 -  
Les bijoux présentent des motifs empruntés à l'architecture gothique (ogives, arcs polylobés) accompagnés de motifs naturalistes (végétaux et animaux) et de motifs classiques (acanthes). Sur certains bijoux, le travail de tressage est d'une finesse extrême. On y trouve également le motif des camées, si prisé au 19e siècle. Victoria & Albert Museum

L'apogée de ces bijoux sera dans les années 1820 et 1830


Paire de boucles d'oreilles, fer de Berlin, papillons ajourés avec pampilles serties sur acier poli, probablement réalisées par Siméon Pierre Devaranne en Allemagne (Berlin), début XIXe siècle
Victoria & Albert Muséum

 Ce genre de hijouterie, en vogue pendant plus d'un demi siècle n'en a pas moins eu, à une époque ou la bijouterie en doublé ou en doré n’était pas parvenue an degré de perfection et de hon marché qu’elles ont atteint aujourd’hui, une certaine importance. L’ Angleterre et la Prusse avaient acquis sur nous, sur ce point, une supériorité que nous étions cependant en droit de revendiqner, car ce n’était que par application de principes émis par Réaumur, qu’elles étaient arrivées a cette perfection dans ce genre dc travail. Pour surexciter le zele dc nos nationaux, la Société d’encouragement proposa des 1805 un prix dont la valeur fut élevee successivement pendant quelques années; l’on vit bientôt cette industrie prendre un nouvel essort, et les bijoux en fonte de fer fabriqués en France purent désormais soutenir la concurrence avec ceux de provenance étrangère. La fonte moulée peut, en effet, dans certaines circonstances, remplacer le fer et l’acier avec de grands avantages au point de vue du prix. Toutefois, les fontes destinées a cet usage devaient remplir des qualités spéciales.


La naissance d'Athéna - Allégories du jour et de la nuit - Mariage d'Eros et Psyché
Auteur: Bertel Thorvaldsen ( Copenhage, 1770 - Copenhague, 1844 ) auteur modèle réalisé après 1810
Berlin (Fonderie Royale de Berlin - Königliche Giesserei von Berlin)Fonte de fer, dite « de Berlin », laque noire cirée, acier doré et poli

Notre grand Savant René Antoine Réaumur qui entre de multiples découvertes inventa des 1730, le Thermometre à alcool  recommanda : 
1° D’éviter la fonte blanche, qui, trop fusible, a le grand  inconvenient de se figer trop promptement et d’etre trop aigre, et les fontes noires qui sont communement poreuses et boursouflees. 
2° De ne se servir que de fonte grise qui presente particulierement les caracteres suivants, qu’il regarde comme ceux de la fonte de premiere qualite, savoir : 
1° d’etre très liquide, mais de ne pas se figer trop vite, afin que la fonte puisse remplir le moule completement; 
2° de ne presenter à la surface aucune irregularité; 
3° de ne pas avoir de boursouflures interieures; 
4° de ne pas tre aigre et cassante apres le refroidissement; 
5° de n’avoir qu’une certaine dureté qui la laisse attaquer par la lime, et de jouir d’un premier degre de malléabilité; 
6° de ne prendre que le moindre retrait possible, pour ne pas altérer les moules et les proportions des pieces délicates. Tout le secret de ce genre de fabrication réside donc dans l’étude préalable de la matiere première que l’on emploie. 




1 Stdibs revend ce collier
Délicat collier en fonte de Berlin. Cette exquise fonte fine a été conçue et exécutée en 1820-1830 environ par une fonderie de Berlin ou de Gleiwitz.

Pour mieux comprendre l intérêt des travaux de Réaumur pour la mettalurgie, je vous conseille ce site:


Paire de bracelets de ferronnerie berlinoise, fonte ajourée, réalisée par Devaranne, Berlin, ca. 1820-1830
Paire de bracelets en ferronnerie berlinoise. Chaque bracelet est formé de sept maillons ajourés passant entre un fermoir qui présente un panneau ovale légèrement convexe d'une gerbe de fleurs dans une bordure de fleurs. Quatre des liens sont centrés par des rectangles avec un motif de couche, les rectangles tenus en haut et en bas par un arc de trois volutes bordées de volutes et de trèfles. Deux liens sont formés d'acanthe au-dessus et au-dessous d'une croix d'acanthe et de fleur de lys centrée par une fleur. Le maillon du milieu est un ovale concentrique de rinceaux centré par la même gerbe florale qui recouvre la prise. Dans un bracelet, les deux sprays ont la même orientation. Dans l'autre, ils sont inversés.  Victoria & Albert Muséum


