jeudi 19 août 2010

LA SINHALITE Pierre rare et les Joailliers LABOURIAU



La Sinhalite; pierre de collectionneur qu'il faut acheter pour la monter en bijou
Sur cette monture, je l'avais accompagnée de deux rhodolites, dans les années 1990
Pendant longtemps elle fut prise pour un péridot brun, ce n'est qu'en 1952 qu'on établit la nature différente de ce minéral. Un échantillon passa au contrôle d'un laboratoire gemmologique et l'erreur apparut.
Elle fut mise en évidence par le minéralogiste américain G. Switzer en 1952 par diffraction X.


C'est une pierre rare, injustement méconnue des bijoutiers et par conséquent du public, à part les collectionneurs, d'autant plus qu'il n'existe rien de semblable sur le marché.
La Sinhalite est un borate de magnésium et d'aluminium son indice de réfraction est de 1.66 à 1.67, ce qui la place au niveau du Péridot, au-dessus de la tourmaline et de l'Andalousite et en dessous du Chrysobéryl brun et du zircon brun, les quatre pierres de couleur brun-vert qui rappellent la sinhalite;

Son nom vient de Sinhala dénomination sanskrite de Ceylan.
Les cristaux sont toujours roulés par les graviers alluvionnaires de Ceylan, au milieu de rubis, de saphirs, et de grenats. Seules les gemmes transparentes sont taillées. La couleur varie du brun- jaune au brun verdâtre et au noir.
Plus elles sont riches en fer, plus sombres elles sont. Pour celles qui ne sont pas trop sombres le dichroïsme est très net.


Elle peut atteindre aussi cette couleur brun-jaune, elle possède un pléochroïsme net, de vert brun à brun foncé, la même dureté que le péridot 6.5.

Elle peut être confondue, à cause de son indice de réfraction avec la Tourmaline, l'andalousite, le péridot, et de par sa couleur avec le chrysobéryl brun ou le zircon brun …mais là, il y a le doublage des arêtes.
Elle cristallise dans le système orthorhombique. Elle a un éclat vitreux.

J'en profite au passage pour me défouler sur cette définition "éclat vitreux" c'est à dire l'éclat typique des verres et des minéraux dont l'indice de réfraction est compris entre 1.3 et 1.9 c'est à dire 70% des minéraux précieux.

Cela me "gratte" cet éclat "vitreux".... Comme si nos chères (au sens affectueux) pierres précieuses pouvait ressembler au cul des bouteilles de pinard.

De 1.9 à 2.6 d'indice N, on dit que c'est un éclat "Adamantin" cela vous a une autre gueule que "vitreux".

D'ailleurs, le verre c'est "vulgaire" alors on rajoute un peu de plomb avec la silice et un peu de potasse, et on obtient du "Cristal" et jamais Baccarat n'emploierait le mot vitreux pour parler de l'éclat de ses verres.
Il nous faudrait donc trouver un communicant en publicité suggestive pour qu'il nous trouve un terme plus adapté.

Et puis cet article ayant été écrit en 2010, 12 ans après en 2022 un lecteur belge,  habitant Ostende, cette belle ville belge située en région flamande, dans la province de Flandre-Occidentale, m 'écrit et m'adresse une photo d'un très beau collier en Sinhalite.


Une exceptionnelle merveille quand on connait la rareté de la Sinhalite, il ajoute que ce collier est du joaillier français  Labouriau , il explique :
Ci- joint une photo d'un beau collier en sinhalites ; j'ai beaucoup aimé votre article sur cette pierre peu connue.
La monture est en vermeil et porte le poinçon des frères Marcel et René Labouriau .
Le poinçon sur le collier des Labouriau est un chameau, leur marque pour les objets en vermeil.

Et là c'est une "colle" du moins pour moi, car sans citer les livres références de la Joaillerie, personne n'a écrit une ligne sur eux, ce qui ne m 'empêche pas de chercher et de découvrir que c'est une grande famille, qui n'est pas inconnue, mais qui n'a pas depuis 1930 laissé de grands souvenirs.

