mercredi 6 août 2014

La Bijouterie Joaillerie au dix neuvieme siècle au travers de dessins d'époque, véritables cahiers de tendances.

Ce chapitre ne prétend pas traiter les Bijoux au XIX eme siècle, mais au travers de Cahiers de dessins et de dessins dans la presse de l'époque, montrer les tendances de l'époque.


Au début du  XIX eme siècle, les femmes aiment porter des ensembles harmonieux où dominent les mêmes pierres et les mêmes ornements. Ainsi apparaissent les parures avec collier et les demi-parures comprenant uniquement une broche et une paire de boucles d’oreilles. Car curieusement des le XVIII eme siècle on ne portait pas beaucoup de bagues , elles n'avaient pas disparu complètement d'ailleurs.
On peut dire qu'au XVIII eme, un type de bague avait vu le jour ...la bague marquise dans la forme, c'est a dire un diamant seul ou une bague de forme Marquise.
La bague a entourage s'installait de même et elle était toujours en vogue dans les années 80.


Cette planche date de 1810 ce qui nous permettra de voir le chemin parcouru en 100 ans, la plupart des dessins qui vont suivre, je les ai trouvé à la  Bibliothèque publique de New York. Nous avons un musée merveilleux, celui des Arts décoratifs à Paris, mais un site internet très restreint quand aux publications numériques de bijoux.
Je crois que cela tient a une certaine puissance des fonctionnaires de musées nationaux qui préfèrent garder les informations pour publier des livres ..etc..plutôt que de les partager au nom d'une vraie culture. 
Le musée des arts décos.....ce n'est pas le british Muséum ou....!



Une boucle de ceinture, c'est quelque chose d'important au début du XIX eme siècle, car le bijou suit toujours et accompagne la mode vestimentaire et la boucle de ceinture correspond à la mode des tailles hautes très marquées et des manches gigot
Les bracelets vont quelquefois par paire pour être mis sur chaque bras. L'élément de tresse qui est au milieu a gauche est important aussi , nous le verrons plus avant dans cet article


Ce dessin daterait de 1823, intéressant car il nous montre des bijoux réalisé avec de savantes tresses de cheveux, une technique surprenante.Voir
Au début du 19° siècle " les bijoux en fer ". Les fondeurs de fer allemands se consacrent à la production de colliers et de bracelets. Première production à Berlin en 1804 à la fabrique royale.
En 1806 - Napoléon conquit Berlin et s'empara des moules des médaillons d'où l'apparition en France d'objets en fer, jusqu'en 1815 il est pratiquement impossible de distinguer si une pièce est d'origine Allemande ou Française.
Même après la chute de Napoléon, le public appréciait les décorations noires qui créaient des contrastes sur la blancheur de la peau. La gamme de produit fut considérable :
- colliers - bracelets - boucles d'oreilles - broches - ornements pour cheveux - accessoires tels que les tabatières et les boucles 



Il y eut la Révolution, il fallut un certain temps pour en amortir ses effets et revenir a une vie "normale", les classes moyennes vont prospérer et cela va entraîner une recherche, et une augmentation de l'offre et de la demande pour les produits de luxe, ceci est encore actuel dans les pays qui accèdent à un certain niveau de vie.



Je n'avais jamais vu ce type de bijou , ce dessin date de 1823 et ce sont des mosaïques en tissus des gobelins. Avec l'empire et les expéditions de Napoléon en Egypte, les bijoux de cette époque vont se référer à l antiquité, on utilisera des Camées entre autres, plus tard le Bijou sous la Restauration verra son style s'affirmer, ce qui va diversifier les techniques et les matériaux et annoncer l originalité des décennies à venir. 
Cette vogue Égyptienne fut renforcée par l inauguration en 1869 du canal de Suez et la découverte de nombreuses tombes dans la vallée du Nil .