Variante du bracelet de Pierre Devaranne

La fonte, un alliage de fer riche en carbone
Dans l'industrie, le fer est rarement utilisé à l'état pur. Il entre dans la composition de plusieurs alliages, l'un des principaux étant la fonte. Cet alliage est composé de fer et de carbone à hauteur de 2 % à 6,67 %. Lorsque, dans la fonte, le carbone se présente sous forme de lamelles de graphite, on parle de fonte grise.
Contrairement aux idées reçues, la fonte n'est pas plus lourde que le fer. Elle présente une masse volumique comprise entre 6.800 et 7.400 kilogrammes par mètre cube alors que le fer se situe à 7.860 kilogrammes par mètre cube. La fonte n'est pas plus lourde que l'acier non plus -- dont elle peut être un précurseur -- à la masse volumique très proche de celle du fer.


Si des musées comme le Victoria & Albert Muséum de Londres ou le Met de New-york , possèdent des collections de bijoux en fonte de fer, la France n'est pas en reste.  Le musée Le Secq des Tournelles est un musée de la ferronnerie installé dans une ancienne église désaffectée à Rouen. L'édifice est situé à proximité immédiate de l'église Saint-Godard et du musée des Beaux-Arts. Le musée a été fondé en 1920, il contient une collection de ferronnerie léguée par Henri Le Secq des Tournelles (1854-1925) et qui avait été commencée en 1862 par son père Henri Le Secq.
Le musée dispose d'une collection unique au monde de ferronnerie regroupant éléments d'architecture, enseignes, serrures, heurtoirs, moulin à café, outils, bijoux, objets de couture et de costume.





Etonnantes chaînes de cou en fonte de Berlin revendue sur le site https://www.1stdibs.com/




Berlin : Collier L'allemagne, vers  1820-1840. Fonte de Fer noirci, plaqué or, Acier, Poids: 76,0 g. Longueur environ 46,0 cm.
Cette pièce en fonte ornementale reflète à la fois la virtuosité des fonderies et la haute gamme de leur clientèle. Seules les femmes du plus haut niveau de la société porteraient un tel objet de parure personnelle. 
Parce que le fer est un matériau très fragile et également sensible à la rouille, relativement peu d'exemples ont survécu. Cette splendide pièce combine un camée néo-classique (également en fonte) avec un ornement néo-gothique.





Achille Richard   qui, vers 1828, s’etait rendu celebre dans ce genre de travail, n’employait que des fontes frangaises sans alliage, et se bornait pour toute préparation,et faire fondre le metal dans un creuset ordinaire de Picardie, et à le maintenir en fusion pendant une demi-heure; puis à le couler sur le sable on plaques minces, qui sont ensuite brisées et pulverisées pour etre remises de nouveau au creuset. Les moules étaient confectionnés par les procedes ordinaires, en ajoutant au sable neuf de Fontenay-aux-Roses un huitieme de poussier de charbon de bois et un huitième de calcaire bitumineux du Bas-Rhin, le tout pulverisé, brassé et mele avec soin. Plus tard, un fabricant de Berlin, M. Schof, introduisit dans ce travail une petite modification, grace a laquelle  ses produits se distinguaient par le fini du travail, leur flexibilité et leur légèreté.  Il ajoutait un peu d’acier à la fonte, et faisait recuire les pieces dans du prussiate de potasse.
Il existe toujours une fonderie qui travaille avec ce sable: http://www.fonderie-piwi.fr/post/2016/07/02/Travailler-avec-du-sable-Fontenay%2C



M. Glautz, célèbre aussi pour la bijouterie en fonte de fer, faisait recuire les pièces dans le charbon de bois; elles acquièrent ainsi la propriété d’etre malléables, et sont susceptibles de prendre un beau poli.  La fonte dont on faisait usage etait une fonte grise provenant de Styrie, d’un grain serré et homogène, la fusion s’opérait dans des creusets de plombagine, et par le recuit dans le poussier de charbon de bois, elle était rendue assez mallé able pour ê tre travaillée à l’outil et recevoir toute la perfection de forme désirable.La bijouterie en fonte de fer, après un beau poli, peut lutter avec la bijouterie d’acier, mais les applications les plus considérables qu’elle reçoit se trouvent dans la bijouterie de deuil. Il suffit, en effet, d’y apposer un vernis noir, séché au four pour obtenir des objets analogues a ceux de jais taillé et monté, et qui revennaient à un prix beaucoup moins élevé. 