En 1834 à l'occasion du discours du Roi Louis Philippe premier, pour les récompenses accordées à l'industrie nationale;  Labouriau, certainement Ferdinand, reçoit une récompense dans la catégorie des arts divers.

La maison Christie's a revendu cette lampe : 
VASE EN ARGENT MONTE EN LAMPE PEUT-ETRE PAR FERDINAND LABOURIAU, PARIS, 1861-1863
Sur base hexagonale en marbre, le vase sur piédouche à décor de style Art Nouveau de fleurs, au centre un bouquet de fleurs en laiton soutenant l'armature, poinçons : Minerve, orfèvre
H.: 48 cm. (19 in.)
En 1863 ce serait Charles, et l'Art Nouveau .....un peu tôt?




Remi Verlet dans son dictionnaire des Joailliers bijoutiers et orfèvres   cite Ferdinand, mais aussi son successeur qui sera remplacé par Vandeput & Cie.


Brevet de Laboriau en 1873


1880


1889 C'est toujours Charles


1895 dans le journal "La Vie Montpelliéraine"


1903 j'ai trouvé le mariage de Marcel le fils de Charles


1907 dans les archives commerciales



1912 dans le journal GIL BLAS, c'est Jacques


Le poinçon de Marcel et René Labouriau qui sont déclarés en 1913


Leur Poinçon


1915


1919 Membre du bureau de la chambre syndicale, avec lui Arvisenet que je connais bien , j'ai fait partie à l'école de la rue du louvre de la promotion Arvisenet en 1960.


Labouriau s'est fait escroquer, l'article du journal étant très long, je ne cite que la fin de cette escroquerie classique aux bons de confiés

Ayant eu besoin, pour son commerce de bijouterie, d'une cinquantaine de mille francs, M, Hons-Olivier s'était fait confier un lot de bijoux ; il avait enlevé les pierres et les avait vendues avec une grosse perte…. Mais, peu de jours après, il lui avait fallu payer ce premier lot de bijoux. Pour faire face à l'échéance, il avait eu recours au même procédé. Par une autre maison, il s'était fait confier un second lot de bijoux, les avait démontés et avait encore vendu les pierres avec perte. En renouvelant cette opération quinze ou vingt fois, il était arrivé ainsi, en moins de deux semaines, à avoir le déficit énorme de près de deux millions. Une perquisition faite dans les locaux du 28 de la rue de Turbigo amena la  
découverte d'un lot considérable de montures de bagues en platine dont toutes les pierres avaient été enlevées et vendues. Enfin, chez un plaignant, M. Robert René, oh retrouva le collier de perles confié par M. Labouriau.  Le commissaire parvint aussi à mettre la main sur différents papiers qui vont lui permettre de savoir dès aujourd'hui où sont passés la plupart des brillants. M. Hons-Olivier a été envoyé au Dépôt dans la soirée.  Le frère de l'inculpé, que nous avons pu joindre, se montre persuadé que le joaillier n'a pu agir que dans un moment de folie. — Ce malheureux a perdu la raison, nous a-t-il dit ; un examen mental va être demandé et l'affaire en restera- là car il est évident que mon frère n'a plus toutes ses facultés. Je l'ai vu cet après-midi, il ne se souvient de rien, ne se rend pas compte de la gravité de ses actes et répond comme un enfant. Mr Hons-Olivier était installé rue de Turbigo depuis 1914. Il était établi avant rue des Quatre-Fils où déjà son commerce s'était clôturé par une liquidation judiciaire, - Il est marié et père de deux enfants.


1924 le poinçon de Jacques


Jacques est présent dans le recueil des procès-verbaux de la chambre syndicale de la BJO rue du Louvre à Paris

1927


1948 Décès de Jacques Labouriau

C'est donc une maison qui a existé pendant plus de cent ans et je n'ai pas trouvé de bijoux d'eux, dans les livres, les revues, les ventes aux enchères etc . Si un lecteur en découvre je les publierais

Un complément, une remarque, écrivez moi à richard.jeanjacques@gmail.com












3 commentaires:

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