Pour la bijouterie, la découverte en 1867 des mines de diamants du Cap, en Afrique du Sud,  apporte sur le marché une quantité de diamants jamais atteinte jusqu’alors. La joaillerie n’est plus l’exclusivité des classes supérieures et son rôle prend une autre signification. Comme l’écrit le bijoutier Eugène Fontenay : « Le diamant ne fait réellement bien qu’aux lumières, tandis que la beauté de l’or et des émaux est encore augmentée par l’éclat du jour. » C’est alors que naît la distinction entre joaillerie (bijoux du soir), et bijouterie (bijoux de jour), sur laquelle notre époque continue de fonder son rapport à la parure. Quoique !!je ne suis pas entièrement d'accord sur cette explication des termes, il est vrai qu'on les associe au fait que le soir pour sortir, on met des bijoux plus "luxueux " que le jour, mais je préfère m en tenir au sens de: 
la bijouterie désigne le travail de pièces uniquement en métal, là où la joaillerie inclut également la préparation de la pièce à la mise en pierre ou sertissage. D'ailleurs les apprentissages suivent cet ordre.On commence a apprendre pour le CAP de bijouterie, les techniques de travail du métal, (limer, ajuster, souder, tracer etc..) puis ces techniques acquises et validées par un CAP , on apprend en Joaillerie, a préparer la mise en place des pierres précieuses sur une "monture" pour que le sertisseur puisse faire tenir les pierres sur la monture


En 1840 la presse publie un exemple des cadeaux que reçurent la Reine Victoria et le Prince Albert, La Reine Victoria aimait et aima beaucoup les bijoux de qualité


Cette planche date de 1850, le monde se prépare pour venir découvrir la  Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations de 1851 qui fut la première des expositions universelles. Elle eut lieu du 1er mai au 15 octobre 1851 à Londres.

Ces bijoux datent de 1851 , réalisé en vue de cette exposition, bijoux importants mais fabriqués en creux, en bas a droite une "Vinaigrette" Ce sont des flacons en verre (variante appelée flacon à sels) avec des bouchons ou des capuchons en matière précieuse, ou encore de petites boites de formes variées apparues au XVIII ° siècle et au début du XIX°, remplies de sels, ou de vinaigres aromatique destinés à réanimer les élégantes aux fréquentes langueurs, dites aussi "vapeurs".

Cette première exposition universelle déclencha le renouveau, et sous le Palais de Cristal ( vaste palais d'exposition en fonte et verre d'abord édifié à Hyde Park pour abriter la Great Exhibition de 1851les visiteurs purent admirer les réalisations des ateliers de bijouterie joaillerie Français et Britanniques. La mode fut aussi une alliée précieuses pour nos métiers. Les décolletés des robes s'élargissent et vont permettre de réaliser de somptueux tours de cou, les cheveux étant tirés vers le haut découvrent les oreilles, tout est fait pour relancer l économie




Gravure d'un livre de ferdinand Séré qui a écrit entre autres livres 

Histoire de L'Orfevrerie-Joaillerie Et Des Anciennes Communautes Et Confreries D'Orfevres-Joailliers .

On peut voir un dessin de sac du soir et un exemple de "Pompon" en sautoir qui  est devenu un classique de 1918 à 1936.
 A. Abbattista Finocchiaro ans son ouvrage "Le Livre des Bijoux" explique que les sautoirs de cette époque, toujours très longs soulignaient la verticalité de la silhouette féminine. 