1820 Bracelet en fonte de Berlin revendu par l étude Pierre Bergé


1820 Chevalières en fonte de Berlin revendues par l étude Pierre Bergé


1820 bracelet en fonte de Berlin revendu par l étude Pierre Bergé

Henri Vever dans son histoire de la bijouterie nous explique une part du succès des bijoux en fonte de fer pour les bijoux de deuil

Après l'assassinat du Duc de Berry le 13 février 1820 **, le deuil fut tout à fait de mode : « C'est une fureur que les bijoux noirs : le jais, le fer-et toutes les compositions noires s'emploient en  d'argent dans la coiffure, diadème en joaillerie, épingles de cheveux, nœuds en brillants, broche or et pierreries. (Bibliothèque des Arts décoratifs.)

 Chaque boutique de nos bijoutiers semble être une boutique consacrée au deuil : on voit des colliers en camée noir, ou des chaînes croisées dans tous les sens, ou des perles formant dix tours sur la poitrine, puis les sévignés, les nœuds, les épingles, les lorgnons, les chaînes de montre, les bracelets, les peignes, les bagues, enfin tout se trouve. » « Des camées noirs en fer, retenus par de petites chaînes de jais de distance en distance, font des colliers très à la mode. On en voit d'autres dont les chaînes en fer de Berlin offrent le même travail que-nos belles chaînes d'or et sont ornées d'une douzaine d'agrafes en jais enchâssées dans de petits treillages en fer. » 
« Les diamants sont devenus le seul ornement des dames, même des jeunes dames ; mais on les dispose avec une grande variété. C'est un papillon en diamants qui se balance sur une guirlande de fleurs naturelles ; c'est un diadème qui rend cette simplicité plus remarquable par un éclat fastueux; c'est un peigne dont les pierres sont élevées et montées comme celles du diadème; enfin, ce sont des épis. »

**La mort du duc de Berry fut lourde de conséquences. Il était le dernier héritier en ligne directe de la dynastie des Bourbons, et tous les espoirs de Louis XVIII et du futur Charles X reposaient sur son éventuelle descendance mâle.



1830-1840 dans le livre de Vever des bijoux  "en Fer dit de Berlin" gravée par Caqué à cette époque:
Nous voulons dire un mot de certains bijoux de deuil, puisque le deuil lui-même a ses parures, et qui eurent alors un très grand succès. Il ne s'agit pas du jais, qui donnait lieu à une fonte de fer, que l'on appelait fonte de Berlin parce qu'elle y a été inventée, et « qui était une chose nouvelle en France en 1827 »  Plusieurs fabricants s'en occupèrent à Paris, entre autres MM. Dumas, dont la production était si parfaite et si bon marché, que les fabricants étrangers avaient dû baisser leurs prix. Nous donnons la reproduction de quelques pièces de cette fabrication, en faisant remarquer que le camée en fer de l'un des bracelets (la tête vue presque de face) est l'œuvre de Caqué, qui était alors graveur de la Monnaie de Paris. On exécuta ainsi des bijoux d'une grande finesse, des éventails en fonte « aussi légers et aussi bien repercés que s'ils eussent été faits en ivoire » ; des broches, colliers, bracelets, boucles, épingles, etc. Il s'en portait beaucoup pour les deuils de Cour et les deuils officiels. 
On attribue à la présence du phosphure de fer la grande fusibilité de la fonte de Berlin, et la perfection de ses empreintes à.la finesse des moules en tripoli.



Simon Pierre Devaranne de Berlin vers 1833  Victoria & Albert Muséum




En 1832 dans le manuel du Joaillier de Julia de Fontenelle


Bracelet en fonte de Berlin articulé de maillons feuillagés, le fermoir agrémenté d’un personnage en buste de profil « à l’Antique ».
Travail du XIXe siècle.  Dimensions : 17,7 x 4,4 cm environ.



1837  Le dictionnaire des inventions et découvertes  Houdaille l'un des trois fabricants de fontes de fer.


1837 dans l'encyclopédie du commerçant, les différentes catégories de métiers de la bijouterie.