Ces dessins de qualité représentent des bijoux de 1851 par Kaemmerer and Zeftigen. installé à Saint Peterbsbourg, on retrouvera pendant un siecle au moins, ce "design" du bracelet Serpent va être repris par les joailliers du monde entier, allez voir sur ce blog le bracelet de Sarah Bernhardt: 

Le 2 décembre 1851, le président de la IIe République, démocratiquement élu en décembre 1848, s’empare du pouvoir par un coup d’État. Le neveu de Napoléon Ier, Louis Napoléon Bonaparte, se proclame empereur des Français et prend le nom de Napoléon III. C’est la seconde fois en moins d’un siècle qu’une république née d’une révolution succombe de cette manière, mais c'était aussi la "Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations"


Très beau dessin d un joaillier de Moscou , peu connu en France, fils  d'un capitaine de la marine marchande suédoise, mort en mer (1831) Bolin dut quitter précipitamment le domicile familial afin de subvenir aux besoins de sa famille, très nombreuse. Il tenta l'aventure en Russie où il trouva un emploi de comptable chez Jahn et Roempler. Il épousa en 1834  Ernestine Catherine Roempler, seconde fille d'Andreas Roempler, et devint ainsi le beau-frère de Gottlieb Jahn, qui l'associa rapidement à l'affaire.
La maison Roempler et Jahn fut alors rebaptisée Jahn et Bolin. En 1836, au décès de Jahn, Bolin prit en main les destinées de la société. En 1839, il obtint de l'empereur Nicolas 1er le titre envié de fournisseur officiel de la Cour impériale, titre qui resta dans la maison jusqu'à l'effondrement de l'Empire ; à cette occasion, il fut reçu Bourgeois de Saint-Petersbourg.



Le XIXe siècle voit la mise au point de la monture « à jour », sans fond de métal, technique qui renforce la réfraction de la lumière sur les culasses des pierres taillées. Auparavant, sous les pierres, une plaque de métal, pour augmenter l éclat un petit film de l équivalent "papier chocolat" . Mais les pierres étaient ternes, et souvent le logement de la pierre ne permettait pas de nettoyer le bijou, l éclat de la pierre était fortement diminué. C'est donc a cette période que la joaillerie s'est mise à percer le métal sous la pierre,  a ajuster la pierre dans cette couche de métal après avoir ajouré autant que faire se pouvait  pour laisser passer la lumière de tous les cotés et nettoyer par différents moyens le logement de la pierre et sa culasse.




Ce cher et grand joaillier Français, Lemonnier, qui en 1851 va dessiner ces bijoux pour la reine d'Espagne, ces motifs floraux  sont dignes de donner inspiration a nos joailliers actuels



Noblesse et royauté explique bien l histoire de ce joyau de "Lemonnier" C’est le joaillier Lemonnier qui réalisa en 1853 le diadème de perles et brillants pour l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. L’impératrice qui affectionnait particulièrement les bijoux, en avait elle-même passé commande.Le diadème fut vendu sur ordre de la III République en 1887, en même temps que la quasi totalité des bijoux de la couronne de France.
Le diadème de l’impératrice Eugénie a alors abouti dans la famille princière Thurn und Taxis.  Suite au décès de son époux le prince Johannes en 1990 et devant faire face à d’importants paiements de droits de succession, la princesse Gloria von Thurn und Taxis a procédé à la vente aux enchères de plusieurs bijoux dont le diadème de l’impératrice Eugénie.L’Association des Amis du Musée du Louvre l’a racheté en 1992 lors de cette vente aux enchères, permettant ainsi à cette pièce historique de revenir en France.
Je crois que l association aurait du être remboursé par la république en réparation de son énorme bévue.



Lors de l'exposition universelle de Paris en 1855, Napoléon III voulut impressionner le monde entier en présentant les diamants de la Couronne, remontés à cette occasion. Alexandre-Gabriel Lemonnier (vers 1808-1884) fut chargé de réaliser la couronne de l'Empereur et celle de l'Impératrice avec une partie de ces diamants. La couronne de l'Impératrice aujourd'hui au musée du Louvre dévoile le faste du Second Empire tout comme la virtuosité des joailliers de cette époque.(texte emprunté au musée du Louvre) http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/couronne-de-limperatrice-eugenie



1860 bijoux  Anglais et Indien


styles renaissance historique qui avait dominé dix-neuvième siècle les arts décoratifs.
Aux environs de 1825, les Arts français, dont les créateurs en joaillerie  vont redécouvrir le Moyen Âge et la Renaissance, et s’en inspirent pour donner naissance à des bijoux composites d’une très grande virtuosité. Le goût pour la Renaissance est toujours manifeste dans les pièces présentées à l’Exposition universelle de 1878. .




 Le second Empire et la troisième République voient la création des bijoux néo-antiques d’Eugène Fontenay ou de Fortunato Pio Castellani.
Que disait une commission émérite avec a sa tête le grand Fontenay, dans la revue le Joaillier de 1875 a propos de Castellani?
LES PRODUITS NATIONAUX ET TYPIQUES
Un des plus glorieux privilèges du beau, c'est de ne pas vieillir. Toute oeuvre marquée au sceau de son empreinte divine traverse les siècles en conservant l'éclat de son éternelle jeunesse, et lorsqu'après avoir été enfouie dans l'oubli elle est rendue à la lumière, elle apparaît aussi fraîche que si elle venait de voir le jour pour la première fois. C'est ce qu'a si bien compris l'artiste émérite italien, en reproduisant, pour les rendre à notre admiration, les plus beaux types des bijoux romains et étrusques. Nous avons nommé M. Castellani.
Il est difficile de rien dire sur ces conceptions pleines de charme qui n'ait été mille fois répété, et l'on ne sait, en les voyant, ce qu'il en faut le plus admirer, ou de l'imagination ou du goût. Les proportions en sont toujours parfaites, les reliefs savamment équilibrés, les oppositions bien calculées, et le souffle qui les a fait vivre les anime et nous pénètre encore, grâce à la fidélité intelligente avec laquelle elles sont reproduites.
Un grand nombre de fabricants exposent des produits du même style, mais d'une exécution moins parfaite ; et, pour que la représentation de la bijouterie italienne soit complète dans, toutes ses variétés, les fabriques de filigranes d'argent, d'argent doré et d'or de Rome, de Gênes, de Florence, etc., ont envoyé, de beaux ouvrages, très remarquables, à la fois, et par la légèreté de l'exécution et par la modicité du prix. Dans ce choix de bijouterie courante et de pièces moins ordinaires, telles que vases, boîtes, coffrets à bijoux, bonbonnières, etc., nous avons constaté que le filigrane de Florence l'emportait toujours sur les autres par sa finesse.
(1) Les exposants qui faisaient partie du Jury ont été mis hors concours. Nous n'aurons donc pas à apprécier leurs produits, mais nous jugeons utile de rappeler ici leurs noms. Ce sont : MM. Matzenauer et Aegidi, de Vienne ;JM. C. Backes, de Hanau, et MM. Rouvenat et Fontenay, de Paris.
Des mosaïques de Florence et de Rome, du corail en grande quantité, rose, rouge et blanc, monté, non monté et à l'état brut, des camées gravés sur coquilles, complétaient cet ensemble. Mentionnons pour mémoire quelques tentatives de joaillerie d'un goût douteux et d'une exécution un peu rudimentaire.



Composition de A Leroy



Mellerio et Baugrand en 1863, encore des vinaigrettes



Belle broche en 1864


Autre planche datant de 1864




1864 revue "Elements divers de Bijouterie"



Étonnant collier avec un ancêtre du fermoir bâtonnet de "Hermes", relié a un collier




Alors qu'au XVIIIeme siècle on portait peu les bagues, au XIX eme siecle, la bague va perdre ses significations symboliques, a l exception de la bague de Mariage







Au centre une bague presque actuelle et au centre un bracelet dont les mailles pourraient etre dignes de Van Cleef & Arpels