1839 Dans le dictionnaire du commerce , une intéressante analyse.


Cette pièce en fonte ornementale reflète à la fois la virtuosité des fonderies et la haute gamme de leur clientèle. Seules les femmes du plus haut niveau de la société porteraient un tel objet de parure personnelle. 
Parce que le fer est un matériau très fragile et également sensible à la rouille, relativement peu d'exemples ont survécu. Cette splendide pièce combine un camée néo-classique (également en fonte) avec un ornement néo-gothique.



Entre 1840 et 1850


1855 Suite à la visite de l'exposition universelle par le prince Louis Napoléon



Ensemble de bijoux en fer de Berlin à motifs floraux stylisés, comprenant :
deux peignes à chignon (dents en bakélite), trois bracelets, un fermoir, quatre épingles, deux broches, une paire de dormeuses, et quatre éléments. XIXème et XXème siècles.
Revendus par la maison Millon


Cliquez pour agrandir toutes les photographies: Collections du Musée du Secq des Tournelles


Collections du Musée du Secq des Tournelles


Collections du Musée du Secq des Tournelles


Broche en fer, Fonte de Berlin


Collections du Musée du Secq des Tournelles, Cachets armoriés






1836 


Collections du Musée du Secq des Tournelles à Rouen


Collections du Musée du Secq des Tournelles à Rouen


Musée du Secq des Tournelles, fabrication d'Henry d'Allemagne, il fallait bien des coffrets à bijoux en fontes de fer pour ranger ses bijoux.


Diadème, photo aimablement fournie par le Musée du Secq des Tournelles de Rouen
 



Collier en fonte de Berlin composé de 8 médaillons...revendu par  Tessier & Sarrou et Associés
Collier en fonte de Berlin composé de 8 médaillons à décor de buste d'homme de profil à l'Antique. Les médaillons sont reliés par par trois rangés de fleurs. La maison d'enchères, Tessier- Sarrou qui l'a revendu indique : Epoque Empire.

"l'habilete des fondeurs francais à imiter les modeles allemands devient telle qu’il est aujour'd’hui difficile de distinguer, parmi les bijoux produits entre 1808 et 1815, ceux qui sont de fabrication francaise et ceux qui sont de fabrication allemande. ..........
Pour la seule annee 1814, la production de la fonderie royale de Berlin atteint 40.000 pieces, mais des officines privées plus petites, comme celles de ]ohan Conrad Geiss et de Simon Pierre Devaranne, connaissent aussi un vif essor. Materiau resistant par excellence, la fonte n'est pas tant un substitut de l’or qu’un symbole de la dureté des temps et de la force de l’amour de la patrie. Les bijoux en fonte sont a la fois d’une couleur assez sombre et sevère pour convenir a l'esthétique neoclassique et d’une facture assez ouvragée, delicate comme une dentelle, pour s'adapter au romantisme des années suivantes. 
Appropries en tant que bijoux de deuil, ils sont egalement annonciateurs d’un avenir meilleur,tant ils innovent par rapport à la tradition du bijou de prix. Le gouvernement prussien cree une troisieme fonderie royale a Say en 1815, apres l'annexion de ce territoire riche en minerai de fer. Une fois finie la guerre contre Napoléon, la mode des bijoux en fonte berlinoise, loin de disparaitre, s’etend a toute l’Europe, et en particulier à la France qui, non contente d’en importer des quantites considérables de Prusse, developpe sa propre production dans les usines fondées à l'initiative de Napoleon, comme celles de Dumas et de Richard, qui realisent de superbes parures de style neoclassique : bracelets à chainons avec fermoirs en camées, colliers de camees et de medaillons emaillés. En 1830, la seule ville de Berlin compte au moins Z7 fonderies signalées comme produisant des bijoux en fonte, et cette production existe aussi en Autriche et en Boheme, sur des modeles dessines en Prusse. Une très interessante collection de bijoux en fonte berlinoise se trouve au Victoria and Albert Museum de Londres". (Deanna Farnetti-Cera, specialiste internationale du bijou fantaisie)

Une remarque, un complément, mon mail richard.jeanjacques@gmail.com

Samuel et René WORMS, Pierre VEVER, FRED, RAMBAUD, Histoires de perliers et MAURICE WORMS

           1934 Worms 7 Rue Royale Paris. L aventure a commencé bien avant 1900, avec Samuel Worms . En France la maison Worms est l'une...