1864



Le XIX eme siècle est celui de la révolution industrielle, cela va aussi bouleverser nos métiers, car la production va se faire en grande quantité et à meilleur marché.
C'est en 1800 qu'on crée le serti a griffe et "ouvert"
C'est aussi en 1802, que Luigi Valentino BRUGNATELLI, chimiste italien (1761 -1818) découvre le bain d'électrolyse.
C'est au XIX eme siècle qu'on va pouvoir enfin travailler le platine, grâce au chalumeau Oxhydrique.
C'est en 1819 que deux Lyonnais  Maillet et Chorier vont lancer le Maillechort alliage de cuivre, zinc, nickel, d'aspect argent, malléable, facile à polir, résiste à la corrosion et peu coûteux.
En 1853 Edouard Marchand, va créer les "Cuirs Roulés" qui sont de petites volutes d'or enroulées pour ressembler a un rouleau de cuir pour décorer les entourages de camées
Le XIX eme va voir aussi l invention de la cannetille. 
Grace au chagrin de La Reine Victoria d Angleterre, les bijoux de deuil en perles de Jais (ou Jayet) vont se démocratiser et se développer.
En 1884, le verre noir met fin au succès du jais, suivi du bois de chêne noir ou de l'émail noir.




La rangée inférieure présente 3 pendentifs de "Massin" , au milieu du siècle  Oscar Massin est l auteur du chaton illusion qui agrandit la pierre


En 1870 le fameux Castellani est toujours présent avec ces deux bracelets, il était a l époque à Naples né en 1823 il est mort en 1883; Ces bracelets sont en or avec une décoration granulée , des fils appliqués en motifs sur des panneaux articulés. 
La conception de ces bracelets articulés s'inspire des bracelets de la collection Campana du musée du Louvre, Paris. Les bracelets du Louvre sont faits de panneaux individuels, dont certains sont d'authentiques boucles d'oreilles étrusques qui ont été martelés plat. Ils ont ensuite été mélangés avec des plaques modernes dans le style étrusque. 
Les copies Castellani ne reproduisent pas exactement les originaux mais sont inspirées par les modèles dits «anciens». 


Dans les années 1867, L impératrice Eugénie est l une des plus ardentes promotrices des bijoux d'inspiration naturelle, elle fit l'acquisition a l exposition Universelle de Paris d'une branche de Lilas en or et diamants, et la Maison Boucheron saisit vite  l intérêt de cette nouveauté et elle produit rapidement des bijoux de ce type. 
En 1875, dans la presse de l'époque des bijoux de Baugrand, on retrouve l un de ses thèmes favoris, le Paon


Bijoux d'Anton Vever

Ces bijoux en 1878 sont de style gothique Renaissance



Toujours en 1878 , cette influence Égyptienne qui nous venait des campagnes de Napoléon 1er.


En 1878, aux États Unis, on parle encore des bijoux que le français Lemonnier réalisa pour la Reine d'Espagne en 1851



1881 aux Etats unis William  Demorest était un éditeur de magazines  et en collaboration avec sa femme ils ont créé cinq magazines de modes (c'est elle aussi qui inventa les patrons en papier pour la couture...un énorme succès) il eut aussi une société de cosmétiques, fit breveter une machine a coudre et un vélocipède, dans ses revues très diverses sur le sujet de la mode, j'ai trouvé cet encart sur des bijoux pour hommes


Cette publication date de 1884 elle n'est pas sans rappeler les broches "trembleuses" comme celle ci-dessous qui date de 1880



1893 Maison Agnellet Paris


En 1896, dans le catalogue de la maison de La Pensée 5 rue faubourg Saint Honoré à Paris, vous remarquerez , le Hochet pour bébé, des pommeaux de Canne, ces petits livres  en bijoux, cette bague marquise et ce splendide petit vélo que ne renierait pas mon ami Bernard Sylvain.


J ai trouvé cette publicité , dans un excellent reportage sur la rue Saint Honoré
 http://www.apophtegme.com/ROULE/roule01.pdf




1896 de nouveaux présents pour le Roi d'Angleterre

 Dans les années 1890,  l'Art Nouveau a  enterré le style renaissance historique qui avait dominé au dix-neuvième siècle les arts décoratifs. L'Art Nouveau, en France a été inspiré par la vitalité du monde naturel et une nouvelle appréciation de l'art japonais.
Les bijoux de style Art Nouveau vont combiner des interprétations réalistes de plantes et d'animaux avec des créatures de fantaisie et de mythe. Il va être élevé au rang de beaux-arts avec des "designers" tels que René Lalique. 
Ce style sinueux et sensuel a complètement disparu avec l'apparition de la Première Guerre mondiale en 1914.


Je ne connaissais pas cet artiste qui a laissé des dessins de bijoux à la fin du siècle. il signait sous le nom de rené Beauclair 

(Ludovic Jean Joseph Marie Popineau dit) 1877-1960, architecte, décorateur, céramiste, ornemaniste, peintre. Cet artiste prolixe qui fit sa renommée par la publication de modèles décoratifs de style art nouveau au début du XXe siècle eut une activité extraordinaire dans l’entre-deux-guerres. Peintre et décorateur, il fut aussi auteur de nombreux monuments aux morts de la grande guerre. Il participa avec talent à la production de céramiques décoratives pour Odetta à Quimper, manufacture dont il fut une des figures majeures. Il réalisa de très nombreuses œuvres à Toulouse et dans la région de Gaillac qui ne possédait à ce jour aucune œuvre de lui. (cf site musées Midi-Pyrénées)J'ai trouvé l explication sur ce site
http://www.antiques-delaval.com/fr/porcelaine-faience/5961-superbe-vase-faience-polychrome-quimper-hb-odetta-rene-beauclair-xxe-siecle.html
Plusieurs dessins sont accessibles sur le site de NYPL Digital Gallery

rené Beauclair



René Beauclair

L exposition Universelle de 1900 a Paris va secouer ce début du vingtième siècle, car en Europe le déclin britannique  marque l économie européenne, mais bien que l Angleterre  se soit lancée dans d importantes réformes sociales, la joaillerie ne sort pas du rococo et rocaille, et c'est le français Louis Cartier qui va trouver un style et le lancer.
 Il est fils et petit fils de Joaillier il est aussi marqué par le rococo mais il va s inspirer de sa ville Paris:. Il se concentre sur les dentelles et les broderies, il réalise des structures légères et va dominer bientôt la mode en matière de Joaillerie.




René Beauclair

Cartier prépare une certaine révolution qui arrivera dans l entre deux guerres, mais cet article ne peut remplacer un livre, car le sujet est si vaste.

Ce dessin date de 1903, ce qui montre qu'en matière de Joaillerie le mouvement Art Nouveau (qui suivait le mouvement Arts and Crafts) ne modifiait pas les modèles de joaillerie



1905 quelle richesse dans ces lignes souples


1907 dessins de Mr Avrillier

Un autre dessin de Maurice Avrillier , il s'est installé en 1908, il est étonnant que le ministère de la culture recense les poinçons des bijoutiers Joailliers sous la dénomination Orfevre!!


orfèvre
auteurAvrillier, Maurice
patronyme(s)Avrillier
prénom (état civil)Maurice
professionFabricant bijoutier
initialesM.A.
symbolesun héron couronné une étoile au-dessus
n° de garantieC1249
n° de préfecture12867
date d'insculpation13 avril 1908
lieu(x) d'activité75
Paris
adresse de l'atelier28 rue de Turbigo


1912


1913


1914

C'est la Guerre, Cartier domine, mais bientôt Cartier aura un concurrent, le seul à lui faire de l ombre sera Van Cleef et  Arpels, cette nouvelle maison installée en face du Ritz, place Vendome qui saura réagir à chaque nouveauté de Cartier avec un culot incomparable.
Alfred Van Cleef a tout compris de ce qu'est le "Luxe" mais c'est une autre histoire.

2 commentaires:

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